« Et j’ai retranché de ma vie musicale tout ce qui n’était pas cloîtré. »
De même Van Gogh a peint la fatigue.
Expérience du mardi 22 février (témoignage complémentaire) : Aux cinq cents mètres, dépassement de la décharge. Kilomètre trois (après deux kilomètres et demi de semi-inconscience) : configuration triangulaire. Déplacement cercle répété au sommet de ce triangle (autour d’un axe tangible). Devenir l’axe. Provoquer le ralenti. En cas d’échec, concentration sur l’idée de ralenti, à l’extrémité des membres. Mouvement imperceptible. Poussée lente, encore plus lente, jusqu’au bout des doigts. Les ongles à l’horizon. Élongation, étirement.
Alors j’ai pensé : « Van Gogh a peint la fatigue. »
Au retour : mélange grille et végétal sur le devant de la décharge. Les mots : « ma vie musicale » n’ont aucun sens. Écrire simplement « ma vie ». Le mot « décharge » serait plus proche de ce que je cherche. Mais il faudrait penser ensemble les idées de décharge et de ralenti (inconciliables ?).
Effort, poussée lente, encore plus. Devenir soi-même l’axe.
Nouvelle tentative le lendemain, 23 février : concentrer l’expérience du ralenti en une fraction de seconde. Provoquer une décharge telle que le ralenti est vécu en une fraction de seconde (comme ralenti et comme instantané). Est-ce possible ?
Reste que, dans le récit de l’expérience, la « décharge » s’est d’abord présentée comme un lieu (donnée matérielle forme-couleur-dimensions), à cinq cents mètres du point de départ. Aucun rapport avec la notion de décharge (objet de l’expérience).
Ne plus rien retrancher maintenant.
Les données sont partiellement ininterprétables.