Chapitre 4

Période bleue, période grise

Ainsi donc, à seize ans, Rebecca devient la maîtresse d'un homme de trente-cinq, marié, greffier au Tribunal de Première Instance de Strasbourg. Changement de statut, changement de classe sociale, fini les randonnées en Mustang. Maintenant, c'est dans une Passat qu'on file sur les routes de campagne, avec arrêts fréquents pour se faire sucer le clitoris, se faire peloter les nichons, sentir ses mamelons grossir dans la bouche d'Olivier, ou lui sucer sa grosse verge, avec son gland en forme d'obus et sa petite perle de rosée au bout du méat. À vrai dire, elle y perd en luxe mais pas en confort, du moins en ce qui concerne la voiture. La banquette arrière est bien plus spacieuse que celle de la Mustang de Bertrand.

Mais Olivier est un homme mûr, ayant le sens des responsabilités. Il est évidemment très heureux d'avoir, à son âge, une maîtresse de dix-neuf ans plus jeune, avec un corps à faire rêver toutes les lycéennes. Néanmoins, conscient qu'il ne pourra la garder très longtemps, il tient aussi à ce que Rebecca ne sacrifie pas entièrement ses études sur l'autel du plaisir, du sexe à tout va. Pour lui, chaque relation sexuelle avec sa jeune maîtresse doit être une fête, un moment où chacun pourra donner libre cours à ses envies, exprimer librement à l'autre tout ce qu'il ou elle attend, se donner sans retenue pour assouvir les fantasmes cachés mais enfin avoués, et par la même occasion récolter le fruit de son attente, autant spirituelle que physique.

Olivier incite donc Rebecca à s'appliquer un peu plus sérieusement au lycée afin de réussir son année, lui promettant en retour de la combler, de lui faire découvrir d'autres facettes de la sexualité, de l'initier à l'art du kama-sutra.

— Je veux faire de toi une femme experte dans l'art de faire jouir un homme et d'en jouir elle-même. Tu sais, un peu comme les geishas au Japon. Ainsi, tu te souviendras toujours de moi, ajoute-t-il avec un grand sourire.

Un tel discours agrée à la jolie petite bourgeoise qui trouve en Olivier l'amant idéal. Il joue le rôle de père, mais un drôle de père quand même qui baise sa fille quand elle obtient de bonnes notes. Et plus les notes s'améliorent, plus elle a droit à un nouvel apprentissage dans le domaine du sexe.

À Drusenheim, les parents de Rebecca se trouvent enchantés de voir enfin leur fille consacrer un peu plus de temps à ses études qu'auparavant. Tout ce petit monde est donc gagnant dans cette aventure perverse. Pourtant, Mathilde, la mère de Rebecca, curieuse comme une mère désireuse de savoir où en est sa fille sur le plan sexuel, a profité d'un moment où elles se trouvaient seules ensemble, un samedi matin pour poser les questions qui lui brûlaient la langue depuis le départ de Bertrand pour les États-Unis.

— Est-ce le départ de cousin Bertrand qui t'incite enfin à étudier sérieusement, ma chérie ?

— euh... ben... oui, sans doute, mère..., répond Rebecca, le rouge aux joues.

— Quel dommage qu'il soit parti si loin ! Tu t'entendais fort bien avec lui, surtout en vacances. Tu sais, s'il t'a un peu courtisée, tu peux franchement me le dire, n'est-ce pas, mon ange. Une fille peut confier ce genre de choses à sa mère.

Fort étonnée par une telle indiscrétion de la part de sa mère, dont elle appréciait néanmoins la complicité depuis quelque temps déjà, Rebecca sent la fièvre l'envahir un peu plus. D'une part, elle n'a pas envie de lui mentir, d'autre part elle ne peut quand même pas lui révéler l'aventure de débauche dans laquelle son cher cousin l'a emmenée pour fêter ses seize ans. Le pauvre, il serait banni de sa famille, tout comme elle, à n'en pas douter. Encore moins lui révéler qu'actuellement elle couche au moins une fois par semaine avec un greffier à Strasbourg, un homme marié de trente-cinq ans. Elle ne comprendrait pas, cette chère Mathilde, que c'est plutôt grâce à cet homme que ses études semblent enfin avoir pris bonne tournure. Et puis, voyons, une bourgeoise avec un greffier, ça ne se fait pas, n'est-ce pas ! Alors, dans sa tête, tout va très vite. Elle sait ce qu'elle confiera à sa mère afin que celle-ci continue à croire qu'elle est sa complice, ce dont toutes les mères rêvent toujours vis-à-vis de leur fille.

— Eh bien, puisque tu me le demandes, mère, je vais te répondre.

Rien que cette petite phrase fait naître sur le visage de Mathilde, un sourire radieux de satisfaction, comme si d'ailleurs elle avait tout deviné depuis longtemps sans jamais le déclarer ouvertement.

— Voilà, mère... c'est pas facile à dire, mais bon... puisque tu insistes... eh bien, c'est avec Bertrand que... je suis devenue femme. Voilà ! C'est dit !

Un court silence tombe sur la cuisine, où Rebecca et sa mère préparent une quiche lorraine en l'absence de la cuisinière. Rebecca ne sait pas à quoi s'attendre, son cœur cogne dans ses tempes, elle n'ose pas relever la tête, le regard dans la platine en fer qu'elle est en train de graisser. Mathilde saisit son verre de porto, avale une gorgée, prend délicatement le menton de sa fille pour tourner son visage vers elle, et lui dit :

— Va donc te servir un petit verre de porto, ma fille. Je suis ravie que tu m'aies fait cette confidence. Sache que je suis contente pour toi.

Rebecca n'en revient pas d'une telle réaction, elle tombe dans les bras de sa mère, heureuse de cet aveu.

— Tu avais pris ta pilule, au moins ? s'enquiert Mathilde.

Qu'un tel rapport incestueux se soit produit entre sa fille et le fils de sa sœur, passe encore. Ces relations-là ne sont jamais faites pour durer étant donné l'interdit, tant moral que religieux, qui règne sur elles. Donc pas question qu'il en résulte une naissance promise à une tare invivable. Pas question d'avoir un Lautrec dans la famille ! Évidemment, Rebecca rassure sa mère à ce sujet, et va se servir un porto. Mais maintenant que cet aveu est tombé, il faut en rester là. Mathilde, elle, pourtant a envie d'en savoir plus. Serait-elle donc elle aussi portée sur les choses du sexe, sujet d'ordinaire tabou dans les familles de haute lignée ?

— J'espère qu'en homme un peu plus mûr, il t'a fait ça convenablement, ma chérie. Et qu'il ne t'a pas fait trop souffrir.

— Juste un tout petit peu, mère. Mais rassure-toi, il s'est montré très charmant, très doux. Et puis, on est allés dans la mer tout de suite.

— Ah, tant mieux, va ! Au moins, toi, tu pourras garder un bon souvenir de ta perte de virginité, ma pet... non, ma grande, maintenant, conclut-elle en riant.

L'atmosphère est détendue dans la cuisine, ce samedi matin, et la complicité entre Rebecca et sa mère semble gravir un échelon supplémentaire. Mais de là à raconter la suite, il y a un pas que Rebecca ne franchira jamais. Elle a pris conscience que sa vie de jeune bourgeoise n'est pas du tout représentative du rang auquel elle appartient. Pas question donc d'anéantir tout le plaisir qu'elle vient de procurer à sa mère, qui, décidément, insiste encore un peu.

— Mais, dis-moi, ma chérie, après ça, je parie que vous n'en êtes pas restés là, n'est-ce pas ?

Alors, pour que sa mère cesse ses indiscrétions, sans pour autant la brusquer, Rebecca décide de la jouer sur le ton de l'humour. Elle approche sa bouche de l'oreille de sa mère et lui souffle :

— Bien sûr que non, ma petite maman, on a baisé tous les jours dans une petite crique. Et on a même fait ça dans l'eau. Putain, que c'était bon !

— Ho ! Rebecca, je t'en prie. Surveille un peu ton langage, bon dieu ! Tu n'es pas une roturière, n'est-ce pas.

— Et puisque tu veux tout savoir, eh bien, on est même allés tout nus sur la plage de Pampelonne. Je crois que j'ai vu plus de bites que je n'en verrai plus jamais, renchérit Rebecca en riant, sans tenir compte un seul instant de la remarque de sa mère.

Mathilde prend une grande respiration. Cette fois, sa fille s'attend à un orage, avec éclairs multiples et chutes de foudre à répétition. Parbleu ! Un autre interdit a été transgressé : la plage naturiste de Pampelonne, c'est pour les dévergondés, les vicieux et personne d'autre ! Eh bien, non, pas du tout. Sur un ton tristement monocorde, fort empreint d'une déception inattendue, c'est Mathilde qui, à son tour, se confie à sa fille.

— Bah ! Après tout, vous avez eu raison, Bertrand et toi. Moi aussi, tu vois, j'aurais aimé y aller sur cette plage de nudistes, il y a bien des années. Mais que veux-tu, j'étais rentrée dans la famille aristocratique de ton père, alors, courir nu sur une plage... ç'eut été une attitude honteuse, indigne du rang de pareille famille. Tu sais, le sexe restera toujours un sujet tabou ici. Mais bon ! Je m'y suis faite, et voilà. Maintenant, il faut que tu réussisses tes études, n'est-ce pas, ma chérie.

Ouf ! Le sujet semblait clos. Pas question de le prolonger par des révélations beaucoup trop scabreuses. Rebecca promit donc de tout faire pour satisfaire ses parents sur ce plan. Mais cet aveu de sa propre mère lui faisait comprendre bien des choses. Au fond, en agissant comme elle le faisait, en ayant un tel attrait pour tout ce qui concerne la sexualité, en adorant le plaisir sous toutes ses formes, même à seize ans, Rebecca ne faisait que réaliser les propres désirs refoulés dont sa chère mère avait souffert dans sa jeunesse. Alors, après tout, pourquoi ne pas continuer ? Et surtout, plus question de culpabiliser. Grâce à Olivier, elle allait pouvoir jouir et encore jouir, tout en mettant tout en œuvre pour réussir ses études. Finalement, en devenant la maîtresse d'un homme comme Olivier, elle joignait l'utile à l'agréable.

*

Depuis septembre de cette année, Rebecca se partage entre ses études et ses rendez-vous avec Olivier. Mais pas avec un égal bonheur. Autant elle se montre affamée du sexe de son amant, lui montrant à quel point elle adore le sucer, recevoir sa semence dans sa bouche et dans son con, autant elle doit faire preuve de volonté, de détermination pour venir à bout de ses travaux scolaires ô combien ardus. Mais l'assouvissement de son insatiabilité sexuelle est à ce prix, elle s'acharne donc sur ses devoirs de lycéenne afin de pouvoir, chaque vendredi, se conduire en maîtresse modèle pour son amant greffier.

Afin de jouir d'une certaine tranquillité pour assouvir leurs fantasmes, ils disposent durant deux ou trois heures d'un petit appartement qui leur est fort aimablement prêté par un collègue célibataire d'Olivier, dans le centre de Strasbourg. Le greffier a donc fort adroitement arrangé son horaire de travail en fonction de ses rendez-vous galants avec sa jeune maîtresse. Et comme il le lui a promis, il l'initie, à vrai dire ils s'initient plutôt ensemble, aux différentes positions amoureuses du Kama-Sutra. Bientôt, les positions dites « Pressée, du Congrès Suspendu, du Congrès de la Vache, du Congrès Appuyé, du Lotus, de la Jument », et bien d'autres n'ont plus de secret pour la jeune bourgeoise de seize ans qui devient ainsi sans doute la plus jeune experte dans l'art de jouir et de faire jouir. Ah, quels vendredis après-midi de plaisirs ils passent, ces amants un peu spéciaux, dans l'appartement mis à leur disposition ! Et quelles jouissances d'une intensité rare ils apprennent à obtenir et à prolonger, ensemble, soudés l'un à l'autre dans des positions bien peu communes ! Rebecca connaît littéralement le nirvana quand Olivier la prend dans la position du Crabe, ses genoux repliés sur sa poitrine et bien écartés. À genoux fort écartés, ses cuisses contre les fesses de sa maîtresse, Olivier coulisse longtemps, très longtemps dans son vagin qui se trempe de plus en plus tout en pressant son membre raidi. Yeux mi-clos, elle respire par à-coups, au rythme des lents coups de boutoir de son amant chéri, émet ses petits cris de plaisir d'une voix encore frêle, savourant autant les longues pénétrations du pieu que le bruit émis par le claquement des bourses grosses et rouges comme des pommes d'amour contre la chair blanche de son entrecuisse. Mais elle aime aussi se suspendre à son cou quand ils prennent leur douche. Une main sous chaque cuisse, Olivier la soulève et elle s'empale avec délices sur cette queue raide et épaisse qui remplit son jeune vagin. Sous les jets d'eau chaude, elle monte et descend comme au manège des chevaux de bois, leurs bouches se collent l'une à l'autre pour nouer leurs langues, tandis que les lentes glissades sur le sexe d'Olivier provoquent des chuintements obscènes, des flic floc un peu sourds rappelant le bruit du ressac. L'excitation s'accroît, lentement mais sans s'interrompre, et amène à pas lents un orgasme intense et simultané chez ces amants dont le divin marquis lui-même aurait pu s'inspirer. Sa bouche toujours collée à celle de son Pygmalion, Rebecca glousse, émet des sons encore aigus comme ceux d'une fille de seize ans, presse ses mamelons gonflés contre le torse d'Olivier, sentant la bite éjaculer avec puissance au fond de son fourreau affamé et déjà si expérimenté.

Mais un de ces après-midi restera gravé lui aussi dans la mémoire de Rebecca, celui où Olivier l'a amenée à un plaisir nouveau pour elle. Une révélation explosive d'ailleurs, qui s'était terminée par la découverte de son plaisir anal, qu'elle était loin d'imaginer aussi intense. D'une intensité telle qu'elle en devenait friande, avide, bien plus encore que de sentir une bite dans son con. Par la suite, Olivier s'était montré fort heureux de constater à quel point sa petite salope de bourgeoise adorait se faire enculer après lui avoir sucé le sexe et griffé les bourses qu'avec humour il désignait lui-même par le sobriquet de bourgeoises généreuses. Pour relater cet après-midi-là, Rebecca, qui n'en avait pratiquement plus le temps, avait décidé de rouvrir son journal intime et de raconter ainsi de quelle manière son cher Olivier l'avait prise avec bonheur par la voie interdite, que certains désignent aussi par entrée des artistes.

*

Drusenheim, le 10 octobre 1987

J'ouvre à nouveau mon cher journal que je croyais rangé définitivement. Mais ce que j'ai connu hier a pour moi autant d'importance que ma défloration par mon cousin Bertrand. Depuis un peu plus d'un mois donc, je suis devenue la maîtresse d'Olivier, et je n'en suis pas peu fière. Chaque vendredi, dans le petit appartement prêté par un de ses collègues que je ne connais pas, je me fais belle et sexy pour mon prince charmant, et je me donne à lui sans retenue. Olivier s'extasie devant mes poils qui poussent de plus en plus, il me lèche la grosse figue toute juteuse, la prend en bouche, la mâchonne à m'en faire haleter de plaisir tandis que je presse ses couilles gonflées d'une main tout en embouchant sa grosse bite pour la sucer longuement, passer ma langue sur le bout de son gland luisant. Alors, je la fais pointue pour lui ouvrir le méat et sentir la première goutte de sperme qui vient montrer sa blancheur opaque et exhaler son parfum de vinaigre chaud. Puis, quand on sent qu'on ne tiendra plus longtemps, je me mets à quatre pattes comme une brave chienne pour présenter ma croupe à mon mâle. Alors, Olivier me saisit par les hanches, et je ferme les yeux pour sentir son gland glisser entre mes grandes lèvres trempées et s'enfoncer lentement dans mon fourreau encore étroit. Il adore sentir sa bite pressée entre les parois de mon vagin, et je frémis sous ses battements. Je me cambre, gémis, halète de plus en plus fort quand elle coulisse de plus en plus vite, vient buter contre mon utérus. Ses burettes enflammées et dures qui viennent s'écraser contre l'intérieur de mes cuisses résonnent dans la chambre, me rappellent le bruit des voiles qui claquent dans le port sous l'effet du mistral ou de la tramontane. Mon esprit se laisse emporter par le plaisir qui envahit tout mon corps. Olivier me secoue et me dit des insanités qui nous excitent tous les deux, me traite de sale pute, de bourgeoise dévergondée. Penché sur mon dos, il m'empoigne les nichons, les malaxe tout en m'envoyant son foutre au fond du con, tandis que je me triture le clitoris et que je crie ma jouissance en lui disant qu'il est bien meilleur mâle que mon cousin Bertrand et que ses copains de tennis qui m'avaient prise pour mes seize ans. Mais je m'écarte du sujet pour lequel j'ai rouvert mon journal.

Hier donc, pour notre rendez-vous, Olivier m'avait demandé de me maquiller un peu plus que d'habitude.

— Je te veux en pute pour passer aux choses sérieuses, m'avait-il dit mercredi sur son portable.

Ce n'est donc pas à la sortie du lycée qu'il est venu me chercher, mais bien à la terrasse d'une brasserie. J'avais emporté dans mon sac de gym une micro jupe en cuir et un T-shirt fort décolleté, laissant mon nombril à l'air, sous lesquels j'avais enfilé un string noir transparent et un soutien-gorge balconnet. Quand je suis sortie des toilettes de la brasserie ainsi vêtue, et maquillée de manière prononcée, rose à lèvres brillant, yeux soulignés d'une ligne bleue, fard fuchsia sur les paupières, aussi bien le patron de la brasserie que les clients n'ont pas cessé de me reluquer tandis que je sirotais un café en attendant l'arrivée d'Olivier. Heureusement, il n'a pas traîné car je sentais bien qu'on me prenait réellement pour une pute. En m'apportant un café, le serveur n'a pas arrêté de plonger dans mon décolleté et de me gratifier de larges sourires. Enfin, mon chéri est arrivé. Il m'a regardée d'un air admiratif et a déposé un furtif baiser sur mes lèvres, me chuchotant que j'étais superbe. Alors que je croyais qu'on allait filer tout de suite à l'appartement, il s'est assis et a commandé une bière, un café et un sandwich.

— Toi, tu mangeras plus tard, m'a-t-il dit sur un ton autoritaire. Et pas question de rouspétance, hein, sinon...

J'ai écarquillé les yeux, me demandant pour quelle raison j'étais ainsi privée de déjeuner. J'avais hâte qu'il en finisse avec son sandwich et sa bière et qu'on file. Dans la voiture, je ne disais pas un mot, j'avais la gorge nouée. Olivier me caressait la cuisse, remontait jusqu'à mon string, me pinçait la vulve tout humide.

— Tu verras, ma petite pute, te connaissant, je suis sûr que ça va te plaire.

Zut ! Faut que j' m'arrête. J'entends ma mère qui m'appelle. À demain.

*

Drusenheim, le 11 octobre 1987. (Je continue donc où j'en étais arrivée hier.)

Enfin arrivés à l'appart, il m'a ordonné :

— Allez, ma salope, enlève ces beaux atours qui ont fait croire au garçon de la brasserie et aux clients que tu en étais une et que j'étais ton mac.

J'ai donc ôté ma belle micro jupe de cuir et mon T-shirt. Olivier m'a regardée un instant, je n'avais plus que mon string transparent et mon soutien-gorge pigeonnant.

— C'est vrai que tu ferais une pute superbe, toi, jolie bourgeoise. Mais aujourd'hui, je te veux à poil.

Il s'est approché, a enlevé lui-même mes sous-vêtements, et m'a pelotée un long moment, trituré mes bouts pour me faire gémir. Il sait que j'adore ça. Puis, il m'a murmuré à l'oreille :

— Ma petite, il est temps que je te prenne enfin par le cul, n'est-ce pas. Je te l'avais promis à La Croix Valmer, tu te souviens ?

Bien sûr que je m'en souvenais. Alors, tout mon corps s'est couvert de frissons. J'étais morte de trouille et en même temps j'avais envie de savoir ce que ça faisait. Mais je ne m'attendais pas à d'aussi longs préparatifs. Olivier m'a emmenée dans la salle de bains et m'a fait mettre à quatre pattes dans la baignoire.

— Pour que je te fourre ma bite dans le cul, faut qu' tu sois propre, hein, ma petite pute !

J'ai ouvert les yeux en grand quand je l'ai vu sortir d'une petite pochette de supermarché une poire à lavement, de la taille d'une grosse pomme. J'ai voulu protester, disant que je n'avais vraiment pas envie d'avoir ça dans le derrière.

— Allons, allons ! Ça ne te fera aucun mal, et ainsi tu auras un fondement prêt à m'accueillir. Faut ce qu'il faut, et j'ai dit que je ferai de toi la plus salope des lycéennes de Strasbourg.

Tout en parlant, Olivier remplissait le lavabo d'eau tiède et y mélangeait un peu de savon aseptisant. Mon rythme cardiaque s'est accéléré quand je l'ai vu écraser la poire dans la paume de sa main et tremper la longue canule dans l'eau pour qu'elle se remplisse. Après quelques secondes, elle était de nouveau toute gonflée et Olivier la tenait en me la présentant comme une sorte de trophée. Il a alors trempé la canule dans un verre rempli d'huile de table qu'il avait préparé sur le rebord de la baignoire, juste devant mon visage. À quatre pattes, j'étais pleine de fièvre, mais c'était autant d'angoisse que d'excitation. J'imaginais ce fin tube s'enfoncer dans mon anus, ma gorge se nouait.

— Tu vas connaître de nouvelles sensations, m'a-t-il dit en souriant. Tu en redemanderas. Allez, tends bien ton petit cul vers moi.

D'une main, Olivier m'a écarté une fesse pour faire apparaître ma rosette. Je me suis cambrée et j'ai pris une longue aspiration en sentant qu'il enfonçait la canule dans mon petit trou. Je sentais le caoutchouc tiède de la poire appuyer sur les contours de mon anus. Je respirais déjà bruyamment.

— Bon ! Maintenant, tu ne bouges pas, ma chérie. Si tu n'as jamais eu de lavement, ça va te paraître tout drôle, mais après tu te sentiras plus légère.

Aussitôt, j'ai poussé un long râle, mais c'était bien plus de surprise que de douleur. Mon ventre se remplissait d'eau tiède, la sensation était fort étrange, pas très agréable. Je sentais l'eau parcourir mes entrailles en émettant un bruit bizarre. En plus, elle me remplissait d'une douce chaleur.

— Voilà ! a murmuré Olivier en retirant la canule. Je vais te travailler un peu, tu aimeras.

Il s'est agenouillé à côté de la baignoire, a posé des baisers tendres sur ma joue en me pelotant un sein. Mais pas longtemps. D'une main, il a alors réussi à resserrer mes fesses l'une contre l'autre tandis que de l'autre il me malaxait le bas-ventre de plus en plus fort, comme s'il pétrissait un boulot de pâte. Je poussais des « ...ooh... ooh... Olivier... c'est... » À vrai dire, je ne pouvais décrire ce qui se passait. Mon ventre me faisait l'effet d'une lessiveuse dont le tambour tourne une fois dans un sens, une fois dans l'autre, avec le contenu qui se retourne et se retourne encore. Soudain, j'ai crié :

— Olivier... vite...

Aussitôt, il m'a saisie sous les aisselles pour me redresser et me faire sortir de la baignoire dare-dare, juste le temps de m'asseoir sur la cuvette du W.-C. jouxtant la baignoire. Alors, j'ai expulsé toute l'eau savonneuse que j'avais reçue dans mes entrailles, une eau brunâtre d'abord, puis plus claire, et faisant quelques bulles de savon en tombant dans l'eau du W.-C. J'étais pendue au cou de mon amant qui continuait à me malaxer le bas-ventre pour me faire expulser jusqu'à la dernière goutte. Enfin, plus rien n'est sorti de mon cul. Je me sentais vide, mes intestins émettaient encore des bruits bizarres, comme des bruits de plomberie, j'expulsais aussi de l'air, comme un pneu qui se dégonfle.

— Alors, ma chérie ? Tu te sens plus légère, non ?

— Comme un papillon, ai-je répondu en souriant.

— Maintenant, ma petite, tu es prête.

Olivier m'a serrée très fort contre lui, m'a embrassée à pleine bouche, et nous sommes allés dans la chambre.

*

Il faisait bien chaud dans l'appartement, ce qui ne m'empêchait pas d'avoir la chair de poule. En position tête-bêche, Olivier m'a sucé divinement le clito, enfonçant un doigt puis deux dans mon vagin déjà fort trempé. Ma bouche montait et descendait sur la hampe rigide de sa bite, la couvrant de traces de rose à lèvres, et de mes longs ongles vernis je griffais la peau de ses couilles tendue à l'extrême. La bouche pleine de son pieu, je gloussais, sentais mon gros bouton gonfler entre ses lèvres. Mais Olivier s'est retiré et m'a fait mettre à quatre pattes. J'avais le visage en feu.

— Allez ! Assez joué ! a-t-il déclaré.

Écartant mes fesses à deux mains, il s'est mis à poser des baisers tout autour de mon petit trou, puis a commencé à le lécher, encore et encore. C'était vraiment délicieux. Et puis, je me disais : « Un homme me lèche le cul ! », ça me flattait. Je me suis légèrement cambrée quand j'ai senti le bout de sa langue me pénétrer, tandis qu'à deux mains il écartait plus fort encore mes chairs. Pour la première fois, j'avais une langue dans le cul. C'était divin.

— Décidément, on dirait que tu es faite pour ça, toi ! Tu t'ouvres aussi facilement que les portes à battants d'un saloon.

Olivier a saisi un tube qu'il gardait à portée de main, en a appliqué l'embout froid sur mon anus, l'a pressé pour en faire sortir la graisse et je me suis cambrée à nouveau en sentant la vaseline froide me remplir le rectum. Alors, avec son doigt, il en a étalé tout doucement sur les contours de mon trou du cul. Je respirais de plus en plus fort. Tout à coup, son doigt s'est enfoncé dans mon anus, lentement.

— Oh... oh... Olivier...

— Tu as mal ?

— Non... j'aime... c'est bon...

Olivier a fait tourner son doigt de gauche à droite, je le sentais appuyer sur les parois de mon rectum. Et mon cul s'ouvrait de manière étrange.

— Putain ! Tu as un cul qui appelle au crime, toi !

Retirant son doigt, Olivier m'a saisie par les hanches et a appuyé son gland contre mon entrée dilatée. Il a poussé un peu et s'est arrêté. J'ai redressé la tête, me suis fortement cambrée pour pousser un cri rauque. Ça me brûlait, j'avais de nouveau peur.

— Attends un peu, ma chérie, tu vas voir, tu vas t'ouvrir encore plus...

Dans le silence de la chambre, on n'entendait que mes halètements, le bruit de ma respiration saccadée. Tout mon corps frissonnait.

— Oh ! Olivier, j' pourrai pas... je t'en supplie...

— Allons, allons, tu es déjà une belle salope, tu dois aller plus loin, laisse-toi aller. Pour moi, pour notre plaisir à tous deux... détends-toi...

Tout à coup, j'ai senti mon rectum s'élargir, s'ouvrir encore plus pour céder le passage. Et Olivier s'est enfoncé d'un seul coup dans mes entrailles. Je venais d'engloutir toute sa bite et ses couilles dures s'écrasaient contre mes fesses.

— Eh bien, voilà ! Tu vois ? Te voilà une vraie salope, maintenant !

On est restés ainsi un moment sans bouger. Mon cœur cognait ferme dans mes tempes, je respirais de plus en plus vite. Je sentais la bite d'Olivier battre contre les parois de mon rectum élargi. Pour la première fois, j'étais enculée, et je m'en trouvais bien, fort bien même. Toute ma peur a disparu pour faire place à une nouvelle excitation. Olivier s'est mis à coulisser, lentement, me tenant fermement par les hanches. Je prenais connaissance d'un plaisir nouveau, des sensations inconnues jusqu'alors et qui étaient loin de me déplaire. Tout en me limant de plus en plus vite, Olivier m'a insultée, traitée de tous les noms, de traînée de bas étage, de putain de la pire espère, de salope juste bonne à donner aux chiens en rut de ses collègues. (Il sait que je suis fort excitée quand il me tient de pareils propos.) Il me secouait comme une vulgaire poupée de chiffon, sa bite entrait et sortait de mon cul à un rythme effréné, ses couilles cognaient bruyamment contre mes fesses, j'étais en transpiration, je haletais comme une dingue, en proie à un orgasme d'un nouveau genre. Enfin, il a éjaculé et m'a envoyé tout son foutre au fond du rectum en ahanant au-dessus de mon dos. Et j'ai joui encore plus fort, en même temps que lui, tandis qu'il m'empoignait les globes (en ce qui me concerne, on peut vraiment parler de globes tant mes nichons sont bien ronds et bien fermes) et étirait mes mamelons à m'en faire gémir. J'ai ainsi connu ma première jouissance par le cul. Mais quelle jouissance !

On s'est ensuite affalés sur le lit, Olivier m'a prise dans ses bras pour me cajoler, me couvrir de baisers et de caresses. Mais on ne pouvait plus traîner, on a vite pris une douche ensemble. Je lui ai dit que j'étais follement heureuse que ce soit lui qui m'ait initiée à la sodomie, et que je ne pourrais plus m'en passer. Puis, il m'a reconduite à la gare où j'avais mon semi-direct pour Drusenheim. En écrivant tout cela, mon ventre se remplit de contractions, je me triture le clito, et je sens aussi le trou de mon cul qui a envie de s'ouvrir. Je mouille bien plus que d'habitude.

On est dimanche. J'ai hâte de retrouver Olivier vendredi prochain. Maintenant, je sais que je serai une bonne et vraie salope. Une « bonne bourgeoise salope » comme il prend plaisir à le dire. Quant à l'honneur de la famille, basta !

*

Ainsi donc, Rebecca fait les beaux jours d'Olivier. Pour elle, il lui arrive de prester quelques heures supplémentaires au greffe du tribunal afin de la combler de cadeaux. Le problème, c'est qu'il s'agit presque toujours de lingerie sexy, et qu'elle doit la cacher au fond d'une étagère de sa garde-robe. Quand elle part le vendredi matin pour le lycée, elle l'emballe soigneusement et l'enfouit dans son petit sac contenant maillot et chaussures de gymnastique. Durant des mois, la jeune fille et son amant vivent une période bleue, bleue par bien des côtés. Même si ce bleu est loin de refléter des sentiments d'un grand romantisme à la Musset, Chopin ou George Sand. Non, ce bleu est plutôt une teinte vive, lumineuse, éblouissante par l'intensité des plaisirs plus que par la profondeur des sentiments. Pas question d'être amoureux, mais seulement de satisfaire les souhaits de l'un et de l'autre sur le plan sexuel, quels qu'ils soient. Étrange félicité que celle-là.

C'est ainsi qu'un vendredi de décembre, le dernier avant les congés de Noël pour Rebecca, Olivier ne doit pas insister beaucoup pour que sa jeune maîtresse accepte de recevoir le collègue qui leur prête si aimablement son appartement.

— Mais... et toi, alors ? Je ne te verrai pas ? Mais, putain, Olivier, c'était notre après-midi de Noël... tu sais qu'on ne se verra plus avant trois semaines... Tu me largues ou quoi, merde ?!

Malgré les efforts d'Olivier pour qu'elle adopte un langage un peu plus châtié, plus conforme à sa situation familiale, la petite bourgeoise rechigne à abandonner ce qui pour elle représente une forme de liberté, de rejet aristocratique. Pour elle, il faut appeler un chat un chat, faire l'amour c'est baiser, et honorer d'une fellation c'est tailler une pipe, merde ! Olivier lui explique donc qu'exceptionnellement, il est retenu au tribunal par le juge pour régler un dossier important. Il fera tout ce qu'il pourra pour venir à l'appartement avant qu'elle s'en aille.

 

Elle s'y rend en taxi. À son arrivée, quelle n'est pas sa surprise de constater que le collègue n'est pas seul. Olivier est là, lui aussi.

— Je veux qu'on fête Noël avant l'heure, dit-il en embrassant sa maîtresse. Je voulais te faire la surprise.

Et c'est de la façon la plus originale qui soit que, cet après-midi-là, Rebecca, Olivier et son collègue, fêtent Noël bien avant la date festive. La belle petite bourgeoise gratifie son amant d'une fellation complète tandis que le collègue, un homme d'une cinquantaine d'années, assez rustre et un peu bedonnant, la prend en levrette et lui envoie lui aussi toute sa semence au fond du vagin. Mais la jolie Rebecca sait que son amant attend d'elle qu'elle démontre tout son talent dans l'art d'amener un homme, et même plusieurs, à répéter l'acte sexuel pour en retirer des plaisirs tant spirituels que physiques. Elle suce donc ses deux amants, se fait prendre en levrette, les suce à nouveau pour qu'ils reprennent vigueur et la sodomisent chacun à leur tour. La chambre résonne des ahanements des uns, des halètements de l'autre. Rebecca aussi se laisse emporter par la jouissance, une jouissance répétée plusieurs fois et d'une telle intensité que la belle déesse aux mœurs douteuses reste quelques moments allongée sur le lit, épuisée mais follement heureuse. Bien avant tout le monde, la jolie lycéenne a reçu ses cadeaux de Noël.

*

Mais tout cela serait bien trop beau si aucun grain de sable ne venait se glisser dans cet engrenage si bien huilé, si aucun obstacle ne venait se dresser sur la voie du vice suivie avec un tel bonheur par deux êtres à qui on donnerait le bon Dieu sans confession. Bonheur coupable diront certains. Et début avril de l'année mille neuf cent quatre-vingt-huit, le bleu vire brutalement au gris sombre pour cette jeune bourgeoise, pour qui les plaisirs de la vie ne peuvent être autres que sexuels. Olivier, son merveilleux amant, l'homme qui lui a appris tant de choses dans le domaine de la sexualité, qui a fait d'elle ce qu'il désirait, à savoir faire d'une jeune lycéenne issue de la bourgeoisie une salope de la pire espèce, sachant jouir autant par le con que par le cul et flatter la virilité d'un mâle par sa bouche experte, Olivier donc se tue dans un accident de voiture en rentrant chez lui après sa journée de travail.

Pour Rebecca, c'est la période la plus triste de sa vie de jeune femme. Personne à qui confier son chagrin, aucune épaule sur laquelle trouver un peu de réconfort. Pas question de revoir ce collègue d'Olivier. Trop rustre, trop empâté, pas son style quoi, même si elle s'est donnée à lui pour satisfaire le plaisir pervers de son amant. Quant à la vie à Drusenheim, elle est pénible pour la jeune fille. Pas question qu'on devine le moindre chagrin sur son visage, il faut faire bonne figure, se montrer tout aussi enjouée qu'auparavant. Bien sûr, elle sait que sa mère a été sa complice en ce qui concerne l'épisode vécu avec Bertrand, mais cette fois ce serait beaucoup trop risqué d'aller confier une telle histoire, révéler à sa chère maman que durant sept mois elle a été la maîtresse d'un greffier du tribunal tout en faisant ses études au lycée Fustel-de-Coulanges. Elle comprend alors que le seul remède consiste à se plonger encore davantage dans ses études, afin d'oublier, si tant est que cela fût possible, cette période tumultueuse, sulfureuse même, de sa vie de jeune fille de milieu bourgeois. Un milieu qu'elle avait rejeté sans doute un peu trop hâtivement, rongée qu'elle était par l'attrait puissant des relations sexuelles qui faisaient naître en son esprit des rêves indignes d'une fille de son rang.