Des jeunes années d’Henry Hudson, on en sait peu. On estime qu’il est né aux environs de l’année 1560, à Londres, de parents dont on ignore tout. Les sources attestent, en revanche, qu’il était lettré et avait une passion pour les livres, en particulier pour les récits de voyage. De son mariage avec une certaine Katherine naissent trois enfants : Oliver, John et Richard. La famille vit dans un quartier proche de la tour de Londres, et jouit d’une situation sociale relativement confortable.
Henry Hudson embrasse très tôt une carrière dans la marine privée. Il est fort possible que la description des eaux tumultueuses du Canada laissée par l’explorateur anglais John Davis (vers 1550-1605) ait été à l’origine de ses ambitions. Quoi qu’il en soit, la recherche d’un passage septentrional vers les Indes devient pour le jeune capitaine un objectif majeur.
L’occasion de poursuivre son projet lui est bientôt donnée. En ce début de XVIIe siècle, des ports d’Inde et d’Asie du Sud-Est partent des vaisseaux chargés de produits exotiques vendus à prix d’or dans toutes les villes européennes. En quête de nouvelles voies menant en Extrême-Orient, beaucoup pensent qu’il est possible de trouver un passage par les eaux situées au nord de la Russie, dit « passage du Nord-Est », ou par les eaux situées au nord du Canada.
La compagnie de Moscovie (Muscovy Company), une grande entreprise commerciale maritime installée à Londres, planifie au début de l’année 1607 un voyage d’exploration visant à tracer l’itinéraire du passage du Nord-Est. L’expédition est confiée à Henry Hudson, qui lève l’ancre au début du mois de mai 1607. Mais il ne parvient pas à dévoiler la nouvelle route tant convoitée, et rentre à Londres en septembre. Décidée à poursuivre les recherches, la compagnie consent à financer un autre voyage l’année suivante.
En avril 1608, Hudson prend donc la tête d’une nouvelle expédition, qui ne dépasse pas les glaces de la Nouvelle-Zemble (archipel de l’océan Arctique), dans la mer de Barents, et qui s’avère donc être un échec cuisant. Dès lors, la Muscovy Company, peu satisfaite de cette déconvenue, met fin à ses projets de financement d’explorations maritimes. Henry Hudson se tourne alors vers la Compagnie néerlandaise des Indes orientales qui finance, de mai à novembre 1609, un voyage visant, cette fois, à découvrir le passage du Nord-Ouest. S’il ne parvient toujours pas à trouver de voie septentrionale vers les Indes, Hudson n’en est pas moins actif : il remonte le cours du fleuve qui porte aujourd’hui son nom et longe les côtes à l’emplacement de l’actuel New York, avant de rentrer à nouveau au pays.
Il repart en mai 1610 sur un navire armé par la compagnie anglaise des Indes orientales. Lorsqu’il dépasse le détroit houleux qui donne dans la baie et qui porte aujourd’hui son nom, Hudson est persuadé qu’il a enfin découvert la route si ardemment recherchée. Cependant, en juin 1611, après un hivernage forcé aux abords de la baie, son équipage se mutine. Henry Hudson paie son opiniâtreté et son esprit d’aventure au prix fort, abandonné à une mort certaine dans une chaloupe, sur les eaux glacées de la baie.