Elle arrose les plantes en attendant la sonnerie du four.
Tu as toujours cru qu’elle exagérait. Personne ne pouvait aimer autant. Personne ne pouvait jouir autant. Pleurer autant. Râler autant. Être toujours debout, sur ses gardes, les yeux grands ouverts. Personne ne pouvait se détruire autant. Être aussi extrême. Exigeante. Kamikaze. Capable de tout sacrifier par amour.
Tu te trompais.
Souvent, elle se demandait si tu la regardais dormir. Si tu souriais, lui caressais les cheveux, lui embrassais le front. Si tu l’aimais plus fort dans ces moments.
Une fois, elle s’est réveillée, tu étais en elle. Prêt à éjaculer en elle. Elle a fondu en larmes. Tu t’es excusé mille fois. Elle a continué de pleurer car tes pardons se faisaient rares. Mais elle n’était pas triste, pas apeurée, pas dégoûtée. Elle était infiniment heureuse. Des larmes de bonheur. De sérénité. Tu avais envie d’elle. Tu n’imagines pas tous ces moments où, marchant devant toi, elle espérait que tu regardes son dos, pensant qu’elle était la femme de ta vie. Elle ne se retournait pas de peur d’être déçue.
Cette nuit-là, elle avait sa réponse.
Tous les matins qui ont suivi, elle a touché son sexe dans l’espoir d’y trouver l’apaisement. Son sexe était sec.
Non, elle n’exagérait pas.