14 décembre

Mon cher amour,

ais-tu que c’était aujourd’hui un anniversaire ? Oui, il y a six mois déjà que nous nous connaissons. Six mois que pour la première fois nous avons osé nous parler depuis tant de jours. Tous deux nous le désirions ardemment. T’en souviens-tu, chéri ? Te rappelles-tu ces vis-à-vis dans l’autobus, ces coups d’œil à la dérobée, ces regards chargés de promesses que nous échangions ? Tu étais exquis, sais-tu, Charles chéri. Tu étais très timide alors. Et comme je me plaisais à t’encourager en te fixant dans les yeux tout le long du voyage.

Et puis un jour, tu m’as parlé brusquement. J’ai répondu, le cœur battant, et c’est de là que naquit notre belle histoire qui depuis six mois est si pleine de charme.

Mon cher amour, j’aurais voulu être près de toi aujourd’hui. J’aurais voulu me griser de tes baisers pervers et de tes caresses troublantes. Le souvenir de notre dernier rendez-vous hante mes nuits. Je voudrais revivre ces minutes affolantes qui m’ont laissée toute troublée.

Mais il faudra attendre encore une longue semaine avant de pouvoir te retrouver.

Tiens mon aimé, je me dévêts en grande hâte pour te rejoindre sur cette couche où déjà tu reposes, tout nu, les fesses offertes à mes baisers. Là dans la raie sombre, laisse-moi glisser ma langue volontaire. Je sens toute la chair brune qui cède sous la pression et ma langue entre dans ton cul, fouille, lèche tandis que ma main caresse doucement les couilles et la queue qui bande. Pour ne pas perdre une seconde, je branle mon bouton qui gonfle devant ce tableau suggestif. Ma jouissance est double, Aimé, et j’arrose tes cuisses de la liqueur de mon con. Tiens, maintenant c’est à toi de coller ta langue là, entre les lèvres… Achève ta bienheureuse maîtresse. Sous tes baisers savants, fais-la se pâmer de volupté entre tes bras. Prépare-la à la grande bataille que va lui livrer tout à l’heure ta pine triomphante. Déjà elle s’apprête. Au-dessus de mon ventre, elle darde sa tête rose et volontaire. Elle se tend menaçante au-dessus de ma bouche où bientôt elle disparaît jusqu’au fond de ma gorge. Quelques coups de langue font perler un peu de sperme au bout de cette pine tant aimée mais c’est là dans mon con qu’elle veut décharger irrésistiblement. Dans mon cul tu plantes hardiment l’« autre queue ». Regarde comme elle va et vient entre mes fesses. Elle accomplit le même geste que fera ta pine dans mon con et déjà je sens la jouissance qui mouille mes lèvres. Possède-moi cher amour, baise-moi follement. Que ta queue entre bien au fond de mon con. Fouille, fouille, tandis qu’inlassable ta main guide la ronde de l’autre dans mon cul.

Quelle orgie mon aimé, quels voluptueux frissons parcourent notre corps ! Toute notre chair frémit de plaisir pervers et nous jouissons terriblement sous ces doubles caresses.

Voilà, mon cher chéri, ce que sera encore notre prochaine heure de liberté après six mois. Crois-tu que nous étions faits pour nous comprendre ? Crois-tu que nous pourrons encore être heureux ?

Vive samedi prochain pour que nous réalisions ces folies. J’ai hâte de me blottir dans tes bras et de sentir contre mon corps la tiédeur de ta chair.

Je t’embrasse follement partout où tu veux.

Ta Simone

Mon cher amour,

ourquoi n’écris-tu pas plus souvent des lettres comme celle que tu me remis hier soir ? Avec quelle joie je l’ai lue et relue et comme mon cœur battait de désir et de bonheur…

Je t’aime, je t’aime éperdument, follement, je t’aime avec mon cœur, je t’aime avec ma chair et mes sens passionnés. Loin ou près de toi, je ne suis que désir et lorsque je te tiens tout entier dans mes bras, respirant le parfum grisant de ton corps merveilleux, je voudrais les refermer sur mon trésor, sur mon bonheur, pour toujours. À cet instant, sous la caresse de tes lèvres, je sens monter en moi toute l’ardente passion que tu sus m’inspirer et que chaque jour fait plus vivace.

Oh, mon cher amant adoré, ne change pas. Reste tel que tu es… Ton vice n’est-il pas mon vice ? Ta passion n’est-elle pas devenue ma passion ? Tu m’as créée à ton image1 et je t’ai entraîné avec moi dans les caresses sadiques et voluptueuses que mon esprit inventa pour te garder. Nous sommes liés, irrésistiblement… Nous ne faisons plus qu’un même corps que la volupté et le vice possèdent et pour nous séparer, il faudrait une Force plus puissante que notre Amour. Restons unis, mon bien-aimé, resserrons-nous l’un contre l’autre et notre bonheur durera tant que nous le voudrons.

Comme toi, j’attends notre prochaine rencontre. Après un long baiser où nous mettrons tout notre cœur, un à un glisseront les derniers vêtements qui voilent notre corps. Lorsque nous serons nus, tous les deux, dans un même élan de passion, nous irons l’un vers l’autre et le contact de nos deux chairs fiévreuses nous fera frémir délicieusement. Quel instant est plus doux, bien-aimé, que cette minute où tu m’ouvres tes bras ? Debout contre toi, je sens toute ta peau sur ma peau. Ta queue raide déjà se dresse à l’entrée de mon con que sa tête rose caresse. Je la saisis entre mes doigts tandis que ta main descend à mon bouton qu’elle branle doucement… Nos lèvres se joignent, ma langue cherche ta langue dans un grisant baiser… Ah, viens, viens vite ; les minutes s’écoulent… Écrase-moi du poids de tout ton corps, sur mon corps…

Et la fête commence. La fête de nos sens en rut… Aujourd’hui, nous allons gravir un échelon nouveau. Ce geste jamais osé encore, nous allons le vouloir. Étendue sur le dos, je contemple toute ta nudité. La chair nacrée est là devant moi. Comme tu es beau, mon petit dieu…

Prends ta queue entre tes doigts. Je regarde… Moi je prends l’autre aussi, je l’entre dans mon con et je me baise devant tes yeux. Branle-moi mon amour. Déjà sous ta caresse, ta pine gonfle. Je vois sa tête rose qui émerge entre tes doigts crispés. Tandis que je me baise, de l’autre main, je caresse ton cul. Un doigt fouille ta chair intime qui se contracte. Quelle vision mon adoré ! Tu vois ta maîtresse qui se baise et je vois mon amant qui se branle… Qu’elle est belle ta pine ! Comme elle va bien décharger tout à l’heure ! Mais tes yeux se troublent, la jouissance monte. Retirant de mon con le membre tout humide de mon foutre, je le plante dans mon cul en délire. Sous cette possession, tu ne peux résister et devant moi, devant mes yeux, au-dessus de mon corps pâmé de volupté, tu jouis éperdument. Une tiède coulée descend sur mon ventre poli. Tu décharges follement sur tout moi. Donne-moi tout ton sperme mon bien-aimé. Que pas une goutte ne reste dans ta pine, je veux tout recueillir sur mon corps et ma main l’étendra sur ma poitrine et sur mon ventre car je veux sentir partout sa tiédeur enivrante. Alors plus que jamais, je serai tienne par ce geste pervers entre tous. Qui l’oserait, sinon nous ?

Tu sentiras alors sous tes lèvres couler la liqueur de mon con, car je jouirai éperdument, mon bien-aimé. Tu recueilleras dans ta bouche mon foutre tiède et je goûterai sur tes lèvres son goût amer…

S’il nous reste à tous deux, après cette orgie, des forces suffisantes, tu me prendras dans une douce étreinte car je veux à nouveau sentir ta queue fouiller mon con. Tu mets une si tendre douceur à me baiser ainsi que tu m’as redonné le désir de cette caresse. Elle nous est permise car c’est la consécration de nos Amours. Nous l’accompagnons de tant de gestes pervers qu’elle en devient perverse aussi. Ah, vite, vite, la fin de l’indisposition qui me prive de tes caresses audacieuses. J’ai hâte de te retrouver, passionné et violent, j’ai hâte de t’avoir dans mes bras pour te griser de mes baisers. Oui, ton corps est à moi, je te crois maintenant, je suis heureuse. Je te posséderai follement car je t’aime par-dessus tout au monde. Donne-moi ton cul, je veux le baiser à pleine bouche, je veux le trouer de ma pine triomphante. Donne-moi ta queue superbe, je veux la sucer avec ivresse, je veux la sentir grossir entre mes lèvres et quand elle sera pleine de foutre, quand tu n’en pourras plus, tu jouiras dans ma bouche et j’avalerai tout…

Oui, je veux te faire jouir jusqu’à l’extrême limite de tes forces sous mes caresses audacieuses. Tu es à moi maintenant, le sais-tu ? Et tu le seras plus encore bientôt quand tu m’auras mouillée de ton sperme. Chaque parcelle de mon corps aura goûté cette liqueur suprême et tu évoqueras dans tes rêves les plus fous cette minute unique : ta maîtresse râlant de volupté sous le jet tiède de ta pine, dressée au-dessus de son corps dans un dernier sursaut de jouissance.

Ah, oui, sois à moi, rien qu’à moi, mon dieu adoré. Redis-moi ces mots qui m’ont grisée. Éloigne de moi la souffrance infime de la jalousie qui m’étreint à la seule pensée que tu appartiens à une autre. Dis-moi que ce sont mes caresses à moi que tu préfères. Dis-moi qu’entre ses bras tu restes passif et que moi seule sais donner à tes sens passionnés la volupté qu’ils réclament. Je veux t’aimer plus ardemment encore…

Il est plus de midi, je m’arrête bien à regret. À lundi soir aimé chéri. Fais-moi une longue lettre comme celle d’hier.

Je baise tout ton corps que j’adore, tes lèvres et tes yeux merveilleux. À toi toute.

Simone

Pour accompagner un dessin

Bien raide et de foutre gonflée

Ta pine savamment branlée

Tend vers mon cul sa tête lisse

Et doucement, sur ma chair glisse

 

Elle caresse un court instant

Le trou qui vers elle se tend

Puis tout à coup, elle possède

Furieusement la chair qui cède.

 

Dans le fond de mon cul ravi

Je sens la passion de ton vit

Et sous cette étreinte perverse

Je jouis, tandis que tu déverses

 

Irrésistiblement le foutre

De ta queue gonflée comme une outre

Et que sur mon corps pantelant

Tu t’abats, vaincu, haletant.

 

Encule-moi, mon cher amour

Fais-moi jouir encore et toujours

Par cette merveilleuse étreinte

Qui vous brise et qui vous éreinte.

 

Et pour ranimer ton ardeur

Dans un geste plein d’impudeur

Devant toi je me branlerai

Puis dans ta bouche, je jouirai

Mars 1929

1. Simone, qui qualifie Charles de petit dieu dans nombre de lettres, va jusqu’à utiliser des expressions bibliques, posture qui en dit long sur la jouissance qu’elle éprouve désormais à transgresser, en l’occurrence jusqu’au blasphème.