LE MÉTÉORE DU 13 AOÛT

(Le Météore du 13 août)

A la seconde où tu m’apparus, mon coeur eut tout le ciel pour l’éclairer. Il fut midi à mon poème. Je sus que l’angoisse dormait.

(Novae)

Premier rayon qui hésite entre l’imprécation du supplice et le magnifique amour.

L’optimisme des philosophies ne nous est plus suffisant.

La lumière du rocher abrite un arbre majeur. Nous nous avançons vers sa visibilité.

Toujours plus larges fiançailles des regards. La tragédie qui s’élabore jouira même de nos limites.

Le danger nous ôtait toute mélancolie. Nous parlions sans nous regarder. Le temps nous tenait unis. La mort nous évitait.

Alouettes de la nuit, étoiles, qui tournoyez aux sources de l’abandon, soyez progrès aux fronts qui dorment.

J’ai sauté de mon lit bordé d’aubépines. Pieds nus, je parle aux enfants.

(La lune change de jardin)

Où vais-je égarer cette fortune d’excréments qui m’escorte comme une lampe?

Hymnes provisoires! hymnes contredits!

Folles, et, à la nuit, lumières obéissantes.

Orageuse liberté dans les langes de la foudre, sur la souveraineté du vide, aux petites mains de l’homme.

Ne t’étourdis pas de lendemains. Tu regardes l’hiver qui enjambe les plaies et ronge les fenêtres, et, sur le porche de la mort, l’inscrutable torture.

Ceux qui dorment dans la laine, ceux qui courent dans le froid, ceux qui offrent leur médiation, ceux qui ne sont pas ravisseurs faute de mieux, s’accordent avec le météore, ennemi du coq.

Illusoirement, je suis à la fois dans mon âme et hors d’elle, loin devant la vitre et contre la vitre, saxifrage éclaté. Ma convoitise est infinie. Rien ne m’obsède que la vie.

Étincelle nomade qui meurt dans son incendie.

Aime riveraine. Dépense ta vérité. L’herbe qui cache l’or de ton amour ne connaîtra jamais le gel.

Sur cette terre des périls, je m’émerveille de l’idolâtrie de la vie.

Que ma présence qui vous cause énigmatique malaise, haine sans rémission, soit météore dans votre âme.

Un chant d’oiseau surprend la branche du matin.