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post-scriptum
Qu'est-ce que je sais maintenant que j'ignorais avant d'avoir
écrit cette histoire ? Je crois que l'essentiel tourne autour de
ce que j'y ai compris du suicide, de ce que le suicide m'a
offert comme matière à penser. Je n'ignore pas que les
pensées du suicide énoncées au cours du XX siècle ont suivi
des voies divergentes : l'une, on s'en souvient, chercha à faire
de ce geste d'autodestruction un fait social, quand l'autre, au
contraire, voulut y voir une manifestation de la liberté, un
acte d'autodétermination suprême. À l'issue de ce travail, il
me semble que ces deux visions, l'une sociologique proposée
par Émile Durkheim et poursuivie par le large bataillon de la
suicidologie, l'autre inaugurée par Albert Camus, prolongée
à sa façon par Jean Améry qui avouait dans son précieux
livre, Porter la main sur soi, préférer l'expression « mort
volontaire » justement parce qu'elle mettait en avant la part
de volonté, de libre-arbitre… ces deux approches du suicide,
quels qu'en soient les mérites, les nuances, sont toutes passées,
il me semble, à côté de ce que ce livre explore dans le sillon
des études transgénérationnelles. Elles sont également, je le
crois, à réévaluer à la lumière des découvertes récentes de
l'épigénétique.
Qu'est-ce que je sais maintenant que j'ignorais avant d'avoir
écrit cette histoire ? Je crois que l'essentiel tourne autour de
ce que j'y ai compris du suicide, de ce que le suicide m'a
offert comme matière à penser. Je n'ignore pas que les
pensées du suicide énoncées au cours du XX siècle ont suivi
des voies divergentes : l'une, on s'en souvient, chercha à faire
de ce geste d'autodestruction un fait social, quand l'autre, au
contraire, voulut y voir une manifestation de la liberté, un
acte d'autodétermination suprême. À l'issue de ce travail, il
me semble que ces deux visions, l'une sociologique proposée
par Émile Durkheim et poursuivie par le large bataillon de la
suicidologie, l'autre inaugurée par Albert Camus, prolongée
à sa façon par Jean Améry qui avouait dans son précieux
livre, Porter la main sur soi, préférer l'expression « mort
volontaire » justement parce qu'elle mettait en avant la part
de volonté, de libre-arbitre… ces deux approches du suicide,
quels qu'en soient les mérites, les nuances, sont toutes passées,
il me semble, à côté de ce que ce livre explore dans le sillon
des études transgénérationnelles. Elles sont également, je le
crois, à réévaluer à la lumière des découvertes récentes de
l'épigénétique.