J’aimais la manipulation nocturne des fréquences ondes courtes, je continue en pratiquant l’image télévidéo fragmentaire son bloqué, j’aime le bruit excessif du wasserfall et des avions et les crissements du rock métallique, etc. Tête penchée comme devant une « barre » de béton en banlieue (le Boeing est au décollage) ou comme à la verticale de la Beauce (un peu plus tard), ou comme à cinq cents mètres du bord sur le Staten Island Ferry. Cela ne représente pas ce qu’il y a dans la mémoire (encore une fois : rien), mais la mémoire elle-même, ses murs, ses éboulis, ses trous, ses rugosités, ses rouilles, ses plis, ses plans inclinés, ses lits de rivière, ses tables, ses noirs, ses gris, ses blancs. Dans la mémoire il n’y a rien que la mémoire (elle-même), comme un lieu, un genre de temple de Paestum, de garage de Manhattan, de cave à Ivry-sur-Seine. Certains disaient que l’archive est un « coffre » (étymologie douteuse) (mais belle). Ouverts, ouvertes, sur la crudité du monde, la sauvagerie de la soie et du reste. Du papier comme de la soie folle, à lier.