12. Médecine du XVIIe siècle

Contexte historique

Pensée médicale

Les iatrochimistes et les iatromécanistes

Essor de la microscopie

Découverte de la circulation sanguine

Le phénomène de la circulation sanguine n’était pas encore élucidé au XVIIe siècle. Au cours de la seconde partie du siècle précédent, Michel Servet (1509-1553) avait écrit un ouvrage de théologie, Christianismi Restitutio (1552), qui comportait dans le cinquième livre une explication personnelle de la circulation sanguine. Selon lui, l’âme circulait par le sang, soufflée par Dieu à travers la bouche et les narines : « L’esprit vital se forme du mélange de l’air attiré par l’inspiration avec le sang que le ventricule droit envoie au ventricule gauche, mélange qui se fait dans le poumon, car il ne faut pas croire, comme on le dit communément, que le sang passe d’un ventricule à l’autre par leur cloison moyenne. Il ne passe d’un ventricule à l’autre qu’en traversant le poumon ». Michel Servet avait repris sans le savoir le concept d’Ibn al Nafis. Calvin l’a dénoncé à l’Inquisition catholique qui l’a poursuivi. Après s’être évadé, il est arrêté alors qu’il se rendait à Naples par les autorités genevoises qui l’ont condamné à l’instigation de Calvin à être brûlé sur un bûcher en 1553. Un demi-siècle plus tard, William Harvey qui s’était rendu en 1599 pour terminer ses études à Padoue a démontré la justesse des propos de Michel Servet. Après avoir participé à de multiples séances de dissections, non seulement sur l’homme, mais également sur les animaux, il a réalisé une étude extrêmement précise des veines superficielles accessibles à la vue et à la compression manuelle. Il a exposé ses conclusions en 1628 à Francfort, dans son ouvrage L’Exercitatio anatomica de motu cordis et sanguinis circulatione (Exercice anatomique sur le mouvement du cœur et du sang chez les animaux), qu’il a dédié au roi d’Angleterre Charles Ier. Selon Harvey, le sang est propulsé dans les artères de toutes les parties du corps, puis il passe dans les veines et revient au cœur ; de là, il est lancé dans les poumons puis il retourne au cœur.

Essor de la physiologie

Essor de la chirurgie

Innovation médicales

Thérapeutiques disponibles

Grandes épidémies

Médecins célèbres

Ils étaient aussi médecins

Ces malades célèbres

La fistule anale de Louis XIV

La gangrène de Lulli

C’est le 8 janvier 1687, au moment ou il fait répéter un Te Deum qu’il a composé pour la guérison du roi à l’église des Feuillants de la rue Saint-Honoré, que Jean-Baptiste Lulli, âgé de 54 ans, frappe son pied de sa canne alors qu’il bat la mesure. Le lendemain, il présente un volumineux hématome qui se transforme rapidement en un abcès malgré les différents cataplasmes qu’on lui a appliqués. L’abcès laisse place quelques jours plus tard à une gangrène. Le médecin consulté propose de réaliser l’amputation de l’orteil, ce que refuse formellement Lulli. La gangrène gagne progressivement la jambe puis la cuisse. Le 22 mars 1687, après une lente agonie, Lulli qui sent venir la fin fait appel à un prêtre. Pour le plus grand désespoir de Lulli, ce dernier qui est un casuiste sévère demande à Lulli de détruire la partition de l’opéra qu’il est en train de composer, pour prouver sa volonté de se repentir de tous les opéras qu’il a réalisés jusqu’alors. Lulli agonisant désigne au prêtre un tiroir duquel le prêtre extrait la partition d’Achille et Polyxène. Le fils de Lulli hurle alors : « Père, vous n’avez pas le droit de détruire cette partition ». Lulli qui agonise lui murmure tout doucement : « Tais-toi, j’ai une autre copie!…». Lulli dans ses dernières volontés demande qu’on l’allonge dans un lit de cendres, qu’on lui place une corde autour du cou, puis il compose un dernier air qu’il intitule : « Il faut mourir pécheur ».

Peinture et médecine