Il n’existe pas de maladie du corps à part celle de l’esprit.socrate
Si je vous disais que prendre soin de votre corps est l’aspect de votre santé le moins important… et que d’autres facteurs sont davantage essentiels à votre vie ? Et si le secret de la santé ne se résumait pas à une alimentation nutritive, de l’exercice physique quotidien, un poids santé, des nuits de huit heures, des multivitamines, un équilibre hormonal ou des visites régulières chez le médecin ?
Tous ces facteurs sont évidemment importants, et même essentiels, pour une bonne santé. Mais imaginez qu’il existe un facteur encore plus important.
Imaginez que vous ayez le pouvoir de guérir votre corps en modifiant simplement votre état d’esprit.
Je sais que cela peut vous sembler radical, encore plus venant d’un médecin. Croyez-moi, j’étais aussi sceptique que vous lorsque je suis tombée sur les recherches scientifiques suggérant cette théorie. La santé du corps humain ne pouvait pas être le simple résultat de nos pensées positives ou négatives.
À moins que…
Il y a encore quelques années, après 12 ans de formation médicale conventionnelle et 8 ans de pratique clinique, je ne jurais que par les principes dogmatiques de la médecine fondée sur les preuves et je leur vouais le même culte qu’à la Bible. Je me refusais à croire en ce que je ne pouvais pas prouver à l’aide d’un essai clinique randomisé contrôlé. En outre, ayant été élevée par mon père, un médecin très traditionnel qui se moquait de tout ce qui avait trait au Nouvel Âge, j’étais aussi entêtée, cynique et étroite d’esprit qu’il est possible de l’être.
La médecine à laquelle j’avais été formée n’appuyait pas l’idée que l’on pouvait recouvrer la santé ou se rendre malade par le simple pouvoir de ses pensées et de ses émotions. Bien évidemment, mes professeurs posaient, pour les maladies auxquelles ils ne trouvaient pas d’explications biochimiques, le diagnostic « c’est dans la tête du patient » et s’empressaient de le diriger discrètement vers un psychiatre, non sans lever les yeux au ciel et secouer la tête en signe de désapprobation.
Il n’est pas surprenant que l’idée selon laquelle l’esprit aurait le pouvoir de guérir le corps puisse être une menace pour la médecine conventionnelle. Après tout, n’avons-nous pas consacré une dizaine d’années à nous familiariser avec les outils sensés nous donner la maîtrise du corps des autres ? Nous voulons croire que le temps, l’argent et l’énergie que nous avons investis pour devenir médecins ne sont pas qu’un vaste gâchis. Nous sommes professionnellement et émotionnellement habités par l’idée que, si votre corps fonctionne mal, vous devez solliciter notre expertise. En tant que médecins, nous croyons que nous connaissons mieux votre corps que vous. Le système médical tout entier repose sur cette notion.
La plupart des gens se satisfont de ce paradigme. L’autre possibilité, selon laquelle vous avez une capacité à guérir votre corps que vous n’avez jamais imaginée, vous attribue la responsabilité de votre santé, et beaucoup de gens la trouvent trop lourde à porter. Il est bien plus facile de la déléguer en espérant qu’une personne plus intelligente, plus sage et plus expérimentée saura vous « réparer ».
Mais si nous faisions erreur ? Si, en niant le fait que notre corps est naturellement conçu pour s’autoguérir et que notre esprit en est le maître d’œuvre, nous ne faisions que nous nuire ?
Dans notre pratique de la médecine, il arrive inévitable-ment que des choses se produisent qui ne peuvent tout simplement pas être expliquées par la science. Même les médecins les plus étroits d’esprit assistent à des guérisons qui, selon toute logique scientifique, ne devraient pas avoir lieu. Lorsque de tels événements se produisent, nous ne pouvons nous empêcher de remettre en question tout ce qui nous tient à cœur dans la médecine moderne. Nous commençons alors à nous demander si tout cela n’est pas le résultat d’une force plus mystique.
Les médecins n’évoquent habituellement pas cette possibilité devant les patients, mais abordent discrètement le sujet dans le salon des médecins de leur hôpital et dans les salles de conférence des universités de l’Ivy League. Si vous êtes curieux et que vous gardez une oreille ouverte, comme moi, vous entendez des histoires… des histoires qui dépassent l’entendement.
Vous entendez chuchoter l’histoire de cette femme dont les cellules cancéreuses ont disparu pendant ses séances de radiothérapie, alors que les médecins ont découvert plus tard que l’appareil de radiation ne fonctionnait pas. Cette femme n’avait en réalité pas été traitée, mais elle croyait le contraire. Et ses médecins également.
Vous entendez parler de cette autre femme qui, après avoir fait une crise cardiaque, a subi un pontage, lequel a été suivi de complications qui ont provoqué une insuffisance rénale qui pouvait être fatale si elle n’était pas traitée. Lorsque ses médecins lui ont proposé des séances de dialyse, elle a refusé, ne souhaitant pas subir d’autres interventions invasives. Pendant neuf jours, ses reins n’ont rien produit, mais le dixième jour, elle s’est remise à uriner. Deux semaines plus tard, sans avoir reçu de traitement, elle se remettait au sport et ses reins fonctionnaient mieux qu’avant son opération.
Et puis il y a cet homme, qui, après avoir lui aussi fait une crise cardiaque, a refusé d’être opéré, et a vu ses artères coronaires, bouchées de façon soi-disant « incurable », s’ouvrir lorsqu’il a modifié son alimentation, entamé un programme d’exercices physiques, mis le yoga et la méditation dans ses activités quotidiennes, et a participé à des séances de thérapie de groupe.
Une autre patiente, dont les organes ne fonctionnaient plus en raison d’un lymphome de stade 4, a été admise à l’unité de soins intensifs, où elle a vécu une expérience de mort imminente. Un amour inconditionnel et pur l’a alors envahie, et elle a su instantanément que, si elle décidait de ne pas passer de l’« autre côté », son cancer disparaîtrait presque immédiatement. Moins d’un mois plus tard, la biopsie de ses ganglions lymphatiques a révélé qu’il ne restait plus aucune trace de son cancer.
Une femme s’était brisé la nuque. Après avoir été conduite à l’hôpital, où des radiographies ont confirmé la présence de deux cassures, elle a décidé de refuser l’intervention médicale qui lui était proposée, lui préférant des séances chez un guérisseur, malgré les objections de ses médecins. Un mois plus tard, elle reprenait la course à pied, sans jamais avoir subi de traitement médical.
Il existe une histoire selon laquelle un protocole de recherche portant sur un traitement de chimiothérapie, du nom de epoh, n’obtenait que peu de résultats positifs, sauf pour un oncologiste, dont les résultats étaient très encourageants. Selon la rumeur, il changeait le nom du protocole lorsqu’il en discutait avec ses patients. En effet, ce n’est pas du epoh qu’il leur injectait, mais du hope.
Par l’intermédiaire de mon blogue, qui connaît un grand succès et qui attire de formidables lecteurs engagés du monde entier, j’entends en permanence des histoires comme celles-ci. Lorsque j’ai commencé à partager ces récits apparemment véridiques avec mes lecteurs, des histoires encore plus invraisemblables ont inondé ma boîte de courriels. Par exemple, une femme qui était atteinte de la maladie de Charcot a été déclarée guérie après qu’elle ait consulté le guérisseur John of God. Un homme paralysé s’est remis à marcher après un pèlerinage à Lourdes. Une femme souffrant d’un cancer des ovaires de stade 4 « savait » qu’elle n’allait pas mourir, et, après s’être assurée le soutien de ses proches, elle est encore en vie 10 ans plus tard. Un homme auquel on avait diagnostiqué des artères coronaires bouchées à la suite d’un infarctus s’est fait dire qu’il ne survivrait pas plus d’une année s’il n’était pas opéré. Il a refusé l’opération et a vécu encore 20 ans, jusqu’à ce qu’il décède, à 92 ans, d’une cause qui n’avait rien à voir avec son cœur.
En entendant ces récits, je ne pouvais pas ignorer ce que me disait ma petite voix intérieure. Tous ces gens ne pouvaient pas mentir. Mais, s’ils ne mentaient pas, la seule explication était qu’il existait quelque chose au-delà de tout ce que j’avais appris en médecine conventionnelle.
Cela m’a fait réfléchir. Nous savons que des rémissions spontanées et inexplicables se produisent parfois. Tous les médecins savent de quoi je parle. Mais nous nous contentons habituellement de hausser les épaules et de continuer notre chemin, non sans ressentir une petite insatisfaction à l’idée de ne pas pouvoir justifier une rémission de façon logique.
Dans un coin de ma tête, j’avais toujours cette interrogation au sujet de notre capacité à reproduire ce processus. Si l’« impossible » arrive à une personne, peut-on en tirer une leçon ? Existe-t-il des similitudes entre les patients qui sont au nombre de ces chanceux ? Existe-t-il des moyens d’optimiser les possibilités de rémission spontanée, plus particulièrement lorsque la boîte à outils du médecin ne contient pas de traitement efficace ? Et que peuvent faire les médecins pour faciliter ce processus ?
Je ne pouvais pas m’empêcher de me demander si, ne serait-ce qu’en imaginant la possibilité que les patients puissent avoir un certain pouvoir sur leur propre guérison, je ne me comportais pas en médecin irresponsable et ne violais pas notre sacré serment d’Hippocrate. En vérité, si j’étais un bon médecin, je devais faire preuve d’une plus grande ouverture d’esprit pour le bien de mes patients.
Cependant, les histoires inspirantes que j’entendais chuchoter dans le salon des médecins ou que je lisais sur Internet ne suffisaient pas à me convaincre. Scientifique de formation, et sceptique de nature, j’avais besoin de preuves irréfutables, mais mes recherches à ce niveau ne menaient à rien.
J’ai fait de mon mieux pour approfondir les rumeurs que j’entendais. J’ai demandé aux gens de me raconter leurs expériences dans le but de les prouver. Pouvaient-ils me montrer des lames au microscope ? Pouvais-je discuter avec le technicien responsable de la machine de radiation ? Pouvais-je consulter leur dossier médical ?
La plupart du temps, j’étais déçue du résultat. Lorsque je demandais un dossier médical ou les études effectuées sur le sujet, la plupart des gens s’excusaient : « C’était il y a si longtemps. » « Il y a bien eu une étude sur la question, mais je n’en ai pas les références. » « Mon médecin a pris sa retraite, alors je n’ai aucun moyen de le joindre. » « On a jeté mon dossier médical. »
Même les cas d’autoguérison auxquels j’avais assisté à mes débuts dans le métier ne me servaient à rien. Je n’avais pas pris de notes. Je ne me rappelais pas des noms. Je ne savais pas comment entrer en contact avec ces gens. Je ne cessais de me retrouver dans une impasse.
Pourtant, plus je posais des questions par l’intermédiaire d’Internet, plus je recevais de récits dans la même veine. Lorsque j’ai commencé à poser des questions à mes amis médecins, tous avaient des histoires incroyables de guérisons spontanées non expliquées à me raconter : des patients qui se rétablissaient de maladies « incurables » et qui faisaient passer ceux qui les avaient condamnés pour des idiots. Malheureusement, aucun n’avait de preuves à me fournir.
Parvenue à cette étape, je n’étais pas qu’intriguée, mais pratiquement obsédée par mes recherches, et ma curiosité m’a incitée à creuser davantage. Après avoir échangé des centaines de courriels et rencontré des dizaines de personnes, j’en suis venue à croire qu’il y avait de la vérité dans les histoires de ces patients qui font légion dans les livres métaphysiques et sur Internet. Bien qu’il soit tentant de rejeter les récits a priori farfelus de patients prétendant s’être autoguéris, si vous êtes un médecin dont le but est d’aider les gens à aller mieux, vous ne pouvez pas ignorer ce que vous entendez. Or, plus vous écoutez, plus vous vous interrogez sur ce dont le corps est réellement capable.
Si vous les éloignez de leurs confrères souvent sceptiques et critiques, la plupart des médecins reconnaîtront ceci : au fond d’eux-mêmes, ils croient qu’il existe dans le processus de guérison une interaction entre le mystique et le physiologique, et que les deux ont en commun notre esprit formidable et puissant. Mais peu d’entre eux le diront à voix haute de peur d’être considérés comme des illuminés.
Des pionniers de la médecine ont découvert le lien entre le corps et l’esprit il y a plusieurs dizaines d’années. Cette notion n’a toutefois pas réussi à se faire une place au sein de la communauté médicale conventionnelle. Lorsque j’ai reçu mon diplôme de médecin, il y avait bien longtemps que des médecins réputés tels que Bernie Siegel, Christiane Northrup, Larry Dossey, Rachel Naomi Remen et Deepak Chopra avaient révélé le lien corps-esprit, et l’on pourrait penser que leurs enseignements se trouvaient dans mes cours de médecine. Pourtant, je n’ai véritablement découvert leurs travaux que bien après la fin de mes études. En fait, je n’avais lu aucun de leurs livres jusqu’à ce que j’entame mes propres recherches.
Lorsque je me suis plongée dans leurs écrits, j’ai ressenti de la colère. Comment pouvais-je ne pas savoir qui étaient ces médecins généreux et ouverts d’esprit ? Et pourquoi leurs ouvrages ne faisaient-ils pas partie de la liste de lecture des étudiants en médecine et des internes de première année ?
Plus j’en apprenais et plus je m’enflammais, et cette passion s’est transformée en mission qui m’a poussée à poursuivre des recherches et à écrire pendant plusieurs années. J’ai commencé à lire tous les ouvrages que je trouvais sur le lien entre le corps et l’esprit. Puis j’ai créé un blogue et me suis mise à utiliser Tweeter et Facebook pour partager ce que j’apprenais, ce qui ne faisait qu’accroître le nombre d’histoires venant de personnes ayant vécu ce que l’on ne peut qualifier que de miracle médical. J’étais fascinée. Je recevais de plus en plus de preuves. Mais rien de ce que j’entendais ne pouvait être considéré comme « scientifique ». J’aspirais à des preuves scientifiques que tout cela n’était pas une vaste fumisterie.
J’ai donc poursuivi mes recherches, en souhaitant garder l’esprit ouvert tandis que j’en apprenais plus sur l’influence de notre esprit sur notre corps. Une partie de moi était totalement ouverte à ce concept qui relevait d’une sorte d’évidence intuitive. Mais l’autre partie résistait avec fermeté. Parvenir à croire à ce que je découvrais allait nécessiter que j’oublie la plus grande partie que ce qui m’avait été enseigné, d’une part de mon père médecin profondément traditionnel, et d’autre part de mes professeurs à l’école de médecine.
Un des premiers ouvrages que j’ai étudiés avait été rédigé par un professeur de Harvard, Anne Harrington, et s’intitulait The Cure Within. Sa lecture m’a plongée dans un état d’étourdissement et de trouble. Dans son livre, l’auteure parle du phénomène corps-esprit comme d’« un corps qui se comporte mal », suggérant que le corps ne réagit pas toujours de la façon dont il le devrait, et que la seule explication à ce mystère est le pouvoir de l’esprit1.
Pour illustrer son idée de corps se comportant mal, Anne Harrington relate l’histoire d’enfants ayant vécu dans des institutions où leurs besoins matériels étaient comblés, mais qui souffraient d’un retard intellectuel et de troubles du développement parce qu’ils étaient carencés en affection. Elle cite également 200 cas de cécité dans un groupe de Cambodgiennes forcées par les Khmers rouges à assister à la torture et au massacre de leurs proches. Bien que les examens médicaux n’aient rien révélé, ces femmes avaient affirmé avoir « pleuré jusqu’à en devenir aveugle2 ».
De toute évidence, il se passait quelque chose, et j’ai eu envie de creuser davantage. Ma fascination n’a fait que grandir. Quelle preuve avions-nous que la puissance de l’esprit pouvait transformer le corps ? Quelles forces physiologiques pouvaient expliquer de tels événements ? Et que pouvions-nous faire pour nous emparer de ces pouvoirs de guérison ?
Si je parvenais à répondre à ces questions, il me serait possible de mieux comprendre non seulement les histoires incroyables que me relataient ces gens, mais également mon propre rôle et ma mission dans le monde de la guérison.
Au moment où j’effectuais ces recherches sur le lien entre le corps et l’esprit, je ne savais pas très bien quelle était ma place dans le monde de la médecine. Après 20 ans de pratique, j’étais découragée par notre système de santé défaillant qui nécessitait que je reçoive 40 patients par jour, patients auxquels je ne pouvais consacrer que 7,5 minutes, ce qui laissait peu de temps pour discuter, encore moins pour créer des liens. J’ai failli démissionner lorsqu’une patiente de longue date m’a confié qu’elle me cachait un problème de santé délicat qu’elle avait prévu de me révéler après s’être entraînée pendant des jours avec son mari à répéter ce qu’elle allait me dire. Mais lorsqu’est venu le jour de la révélation, je n’ai, selon ses dires, pas lâché la poignée de la porte pendant tout le rendez-vous. En outre, mon apparence laissant à désirer, elle a supposé que j’avais passé la nuit à accoucher des femmes, ce qui était probablement le cas. Même si elle se doutait que j’étais fatiguée, elle aurait aimé que je lui touche le bras, que je m’asseye près d’elle et que je lui offre suffisamment d’affection et d’écoute pour qu’elle se sente en sécurité.
Mais pour elle, mon regard était vide. J’étais un robot trop occupé pour lâcher la poignée de la porte.
Lorsque j’ai lu sa lettre, mon cœur n’a fait qu’un bond, et je savais au fond de moi que ce type de médecine n’était pas ce qui m’avait motivée à faire ce métier. J’avais été appelée à faire de la médecine comme d’autres ont la vocation d’être prêtres. Pas pour établir à tour de bras des prescriptions formatées ni pour examiner des patients machinalement et à la hâte, mais pour les guérir. Ce qui m’a attirée dans cette profession était la possibilité de toucher des cœurs, de tenir des mains, d’offrir du réconfort à ceux qui souffraient, de permettre la rémission lorsque c’était possible, et de lutter contre l’isolement et le découragement lorsque la guérison était impossible.
Si je perdais cela, je perdais tout. Chaque journée passée à exercer la médecine entamait un peu plus mon intégrité. Je savais à quel type de médecine aspirait mon âme, mais je ne savais pas comment rétablir le lien patient-médecin dont je rêvais, et je me sentais la victime des compagnies de soins intégrés, de l’industrie pharmaceutique, des avocats défenseurs des fautes professionnelles, des politiciens, et de tout ce qui menaçait d’agrandir encore plus le fossé entre mes patients et moi.
J’avais l’impression d’être un imposteur, une traitre, une reproduction bas de gamme du médecin que je rêvais d’être lorsque j’étais une étudiante en médecine idéaliste. Mais que pouvais-je faire d’autre ? C’était moi qui subvenais aux besoins de ma famille et qui remboursais mon prêt étudiant et celui de mon mari ; c’était moi qui payais notre hypothèque et qui alimentais le fonds d’études de notre fille. Il était donc hors de question que je quitte mon emploi.
Puis mon chien est mort, mon frère, qui était en bonne santé, a subitement contracté une insuffisance hépatique grave à la suite d’un traitement antibiotique pourtant banal, et mon père est décédé d’une tumeur au cerveau — tout cela en l’espace de deux semaines.
Ce fut le coup fatal.
Sans aucun plan de secours ni filet de sécurité, j’ai quitté la médecine, bien décidée à ne plus revenir en arrière. J’ai vendu notre maison, liquidé mon compte de retraite et fait déménager ma famille à la campagne pour y mener une vie plus simple, décidant que toute cette histoire de médecine n’était qu’une monumentale erreur, et prévoyant de consacrer le reste de ma vie à l’art et à l’écriture.
Je ne savais plus quel était mon rôle sur terre. J’ai passé quelques années à alimenter mon blogue, à écrire des livres et à faire de l’art, mais rien ne me semblait aussi important que ce qui m’avait initialement attirée vers la médecine. Quelque chose en moi aspirait toujours à être au service des patients. La peinture et l’écriture m’apparaissaient bien solitaires, et même égoïstes, comme si je m’adonnais à ces activités agréables au détriment de ma mission.
Je n’ai pratiquement pas dormi pendant des mois, et, lorsque j’y parvenais, je rêvais que j’aidais des patients, que je m’asseyais à leur chevet, et que j’écoutais leurs histoires sans regarder ma montre ni m’accrocher à la poignée de la porte. Je me réveillais alors en pleurs, me sentant en deuil d’une partie de mon âme.
En 2009, j’ai commencé à partager dans mon blogue les aspects de la médecine qui me manquaient, de ce que j’aimais de cette profession, et de ce qui m’y avait attirée au départ. J’y expliquais que je considérais la médecine comme une pratique spirituelle que l’on exerçait de la même façon que l’on pratiquait le yoga ou la méditation, en sachant qu’on ne la maîtrise jamais parfaitement. J’écrivais combien la relation entre le médecin et son patient, lorsque celui-ci est traité avec le respect qu’il mérite, est sacrée, et à quel point j’aspirais à la vivre. J’expliquais en quoi la médecine m’avait blessée, et comment, à mon tour, j’avais involontairement blessé les autres.
Lorsque des patients et des soignants de tous horizons se sont mis à m’écrire pour me raconter leurs histoires et à laisser des commentaires sur mon blogue, quelque chose en moi s’est illuminé, et j’ai senti que j’avais l’occasion de me rendre utile. Toutes ces personnes que j’avais attirées étaient en train de me guérir.
C’est à cette époque qu’ont commencé à surgir, un peu partout dans le monde, des histoires remarquables de patients qui s’étaient autoguéris de maladies incurables. Malgré ma réticence initiale à me laisser de nouveau aspirer par le monde de la médecine, j’étais extrêmement attirée par les conversations qui s’échangeaient sur mon blogue.
Je ne cherchais pas un moyen de reprendre la médecine. Les premières années, lorsque les signes que m’envoyait l’Univers me ramenaient vers ma première vocation de soignante, je remuais la tête et je m’empressais de regarder dans une autre direction.
Mais ce qu’il y a d’amusant avec les vocations c’est que ce n’est pas vous qui les choisissez. Ce sont elles qui vous choisissent. Et alors que vous pouvez quitter votre travail, votre vocation, elle, ne vous quitte pas.
Un heureux hasard après l’autre, j’ai été guidée vers un chemin que je n’avais pas prévu et dont je ne connaissais rien, comme si des oiseaux avaient déposé des miettes pour m’ouvrir la voie vers mon Saint Graal. Des livres tombaient des éta-gères. Des médecins apparaissaient sur ma route pour me délivrer des messages. Des membres de ma communauté en ligne m’envoyaient des articles. Des visions surgissaient dans mon esprit tandis que je marchais dans la nature. Des rêves se manifestaient. Des professeurs m’appelaient.
C’est alors que j’ai commencé à me réveiller de la profonde anesthésie dans laquelle ma formation médicale et mes années de pratique m’avaient plongée, et, encore un peu étourdie, j’ai vu la lumière. Une question en amenait une autre, et, avant de comprendre ce qui m’arrivait, j’étais plongée dans des articles de journaux, à la recherche de la vérité sur ce qui se produisait dans un corps abritant un esprit sain, et sur les raisons pour lesquelles le corps tombe malade lorsque l’esprit ne va pas bien. J’ai pris conscience qu’il ne m’était pas indispensable de demander des tests en laboratoire, de prescrire des médicaments ou de pratiquer la médecine pour être utile. Je pouvais l’être davan-tage en découvrant comment aider les gens à se guérir par eux-mêmes.
Il s’en est suivi une période de plongée dans les références de la médecine moderne et la littérature médicale de mes pairs, à la recherche de preuves, dans des journaux médicaux tels que le New England Journal of Medicine et le Journal of the American Medical Association, qu’une autoguérison était possible. Ce que j’y ai découvert a changé irrémédiablement ma vie, et j’espère que cela changera également la vôtre et celle de vos proches.
Ce livre est le récit de mon parcours et j’y partage avec vous les données scientifiques qui ont entièrement transformé mon approche de la médecine. Après avoir lu ces publications, il m’a été impossible de revenir en arrière.
Existe-t-il des données scientifiques pour appuyer les récits soi-disant miraculeux d’autoguérison ? La réponse est oui. La preuve existe que vous pouvez radicalement modifier la physiologie de votre corps par une simple transformation de votre état d’esprit. De même que vous pouvez vous rendre malade si votre esprit est habité de pensées malsaines. Et ce processus n’est pas seulement mental. Il est physiologique. Quel est son fonctionnement ? Ne vous inquiétez pas ; je vous expliquerai exactement par quel procédé les pensées et sentiments malsains provoquent des maladies et par lequel les pensées et sentiments sains contribuent au bon rétablissement du corps.
Mais ce n’est pas tout. Il a été prouvé que les médecins pouvaient faciliter votre rétablissement, pas tant par les traitements qu’ils vous prescrivent que par l’autorité que vous leur conférez. Il a également été prouvé qu’un facteur surprenant avait plus de pouvoir sur votre santé que d’arrêter la cigarette, qu’une chose que vous pouvez juger sans rapport avec votre santé physique pouvait allonger la durée de votre vie de plus de 7 ans, qu’un élément agréable pouvait réduire le nombre de vos visites chez le médecin, qu’un seul changement positif dans votre attitude mentale pouvait vous permettre de vivre 10 années de plus, qu’une seule habitude de travail pouvait accroître le risque que vous décédiez, et qu’une activité agréable, dont vous n’auriez jamais imaginé qu’elle puisse contribuer à une vie saine, pouvait considérablement diminuer les probabilités que vous souffriez d’une maladie cardiaque, d’un infarctus ou d’un cancer du sein.
Ce ne sont que quelques-uns des faits scientifiques vérifiables que je partage avec vous dans ce livre, et qui ont radicalement changé mon opinion à propos de la médecine.
Ce livre est divisé en trois parties. Dans la première, je défendrai l’idée que l’esprit a le pouvoir de modifier la physiologie de notre corps grâce à l’association efficace de croyances positives et de soins attentifs prodigués par des professionnels de la santé. Dans la deuxième, je vous montrerai que votre esprit peut modifier votre physiologie en fonction des choix que vous faites, notamment vos relations personnelles, votre vie sexuelle, votre travail, vos choix financiers, votre créativité, votre tendance à l’optimisme ou au pessimisme, votre niveau de bonheur, et vos loisirs. Je vous transmettrai également un outil précieux dont vous pourrez vous servir en tout temps — et qui pourrait vous sauver la vie.
Vous serez ainsi prêt pour la troisième partie, dans laquelle je vous propose le tout nouveau programme de bien-être que j’ai créé et où je vous guide à travers les six étapes qui mèneront à votre guérison. Lorsque vous terminerez la lecture de ce livre, vous aurez posé votre diagnostic personnel, rédigé votre prescription, et créé un plan d’action clair pour préparer votre corps à vivre des miracles.
Gardez à l’esprit que mes conseils ne concernent pas uniquement les personnes malades, mais aussi celles qui, bénéficiant d’une bonne santé, souhaitent prévenir l’apparition de maladies. N’attendez pas que votre corps vous menace d’une maladie possiblement mortelle. Mon désir est de vous apprendre à écouter les chuchotements de votre corps, car il s’agit de repères sur le chemin qui mène à une santé optimale. Ceux-ci vous éloignent de tout ce qui vous prédispose à la maladie et vous rapproche de ce qui, la science l’a prouvé, peut améliorer votre santé et allonger votre vie.
Ce que je suis sur le point de vous révéler pourrait vous surprendre, et il est même possible que vous vous sentiez menacé. S’il vous plaît, rendez service à votre corps, et évitez de juger, ouvrez votre esprit, et soyez prêt à modifier le regard que vous portez sur votre corps et sur votre santé. Ce que je vais vous expliquer pourrait remettre en question des croyances de longue date, vous sortir de votre zone de confort, ou encore vous pousser à vous interroger sur le bien-fondé de mes propos. Pourtant, je n’invente rien. J’appuie tout ce que j’avance de références scientifiques.
Me doutant bien que mes propos vont provoquer des froncements de sourcils, j’ai écrit ce livre en pensant aux sceptiques, dont je faisais moi-même partie. Je l’ai conçu comme une sorte d’argumentation, en imaginant qu’un jury de confrères évalue mes propos. Mais ce ne sont pas les médecins que je souhaite convaincre, même si, je l’espère, ils m’écouteront, pour que la médecine moderne telle que nous la connaissons puisse changer radicalement.
En vérité, j’ai écrit cet ouvrage pour vous — pour toutes les personnes qui ont déjà connu la maladie personnellement ou chez un proche, et pour celles qui souhaitent l’éviter. C’est vous que je souhaite aider, car, au fond de moi, j’aspire à arrêter la souffrance et à mettre toutes les chances de votre côté pour vous permettre de vivre longtemps et en bonne santé. Cette mission est ce qui m’a attirée vers la médecine en tout premier lieu.
Je vous demande simplement de ne pas vous arrêter avant la fin. Donnez-moi une chance d’élargir votre esprit à la mesure de ce que j’ai moi-même vécu. Permettez-moi de vous aider à guérir vos pensées pour que votre corps puisse suivre le même chemin. Et autorisez-vous à oublier les notions de médecine qui ne sont plus d’actualité. L’avenir de la médecine dépend de nous. Allez, prenez ma main, et venez explorer avec moi.