Chapitre 8

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comment contrecarrer la réaction de stress

Il y a en chacun de nous une étincelle. Appelez-la étincelle divine si vous le souhaitez, mais le fait est qu’elle est là et peut éclairer le chemin qui vous mène à la santé. Il n’y a pas de maladies incurables, seulement des personnes incurables.

bernie siegel, m.d.

Bien qu’il s’agisse aujourd’hui d’un fait notoire, dans les années 60 il aurait été impensable qu’un médecin puisse suggérer l’existence d’un lien entre stress et maladie. En fait, personne ne faisait le rapport entre les maladies telles que l’hypertension et le stress, même si la notion de tension se trouve dans le diagnostic. Les médecins savaient que la tension de leurs patients avait tendance à augmenter au moment de la consultation, et ils l’appelaient même l’effet « blouse blanche ». Mais personne n’avait vraiment réfléchi aux implications que pouvait avoir le fait qu’une visite chez le médecin provoque un stress entraînant une élévation de la tension et que celle-ci revienne à la normale une fois le patient rentré chez lui et remis de ses émotions.

Désireux de savoir s’il existait un lien entre le stress et l’hypertension, un cardiologue de Harvard, le Dr Herbert Benson, a fait part de ses doutes à ses collègues, lesquels ont estimé qu’il fallait être fou pour imaginer une telle chose. Mais Herbert Benson était déterminé à trouver la réponse, et, parce qu’elle n’existait pas encore, il s’est mis à étudier lui-même le sujet. Inspiré par les travaux de B. F. Skinner et de Neal Miller sur le biofeedback et sur la capacité de cette méthode à contrôler des phénomènes physiologiques en apparence involontaires, il a décidé de récompenser les singes de son étude lorsqu’ils parvenaient à faire augmenter ou diminuer leur tension. Il leur indiquait qu’ils avaient réussi en utilisant des lumières colo-rées. Au bout d’un certain temps, il a réussi à apprendre à ces singes à modifier leur tension par la simple utilisation de lumières. Ainsi, ils régulaient leur tension grâce à leur seule volonté.

Son étude, publiée en 1969, a attiré l’attention d’adeptes de la méditation transcendantale, pratique qui avait été rendue populaire par les Beatles, Mia Farrow et d’autres célébrités. Ces spécialistes en méditation étaient en effet d’avis qu’ils parvenaient eux aussi à faire baisser leur tension lorsqu’ils méditaient, mais personne ne l’avait encore prouvé. Étant déjà mal perçu à Harvard parce qu’il s’était aventuré sur un territoire inconnu, que l’on appellerait plus tard « médecine corps-esprit », Herbert Benson a refusé dans un premier temps d’effectuer l’étude proposée par ces adeptes de la méditation, mais ceux-ci n’étaient pas prêts à baisser les bras.

C’est à ce moment qu’il a entendu parler d’un autre chercheur, Robert Keith Wallace, qui étudiait la méditation transcendantale dans le cadre de sa thèse à l’Université de Californie, à Irvine. Les deux hommes ont décidé que deux têtes curieuses valaient mieux qu’une. Une fois toutes les données compilées, les résultats étaient incontestables. La pratique de la méditation était en effet accompagnée de modifications physiologiques marquées — ralentissement notable du rythme cardiaque, de la fréquence respiratoire et de la vitesse de métabolisme. Dans l’étude initiale, la tension des sujets ne diminuait pas pendant leur pratique de la méditation, mais, d’une manière générale, la tension des personnes du groupe qui méditait était considérablement moins élevée que celle des autres.

Herbert Benson a donné aux changements physiologiques qui se produisent chez les méditants le nom de « réaction de détente ». Selon lui, de la même façon qu’une réaction de stress était déclenchée lorsqu’une partie de l’hypothalamus était stimulée, la réaction de détente était provoquée par la stimulation d’une autre partie de l’hypothalamus, comme une sorte de protection visant à contrebalancer le signal d’alarme que tire parfois notre corps.

Le Dr Benson était tellement impressionné par les bienfaits que retiraient les patients pratiquant cette technique simple qu’il s’est posé la question suivante : si une séance de méditation de 10 à 20 minutes pouvait présenter de tels avantages pour la santé, qu’en serait-il pour une personne pratiquant cette discipline à un niveau avancé ? À l’époque, des rumeurs circulaient concernant d’autres cas de manipulation physiologique a priori impossible. En outre, des chercheurs ayant mené une étude auprès de moines pratiquant la méditation avaient prouvé que ceux-ci étaient en mesure de réduire leur vitesse de métabolisme de 20 %, ce qui n’était habituellement possible qu’après 4 ou 5 heures de sommeil. Une telle étude démontrait qu’il était possible de manipuler des mécanismes « involontaires » dans le corps par la simple activité de l’esprit.

Lorsque Herbert Benson a pris contact avec des moines tibétains, ceux-ci ne souhaitaient pas être étudiés. Puis il s’est lié d’amitié avec le dalai-lama, lequel encourageait ses recherches. Soudain, les moines ont changé leur fusil d’épaule, et il a pu les observer alors que, vêtus de pagnes, ils s’enveloppaient de serviettes humides et affrontaient la température glaciale qui régnait dans l’Himalaya, à plus de 4 500 mètres d’altitude. Au lieu de trembler ou de voir leur température corporelle chuter au point de risquer la mort, les moines visualisaient des flammes dans leur ventre et parvenaient à accroître suffisamment la température de leur corps pour que celui-ci parvienne à sécher les serviettes humides.

Le Dr Benson a ainsi conclu que le terrain fertile que représentait la réaction de détente pouvait être utilisé pour implanter des pensées dans l’esprit, par la visualisation de l’issue désirée — par exemple élever votre température corporelle, diminuer votre tension, combattre votre cancer ou atténuer vos douleurs dorsales. Il a consacré sa vie à l’étude de ce genre de processus et a publié en abondance dans des revues médicales. Ses recherches lui ont permis de dresser une liste des problèmes de santé pouvant être soulagés grâce à la réaction de détente. Il en existe peut-être d’autres, mais il a été clairement prouvé que la réaction de détente avait un effet sur l’angine de poitrine, l’arythmie cardiaque, les réactions cutanées allergiques, l’anxiété, la dépression légère à modérée, l’asthme, l’herpès, la toux, la constipation, le diabète sucré, les ulcères duodénaux, les étourdissements, la fatigue, l’hypertension, l’infertilité, l’insomnie, la nausée et les vomissements de grossesse, la nervosité, les œdèmes postopératoires, le syndrome prémenstruel, la polyarthrite rhumatoïde, les effets secondaires du cancer, les effets secondaires du sida et toutes les formes de douleurs — douleurs dorsales, abdominales, musculaires, articulaires, postopératoires, maux de tête, et douleurs au niveau de la nuque, des bras et des jambes.

Dans son livre The Relaxation Response, paru en 1975, le Dr Benson affirmait avoir découvert un moyen de contrecarrer la réaction de fuite ou de combat découverte par Walter Cannon des dizaines d’années plus tôt. Selon lui, de la même façon que le corps possède un mécanisme de survie vous permettant de fuir en présence d’un animal sauvage, il a également en lui un état de quiétude physiologique pouvant être provoqué et permettant au corps de réparer les dommages causés par la réaction de fuite ou combat.

Lorsque son livre s’est retrouvé sur la liste des meilleures ventes du New York Times, Herbert Benson a attiré l’attention des médias et s’est fait critiquer par ses pairs, de l’avis desquels « les médecins de Harvard n’écrivent pas des livres populaires ». Selon eux, la réaction de détente était à peine de l’ordre de l’effet placebo. Parce que les patients croyaient que cette réaction avait le pouvoir de faire baisser leur tension, c’est ce qui se produi-sait. En d’autres mots, c’était une croyance qui rendait la technique efficace, et non la technique en tant que telle.

À l’époque, le Dr Benson avait autant de mépris pour l’effet placebo que ses collègues, et il s’est donc mis en quête de leur prouver que la réaction de détente était un état physiologique distinct. Il a découvert que la réaction de détente était plus efficace qu’un placebo, mais que l’effet placebo était quand même présent entre 50 et 90 % du temps. C’est ainsi qu’il a conclu que l’effet placebo devait être sérieusement pris en compte au lieu d’être méprisé. Il a donc proposé de rebaptiser ce concept « remembered wellness » (souvenir du bien-être) en le proposant comme contrepartie intéressante à l’état physiologique vérifiable pouvant être induit par la réaction de détente.

En poursuivant ses recherches, Herbert Benson a découvert qu’une sollicitation régulière de la réaction de détente pouvait prévenir et compenser les effets dommageables de la réaction de stress sur le corps, permettant ainsi d’éviter la maladie et parfois de la traiter. Désireux de savoir si une même réaction pouvait être provoquée par d’autres activités que la méditation, il a continué ses recherches, ce qui lui a permis de distinguer quatre composantes essentielles favorables à la réaction de détente : 1) un environnement calme ; 2) un outil mental tel que la répétition d’une phrase, d’un mot, d’un son ou d’une prière ; 3) une attitude passive et dénuée de jugement ; et 4) une position confortable.

Plus tard, il a découvert que seuls l’outil mental et l’attitude passive étaient nécessaires. Un coureur qui répète intérieurement un mantra et adopte une attitude passive peut parcourir une rue bruyante tout en faisant l’expérience d’une réaction de détente. La même chose est vraie pour les personnes qui pratiquent le yoga, le qi gong, la marche, l’aviron ou la natation, ou encore qui s’adonnent au tricot ou au chant, peu importe qu’elles soient assises ou debout. Ses recherches lui ont permis de comprendre que la majorité des problèmes médicaux étaient causés ou exacerbés par les effets chroniques de la réaction de stress sur le corps. D’autres études ont démontré que plus de 60 % des consultations médicales avaient une origine qui pouvait être attribuée à la réaction de stress1.

Nous le savons intuitivement, et lorsque nous sommes stressés nous éprouvons un besoin impérieux de nous détendre. Cependant, il nous arrive souvent de mal nous y prendre en nous tournant vers des méthodes malsaines pour atténuer notre stress : l’alcool, le tabac et les drogues notamment ne font qu’empirer le problème. Mais il existe des moyens sains de provoquer une réaction de détente — dont la méditation fait partie — et ils sont le meilleur traitement contre les stress de l’existence.

Pour tester l’efficacité de la réaction de détente sur le corps, le Dr Benson a inventé un moyen d’enseigner aux patients à provoquer eux-mêmes cet état, sans avoir recours à la méditation transcendantale ou à la prière.

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comment provoquer la réaction de détente

(Issu du livre de Herbert Benson, The Relaxation Response)

1. Choisissez un mot, une phrase courte ou une prière qui sont profondément ancrés dans votre système de croyance, par exemple « unité », « paix », « le Seigneur est mon berger », « Je vous salue Marie pleine de grâce », « Shalom » ou « Om ».

2. Asseyez-vous confortablement, dans le calme.

3. Fermez les yeux.

4. Détendez vos muscles en partant des pieds et en remontant vers les mollets, les cuisses, l’abdomen, les épaules, le cou et la tête.

5. Tout en respirant lentement et naturellement, répétez en vous-même le mot, le son, la phrase ou la prière de votre choix.

6. Adoptez une attitude passive, sans vous inquiéter de faire les choses bien. Si des pensées surgissent dans votre esprit, contentez-vous de les valider avant de reprendre tranquillement votre répétition.

7. Continuez ainsi pendant 10 à 20 minutes.

8. Une fois vos répétitions terminées, ne vous levez pas immédiatement. Restez assis dans le calme environ une minute, pour laisser vos pensées revenir tranquillement dans votre esprit. Puis ouvrez les yeux et restez assis une minute de plus avant de vous lever.

9. Pratiquez cette technique une à deux fois par jour. Les meilleurs moments sont avant le petit déjeuner et avant le dîner2.

Cette technique s’est révélée très efficace pour stimuler la réaction de détente et pour améliorer la santé. Mais, dans son dernier livre, Timeless Healing: The Power and Biology of Belief, le Dr Benson nous propose une mise à jour de sa méthode. Vous n’avez besoin de rien de plus.

méthode simplifiée pour déclencher la réaction de détente

• La répétition d’un mot, d’un son, d’une phrase, d’une prière ou d’une activité musculaire.

• Le détournement passif des pensées qui ne manquent pas de surgir et retour à votre répétition.

Vous pouvez effectuer cet exercice tout en faisant du sport ou de l’art, en cuisinant, en faisant les magasins, en conduisant, etc.

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La méditation

Vous n’êtes pas tenu de suivre la prescription du Dr Benson pour déclencher en vous une réaction de détente. D’autres formes de méditation offrent de grands bénéfices pour la santé, et leurs effets positifs ont été démontrés. Toutes les formes de méditation ont, dans une certaine mesure, pour effet d’activer le système nerveux parasympathique, de diminuer le cortisol lié au stress, de ralentir les fréquences cardiaque et respiratoire, de réduire la vitesse du métabolisme, d’accroître le flux sanguin dans le cerveau, d’augmenter l’activité du cortex préfrontal gauche (propre aux personnes heureuses), de renforcer le système immunitaire et d’entraîner un état de détente3.

En outre, la méditation atténue la douleur et réduit le stress professionnel, l’anxiété et la dépression, favorise la santé cardiovasculaire, améliore la fonction cognitive, diminue la tension, réduit les risques d’alcoolisme, prolonge la durée de vie, favorise la perte de poids, diminue les céphalées de tension, atténue l’asthme, régule la glycémie chez les diabétiques, atténue le SPM, réduit les douleurs chroniques, améliore la fonction immunitaire et accroît la qualité de vie4.

À moins que, à l’instar des collègues du Dr Benson, vous ne soupçonniez l’effet placebo d’être à l’origine de tous ces bien-faits, sachez qu’une étude portant sur les effets d’une méditation simulée a découvert qu’elle n’était pas aussi efficace sur la santé qu’une véritable séance de méditation5. Vous avez certainement déjà entendu que la méditation présentait des avantages. Saviez-vous cependant qu’elle est non seulement bonne pour votre esprit, mais qu’elle joue en outre un rôle capital lorsqu’il est question de contrecarrer les effets du stress chronique sur votre vie et sur votre corps ?

Comment méditer ?

Si la méthode du Dr Benson ne vous convient pas, sachez qu’il existe de nombreuses autres méthodes pour méditer. Le Dr Deepak Chopra recommande la méthode RPM (pour Rise, Pee, Meditate, soit se lever, uriner, méditer), en affirmant que le meilleur moyen de méditer est de le faire dès le réveil. Ceci étant dit, si, comme moi, vous avez des enfants, vous trouverez plus facile de méditer pendant la journée, pendant leur sieste ou lorsqu’ils sont à l’école. Si vous travaillez à l’extérieur, il vous sera peut-être plus facile de méditer pendant votre pause repas ou juste avant de dormir le soir.

Peu importe le moment que vous choisirez, il est essentiel de trouver du temps dans vos journées pour permettre à votre corps de se détendre, que ce soit par la méditation ou d’autres activités dont nous parlerons dans ce chapitre. Si vous êtes comme moi du type hyperactif, habitué à faire du multitâche et à comprimer votre emploi du temps pour y intégrer des dizaines d’activités productives, je sais que la méditation peut vous apparaître comme une véritable perte de temps. Pourtant, vous devez vous rappeler qu’elle est productive, puisqu’elle est bonne pour votre santé. Elle est tout aussi importante — si ce n’est plus importante — pour votre corps que d’aller au club de gym, de préparer des repas sains et d’avoir un bon sommeil, alors je vous conseille fortement de faire preuve de discipline et de lui consacrer les 20 minutes qui lui sont nécessaires pour détendre votre corps.

Si votre esprit est encombré de pensées, il est possible que vous soyez réticent à l’idée de méditer. Vous pourriez aussi être tenté d’éviter cette pratique car, pendant cette période de calme, des émotions que vous souhaitez éviter, comme la peine ou la colère, ont la possibilité de s’exprimer. À moins que vous ne trouviez simplement cette discipline ennuyeuse. Quelle que soit votre excuse, je vous encourage à essayer la méditation, pour votre santé physique, mais aussi pour tous les autres effets bénéfiques qu’elle peut avoir pour votre vie, notamment une vie spirituelle plus intense, une meilleure compréhension de votre être profond et une plus grande connexion avec la sagesse de votre intuition.

Si vous n’avez jamais médité, commencez par créer autour de vous un environnement paisible. J’ai installé chez moi deux sortes d’autels ; un dans ma chambre et l’autre dans mon bureau ; et je m’installe devant eux pour méditer. J’y ai déposé des objets que je considère sacrés, comme une pierre dans laquelle sont gravés les mots « Aimer la vie », un cœur en fer forgé présenté dans une boîte en fer que j’ai dégotée à Big Sur, un morceau de quartz rose qu’une amie m’a donné, une plume de condor, une petite statue qu’un patient m’a offerte, une peinture d’un ami proche, une photo encadrée, un pot de sable provenant d’un lieu sacré, et plusieurs bougies. Lorsque je m’installe pour méditer, j’allume les bougies, je fais brûler de l’encens, et je reste à mon autel le temps de m’apaiser.

Certaines personnes consacrent des pièces entières à la pratique de la méditation. Mais même un petit placard peut se transformer en un lieu permettant à votre corps de se détendre et à votre âme de s’exprimer. Méditer à l’extérieur peut être agréable. J’habite sur la côte californienne, alors il m’arrive souvent de méditer face à l’océan, sur une plage rocheuse de Muir Woods habituellement déserte, au milieu des séquoias. Si vous le pouvez, essayez de méditer au bord de la mer ou d’une rivière, dans un pré ou dans une forêt, à l’abri des distractions.

Le plus difficile est de trouver un endroit où vous ne serez pas dérangé, idéalement un lieu qui vous inspire un sentiment de sérénité. Éteignez la télévision et le téléphone, et mettez une musique apaisante si vous le souhaitez. L’objectif est de créer un environnement qui permettra à votre esprit de se libérer des pensées qui l’encombrent et à votre corps de se détendre.

Si vous débutez en méditation, commencez par des séances de 5 minutes, en ayant pour objectif d’atteindre avec le temps une période de 20 minutes. Programmez une minuterie pour ne pas avoir à consulter votre montre, et, si vous le pouvez, asseyez-vous sur le sol et fermez les yeux. Vous n’êtes pas obligé de vous mettre dans la position du lotus, à moins que vous le vouliez, mais le fait d’être assis sur le sol vous aide à vous sentir relié à la Terre Mère et à bien ancrer votre corps. N’hésitez pas à utiliser des oreillers, des coussins ou tout autre accessoire pouvant améliorer votre confort. Gardez le dos droit pour pouvoir respirer profondément sans difficulté. Si vous n’êtes pas à l’aise sur le sol, installez-vous sur une chaise, les pieds bien appuyés sur le sol pour favoriser la sensation d’ancrage.

Lorsque vous aurez trouvé une position confortable, fermez les yeux pour limiter les distractions visuelles et essayez de vous concentrer sur votre respiration. Le professeur de méditation Jack Kornfield conseille, si vous remarquez que votre esprit est occupé à se rappeler, à planifier ou à imaginer un événement, de ne pas vous juger, mais de vous adresser à la pensée en question : « Bonjour souvenir », « Bonjour planification », « Bonjour imagination ». Ensuite, revenez au moment présent en vous concentrant sur votre respiration. Dès que vos pensées se mettent à vagabonder, ramenez votre attention vers votre respiration et essayez de vider votre esprit. Si ce n’est pas suffisant pour calmer votre esprit, essayez de compter vos respirations ou de répéter un mantra pour vous y aider.

Vous pouvez également essayer de passer mentalement en revue toutes les parties de votre corps et d’imaginer que votre respiration détend les zones tendues. Visualisez une lumière dorée qui se déplace vers les zones de tension pour les détendre. Relaxez votre dos, vos épaules, votre ventre et vos muscles faciaux. Si vous éprouvez des difficultés à trouver vos zones de tension, essayez de contracter puis de relâcher chacun de vos muscles, en partant du front et en descendant vers les orteils.

Vous pouvez aussi visualiser un cordon qui vous relie à la terre par le bas de votre colonne vertébrale, à l’image d’un câble électrique ou des racines d’un arbre. Imaginez qu’il traverse le sol et le sous-sol rocheux, et qu’il se rend jusqu’au centre de la terre, où vous pouvez vous « brancher ». Libérez tout ce qui ne vous sert plus par ce cordon, en le déposant au centre de la terre, où il pourra être recyclé. Vous pouvez également imaginer que l’énergie du centre de la terre remonte par le cordon pour vous emplir d’une lumière bienfaitrice.

Une autre possibilité serait de vous visualiser dans un lieu de détente réel ou imaginaire. Permettez à votre esprit de profiter de ce lieu de façon multi-sensorielle. Regardez-le, sentez-le, ressentez-le, goûtez-le et écoutez les sons qui le caractérisent. Si vous combattez une maladie, vous pourriez ajouter une visualisation de guérison à votre méditation. Visualisez la partie de votre corps qui est atteinte par la maladie, et imaginez, avec le plus de précision possible, qu’elle se rétablit complètement.

Si vous trouvez trop difficile d’apaiser votre esprit, tournez-vous vers la méditation guidée. Pour télécharger ma méditation guidée conçue pour déclencher une réaction de détente, rendez-vous sur mon site MindOverMedicine.com ou vers les CD de visualisation guidée Belleruth Naparstek’s Health Journey (en anglais seulement).

L’essentiel est d’éviter de vous juger. Vous critiquer parce que vous méditez « mal » ou parce que vous ne parvenez pas à calmer votre esprit agité ne peut que vous stresser, ce qui va à l’encontre de la détente recherchée pour que le processus d’autoréparation soit possible. Soyez compréhensif envers vous-même, et sachez vous féliciter pour chacun de vos progrès. Vous n’allez pas plus loin que 10 respirations pendant votre séance de méditation ? Appréciez ce que vous avez accompli et faites une autre tentative le jour suivant. Comme pour tout le reste, c’est une question de pratique. Ayant moi-même résisté à l’idée de méditer la plus grande partie de ma vie, je peux confirmer qu’une pratique régulière rend cette discipline plus facile, et que ses bienfaits valent largement les efforts investis.

Autres moyens de déclencher la réaction de détente

La méditation n’est pas la seule à pouvoir inhiber la réaction de stress et apaiser votre esprit. Comme nous l’avons vu, l’expression créative, la libération sexuelle, le fait d’être entouré de personnes que l’on aime, de passer du temps avec un groupe spirituel, d’accomplir un travail qui nourrit votre âme, et de pratiquer d’autres activités, de rire, de jouer avec votre animal, d’écrire un journal, de prier, de faire une sieste, de faire du yoga, de se faire masser, de lire, chanter, jouer d’un instrument, jardiner, cuisiner, faire du tai chi, se promener, de prendre un bain chaud et de profiter de la nature, activent le système nerveux parasympathique et permettent à votre corps de retrouver un état de repos qui lui permet de procéder à son autoréparation.

Ces activités sont essentielles pour chacun de nous, pas seulement pour traiter la maladie, mais également pour la prévenir et pour prolonger la durée de notre vie. Selon près de 75 % des personnes interrogées sur le sujet, leur niveau de stress serait tellement élevé qu’elles en retirent la sensation d’être en mauvaise santé6. La réaction de détente est là pour contrecarrer le stress.

Vous ne pouvez pas quitter votre emploi qui est source de stress ? Vous n’êtes pas prêt à vous sortir d’un mariage malheureux ? Vous n’avez pas encore rencontré l’amour de votre vie ? Aller à l’église ne vous intéresse pas ? Aucun problème. Je ne vous suggère pas d’appliquer tout ce que je conseille dans ce livre, mais je vous recommande, si vous êtes exposé à des facteurs de stress que vous ne pouvez pas changer ou n’êtes pas prêt à changer, de donner la priorité aux activités génératrices de réactions de détente pour contrecarrer le stress que vous subissez.

À l’époque où mon travail stressant d’obstétricienne/gynécologue nécessitait que je reçoive 40 patients par jour, je consacrais 12 heures à la pratique de la médecine et je terminais mes journées dans mon studio de peinture. J’avais l’habitude de dire : « La médecine est mon hémorragie, et l’art est ma transfusion. »

Cependant, je n’avais pas conscience que je me prescrivais naturellement un traitement pour limiter les effets d’une vie stressante. Tandis que mon travail de médecin déclenchait en moi des réactions de stress tout au long de la journée, la peinture provoquait de la détente. Même si je n’étais pas prête à quitter mon travail, et même si je ne méditais pas, je traitais quand même mon corps en le plongeant dans un état de calme jusqu’à 40 heures par semaine pour qu’il puisse s’autoréparer, et en adoptant un état de flux créatif dans lequel je ne voyais pas le temps passer.

L’activation du système nerveux parasympathique est ce qui permet au corps et à l’esprit de se relaxer. Si votre système nerveux sympathique cessait de fonctionner, vous resteriez en vie (quoique vous risqueriez de vous faire dévorer par le fameux lion). Mais si votre système nerveux parasympathique ne fonctionnait plus, vous ne survivriez pas. Par conséquent, la réaction de stress est une modification de l’état normal du corps. Le système nerveux parasympathique apaise l’esprit, détend le corps et favorise la sérénité. Selon Rick Hanson, auteur de Le cerveau de Bouddha, si votre corps disposait d’un service des incendies, ce serait votre système nerveux parasympathique.

Lorsque la réaction de détente est déclenchée, le système nerveux parasympathique se trouve dans le siège du passager. Ce n’est que dans cet état de détente que les mécanismes d’autoréparation du corps peuvent faire leur travail comme le veut la nature.

La réaction de détente améliore également l’humeur. Il est difficile d’être anxieux ou déprimé lorsque le système nerveux sympathique prend le dessus. La réaction de détente a même le pouvoir de modifier la façon dont vos gènes s’expriment, en agissant comme un pansement pour votre corps stressé et en réduisant les dommages cellulaires du stress chronique7.

Comment comptez-vous vous y prendre pour déclencher les réactions de détente qui prépareront votre corps à recevoir des miracles ?

Prescription pour une autoguérison

Maintenant que je vous ai expliqué que les réactions de stress prenaient naissance dans votre esprit et portaient atteinte à votre corps, vous vous attendez peut-être à ce que je vous dise comment éviter la solitude, trouver l’amour, améliorer votre vie sexuelle, réduire votre stress professionnel, gagner plus, être plus créatif, vous sentir plus heureux et détendre votre corps. Après tout, je suis médecin, et mon rôle est d’écrire des prescriptions, n’est-ce pas ?

Bien que nous aspirions tous à des solutions rapides proposées par un expert en la matière qui détiendrait la recette miracle pour régler tous nos problèmes, la vérité est que vous n’apprécieriez probablement pas que je vous dise quoi faire. Et tous mes conseils, même s’ils se fondaient sur des données scientifiques éprouvées, vous apparaîtraient probablement comme banals. Voici en substance ce que je vous dirais :

Si vous ne croyez pas que votre état puisse s’améliorer, transformez vos croyances négatives en croyances positives. Si vous vous sentez seul, devenez membre d’un club, inscrivez-vous au site Match.com, ou trouvez une communauté spirituelle qui vous convient. Si vous souffrez de stress professionnel, démissionnez et trouvez un meilleur travail. Si vous vous sentez frustré sur le plan créatif, entamez un processus de création. Si vous êtes fauché, gagnez plus d’argent. Si vous êtes pessimiste, devenez optimiste. Si vous êtes malheureux, devenez heureux. Si vous êtes stressé, détendez-vous.

Plus facile à dire qu’à faire.

Peu importe que vous cherchiez à vous remettre d’une maladie ou à éviter de tomber malade afin de faire de vieux jours, le processus reste le même. Dans la troisième partie de ce livre, je vais vous présenter six étapes de guérison qui vous permettront de rédiger vous-même votre prescription. (Ne vous inquiétez pas, il ne vous est pas nécessaire d’avoir fait des études de médecine !)

Gardez à l’esprit que je ne vous suggère en aucun cas de vous défaire de votre médecin. Vous devriez tirer profit de tout ce que la médecine moderne a à vous offrir pour compléter votre propre prescription d’autoguérison. Je ne vous conseillerais pas d’annuler votre opération si vous souffrez d’une appendicite ou de ne pas prendre vos antibiotiques si vous êtes victime d’une infection grave. Même si l’on considère que votre prescription personnelle aura certainement pour effet d’accroître la capacité de votre corps à se réparer lorsque nécessaire, je ne voudrais pas vous voir risquer votre vie en retardant votre traitement si vous souffrez d’une maladie possiblement mortelle ou pouvant menacer l’intégrité d’un de vos membres.

Ceci étant dit, je vous recommande fortement d’appliquer ce processus en association avec votre traitement médical, le cas échéant, afin d’accélérer votre rétablissement et d’obtenir les meilleurs résultats possibles.

Gardez à l’esprit que mes enseignements sont destinés à la prévention des maladies et aux problèmes de santé chronique — non aux urgences. Ils constituent également un moyen sûr d’améliorer votre vitalité et votre bien-être, tout en prolongeant votre espérance de vie. Que vous soyez malade et désireux de pouvoir vivre un jour sans vos médicaments, que vous soyez techniquement en bonne santé, mais ne vous sentiez pas aussi bien que vous le devriez, ou que vous vous efforciez en permanence d’améliorer une santé déjà bonne, la prescription que vous allez créer ne pourra que changer votre vie.

Je sortirai un peu du cadre de ce livre, et, tout en pensant à ceux qui souhaitent avoir la meilleure santé possible, je vous donnerai des conseils d’ordre holistique et préventif que votre médecin conventionnel risque fort de ne pas aborder avec vous. Bien que le plan de traitement que vous allez élaborer vise principalement la guérison de votre esprit, prendre uniquement soin de votre esprit ne suffit pas si vous cherchez à optimiser votre santé. Vous pouvez transformer vos croyances négatives en croyances positives, atténuer votre sentiment de solitude, éliminer le stress financier et professionnel que vous subissez, et traiter votre dépression et votre anxiété, mais, si vous n’arrêtez pas de boire, de fumer et de consommer des aliments transformés, ce ne sera pas suffisant. Non seulement votre esprit a besoin d’une bonne nourriture pour assurer une activité cérébrale saine, d’endorphines générées par un exercice physique régulier et de bonnes nuits reposantes, mais votre corps a également besoin d’être nourri et protégé des dangers de votre environnement.

Lorsque des patients qui cherchent à se soigner d’une maladie « chronique » ou « incurable » viennent me voir, je leur recommande toujours de consommer un jus de verdure à titre de supplément, de manger le plus d’aliments crus (vive les légumes !) possible, de limiter leur consommation de viande ou de choisir de façon avisée ce genre de d’aliments, d’éliminer les aliments transformés, d’intégrer à leur alimentation des super-aliments tels que la chlorelle, la spiruline, le varech et l’agropyre, de prendre un bon supplément multi-vitaminique, et d’éliminer, ou au moins de limiter, le sucre raffiné, le gluten, la caféine, l’alcool, le tabac et les drogues. Sur les conseils de ma spécialiste en aliments crus, Tricia Barrett, je fais personnellement une cure de détoxification de 21 jours constituée d’aliments crus et de jus de verdure tous les trois mois, à titre de prévention, et je le recommande à tous ceux qui cherchent à se guérir d’une maladie. (Pour obtenir plus de renseignements sur les alicaments, rendez-vous sur le site JuiceDietCleanse.com ou consultez la Crazy Sexy Diet de Kris Carr (en anglais seulement).)

Je recommande également de consulter un spécialiste fiable de médecine fonctionnelle ou de médecine intégrative afin d’optimiser la biochimie de votre corps. Il pourra équilibrer vos hormones et les neurotransmetteurs de votre corps, de même qu’il vous montrera comment utiliser des substances naturelles pour stimuler votre système immunitaire et encourager les pouvoirs de guérison naturelle de votre corps.

Je crois également que votre environnement influence votre santé. Vivez-vous « vert » ? Êtes-vous exposé aux produits chimiques nocifs contenus dans des plastiques, des pesticides, au plomb, à des produits d’entretien, à la moisissure ou à l’amiante ? Selon l’Organisation mondiale de la santé (oms), 24 % des maladies sont causées par notre environnement et pourraient être évitées. Elle estime que plus de 33 % des maladies décelées chez les enfants âgés de moins de 5 ans sont d’origine environnementale et elle affirme que, si ces problèmes environnementaux étaient traités, jusqu’à 4 millions d’enfants pourraient être sauvés chaque année, plus particulièrement dans les pays en développement8.

De toute évidence, vous pouvez avoir « tout juste » lorsqu’il est question de nourrir votre esprit, mais si votre corps est infecté de poisons, que ce soit par ce que vous consommez ou par votre environnement, votre esprit sain ne pourra pas, à lui seul, réparer les dommages que vous infligez à votre corps.

D’autres que moi abordent ce sujet de façon plus approfondie, mais je me contenterai personnellement de vous proposer un processus en six étapes pour vous aider à écouter votre corps, à déceler l’origine de vos maux, et à créer un traitement pour réduire les réactions de stress et favoriser les réactions de détente, afin que votre corps retrouve sa capacité naturelle d’autoguérison. Êtes-vous prêt à rédiger votre prescription ?