CHAPITRE PREMIER

DANS LA VIE MONDAINE

 

OÙ GRAHAM GREENE RACONTE UNE SITUATION DE CAUCHEMAR, DANS LAQUELLE LE HÉROS SE RETROUVE FACE À TOUTE UNE SALLE DADMIRATEURS ATTENDANT AVEC IMPATIENCE QUIL SEXPRIME À PROPOS DE LIVRES QUIL NA PAS LUS.

 

Après avoir étudié les principaux cas de non-lecture, dont on voit qu’ils ne se laissent pas ramener à l’absence de lecture pure et simple, mais peuvent aussi prendre d’autres formes plus subtiles, je me propose maintenant d’en venir à quelques situations caractéristiques où le lecteur, ou plutôt le non-lecteur, se retrouve obligé de parler de livres qu’il n’a pas lus, et où mes réflexions, inspirées de mes expériences personnelles, pourront lui être, je l’espère, de quelque utilité.

Les situations les plus courantes sont celles qu’offre la vie en société, et notamment toutes les circonstances mondaines où nous sommes conduits à nous exprimer devant un groupe. Ainsi pourra-t-il arriver, lors d’une soirée, que la conversation se porte sur un livre que nous n’avons pas lu et que nous soyons contraints – parce que le livre en question est censé être connu de toute personne cultivée ou parce que nous avons commis l’erreur de dire trop vite que nous l’avons lu – d’essayer de faire bonne figure.

Il s’agit là d’un moment désagréable, mais dont il est possible de se sortir à moindres frais avec un peu de finesse, par exemple en détournant la conversation vers un autre sujet. Mais on peut aussi imaginer que cette situation tourne au cauchemar et que la personne contrainte de parler d’un livre qu’elle n’a pas lu soit soumise à l’attention particulière de tout un public, qui guette avec impatience ses réactions. Ce cas n’est pas sans évoquer ce que Freud qualifie de « rêve d’examen » – où le rêveur, terrifié, s’imagine convoqué à un examen auquel il n’est pas préparé1 – , et, à ce titre, fait revenir à la conscience toute une série de peurs enfouies liées à l’enfance.

*

Tel est bien ce qui arrive à Rollo Martins dans Le Troisième homme2, le roman de Graham Greene qui a inspiré le célèbre film de Carol Reed. Personnage principal de l’histoire, il se retrouve au début du livre dans la Vienne de l’après-guerre, divisée en quatre secteurs que contrôlent la France, l’Angleterre, les États-Unis et l’URSS.

Martins s’est rendu à Vienne pour retrouver son ami d’enfance, Harry Lime, qui lui a demandé de l’y rejoindre. Mais il découvre, en se rendant à l’endroit où habite Lime, que celui-ci vient de mourir accidentellement en sortant de son domicile, renversé par une voiture. Il prend alors la direction du cimetière où se déroulent les obsèques, et y fait la connaissance d’Anna, la maîtresse de Lime, et d’un homme de la police militaire, Calloway.

Interrogeant les témoins dans les jours qui suivent, Martins relève des contradictions dans leurs récits et en vient à se persuader que son ami a été victime, non pas d’un accident, mais d’un meurtre. Calloway a également des doutes sur les circonstances de la mort de Lime, mais pour d’autres raisons. Il sait que celui-ci n’était pas seulement l’ami attentionné dont Martins a gardé l’image, mais aussi un criminel sans scrupules, qui a profité de l’après-guerre pour s’enrichir grâce à un trafic de pénicilline avariée, aux effets mortels pour ses consommateurs.

Un jour où il sort de l’immeuble d’Anna, dont il est lui-même tombé amoureux, Martins aperçoit un homme faisant le guet dans la rue et qui se révèle être Lime. Celui-ci est en réalité toujours en vie, mais, craignant d’être arrêté par la police, a mis en scène sa propre disparition avec l’aide de quelques complices.

Par l’intermédiaire de l’un d’eux, Martins demande à rencontrer Lime. Les retrouvailles ont lieu dans la grande roue du Prater de Vienne. Lime s’y révèle le garçon sympathique que Martins connaît depuis son enfance, mais laisse aussi apparaître par moments un être sans scrupules, indifférent au sort de ses victimes.

Terrifié par ce qu’est devenu son ami, Martins décide alors de collaborer avec la police et de l’attirer dans un piège, en lui fixant un autre rendez-vous. Mais Lime parvient à s’enfuir dans le réseau souterrain d’égouts où il est blessé par la police et où Martins l’achève pour l’empêcher de souffrir, avant de repartir de Vienne en compagnie d’Anna.

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Ce fil narratif principal, d’ordre policier, est doublé par un autre, plus humoristique, qui porte sur l’activité professionnelle de Martins. Celui-ci est écrivain, encore qu’il ne revendique pas cette appellation. Sa modestie tient à ce qu’il n’écrit pas de la grande littérature, mais des « romans western » sous le pseudonyme de Buck Dexter, avec des titres aussi évocateurs que Le Cavalier solitaire de Santa-Fé3.

Ce pseudonyme de Buck Dexter est à l’origine d’un malentendu, qui dure pendant tout le livre. Martins est en effet confondu, par les services culturels de l’Ambassade, avec un autre Dexter, prénommé Benjamin, un romancier élitiste, dont les œuvres, comme La Proue recourbée4, se situent dans la même mouvance littéraire que celles d’Henry James.

Martins se garde cependant soigneusement de dissiper la confusion, car il est arrivé à Vienne sans argent, et cette erreur d’identité lui permet de bénéficier d’un logement à l’hôtel, dont il a besoin pour poursuivre son enquête. Mais il fait en sorte d’éviter le représentant des services culturels, Crabbin, de peur de devoir s’acquitter de sa tâche.

Les choses se gâtent un soir où Martins est emmené de force par Crabbin pour donner une conférence littéraire à un public d’admirateurs. En tant que Dexter, il se retrouve ainsi dans la situation de devoir commenter les œuvres de Dexter, œuvres dont il est en principe un spécialiste – puisqu’il est censé coïncider avec lui-même –, alors qu’il ne les a en réalité ni écrites, ni lues.

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La situation de Dexter est d’autant plus complexe que l’autre Dexter habite une région de la littérature à laquelle il est, en tant qu’auteur de romans populaires, totalement étranger. Au point que, dans l’incapacité complète de répondre aux questions du public, Martins n’est même pas, le plus souvent, en mesure d’en comprendre la signification :

La première question échappa complètement à Martins mais, heureusement, Crabbin combla le vide et répondit, à la satisfaction générale5.

Les difficultés de Martins sont d’autant plus insurmontables qu’il n’a pas affaire à n’importe quel groupe de lecteurs, mais à un cercle d’admirateurs, férus de littérature et de « ses » œuvres, et qui, ayant enfin Dexter à leur disposition et tenant à lui rendre hommage, prennent plaisir, pour se mettre eux-mêmes en valeur, à lui poser des questions de spécialistes :

Une femme douce, au visage plein de bonté, vêtue d’un chandail tricoté à la main, demanda d’un air désenchanté :

« Ne trouvez-vous pas comme moi, Mr. Dexter, que personne, personne, n’a décrit les sentiments aussi poétiquement que Virginia Woolf ?... Je veux dire en prose. »

Crabbin chuchota :

« Vous pourriez leur dire quelque chose sur le flux conscient.

– Le quoi6 ? »

Même sur la question des écrivains qui ont influencé son œuvre Martins se trouve vite en difficulté, puisque, s’il n’est nullement dépourvu de maîtres qu’il admire, il se situe dans une tout autre filiation que son homonyme, filiation marquée par des auteurs de romans à bon marché :

« Mr. Dexter, pouvez-vous nous dire quel est l’écrivain qui vous a le plus influencé ?

– Grey », répondit Martins sans réfléchir.

Naturellement, il pensait à l’auteur des Cavaliers de la Sauge écarlate7, et il se réjouit de voir que sa réponse paraissait rencontrer l’approbation générale. Il n’y eut qu’un vieil Autrichien qui s’écria :

« Grey ! Quel Grey ? Je ne connais pas ce nom. »

Martins se crut hors de danger, aussi répondit-il :

« Zane Grey, je n’en connais pas d’autre. »

Il fut dérouté par les rires discrets qui montèrent de la colonie anglaise8.

Que Martins réponde n’importe quoi n’a pas d’incidence directe, on le voit, sur la possibilité du débat, qui peut continuer à suivre son cours normal. C’est que le dialogue se déroule dans un espace qui n’est pas un espace réel, mais s’apparenterait plutôt à celui du rêve, et possède ses propres lois, hétérogènes à celles qui régissent le fonctionnement habituel de nos conversations.

*

Sentant tout de même que Martins est en difficulté, Crabbin finit par s’interposer, mais son intervention a pour résultat involontaire de compliquer encore l’échange en redoublant le malentendu entre le public et l’auteur :

« C’est une petite plaisanterie de Mr. Dexter. Il veut parler de Gray, le poète Gray, un génie doux, subtil et discret : les affinités sont faciles à retracer.

– Et son nom est Zane Gray ?

– C’est là que Mr. Dexter plaisantait. Zane Gray a écrit ce que nous appelons des “westerns”, de petits romans vulgaires sur des bandits et des cow-boys.

– Ce n’est donc pas un grand écrivain ?

– Non, non. Loin de là, dit Mr. Crabbin. Au sens strict du mot je ne l’appellerais même pas un écrivain9. »

Or, en disant cela, Crabbin crée une situation intolérable pour Martins puisqu’il s’en prend à cette partie de la littérature qui constitue son univers personnel et qui est sa raison de vivre. Et alors même que Martins ne se considère généralement pas comme un écrivain, il finit par le devenir en se voyant publiquement dénier cette qualité :

Martins me raconta qu’en entendant cette déclaration, il sentit monter en lui les premiers frémissements de la révolte. Jusque là, il ne s’était jamais considéré comme un écrivain, mais il fut irrité par la cuistrerie de Crabbin, au point que la façon dont la lumière se reflétait sur les lunettes de Crabbin lui semblait une cause supplémentaire d’agacement.

« Ce n’était qu’un amuseur public, dit Crabbin.

– Et pourquoi diable ne pas l’être ? demanda Martins d’un air féroce.

– Oh ! vous savez... je voulais dire simplement...

– Qu’était donc Shakespeare10 ? »

La situation devient d’autant plus inextricable que Crabbin, essayant de venir au secours d’un écrivain qui n’a pas lu les livres dont il parle, faute de les avoir écrits, se place lui-même dans une situation identique, puisqu’il est réduit tout autant à parler de livres qu’il ignore, comme s’empresse de le lui faire remarquer Martins :

– Avez-vous lu Zane Grey ?

– Non, vraiment je ne peux pas dire...

– Alors, vous ne savez pas de quoi vous parlez11.

Réponse indiscutable, même si Crabbin se fonde, pour formuler son jugement, sur la place de Grey dans cette bibliothèque collective qui nous permet de nous faire une idée sur les livres. Grâce au genre dont relèvent ses romans, à leur titre et à ce qu’en laisse pressentir Martins, il n’est pas plus infondé à émettre un avis que tous les non-lecteurs avertis que nous avons croisés et que cette situation n’empêchait nullement de donner leur sentiment.

*

Malgré les mouvements de surprise qui semblent par moments traverser le public, Martins se sort pourtant plutôt bien de l’exercice, et ce pour deux raisons.

La première est l’assurance indéfectible dont il fait preuve quelles que soient les questions posées :

« Et James Joyce, où placeriez-vous James Joyce, Mr. Dexter ?

– Que voulez-vous dire par placer ? Je n’ai pas l’intention de placer qui que ce soit où que ce soit. »

La journée avait été terriblement remplie : il avait trop bu avec Cooler, il était tombé amoureux, un homme avait été assassiné et maintenant il avait le sentiment absolument injustifié qu’on lui en voulait. Zane Grey était un de ses héros : il n’allait [...] pas supporter toutes leurs niaiseries.

« Je veux dire : le mettriez-vous parmi les très grands ?

– Pour ne rien vous cacher, je n’ai jamais entendu parler de lui. Quels livres a-t-il écrits12 ? »

Si l’assurance dont fait preuve Martins est due pour une part à son caractère, elle tient aussi à la position d’autorité dans laquelle l’organisateur de la réunion et le public l’ont installé. Tout ce qu’il peut dire se retourne en sa faveur, puisqu’il est exclu, de par le lieu symbolique où il est placé et tant que son identité n’est pas dévoilée, qu’il puisse dire une sottise. Ainsi, plus il montre qu’il ne connaît pas son sujet, et plus il se révèle convaincant dans un autre registre :

Il ne s’en rendait pas compte, mais il faisait un effet énorme. Seul un grand écrivain pouvait prendre cette attitude arrogante si originale. Plusieurs personnes notèrent Zane Grey sur l’envers d’une enveloppe, et la Gräfin chuchota, d’une voix éraillée, à Crabbin :

« Comment s’écrit Zane ?

– Je vous avoue que je n’en suis pas sûr. »

Un certain nombre de noms furent lancés simultanément à la tête de Martins, de petits noms pointus comme Stern, des cailloux ronds comme Woolf. Un jeune Autrichien, le front barré par une mèche noire [...], cria : “Daphné du Maurier”. Mr. Crabbin fit la grimace et lança un regard de côté à Martins en lui disant :

« Soyez-leur indulgent13. »

Cette position d’autorité est un élément essentiel de ce qui se joue dans les échanges à propos d’un livre, ne serait-ce que parce que la simple citation d’un texte est le plus souvent une façon d’asseoir sa propre autorité ou de contester celle des autres. Martins peut relier Benjamin Dexter à la tradition du western sans risque d’être contredit : ou bien ses affirmations seront acceptées comme offrant un éclairage original, ou bien, si elles dépassent les bornes, elles seront portées au compte de l’humour14. Dans les deux cas, la reconnaissance de la justesse de l’énoncé précède sa formulation et le contenu de cet énoncé importe de ce fait relativement peu.

Relever et étudier les enjeux de pouvoir, ou, si l’on préfère, analyser la situation précise où l’on se trouve quand on parle d’une œuvre, est un élément essentiel de notre réflexion sur les livres que l’on n’a pas lus, car seule cette analyse peut donner les moyens d’adopter la stratégie pertinente dans les situations d’infériorité comme celle que connaît ici Martins. Nous aurons l’occasion d’y revenir.

*

Dans cette situation de la conférence publique, un écrivain qui n’a pas lu les livres dont il est censé parler se retrouve donc confronté à un public qui n’a pas lu ceux qu’il a écrits. Il s’agit là d’un exemple parfait de ce qu’il est convenu d’appeler un dialogue de sourds15.

Si elle est poussée à ses extrêmes dans le cas de la conférence du Troisième homme, cette situation est plus commune qu’on pourrait le penser dès que l’on parle d’un livre. Il est d’abord fréquent que les différents interlocuteurs n’aient pas lu celui dont ils discutent ou n’aient fait que le survoler, et c’est alors véritablement des livres différents qu’ils commentent.

Et même dans le cas, plus rare, où ils auraient tous eu le livre en main et en auraient pris connaissance, nous avons vu, par exemple avec Umberto Eco, que la discussion portait moins sur lui que sur un objet fragmentaire et recomposé, un livre-écran personnel sans rapport avec ceux des autres lecteurs et peu susceptible, de ce fait, de venir coïncider avec eux.

Mais ce qui est ici en cause dépasse le cas d’un seul livre. Le dialogue de sourds ne tient pas seulement à la divergence entre les deux auteurs dont parle Martins, mais aussi au fait que les deux parties en présence essaient de dialoguer à partir de deux ensembles de livres, ou, si l’on préfère, de deux bibliothèques distinctes et opposées. Ce ne sont pas simplement deux livres qui se trouvent en jeu, mais des listes de noms inconciliables (Dexter et Dexter, Grey et Gray), en raison de la profonde différence, et même de l’incompatibilité, des deux cultures en confrontation.

On pourrait nommer bibliothèque intérieure cet ensemble de livres – sous-ensemble de la bibliothèque collective que nous habitons tous – sur lequel toute personnalité se construit et qui organise ensuite son rapport aux textes et aux autres16. Une bibliothèque où figurent certes quelques titres précis, mais qui est surtout constituée, comme celle de Montaigne, de fragments de livres oubliés et de livres imaginaires à travers lesquels nous appréhendons le monde.

Ici, le dialogue de sourds naît de ce que les bibliothèques intérieures du public et celle de Martins ne coïncident pas, ou très peu, et que les surfaces de rencontre sont réduites. Le débat ne se limite pas à un livre, même si certains titres circulent, mais porte plus largement sur les notions même de livre et de littérature. Dès lors les bibliothèques en cause peuvent difficilement entrer en communication et les tentatives pour leur permettre de le faire provoquent inévitablement des tensions.

*

Ainsi ne parlons-nous jamais entre nous d’un seul livre, mais de toute une série en même temps qui vient interférer dans le discours par le biais de tel titre précis, chacun renvoyant à l’ensemble d’une conception de la culture dont il est le symbole temporaire. À chaque moment de nos échanges, les bibliothèques intérieures, que nous avons édifiées en nous au fil des années et où sont entreposés nos livres secrets, entrent en relation avec celles des autres, au risque de provoquer des frictions ou des conflits.

Car nous ne nous contentons pas d’héberger ces bibliothèques, nous sommes aussi la totalité de ces livres accumulés, qui nous ont fabriqués peu à peu et ne peuvent plus sans souffrance être séparés de nous. Et, de même que Martins ne supporte pas les critiques dirigées contre les romans écrits par ses maîtres, les paroles qui éraflent les livres de nos bibliothèques intérieures, en s’en prenant à ce qui est devenu une partie de notre identité, nous déchirent par moments jusqu’au plus profond de nous-même.


1.  « Tous ceux qui ont passé leur baccalauréat ont été poursuivis par ce même cauchemar : ils allaient échouer, devoir redoubler la classe, etc. Pour ceux qui ont passé des examens supérieurs, ce rêve typique est remplacé par un autre : ils doivent passer à nouveau un concours difficile et objectent vainement dans leur sommeil qu’ils sont déjà depuis des années médecins, professeurs ou fonctionnaires. Ce sont les souvenirs impérissables des punitions que nous avons subies étant enfants pour avoir mal agi, qui se réveillent en nous aux deux moments cruciaux de nos études, au dies irae, dies illa des examens sévères » (L’Interprétation des rêves, LO ++, PUF, 1967, p. 238).

2 LP ++.

3 LI ++.

4 LI – –.

5 Le Troisième homme, trad. Marcelle Sibon, Le Livre de poche, 1978, p. 101.

6 Ibid., p. 104.

7 LI ++.

8 Op. cit., p. 101.

9 Ibid., p. 102.

10 Ibid.

11 Ibid.

12 Ibid., p. 103.

13 Ibid.

14 Avant d’arriver à Vienne, Martins fait une escale à Francfort, où il est également confondu avec l’autre Dexter et où ses réponses franches sont aussi prises pour de l’humour :

« Un homme en qui, à vingt pas, il put reconnaître un journaliste s’approcha de sa table.

“Mr. Dexter ? demanda-t-il.

– Oui, répondit Martins, pris au dépourvu.

– Vous avez l’air plus jeune que sur vos photographies, dit l’homme. [...] Alors, votre opinion sur le roman américain ?

– Je n’en lis jamais, répondit Martins.

– Humour piquant bien connu, commenta le journaliste”. » (Op. cit., p. 22).

15 Sur cette notion, voir mon ouvrage Enquête sur Hamlet. Le dialogue de sourds, LO –, Minuit, 2002.

16 Deuxième des trois bibliothèques que j’introduis dans ce livre, la bibliothèque intérieure est une partie subjective de la bibliothèque collective, comportant les livres marquants de chaque sujet.