Chapitre 9

Et si on invitait... le diable ?

Strasbourg, le 26 juin 2007

 

Mon Gil,

La nuit porte conseil, dit-on, aussi je ne t'ai pas écrit hier après ton départ. Ainsi, pas question de me reprocher de réagir « à chaud », après ces délicieux moments que tu m'as fait passer. En tout cas, tu avais mille fois raison en me proposant de raconter à Édouard non pas des « incartades amoureuses imaginaires » mais bien des histoires réelles. Ah, tu aurais dû m'entendre hier soir lui expliquer comment tu m'avais si bien baisée, comment je t'avais sucé ta grosse bite qui m'a fait tant de bien, et comment ensuite tu m'avais fourré un doigt dans le cul sous la douche tout en me pelotant. N'aie crainte, à aucun moment je n'ai prononcé le moindre nom ni prénom. Je lui ai raconté ça à ma façon, tu sais ? un peu comme si je lisais un joli conte, pas pour enfants, bien entendu. J' parie que tu rigoles, hein, Gil ? J'en rajoutais, et sache le, mon chéri, je mouillais comme pas deux en lui racontant tout ça. Eh bien, figure-toi que je le voyais saliver à chaque phrase. Chaque fois que je m'arrêtais, il insistait pour connaître la suite. Incroyable, non ? Moi, en le voyant réagir de cette façon, je m'attendais à ce qu'il me saute dessus, qu'il me prenne avant de dormir. Après tout, c'eût été mon devoir d'épouse modèle, n'est-ce pas, d'ouvrir les cuisses pour mon époux. Mais rassure-toi, il n'en a rien été. D'ailleurs, je reste persuadée qu'avant de nous servir un pousse-café sur la terrasse, le bougre est allé se masturber à la salle de bains. J'aime autant ainsi, sinon j'aurais dû simuler. Sentir cette vilaine queue de bourgeois nanti m'envoyer son foutre après quelques secondes de glissades dans mon con m'aurait réellement déplu, après ce que je connais enfin avec toi, toi, mon pornographe adoré.

Ah, mon Gil, tu ne peux imaginer à quel point je suis heureuse d'être devenue ta maîtresse, ton amante, celle chez qui le sexe trop longtemps endormi s'est enfin réveillé, par la grâce d'un homme puissant, avec une belle grosse bite et des couilles bien gonflées, pleines de jus que j'ai hâte de recevoir encore, tant dans ma bouche que dans mon con ou mon cul. Écris-moi vite, dis-moi si ta maîtresse t'a suffisamment comblé. Si pas, comme elle te l'a dit, elle est prête à faire encore plus pour satisfaire son cher amant. Je t'embrasse très fort, et attends impatiemment ton courrier avant mon départ pour Ramatuelle, d'ici une semaine.

 

Ta petite bourgeoise salope

*

Obernai, le 28 juin 2007

 

Ma chère Rebecca,

Pour moi aussi, t'avoir pour maîtresse est un rêve. Avoir au bout de sa queue une femme aussi sensuelle, chaude, réagissant de façon aussi intense à chaque coup de langue, de bite ou même d'un simple doigt en train de lui fouiller le fondement, est un idéal que doivent sans doute caresser tous les auteurs pornos. Quand, en outre, cette femme est une véritable bourgeoise et qu'elle ne pense qu'à se conduire en salope de la pire espèce, avec un passé d'adolescente dévergondée pouvant lui servir de curriculum vitae, que demander de plus ? Et pourtant, moi, je lui demanderai beaucoup plus, à ma petite pute de bourgeoise. J'ai bien remarqué en te baisant, Rebecca, que ta jouissance redoublait d'intensité quand je te tenais des propos obscènes, quand je te disais que j'avais envie de faire de toi une esclave soumise à son maître, une véritable chienne de plaisir dont il pourrait disposer à sa guise, selon son bon vouloir. Une salope qui oublierait son rang de noblesse pour se livrer aux actes les plus pervers, ordonnés par son amant, son auteur chéri dont elle est heureuse d'être devenue la maîtresse. Pour ton plein épanouissement, tant spirituel que sexuel, il faut dépasser notre simple relation amant-maîtresse. En t'écoutant, en te lisant, et surtout en te baisant, je pense avoir compris la profondeur de ce qui ressemble à un mal-être. À vrai dire, j'ai deviné la teneur indécente et surtout perverse des souhaits qui t'habitent depuis l'adolescence, qui se cachent au plus profond de ton âme. Une âme qu'il ne faut pas du tout vouloir sauver, comme diraient les bien-pensants, ces empêcheurs de danser en rond, mais qu'il faut au contraire inciter à se corrompre de plus en plus, à non pas se vendre mais bien s'offrir aux démons du vice, au diable de la perversité, et ce pour le plus grand bien-être du corps qu'elle habite. Ah, ma chère Rebecca, quand je t'écris de cette façon, j'ai l'impression que c'est le divin marquis lui-même qui tient ma plume ou qu'il est là, à mon côté, pour me souffler les mots à écrire, pour nous aider, toi et moi, à concrétiser nos fantasmes les plus ignobles, les plus pervers, les plus obscènes. Soyons donc le reflet de ce couple mythique dont je t'ai déjà entretenue dans un précédent courrier, ce couple extra-conjugal tant décrié que fut celui formé par Anaïs Nin et Henry Miller. Mais apportons-y quelque chose en plus, cette chose qui ne sera acceptée que par nous-mêmes : la perversité.

Voilà ce que j'avais à te dire avant que tu ailles te promener nue sur la plage de Pampelonne pour faire admirer ta plastique à tous ces vieux beaux et aux jeunes mecs qui iront se masturber en cachette en pensant à tes seins de déesse ou à ton ventre où Lucifer lui-même se trahirait avec délices. Profite de ce mois de vacances pour bien réfléchir à notre avenir, à la réalité de tes désirs. Et si, à ton retour, le soleil de Saint-Trop ne t'a pas fait changer d'avis, tu m'enverras un courrier qui ne contiendra qu'un seul mot : OUI. Alors, pour notre bonheur suprême, je ferai de toi la bourgeoise la plus salope, la plus perverse de la planète.

Ton Gil

*

Rebecca passe donc son mois de juillet à Ramatuelle avec un esprit neuf, une sorte de renaissance sentimentale. Elle se détend en terrasse avec les relations du coin, fait du shopping avec ses amies de vacances, se pavane sur la plage de Pampelonne pendant qu'Édouard fait un tennis ou s'adonne à une partie de boules. Pour certains quadras ou quinquagénaires en quête d'aventures, elle représente une proie difficile à prendre. Aux sourires accrocheurs, elle répond par un sourire de courtoisie. C'est vrai qu'elle a un corps superbe, la bourgeoise, rapidement bronzé après une préparation adéquate en institut de beauté Des seins qui se dressent toujours fièrement, avec des mamelons épais et agressifs, brun foncé comme les aréoles larges, granuleuses, au milieu desquelles ils pointent comme des dards. Quant à sa toison châtain clair, elle est toujours taillée à l'Iroquois par son esthéticienne Ses trente-sept ans, elle est loin de les faire, la belle Rebecca Müller.

Il arrive que certains soirs, attisé sans doute par la vision d'autres femmes à peine vêtues (sans pour autant poser le pied sur la plage de Pampelonne), Édouard ressente le besoin d'apaiser un trop plein de nervosité lui aussi. Alors, il se fait plus tendre que de coutume, inonde son épouse de paroles douces ; elle comprend qu'au lit, elle ouvrira les cuisses après quelques caresses rapidement prodiguées sur ses seins, une main à peine baladeuse sur son bas-ventre ou ses fesses. Peut-être ira-t-il jusqu'à poser un baiser à la commissure supérieure de la vulve ; alors, d'un geste furtif, elle écartera rapidement les petites lèvres pour qu'il daigne poser sa bouche sur le clitoris impatient et déjà gorgé de sang. Elle prendra le sexe tendu de son époux en main, le flattera même, disant qu'elle a hâte de le recevoir, de le sentir bouger dans son intimité. Bien entendu, elle n'abandonnera pas son langage habituel, qui lui est si cher, et lui dira : « Ah, Édouard, viens donc vite me ramoner, enfoncer ton gros pieu dans mon con tout trempé. Tu sais que j'adore ça ! » Plus vite il la prendra, plus vite elle sera tranquille. Après quelques glissades, Édouard aura tôt fait d'éjaculer, d'envoyer son petit flot de sperme, sans prononcer le moindre mot, ahanant à peine. « Oh ! comme c'est bon, mon chéri ! Oh ! comme tu me fais du bien ! », dira la belle Rebecca entre deux halètements d'un orgasme simulé avec art. Pour elle, accomplir son devoir conjugal n'a plus rien d'enthousiasmant. Son enthousiasme, sa joie de vivre, de baiser, c'est dans l'interdit, hors des sentiers battus qu'elle les a toujours trouvés, et ce depuis ses quatorze ans. C'est ainsi, elle n'y peut rien après tout si l'hérédité austère de sa noble ascendance l'a oubliée.

Chaque semaine, elle consacre quelques moments à l'écriture de cartes postales illustrées des lieux environnants pour les amis, mais aussi et surtout pour son amant, son cher Gil resté à Obernai et qu'elle a hâte de retrouver. Mais elle n'attend pas d'être rentrée à Strasbourg pour lui envoyer ce courrier bien spécial qu'il lui a proposé d'écrire après un mois de réflexion. Elle choisit une de ces cartes-vues fleurissant à toutes les devantures des librairies et autres bars-tabac de la côte, ces cartes qualifiées d'un goût assez vulgaire par les gens de bonne famille et de bonne éducation. Et au dos de cette photo représentant une magnifique jeune blonde bronzant nue sur la plage de Pampelonne, elle n'écrit qu'un seul mot : OUI. Elle signe quand même : Ta petite bourgeoise salope. Se ravisant quelque peu, elle trouve néanmoins plus prudent de glisser cette carte sous enveloppe.

*

Ce mois de juillet, l'amant de Rebecca, secrétaire de mairie et auteur de romans à ne pas mettre entre toutes les mains, le passe bien sûr à accomplir sa tâche à la mairie d'Obernai, mais aussi à peaufiner le manuscrit de son dernier roman. Entre deux chapitres, il jette aussi l'ébauche d'un plan diantrement diabolique pour mener à bien un projet qui, depuis sa rencontre avec Rebecca, est soudain passé de l'état de fantasme à celui de rêve probablement réalisable. En outre, il prend un après-midi de congé pour se rendre à Luxembourg et y ouvrir un compte dans la plus grande banque dont le P.-D.G. n'est autre que le mari de Rebecca. De toute façon, celui-ci et sa chère épouse sont actuellement à Ramatuelle, et puis on ne rencontre jamais le P.-D.G. d'une grande banque, à moins bien entendu de faire partie de son entourage. Il lui vient alors à l'esprit qu'à sa maîtresse même il n'a pas encore dévoilé sa véritable identité. Après tout, c'est du pornographe Gil D... qu'elle s'est entichée. Dès lors, rien ne presse pour lui dire qu'il s'appelle Jacques, Philippe ou Pierre Ricochet, n'est-ce pas.

Fidèle à son habitude depuis qu'il laisse sa plume courir sur le papier, Gil observe tout ce petit monde d'employés et employées de banque, dévisage, répond au sourire de la gentille employée, étonnée de voir le secrétaire d'une mairie française dans une banque luxembourgeoise. À sa grande surprise, on le reçoit même en privé dans un bureau adjacent à la salle des guichets. Stanislas d'Aulnoy, fondé de pouvoir, la quarantaine alerte, n'a pas cet air hautain si particulier aux banquiers de haut vol. Très souriant, il se dit ravi d'accueillir un Français de plus dans sa banque, et quand l'auteur décline son identité et son lieu de résidence, il s'exclame :

— Ça alors ! Figurez-vous que notre P.-D.G. réside dans la périphérie même de Strasbourg. S'il n'était pas en vacances, il serait certainement ravi de faire votre connaissance.

— Mais... moi aussi, monsieur, moi aussi..., répond Gil qui, à aucun moment, ne confie sa seconde profession d'auteur érotique.

Puis, sourire en coin, le fondé de pouvoir ajoute :

— À vrai dire, c'est surtout sa femme que les hommes aimeraient rencontrer. Une superbe femme, comme on en voit fort peu... si ce n'est dans les magazines, conclut-il en faisant un clin d'œil. Enfin, je m'égare, je m'égare...

En l'écoutant, Gil n'arrête pas d'observer cet étrange cadre de la banque qui semble plus préoccupé par la beauté de l'épouse de son supérieur hiérarchique que par celui-ci même. Pourtant, il porte une alliance, donc... ! « Après tout, ça ne veut rien dire, une alliance ! » pense l'auteur. Absence d'embonpoint, sûrement un féru de sport ; lunettes à fine monture métallique, chevelure châtain foncé, abondante et bouclée, fine moustache, visage sans rides, ce cadre, sans avoir l'allure d'un play-boy, sait sûrement y faire pour se pavaner auprès des jeunes employées qu'il a sous ses ordres.

Après s'être désaltéré à la terrasse d'une brasserie luxembourgeoise, Gil rentre à Obernai. Plus de deux cents kilomètres à parcourir, et il tient à encore écrire quelques pages le soir. Il réintègre son domicile, satisfait d'avoir placé une partie de son argent en de bonnes mains. Quant au reste, cette Carte du Tendre qu'il veut transformer en Labyrinthe du Vice, il sait qu'il y a encore quelques problèmes à résoudre avant même de s'y engager, lui et sa belle bourgeoise. Mais avec la motivation qui est la sienne, la leur même, il devrait franchir certains obstacles sans trop de difficultés.

*

Dès le lendemain de son retour de vacances, Rebecca s'empresse de téléphoner à Gil. Il est quinze heures ce mercredi premier août, elle vient de se baigner nue dans sa piscine, s'est juste vêtue d'une sortie de bain blanche en tissu éponge et a entouré sa chevelure blonde d'une serviette. Comme elle connaît l'horaire d'été en ce qui concerne le travail de son amant à la mairie d'Obernai, elle sait qu'il est chez lui. Pour l'appeler, elle se sert du téléphone mural de la piscine et s'assied sur un petit banc à lattes de bois. Ce banc, elle l'a acheté elle-même pour l'installer à cet endroit, il réveille régulièrement le souvenir de la petite partouse organisée pour ses seize ans, par son cousin Bertrand, dans le club de tennis de La Croix-Valmer, où elle avait été baisée par trois hommes.

— J'en peux plus, mon chéri, j'en peux plus... j'veux ta bite dans mon con, dans ma bouche, dans mon cul... j'te veux partout, tu m'entends... j'veux te la sucer... c'est avec toi que j'existe vraiment, tu le sais... tu as reçu ma dernière carte, hein ?

— Oui, je viens de la trouver dans ma boîte aux lettres en rentrant du boulot.

— Celle que j'ai glissée dans une enveloppe, avec un seul mot, j'espère, comme tu me l'as demandé ?

— Absolument, un très beau mot de trois lettres, avec cette signature que j'adore.

— Tu es content, n'est-ce pas ? Dis-moi que tu es heureux que je veuille devenir ta petite esclave du sexe.

— Je verrai si l'esclave en question se soumettra à tous mes désirs, quels qu'ils soient.

— Tous, mon chéri, tous, sans restriction aucune... Ah, je mouille comme une dingue en te parlant... je suis même en train de me tripoter la vulve... si je ne me retenais pas... je suis assise sur le petit banc de la piscine... à poil sous ma sortie de bain... même pas de culotte... j'ai nagé à poil...

— Mais ne te retiens pas, ma chérie. Ce serait bien la première fois qu'une femme se masturberait en me parlant au téléphone.

Rebecca s'enfièvre, elle ne s'est jamais tripoté le clitoris en téléphonant à un homme. Sa main caresse sa toison toute trempée, écarte les petites lèvres... Entre le pouce et l'index, elle pince son gros bouton, l'étire, tout en enfonçant ses trois autres doigts dans l'entrée chaude et humide de son vagin.

— Oh... oh... Gil... j' vais jouir...

— Dis-moi au moins ce que tu es en train de faire, salope !

— Je tire... sur mon clito... et j'ai enfoncé trois doigts... dans... oh... Gil...

Affalée sur son banc, le peignoir largement ouvert, Rebecca halète de plus en plus fort, le combiné du téléphone collé à son oreille. Coinçant le combiné contre son épaule, torturant toujours son clitoris gonflé, trois doigts enfoncés dans son con, Rebecca se caresse un sein, pince son gros mamelon, l'étire lui aussi. Ah, il lui faudrait bien plus que deux mains pour se satisfaire.

— Gil... dis-moi qu' tu bandes... hein...

À l'autre bout de la ligne, effectivement, son amant a sorti de son pantalon son sexe raide et ses couilles gonflées. Il ne s'agit nullement d'un numéro de ligne rose, où l'interlocutrice récite grossièrement un texte prétendument érotique pour faire bander l'appelant. Gil sait que sa maîtresse est une vraie salope qui sait y faire, qui possède l'art de la masturbation sur le bout des doigts. Et à l'autre bout de la ligne, elle est réellement sur le point de jouir. Avoir au téléphone pareille maîtresse, il y a de quoi se branler en l'écoutant.

Les vingt kilomètres qui les séparent n'empêchent pas les amants de jouir ensemble, par téléphone interposé. La piscine a résonné des gloussements et des halètements de l'une noyée dans sa cyprine, tandis que l'autre a envoyé tout son foutre sur le tapis du salon.

— C'est la gérante du Nettoyage à Sec qui va faire une drôle de tête si elle met le nez sur le tapis, s'exclame Gil au téléphone.

Rebecca éclate de rire, raccroche, et replonge dans l'eau tiède de sa piscine. Dehors, il fait un temps superbe, pas aussi chaud qu'à Ramatuelle, mais fort agréable pour les Strasbourgeois. Et puis, Rebecca se dit qu'avec Gil pour amant, elle commence vraiment une autre vie. Par les baies vitrées de sa piscine couverte, son regard se perd dans l'immensité bleue du ciel alsacien.

*

Le premier samedi d'août, Gil est arrivé à la propriété aux environs de quatorze heures. Édouard de la Molinière est parti faire un squash et ne rentrera qu'en fin d'après-midi.

— Putain ! C'est vrai que ça décuple l'excitation de baiser une nana aussi bronzée. Et pas un centimètre carré de chair blanche, le pied ! déclare Gil en prenant sa maîtresse dans les vapeurs du hammam.

— Ma parole... ne me dis pas qu' t' as envie d'une Noire, hein, mon salaud ?

— Pourquoi pas ?

Les vapeurs sont abondantes, si abondantes que les vitres de la pièce sont entièrement embuées, c'est à peine si on distingue les corps enlacés dans l'eau. Des corps trempés par la transpiration et l'humidité chaude. De ses jambes, Rebecca a entouré la taille de son amant pour mieux s'empaler sur cette verge épaisse et raide qui lui remplit le con. Auparavant, à genoux devant elle, la queue dressée comme un obélisque, il lui a léché la chatte, enfoncé sa langue dans l'entrée du vagin qui l'attendait avec une impatience démesurée, mâchonné le clitoris à grands bruits de succion, faisant glousser son amante pleine de frissons à l'idée d'enfin connaître un véritable orgasme sous la bite de celui qu'elle veut pour maître ès-sexe. Rebecca est comme folle. Elle n'en peut plus, la belle bourgeoise.

— Tu sais, Gil, mercredi... c'était la première fois que je me masturbais... en téléphonant... pour toi, je ferai tout...

Gil ne répond pas, il embrasse sa maîtresse à pleine bouche, la soutient sous les fesses pour la faire monter et descendre sur sa bite tendue. Les corps glissent, écrasés l'un contre l'autre, soudés l'un à l'autre par le sexe ; les amants se laissent envahir par le plaisir, tant spirituel que physique. Un plaisir qu'ils renouvellent une fois la semaine suivante, avant le départ de Gil, qui a bien droit à quelques vacances lui aussi.

— Cruelles, les vacances, tu ne trouves pas, mon chéri ?

— N'aie crainte, ma petite salope, mon cerveau travaille pour toi, pour nous. Dès mon retour, à nous les chemins de perdition, les voies sulfureuses de la déchéance. Mais c'est toi qui auras rendez-vous... avec le diable !