Mes heures de gloire
Ma croissance constante alliée au succès de ce premier évènement donna des ailes aux quatre amis et l’envie d’améliorer le système pour être encore plus à ma hauteur, disaient-ils. Petit à petit, je devenais tout au long de l’année, une de leurs occupations favorites en dehors de leurs journées de travail.
Vous me trouvez prétentieux ? Ne pensez pas cela… je l’affirme avec humilité ! Ainsi, Gilbert investit dans des accessoires neufs et de qualité puis vérifia la puissance électrique de sa maison. (Il fallait éviter à tout prix de se retrouver dans le noir absolu dans les moments cruciaux !) Comme il tenait absolument à ce que son sapin brillât au premier jour de l’Avent, les préparatifs démarraient mi-novembre. Aaah c’était quelque chose !!! Il dirigeait les opérations d’une main de fer, n’hésitant pas à houspiller ses camarades si une guirlande ou une ampoule n’était pas placée à l’endroit voulu par lui. À la fin, au paroxysme de l’énervement, il n’était pas rare de le retrouver aphone le soir venu. Sacré Gilbert !
Les quatre acolytes avaient l’imagination fertile et, n’ayons pas peur des mots, quelques élucubrations n’étaient pas exclues. Il n’empêche qu’une idée GÉNIALE germa ; un peu égoïste au départ puisqu’ils souhaitaient créer un lieu d’où ils pourraient eux-mêmes mieux admirer « leur sapin » tout en prenant du bon temps.
Gilles avait récupéré du fin fond de la grange de ses parents un vieux fût, oublié là. Il en avait découpé le dessus pour l’ouvrir et percé des trous sur la partie basse… le vieux fût inutile s’était transformé en BRASERO dans lequel on pouvait faire du feu… voilà leur fameuse trouvaille… Chapeau les amis !!
Sur le trottoir d’en face, autour de ce feu de Joie, l’ambiance bon enfant qui leur était chère se poursuivit… en MİEUX !
Dans un premier temps, mon allure (je commençais à être visible au-delà du quartier) et la curiosité firent approcher les gens, maaais… le brasero et ce qui régnait autour leur plut tant qu’ils s’y attardaient avec plaisir, discutant, riant et s’émerveillant.
J’étais un spectateur Privilégié et Heureux, croyez-moi ! Loin de moi l’idée de sous-estimer ma joie de partager encore, au cours des saisons, des moments d’intimité avec mes jeunes qui (soit dit en passant) malgré leurs occupations, appréciaient toujours de se retrouver près de moi pour se confier leurs soucis, leurs désirs, leurs espoirs d’ados ; mais vivre ces heures de gloire d’une intensité folle…
Quelle Chance In-cro-ya-ble ! Pour rien au monde, je n’aurais laissé ma place à un de mes congénères !
Cette magie de Noël, autour de moi et de mon habit de lumière, conquit et inspira secrètement quelqu’un dont je fis la connaissance d’une étrange manière. Il me faut vous raconter cette anecdote…