Comme le note Louise Dupré dans son étude de la poésie des femmes au Québec durant cette époque charnière, l’intimisme recherché n’excluait nullement l’engagement envers l’avenir collectif. « Le féminin singulier, constate Louise Dupré, reste le lieu où se rencontrent et se manquent l’intime et le collectif. Travailler dans cet espace précis permet d’approfondir la relation qu’entretiennent ces deux pôles par rapport à la chose politique. » […] C’est dans ce contexte assez particulier que, dès la fin des années 1970, l’œuvre poétique d’Andrée Lacelle s’impose comme l’une des plus riches de la littérature franco-ontarienne contemporaine.
François Paré, Introduction à la littérature franco-ontarienne,
Éditions Prise de parole
Les poèmes de Lacelle réussissent le tour d’adresse qui consiste à manifester une présence […]. La « poéthique » d’Andrée Lacelle, animée d’énergie dilatoire, de confiance et de lucidité qui ne cède à aucun excès d’optimisme, invite à penser la création poétique franco-ontarienne sous des signes autres que la dysphorie, l’exiguïté et l’aliénation.
Élise Lepage, Vingt ans après, Éditions Prise parole [à paraître 2016]
Andrée Lacelle sait utiliser un langage poétique qu’elle module à différents niveaux d’expression afin d’atteindre un maximum de densité.
Roger Chamberland, Livres et auteurs québécois
Tant de vie s’égare est une œuvre majeure, l’un des textes poétiques les plus achevés de la littérature franco-ontarienne actuelle. La très grande passion du poète est l’écho de notre invisibilité. Nous avons l’impression que la beauté des textes nous appartient alors un peu et qu’Andrée Lacelle partage avec nous l’aventure de la franche solitude qui est la sienne et la nôtre aussi bien.
François Paré, Liaison, no 81
Des images lumineuses […] L’écriture est dépouillée, belle dans sa limpidité.
Andrée Poulin, Le Droit
Andrée Lacelle excelle à illuminer ces espaces ténébreux, à la fois par la luminosité des mots et les passages souterrains de l’intense invisible.
Hédi Bouraoui, Envol, vol. III, nos 1-2
Tout est chemin, ainsi s’ouvre sur l’ardeur migrante, sur l’absolu fragmentaire, le superbe recueil d’Andrée Lacelle, La voyageuse. Par l’affirmation de la différence, par sa découverte des formes archaïques permettant un rapport au monde dans la multiplicité des naissances, l’écriture d’Andrée Lacelle nous conduit à déplacer légèrement le règne de l’individuel dans un monde que « la discordance désenchaîne ». Le personnage féminin en veille et bienveillant, claustral et pourtant enfantant le divers, me semble porteur d’une vision renouvelée du rassemblement.
François Paré, La distance habitée, Le Nordir
Cette auteure touche avec bonheur à l’indicible. Ses poèmes sont délectation du mot tout aussi bien que jouissance de la pensée.
Jocelyne Felx, Lettres québécoises, no 79
La poésie d’Andrée Lacelle se rend jusqu’aux frontières, les traverse, s’installe de l’autre côté et parle. Elle travaille à dire de belle façon, en termes étonnamment justes.
Réjeanne Larouche, Nuit Blanche, no 64
La voyageuse-phare d’Andrée Lacelle s’exprime en une voix épurée et sensuelle où se répondent des échos symboliques et mystiques, et qui s’offre à une lecture plurielle.
Évelyne Voldeng, Liaison, no 83
Dans le moindre détail, le sens absolu de l’œuvre. Un souffle littéraire vivifiant. La plume d’Andrée Lacelle séduit au cœur même de la douleur. [La voyageuse et Tant de vie s’égare]
Annie-Lise Clément, Zone Outaouais
Andrée Lacelle déploie une remarquable finesse dans le cadre de l’expérimentation formelle. Par exemple, le mot pays est doté d’une étonnante souplesse; il est tantôt le radical d’un verbe extensible (payser, empayser) tantôt substantif variable (pays et payses), et ses différentes actualisations lexicales sont toujours heureuses, ce qui témoigne du grand talent de l’auteure. Ses vers sont à la fois gracieux et musclés, leur forme délicate marquée au fer rouge de l’errance et du dépaysement.
Stéphanie Nutting, Spirale, no 174
La vie rouge bruisse entre opacité et transparence, comme un murmure au cœur des mots. Un envoûtement de la lecture qui nous amène à l’essentiel. La poésie de Lacelle cherche à rendre présente et sensible l’acte qui fonde le Verbe sur une errance humaine vécue dans l’instabilité de sa mouvance créatrice.
Anna Gural-Migdal, Francophonies d’Amérique, no 9
Depuis 1979, la poète et dialoguiste ontarienne pose une à une les pierres d’une œuvre forte où rigueur formelle et intuition font bon ménage. Récemment, elle signait Survenance, l’une des étapes importantes du parcours d’Andrée Lacelle. Créé en 2000, dans le cadre de l’émission Alexis Martin présente (Chaîne culturelle de Radio-Canada) et interprété par nul autre que Marie Tifo et Pierrre Lebeau, ce huis clos troué d’ouvertures sur les lumières du monde et de la création leur (Elle et Lui) fait réaliser la proximité entretenue entre eux, pendant des années, malgré la distance installée entre les corps.
Tristan Malavoy-Racine, Voir, no 58
Imprégnée d’une atmosphère de contemplation et de réflexion, cette œuvre prend la forme d’un dialogue philosophique en dix-sept tableaux entre un homme et une femme […]. Dans la version radiophonique interprétée magnifiquement par Marie Tifo et Pierre Lebeau, on peut apprécier à sa juste mesure la solennité du langage poétique d’Andrée Lacelle. Certains passages, où les voix se lisent en écho, restent gravés dans la mémoire.
François Paré, Liaison, no 114
Dans La lumière et l’heure et dans d’autres recueils comme La voyageuse, Andrée Lacelle privilégie la figure de la migrante […]. Inspirée par la lecture des romantiques allemands et du poète Saint-Denys Garneau, cette œuvre d’Andrée Lacelle inscrit la question de la trace dans le contexte plus grand d’une ouverture au déracinement.
François Paré, Liaison, no 134