Il n’y a plus que trois murs blancs. A gauche l’arbre est en feu. La vérité pratique est figurée par : une relation entre l’ouverture de la chambre (le quatrième mur est transparent, ou bien : il n’y a pas de quatrième mur) et la brûlure de l’arbre, et le degré d’écartement des jambes,
le principe de nudité intégrale.
Le temps est celui de la révélation de l’image. Les murs tombent. Il fait froid. De même les quatre points qui délimitent l’espace (un carré ou chambre) sont occupés par trois hommes et une femme qui serait l’« ange » ou désignée par une couleur, celle qui n’est pas immédiatement perceptible (ultraviolet ?).
– Cette femme est donc maintenant au centre.
– Comme si elle brûlait en même temps que l’arbre.
– Avec lui.
Et c’est elle qui montre l’image. Elle ne dit pas pourquoi l’un des murs est invisible. Ni pourquoi seul l’arbre de gauche est en feu. Ni le nom de l’arbre. A la fin les trois autres murs s’écroulent, tout est fini. Et pourtant quelque chose continue. On entend la voix de cette femme. L’image est vide mais c’est la voix qui occupe l’image. Elle est continuée par la voix qui parle.
Tant que la voix n’a pas brûlé tout entière l’image continue de tourner. Même après son départ, après sa mort. Toute la nuit le bruit de l’écran vide. (Ceci est une vérification du principe de nudité intégrale.) « C’était comme un carré. Il n’y avait plus de toit. Trois côtés solides. Des murs assez hauts. Le quatrième côté ouvert, comme un écran, mais sans épaisseur. Laissant voir le fond de la boîte. A gauche un arbre en train de brûler. Le bruit du feu en continu comme celui d’un torrent ou d’un robinet ou comme à la fin celui de l’écran dans le noir. » Fin de la déposition (FIN). Fait à… le… signature…