Apprendre la cueillette des plantes sauvages comestibles nécessite un minimum d’investissement et de formation, car ce n’est pas aussi facile que d’aller faire ses courses au supermarché !
Apprenez à vous familiariser avec les plantes.
Il existe de nombreux livres botaniques de référence sur les connaissances anciennes. Partout sont organisées des promenades découvertes ou des formations. Mais attention, certaines plantes comestibles ressemblent à des espèces toxiques. Le plus facile est d’identifier les plantes quand elles sont en fleur et d’observer leur évolution lors des saisons suivantes. Sortez donc régulièrement. Vous remarquerez que les plantes changent de forme, de goût et de couleur. Allez-y doucement. L’herboriste avec qui j’ai appris la cueillette nous disait toujours : « Commencez par une plante. Ajoutez quelques fleurs dans une salade, quelques feuilles dans une soupe. Avancez pas à pas, apprenez par répétition. Plus vous connaîtrez de plantes, plus votre patience sera récompensée et, de plus, elles vous donneront du plaisir. Utilisez tous vos sens pendant la cueillette : sentez, regardez, touchez et goûtez. »
Nous avons tous accès aux merveilles de la nature, la nature est généreuse et donne beaucoup. Pourtant, il y a des règles à respecter.
La règle la plus importante est de cueillir uniquement des plantes que vous connaissez, après les avoir identifiées avec soin. En cas de doute, prélevez un échantillon et demandez conseil à votre pharmacien.
Cueillez avec délicatesse. N’arrachez jamais une plante avec sa racine. Coupez toujours au-dessus de la racine. Et faites attention à ne pas écraser les plantes.
Cueillez dans des endroits préservés de toute pollution. Choisissez des lieux où la nature est respectée. Évitez les bords de route, les lieux pollués, les zones traitées avec des pesticides. N’oubliez pas que les plantes absorbent les substances toxiques transportées par l’eau ou le vent.
Évitez de cueillir au ras du sol sur des lieux fréquentés par des chiens, chats ou renards à cause de l’infection par le ténia – tout risque disparaît cependant à la cuisson de votre récolte.
Choisissez uniquement les plantes saines, sans taches, et des fleurs aux couleurs vives.
Cueillez généreusement les plantes envahissantes sans pour autant tout éliminer, et évitez de cueillir les plantes rares, protégées ou menacées dans une certaine zone.
Ne cueillez pas plus que ce que vous comptez utiliser et consommer dans l’immédiat.
Apprenez à estimer au mieux la quantité dont vous avez besoin.
Respectez les insectes et les oiseaux, ils font partie de la biodiversité.
Ne prélevez qu’une petite partie sur un même spécimen : ne cueillez donc pas toutes les feuilles d’une seule plante, mais prélevez des feuilles, branches ou fruits sur plusieurs plantes de la même espèce. Cela leur permet de se reproduire.
Demandez toujours la permission du propriétaire avant de cueillir sur son terrain.
Soyez équipé : pour commencer, ayez une bonne paire de chaussures. Munissez-vous d’un couteau ou de ciseaux. Évitez les sacs en plastique dans lesquels la cueillette se gâtera. Optez plutôt pour des sacs en papier ou en tissu, ou encore un panier en osier. Ayez de l’eau et quelques chutes de vieux tissus ou du papier que vous pourrez humidifier et enrouler délicatement autour des plantes. Si vous cueillez plusieurs espèces en même temps, transportez-les séparément : un cueilleur averti se munit de plusieurs sachets en papier afin de pouvoir séparer les variétés de plante. N’oubliez pas la pelle ou le transplantoir pour creuser les racines – certaines racines sont très profondes – et des gants pour les orties, les églantiers, les argousiers et autres plantes aux épines blessantes. Investissez dans un peigne à mûres si vous souhaitez cueillir efficacement des baies.
La cueillette se fait par temps sec, idéalement tôt le matin, et à midi pour les fleurs.
Enfin, très important, ne partez pas en cueillette un jour où vous êtes pressé, vous passerez à côté de l’expérience en elle-même. Prenez votre temps, respirez, relaxez-vous et ouvrez les yeux.