Katherina ondulata (1920). J’ignore ses dimensions. Il s’agit de l’ondulation de l’eau (onde). Ou des cheveux. Ou bien ce sont les courbes du corps. Le Nil. Peut-être un autre fleuve. Je vois une voiture blanche descendre le long de l’impasse. J’appelle cette route une impasse. Après le cimetière elle continue un peu jusqu’à un pont et puis c’est un chemin de terre. Elle disparaît derrière cette maison qui est pour moi presque un premier plan et qui me bouche la vue d’une partie du cimetière. Sous le pont il n’y a pas de rivière, il n’y a jamais eu vraiment de rivière. Le cours d’eau qui passait entre la maison du premier plan et le mur a été comblé (recouvert). A l’emplacement du talus il y avait ce canal. Elle est ce moment où les choses viennent. La route courbée comme un morceau de bois. La route courbe. Peinte, ou bien musicale-peinte. Maintenant le noir est tombé sur le Polaroïd. Cette nuit l’obscurité s’est déposée à la surface du Polaroïd (entrée dans). Rendre compte de ceci :
la photographie est noire mais ça n’est pas un négatif.
Comme s’il fallait traverser une épaisseur de forêt nue. Au même instant j’apprends la destruction de l’Opéra du Caire et sa reconstruction. L’incendie. Sur la photo les bâtiments ressemblaient à une mosquée. Sur l’image c’était une mosquée. Légende : « L’Opéra du Caire. » Je vois les flammes le long des murs. Les terrasses en feu. J’imagine des flammes lécher les murs. Les terrasses s’effondrent dans un bruit de bois mort, de bois pourri mort. Il n’y a peut-être aucun rapport entre les arbres et cette musique. Ou bien c’est la même image : le fond de la boîte, à gauche un arbre en train de brûler, le bruit du feu en continu comme celui d’un torrent ou d’un robinet ou comme à la fin celui de l’écran la surface laiteuse de l’écran dans le noir.