Transmis sous enveloppe transparente cela ce fragment carré, ce fragment Polaroïd noir trouvé, ce miroir trouvé d’Assise, d’une rue d’Assise, « fertile costa d’alto monte… » (où naquit Properce). Le 3 (octobre) : transmis ce jour (…). Celui à qui devait parvenir (être transmis) cet objet, fragment de noir d’image, noir jeté, déchet, sur le sol d’Assise. « J’ai trouvé cette image, il y a maintenant quelques mois. Le temps a contribué à la révélation de cette image. Je te la donne. L’enveloppe est transparente. L’image au-dessus (dedans) est noire. Noire au point qu’il n’y a plus d’image. Jamais eu d’image. Le fragment est sorti noir. Resté noir, puis jeté, comme rien. A jeter. » Je dois (ainsi) transmettre cette phrase, comme une boule noire au début (restée noire), ou cette image comme une phrase que le temps n’a pas encore révélée, soumise à plusieurs années de pluie noire (poussières et nuits chimiques, industrielles), et c’est pourtant une image de veille.
4 octobre : un de ces jours d’automne au début. Ce serait donc, de nouveau, la lettre d’octobre au début. Je t’écris pour. Ici le 4 octobre à midi. Elle parle, dit que tu as déchiré cette (un blanc) (sa voix est couverte par le bruit d’un avion qui décolle). Les mains (tes mains) sont maintenant tenues – (en réalité tu es mort). Ceci est le présent du moment où elle parle et je l’entends et c’est une allusion à l’image (restée noire). Les mains dont je parle, ses mains à la couleur du sol, ces mains de noir de cinq ans de pluie, 1940-1945, et dans ce présent il y a déjà (…) parce que l’image est avant, « elle fait partie du présent avant ». Le temps a contribué à la révélation de ce geste. Le relâchement des mains. D’un seul coup l’abandon de ses paumes. Entre-temps il est entré dans le présent continu de l’image le bruit du feu en continu comme celui d’un torrent ou d’un robinet ou comme à la fin celui de l’écran la surface laiteuse de l’écran dans le noir. Elles étaient devenues comme les LIGNES DE LA MAIN.