Mon accident eut lieu lors de son troisième jour chez nous. Il souhaitait que Monika, lui et moi descendions ensemble jusqu’au vieux Rhin (où, je le supposais, il voulait nous raconter à nouveau son aventure sur les lieux où elle s’était passée). Monika nous dit de partir sans elle, elle voulait réessayer de monter au Schlossberg, peut-être lui serait-il favorable aujourd’hui.
« Et si nous venions avec vous ? »
Mais elle ne voulait pas.
Il ne lui était plus possible, du moins sans me blesser, de revenir à son principe du « marcher seul à tout prix » ; et il ne m’était pas possible à moi, du moins sans le blesser, de lui rappeler ce principe.
Arrivés au tunnel de l’autoroute, je lui dis – mais pourquoi diable ai-je dit ça ? – que je préférerais marcher en bas, près du vieux Rhin, plutôt que de longer l’autoroute. Le ciel était bas et couvert, et la température dépassait à peine zéro degré. Le sommet des pylônes des lignes à haute tension disparaissait sur ce fond gris et informe. Un petit van était garé près des jardins ouvriers, coffre ouvert. Un homme et une femme regardèrent dans notre direction, lui tenant une brassée de bois de chauffage, elle la main sur la porte de leur maison de jardin. Je les saluai, ils hochèrent la tête. Le Dr Beer leur fit un signe de la main.
L’eau du vieux Rhin était encore gelée, mais de larges flaques s’étaient formées sur la glace. Le foehn avait fait fondre la neige, le chemin était détrempé. Nous nous enfoncions dans la gadoue jusqu’aux chevilles. Cela ne semblait pas déranger mon compagnon de route. Et cela ne semblait pas le déranger non plus que même en plein jour nous n’arrivions pas à avoir une vraie conversation. Donc nous ne parlions pas. Comme toujours, j’éprouvais un certain malaise à marcher sous les arbres, même si leurs cimes étaient clairsemées et laissaient apparaître le ciel.
Au début, le chemin était suffisamment large pour marcher côte à côte. En arrivant au gué, il devenait étroit et montait dans la forêt. Je marchais devant. Entre les pierres de taille de l’ancienne digue poussaient des aulnes, des saules et des frênes, en certains endroits les racines avaient délogé les pierres. Sous le poids de la neige, des branches avaient cassé et arraché des troncs de longues bandes d’écorce. De jeunes arbres avaient cassé au ras du sol, nous avancions avec peine sur le chemin forestier. Finalement, nous arrivâmes en bas, près de l’eau, et longeâmes les roseaux plantés dans la glace. Il n’y avait pas de traces de pas sur ce chemin, nous étions les premiers à passer là après les grosses chutes de neige. En face, côté suisse, des gamins jetaient des pierres sur la glace.
Nous venions juste de passer la première langue de terre, où en été s’allongent les baigneurs, Suisses et Autrichiens côte à côte, paisiblement, lorsque je vis le chien – tel que le Dr Beer nous l’avait décrit, à Monika et à moi, au patron de l’Adler et au couple de la table d’à côté puis, au milieu de la nuit, à la personne à laquelle il avait parlé sur son portable : grand, le poil sombre, avec des taches marron et blanches sur la tête. Au milieu du lac artificiel, le museau sur la glace. Le Dr Beer était en train de renouer son lacet, il ne l’avait pas encore vu, et je réfléchis un instant à simplement le prendre par le bras et lui dire que j’en avais assez pour aujourd’hui, que je voulais faire demi-tour, rentrer à la maison.
Au lieu de quoi, je demandai : « C’est lui ?
– Oui, c’est lui ! s’exclama-t-il, se précipitant sur la glace avec un lacet défait. Chien ! Chien, jubila-t-il, tu te souviens encore de moi ! Allez viens, mon grand, viens me voir !
– Ne fais pas ça », criai-je derrière lui.
Le chien aboya, il voulut se mettre à courir, au début ses pattes touchaient à peine la glace, il dérapait, son arrière-train chassait sur le côté, mais il finit par accourir vers celui qu’il avait pris – et prenait probablement à nouveau – pour son maître.
Et il passa au travers de la glace.
Il passa au travers, non loin du banc de gravier. Je connaissais très bien l’eau de ce lac. Tout au bord, elle était peu profonde, mais à peine quelques pas plus loin, les excavatrices avaient beaucoup creusé. Peut-être aurait-il réussi à se tirer de l’eau s’il n’avait pas autant gigoté avec ses pattes arrière. Mais il s’enfonçait encore plus. Il avait beau s’appuyer sur la glace de ses pattes avant, en quelques secondes les deux tiers de son corps étaient déjà sous l’eau.
Aussitôt, le Dr Beer regagna la rive, bras et jambes écartés pour former la plus grande surface possible au cas où lui aussi passerait à travers la glace – ce qui était complètement absurde, car quoi qu’il fasse, à chaque pas il pesait de tout son poids sur la minuscule surface d’une semelle. De son côté, la glace tenait bon. C’était le côté ombragé de la petite baie, au-dessus de la rive se dressaient des saules, des bouleaux et des pins sylvestres, même en été le chemin qui passait en dessous n’était que rarement sec.
« Que faire ? » me cria-t-il. Quand il finit par me rejoindre, il était tout essoufflé. « Si on ne le tire pas de là, il va se noyer. »
Je longeai la rive et contournai la baie, pour être plus près de l’endroit où se trouvait le chien. « Venez, lui dis-je, il va peut-être s’en sortir tout seul. » J’avais recommencé à le vouvoyer, et cela me donna envie de rire.
Le rire me chatouillait vraiment la gorge, parce que le chien avait un air tout à fait comique. Les yeux écarquillés, il gigotait et haletait tellement fort qu’on entendait son écho dans toute la baie. Il allait se sortir de cette situation d’un moment à l’autre – je n’en doutais pas un instant. Rien n’indiquait qu’il pût se passer quelque chose de terrible ici.
Mais il n’y arrivait pas, et il nous fallait faire quelque chose si nous ne voulions pas assister à sa noyade.
Le Dr Beer arracha à un conifère une longue branche grosse comme le bras, que la neige avait cassée.
« C’est un animal intelligent, dit-il. Il sait que nous voulons l’aider. S’il mord dans la branche, nous allons pouvoir le tirer de là. »
Mais la branche était trop courte. Depuis la rive, nous la poussâmes sur la glace, mais il manquait deux bons mètres jusqu’à l’endroit où le chien était en train d’essayer de sauver sa peau. Et nous n’osions pas nous avancer sur la glace.
Nous cherchâmes une autre branche autour de nous. Un saule était fendu en son milieu, cela suffirait. Nous essayâmes d’en arracher un morceau, mais le bois était jeune, trop dur.
« Tu as ton portable sur toi ? me demanda-t-il.
– Bien sûr que non.
– Je vais revenir sur nos pas, dit-il, peut-être que ces gens sont encore là, peut-être qu’ils ont un portable. Les pompiers viennent tout de suite, dans des cas comme ça. À Francfort, en tout cas.
– Laisse-moi y aller, je les connais, dis-je. Reste avec lui. C’est ton chien.
– Je ne peux pas », dit-il, et il se mit en route sans un mot pour le chien et sans se retourner pour le regarder.
Le souvenir que j’ai de ce qui suit est confus ; ce qui ne veut pas dire que les détails de l’histoire me font défaut, au contraire : c’est plutôt qu’il m’est difficile de séparer l’insignifiant de l’essentiel – je me trouvais dans une situation dans laquelle tout était essentiel car je percevais tout autour de moi comme si c’était la dernière fois. Quand je dis « confus », j’entends moins le contenu de mon souvenir que la forme sous laquelle il se présente à moi. Un ange miséricordieux efface les frontières de mon être dans le souvenir, ses limites sont floues, si bien que je ne retrouve plus en moi aujourd’hui celui que j’étais à ce moment – ou alors au sens figuré, comme on retrouve en soi un personnage littéraire auquel on s’identifie. Je me vois avancer sur la rive, je vois celui que j’étais poser le pied sur la glace. J’entends celui que j’étais parler au chien, essayer de lui redonner du courage, lui crier qu’il ne doit pas abandonner, lui promettre qu’on va le sauver.
Mais il savait aussi pertinemment qu’il ne pouvait plus attendre que les secours arrivent, et qu’il fallait agir immédiatement car les forces du chien diminuaient.
Il s’avança sur la glace. Elle tenait bon. Mais des bulles apparaissaient sous la surface. Ce qui voulait dire que la glace se soulevait à un endroit et s’affaissait à un autre. Il sauta sur la rive, se disant qu’il allait essayer par le côté boisé. À l’ombre des arbres, la glace était plus épaisse. Il mit prudemment un pied devant l’autre et parla au chien d’une voix tranquille. Lorsqu’il ne fut plus qu’à quelques mètres, il vit les pattes avant du chien glisser sur la glace et sa tête s’enfoncer dans l’eau. Il se mit alors à plat ventre et rampa, aussi vite que possible, vers le trou dans la glace. La tête du chien ressortit de l’eau au moment où il arriva près de lui. Il tendit le bras vers lui. Le chien planta les crocs dans la manche de son manteau et ne lâcha plus.
« C’est bien, dit-il. Ne lâche pas ! Je vais t’attraper, ne me mords pas ! »
Il plongea sa main libre dans l’eau et saisit le chien sous l’aisselle, et réussit à le soulever un peu. Il appuya son coude sur la glace, ce qui fit entrer de l’eau dans sa manche – avant cela l’eau s’était déjà engouffrée dans ses gants, et elle était encore plus froide qu’il ne l’avait craint. Heureusement que j’ai mis ce manteau et pas ma veste, se dit-il. C’était un manteau matelassé avec une doublure en duvet, qui descendait jusqu’aux chevilles.
Le chien continuait à agiter ses pattes arrière et à haleter. C’était bien, mais c’était aussi dangereux.
« C’est bien, lui dit-il, mais ne gigote pas trop, sinon tu vas nous faire couler tous les deux. »
Il le saisit également sous l’autre aisselle. Ce faisant, la manche que mordait le chien remonta. L’eau entrait maintenant de ce côté aussi, et elle s’infiltrait jusqu’en haut de son bras. Il faut que je le lâche, se dit-il, ou je vais attraper un coup de froid, ou même une pneumonie. Mais il ne le lâcha pas.
D’une main, il essaya tout de même de tirer sur la manche à laquelle le chien s’était accroché, mais les dents du chien avaient percé le tissu et ses mâchoires étaient comme soudées. Et s’il coule, et qu’il se noie sans lâcher cette manche ? se dit-il. Alors j’enlèverais mon manteau. La clé de la maison est dans le manteau, pensa-t-il.
Le chien s’enfonçait à nouveau dans l’eau.
« Il faut que tu m’aides », dit-il, mais il ne savait pas comment. « Les pompiers ne devraient plus tarder. »
Est-ce que chez nous aussi, les pompiers se déplacent pour ce genre de choses ? se demanda-t-il. Et si les gens qu’ils avaient vus à l’entrée des jardins ouvriers étaient déjà rentrés chez eux ? Ils avaient l’air d’être juste venus déposer ou chercher quelque chose. Pourquoi s’attarderaient-ils dans leur maison de jardin, en cette saison et par un temps pareil ?
Il faut que j’y arrive tout seul, se dit-il.
Il entreprit de ramper à reculons. Pour ce faire, il fallait qu’il libère une main. Les pattes avant du chien glissèrent et sa tête s’enfonça à nouveau dans l’eau. Seule sa gueule dépassait, parce qu’il ne lâchait pas la manche.
« Remets tes pattes sur la glace », lui cria-t-il.
Le poids du chien tirait sur son bras. Sur les bords du trou, la glace continuait de s’effriter.
« Le mieux, c’est que tu poses tes pattes sur la glace et que tu ne bouges pas, dit-il. On ne bouge pas, on attend, c’est la meilleure chose à faire. Les secours vont arriver. »
Il n’avait plus d’autre option que de saisir à nouveau le chien sous les aisselles pour le tenir hors de l’eau. C’était plus difficile que la première fois. Jusqu’alors, il avait pu éviter de toucher la glace avec son cou et son visage. À présent, le poids du chien le tirait vers le bas, l’eau coulait dans son col, le froid brûlait sa joue.
« Pose les pattes sur la glace ! lui cria-t-il. Bon sang, pose les pattes sur la glace ! »
On aurait dit une réplique de film, et cela le fit sourire.
Tant que j’ai l’impression d’être dans un film, on a toutes les raisons d’espérer qu’il va être sauvé. Et cette pensée l’amusa encore davantage. Qu’est-ce que ceci avait à voir avec cela ? En tout cas, ce serait quand même bien si, dans toutes les situations qu’on pouvait comparer à un film, on pouvait avoir la certitude que tout finirait bien. D’un autre côté, on pouvait vraiment comparer n’importe quelle situation à un film, puisqu’on avait déjà fait des films sur toutes les situations possibles. Et au même moment, il se rendit compte à quel point il était fou de penser à des bêtises pareilles dans sa situation. Cela ne lui ressemblait pas de faire l’idiot, et il n’était pas fou non plus, alors il se dit : il faut que je voie dans ce genre d’idées un avertissement, je suis en plus mauvaise posture que je ne le crois, moi aussi je suis en mauvaise posture, pas seulement le chien, je suis un être humain, et lui c’est un chien, et il se rappela que la loi considère toujours les animaux comme des objets, et se dit que cette idée-là aussi était folle. Il faut que je lâche ce chien tout de suite, sinon moi aussi je vais être en danger, se dit-il. Comment est-ce que j’arriverais à rentrer à la maison dans cet état, trempé, complètement gelé ? Il y avait bien deux kilomètres. Si je fais tout le chemin en courant, se dit-il, ça ira peut-être, ça ira sûrement, je l’ai déjà fait. Il n’y a pas si longtemps, il courait encore trois fois par semaine. Même quand il faisait au-dessous de zéro. Il était toujours trempé de sueur, mais il n’avait jamais pris froid. Il fallait juste éviter de s’asseoir pour faire une pause, ou de marcher trop lentement. Il fallait produire plus de chaleur qu’on absorbait de froid. Je vais rentrer en courant à la maison, se dit-il, et prendre un bain chaud, et il ne m’arrivera rien.
Il se mit à prier : « Notre Père qui es aux cieux, Que ton nom soit sanctifié, Que ton règne vienne, Que ta volonté soit faite, fais que quelqu’un vienne à notre secours. »
Ses pensées lui avaient presque fait oublier le chien. L’espace d’un instant, il eut l’impression d’être seul sur la glace. Le chien ne bougeait plus. Il avait les pattes sur la glace, et il ne bougeait plus. Exactement comme il le lui avait dit. Ses yeux étaient écarquillés, mais ils ne regardaient rien, ils fixaient le vide.
« Bouge ! s’exclama-t-il. Sinon tu vas mourir de froid. Il faut juste que tu bouges un peu, et ça ira. »
Son manteau était trempé, l’eau s’infiltrait jusqu’à sa peau, et pour la troisième fois il se dit qu’il fallait lâcher le chien. S’il est mort, à quoi ça sert de continuer à le tenir ? Il n’a qu’à emporter avec lui mon manteau et la clé de la maison, se dit-il. Mais le chien était encore en vie, ses yeux n’étaient pas encore vitreux. Sa gueule s’enfonçait de plus en plus dans l’eau, et il n’avait plus assez de forces pour lever la tête.
« Tu as froid ? » demanda-t-il. Du moins, il crut avoir demandé cela au chien. Car il ne savait pas s’il avait vraiment entendu sa propre voix ou s’il l’avait imaginée. Pourquoi je lui aurais demandé une chose pareille ? se dit-il. Évidemment qu’il avait froid.
Lui-même n’avait plus aussi froid depuis que son torse, son ventre, son sexe et ses cuisses étaient mouillés. Ce n’est pas bon signe, se dit-il. Le corps réduit ses fonctions. Il avait lu ou entendu quelque part, ou peut-être était-ce aussi sa propre théorie, que dans les situations extrêmes, le corps devançait l’esprit, il était plus lucide, parce qu’il n’avait aucun préjugé, même pas sur la mort. Dans un premier temps, il luttait contre la mort, en suivant son propre plan, parce qu’il ne faisait pas confiance aux plans de l’esprit, mais ensuite, quand il comprenait que lutter davantage contre la mort devenait absurde, il réduisait ses fonctions et ses sens à l’essentiel, afin de faciliter à l’homme son agonie. Voilà pourquoi je n’ai plus aussi froid, se dit-il, et il ne sentait plus du tout le froid, à présent. C’était comme s’il avait oublié ce qu’étaient le froid et le chaud.
Mais je ne suis pas encore mort, triompha-t-il, et sans que cette pensée se soit annoncée, il se dit : au sens strict, fonder une religion, c’est faire un premier pas pour s’éloigner de Dieu. Et il se dit : ce serait bien si je pouvais au moins avoir le temps d’approfondir cette idée.
Il se remit à prier.
Cette fois, il ne priait plus par désespoir, mais par pure convention. Et cela l’inquiéta, parce que c’était comme si c’étaient les autres qui priaient pour lui, et pas lui-même. Le chien le regardait dans les yeux. Ça non plus, ce n’est pas bon signe, se dit-il. L’instinct du chien lui commande de ne pas soutenir longtemps le regard. C’est donc que son corps aussi réduit ses fonctions. Cela voudrait dire que les instincts avaient déjà laissé le champ libre à la mort. Mais il faudra d’abord qu’elle me passe sur le corps, se dit-il.
Ses mains, mais aussi ses bras étaient insensibles, ils ne réagissaient plus à ses ordres. Même si je le voulais, je ne pourrais pas le lâcher, se dit-il. Lui ne peut pas me lâcher, et moi non plus je ne peux pas le lâcher, le manteau et la clé de la maison n’ont rien à voir là-dedans. Il se tourna d’un quart de tour, et comme ses bras étaient comme vissés à ses épaules, sans charnières au milieu, cela eut pour effet de hisser le chien de quelques centimètres hors de l’eau. Et ce fut suffisant.
Le chien prit une profonde respiration, il reprit son souffle, des gouttes d’eau se dispersèrent sur sa truffe.
« Te revoilà », lui dit-il, et cette fois il entendait sa propre voix, il n’avait aucun doute là-dessus. « Tu peux encore bouger les pattes ? »
Il déplaça son poids sur l’autre côté. Et la tête du chien sortit complètement de l’eau. Le chien se remit à gigoter avec les pattes arrière.
« C’est bien, bouge les pattes ! lui dit-il. Mais pas trop fort ! »
Il entendit un bruit, comme une branche qui craque.
« Au secours ! », cria-t-il. Il n’était pas sûr d’avoir vraiment crié, ou juste pensé, ou rêvé.
C’est alors que la glace céda.