« Je revoyais mon père cloué dans son lit, terrassé par une dépression subite-terrifiante chez un homme si actif ; ses amis alpinistes l’entouraient, gênés, impuissants devant ce mal. S’il avait fait tant de sport, m’avait-il expliqué une fois, c’était pour s’abrutir, pour s’empêcher de penser. Il avait réussi : j’étais persuadé qu’il avait réussi à traverser la vie sans jamais ressentir de réelle interrogation sur la condition humaine85 ».
Michel Houellebecq. Plateforme.
Montaigne considérait que « la plupart de nos vacations sont farcesques ». Et puisque « le but de notre carrière, c’est la mort », il s’était fixé comme règle de vie « de s’en avoisiner », de n’avoir « rien si souvent en la tête » pour « s’apprivoiser à » elle. Huxley ne voit pas ses contemporains comme adeptes d’une telle sagesse et d’une telle lucidité. Il lui semble qu’ils préfèrent la comédie du monde et ses mascarades plutôt que de chercher à avoir une meilleure intelligence de leur fatal destin. Cette aventure inévitable les terrifie à l’avance. Mr Topes, un personnage sympathique d’une nouvelle, les Tonnelles vertes, parue dans Dépouilles mortelles constate :
« On passe la majeure partie de sa vie en un effort prolongé pour s’empêcher de penser... en buvant, en élevant des lapins, ou en faisant de la menuiserie en amateurs. N’importe quoi, plutôt que de réfléchir calmement aux choses importantes86. »
Mr Topes, arrive à la soixantaine : il est très cultivé en matière d’art mais peu préparé à la mort. Il a beaucoup appris mais pas l’art de vivre.
Mr Cardan, le jouisseur désespéré de Marina di Vezza, s’accommode lui, faute de mieux, de tous les moyens de divertissement inventés par les hommes :
« Dieu sait combien il est difficile pour un homme de s’adapter aux circonstances ; pourquoi le priver de ses petits assistants, dans cette tâche difficile ? Le vin, par exemple, l’érudition, les cigares et la conversation, l’art, la table, la religion pour ceux qui l’aiment, les sports, la philanthropie, le haschisch et tout le reste. Chacun a sa recette qui lui facilite le travail d’adaptation. Pourquoi l’empêcher de se livrer en paix à son narcotique87 ? »
Mr Cardan, pourtant spécimen vieillissant d’une époque révolue, celle de l’avant-guerre, peut être regardé comme un hypermoderne : il abolit les hiérarchies de valeur, prône le relativisme le plus absolu selon lequel tout se vaut pourvu que cela me convienne, m’évite de souffrir et atténue ma peine de vivre. Cette éthique de l’évasion se dessine sur fond de pessimisme : nos activités sont de toute façon vaines, nous ne pourrons jamais rien changer au monde et à la vie, tout est destiné au néant puisque le monde est maintenant sans dieu. Alors alcool ou littérature, qu’importe ?
Huxley refuse cette pente qui ne peut mener qu’au désespoir. Peut-être aussi n’accepte-t-il pas ce renoncement à la grandeur tragique de l’homme qui serait ce qu’il y a de plus contraire à sa quête d’une éthique dont il dit souvent qu’elle est la première question à traiter. Aussi va-t-il se faire le pourfendeur de ces chimères qui sont autant de moyens de fuir la réalité. Il y a celles des feuilletons, des journaux sportifs, de tous les loisirs de masse débilitants qu’il étrille régulièrement mais il y a aussi celles des intellectuels, de la classe éduquée, moins grossières, plus subtiles, raffinées et qui font de ce fait beaucoup plus illusion. C’est sur elles qu’il concentre ses flèches.
Et d’abord, celle qui le concerne au premier chef et sur laquelle il revient le plus souvent dans son œuvre et tout au long de sa vie, la chimère de l’intellectualisme. Il la connaît bien car lui-même souffre d’être enfermé dans sa prison mais il sait, par expérience, qu’on peut y trouver des bénéfices secondaires, un certain confort psychologique, un refuge à l’abri de bien des maux de la vie et ainsi s’y complaire. La mécanique intellectuelle de haut niveau s’empare de tous les sujets et s’impose aux autres modes d’approche du monde broyés par sa redoutable efficacité à tout expliquer. Les capacités de connaissance sensuelle, spiritualiste, physique, instinctuelle ou artistique sont alors fortement endommagées. Le personnage de l’hypercérébral, à l’intellect hypertrophié et à la sensibilité atrophiée, est fréquent chez Huxley :
Mr Scogran, par exemple, personnage de Jaune de Crome qui n’est pas sans posséder certains traits de Bertrand Russel, l’admet lui-même : il sait en permanence tirer du moindre fait une réflexion philosophique mais il avoue qu’il est fermé aux émotions religieuses, esthétiques et « sur les dix octaves qui constituent l’instrument humain » seulement « capable d’en embrasser peut-être deux ».
Dans Cercle vicieux, Shearwater fuit la vie dans les expériences de laboratoire, doit se livrer à des exercices frénétiques de sudation pour fuir l’angoisse que lui procure son désir pour Miss Viveash et ignore son épouse Rosie qui souhaite se faire aimer de lui mais dont il n’attend qu’une chose, qu’elle se taise.
Dans Contrepoint, Lord Edward Tantamount est un grand savant.
« A 40 ans, il était pour tout ce qui ne concerne pas l’intelligence une espèce d’enfant. Au laboratoire, à son bureau, il était aussi vieux que la science elle-même. Mais ses sentiments, ses intuitions, ses instincts étaient ceux d’un petit garçon. Faute d’exercice, la majeure partie de son être spirituel ne s’était pas développée. Il fut incapable d’aller vers celle qui devint sa femme. C’est elle qui dut faire le chemin car il reculait, terrorisé devant l’accomplissement des mesures nécessaires. Et, elle dut le faire subtilement car la hardiesse d’une jeune fille l’eût alarmé88 ».
Dans une nouvelle, La Cure de Repos, un chercheur (« le chercheur était de meilleure qualité que l’être humain ») a épousé une femme-enfant mais comme il ne comprend pas qui elle est, elle ira se perdre dans les bras d’un italien, tout à l’opposé de son mari, sensuel et enraciné dans sa communauté.
Dans Deux ou Trois Grâces, Kingham, un homme intelligent, est un écrivain brillant mais incapable de juger les êtres car lui-même est affectivement immature. Il pimente sa vie en excitant ses émotions là où il serait souhaitable de s’efforcer de les réguler. Ainsi prend-il une petite-bourgeoise déboussolée, qui veut jouer les femmes affranchies afin de surmonter un dépit amoureux, pour l’aristocrate libertine qu’elle souhaite paraître. Elle s’éprend de lui et il finit par la briser. Il est amoureux d’elle mais bien incapable de l’aimer.
Dans La Paix des Profondeurs, roman autobiographique paru en 1936, Hugh Lewidge, intellectuel réfugié dans le sérieux livresque, est incapable face à la femme qui lui plaît de trouver les mots pour engager la conversation. Il ne sait pas non plus quoi dire et faire lorsque celle-ci l’embrasse et ne trouve rien de mieux que de rentrer chez lui pour lui déclarer son amour en lui écrivant une lettre « littéraire ».
Dans Le Génie et la Déesse, roman paru en 1955, Henry Martens, savant génial et égocentrique, est totalement dépendant de sa femme Katy. Il vit tant au travers d’elle qu’il ne peut supporter son absence, dépendant d’elle comme l’insuffisant respiratoire l’est de sa bouteille d’oxygène. Lorsque Katy elle-même est vidée, c’est auprès d’un amant qu’elle retrouve cette vie qu’elle peut de nouveau communiquer à son infantile mari.
Le thème est aussi persistant dans l’œuvre de Huxley, car lui-même se sait malade de cet intellectualisme. En a-t-il d’ailleurs jamais été guéri ? En tout cas ce fut certainement un combat de toute sa vie pour y parvenir. Il a pu faire son autoportrait fidèle et lucide au travers du personnage de Philip Quarles dans Contrepoint89. Philip Quarles est un écrivain intellectuellement brillant mais dont la vie intérieure, affective, émotionnelle est pauvre et sèche, incapable de donner, de se donner à la femme qui l’aime, de s’abandonner à ses sentiments comme elle sait le faire.
« Toute sa vie, il avait marché dans une solitude, dans un vide personnel, où personne (pas même sa mère, ni ses amis, ni ses maîtresses) n’avait jamais obtenu la permission d’entrer ».
Toujours il maintient une distance avec les autres, même les plus proches de lui. Sa femme lui reproche de prendre et de ne jamais rien donner. Il déplore sa propre solitude intérieure mais en même temps il la défend, la considérant comme la condition nécessaire de sa liberté parce qu’elle lui permet d’éviter les autres même si c’est au prix d’une réduction et d’un assèchement de son existence. Dans le monde journalier des contacts humains, il se sent mal à l’aise, coupe de fait la communication en répondant
« … aux paroles personnelles par des mots impersonnels, aux paroles sensibles et particulières par une généralisation intellectuelle ».
Si l’épouse de Philip souffre de cette
« … sorte d’indifférence pyrrhonienne, tempérée par une gentillesse, une douceur constantes, aussi bien que les intermittences plus violentes de la passion physique », elle ne pouvait qu’admirer « son intelligence rapide, complète, omniprésente, qui était capable de comprendre tout, y compris les émotions qu’elle ne pouvait ressentir, et les instincts dont elle prenait soin de ne pas être émue ».
La substitution d’abstractions simples aux complexités vivantes de la réalité est un leurre. La construction de théories explicatives du monde, coupées de toute expérience, de toute perception sensorielle ne peut déboucher que sur des désillusions ou enfermer l’esprit dans des prisons construites par lui. Cet usage exclusif et abusif de la raison étouffe dans le carcan des concepts et des grilles tout ce qui en dépasse les limites. Dans Chemin faisant, Huxley utilise la métaphore du territoire hollandais : une organisation très cartésienne, sorte de manuel de géométrie euclidienne, avec ses canaux rectilignes, ses champs plats, la circularité parfaite de ses roues de bicyclette, l’agencement organisé de ses fermes à l’architecture s’inscrivant harmonieusement dans ce paysage. Mais les polders ne s’étendent pas à l’infini, le monde réel, à la fois complexe, obscur et plein de charme, « reparaît après l’idéal » : des rivières tortueuses, des bras de mer informes, des bois touffus, des rues trop étroites, des maisons de multiples dimensions. On aurait pu croire que Dieu était mathématicien, que l’univers pouvait s’expliquer par les lois de la mécanique mais en fait on découvre
« qu’il n’est rien de simple et de rationnel, sinon ce que nous avons inventé nous-mêmes… que la science n’a rien « expliqué » ; que plus notre connaissance s’étend, devient fantastique et plus l’obscurité qui nous entoure devient profonde ; que la raison est inégalement distribuée ; que l’instinct est la source unique de l’action ; que le préjugé est infiniment plus fort que l’argument, et que, même au 20e siècle, les hommes se conduisent comme ils le faisaient dans les cavernes d’Altamira et dans les habitations lacustres de Glastonbury »90.
La recherche de la Vérité que mène l’intellectuel est donc vaine, sa
« …route …, s’il poursuit son chemin assez longtemps et sans défaillance, aboutit à l’évidence, là où les non-intellectuels n’ont jamais bougé » sauf que cette évidence est pour ces derniers « la vie elle-même » et, pour lui, elle « n’est que l’idée de cette vie91. »
Mais c’est là aussi tout le bénéfice de la vie de l’intellectuel, c’est qu’elle permet ainsi d’échapper à la difficulté de vivre, à la difficulté d’être « un homme adulte harmonieux ». Aussi préfère-t-il noyer sa difficulté à vivre dans toutes ces activités dites de « Recherche de la Vérité ».
« Cette fameuse recherche de la vérité, toutes les activités qu’on entasse avec grandiloquence sous le titre de « recherche de Vérité » est tout simplement un amusement, une distraction comme toutes les autres, un succédané un peu raffiné et compliqué de la vie véritable ; et que les chercheurs de vérité deviennent tout aussi bêtes, aussi puérils et aussi corrompus, à leur manière, que les buveurs, les purs esthètes, les gens d’affaires, les partisans de la Bonne Vie, à la leur92 ».
Mais pour d’autres, ce n’est pas la vie intellectuelle qui se substitue à la vie intérieure trop atone mais l’imagination qui vient la gonfler artificiellement. C’est ce que Huxley appelle le « vice d’imagination » qui consiste à croire qu’on vit les choses plutôt que de les vivre réellement, qu’on se dupe soi-même avec des choses auxquelles on tient à croire. Cette fuite-là, la chimère des faux-sentiments, est aussi stigmatisée au travers de plusieurs personnages de ses romans.
« C’était une femme qui ne pouvait jamais vivre en prise directe, si l’on peut dire ainsi, mais seulement à un ou deux crans d’imagination au-delà des faits, de sorte qu’en sa compagnie, ce qui était nominalement vie réelle devenait en fait littérature, et encore et toujours littérature93 ».
Signalons aussi ce couple déjà « bobo » bien avant l’heure, les Claxton, qui, dans la nouvelle du même nom, se joue la mascarade de la vertu : végétarien, épris de spiritualité, cultivant un goût prononcé pour l’art, l’épouse arbore un doux sourire en permanence et lui pratique le yoga. Le comble de l’hypocrisie est atteint avec leur morale du désintéressement alors que leurs revenus proviennent des actions que l’épouse possède dans une fabrique de bière. Dans Marina di Vezza, Francis Chelifer est dans un restaurant luxueux à Londres avec Barbara pendant que la guerre bat son plein sur le continent et que des soldats anglais y sont engagés. Elle se croit obligée de préciser qu’elle ne peut pas être heureuse lorsque des millions d’êtres humains meurent ou souffrent. Mais Chelifer sait que sa compassion est de surface :
« Elle prit un air grave, comme si elle était à l’église. Mais la joie secrète brillait, irrépressible, entre les obliques paupières. Dans son embuscade, son âme était perpétuellement en fête. Je ne pus m’empêcher de rire. Heureusement, dis-je, notre compassion pour les souffrances d’autrui est rarement capable de nous empêcher de dîner. Que préférez-vous : langouste ou saumon94 ? »
L’auto-intoxication apparaît d’autant plus odieuse et ridicule qu’elle se fait dans l’exubérance, l’emphase, la boursouflure. Comme avec Lypiatt, l’artiste raté qui, dans Cercle vicieux, affirme son existence par une grandiloquence théâtrale tout en déclamant que l’art doit être inspiré par la vie alors qu’il ne sait que gesticuler. Ou Burlap, dans Contrepoint, rédacteur d’un journal littéraire, dans le roman comme dans la réalité puisque les lecteurs à l’époque y reconnurent John Middleton Murry95, un personnage important du monde londonien des lettres, directeur de la revue Athenaeum : il proclame avec le plus grand sérieux des sentiments qu’il a bien du mal à éprouver et se grise de ses propres paroles fort éloignées de la sincérité. Il est le champion des formules creuses et conventionnelles comme lorsqu’il invoque sa foi en la Vie ou appelle intuition profonde son opinion personnelle. Il est aussi capable de se concentrer sur l’idée de son chagrin pour faire bouillonner en lui un sentiment à l’égard de sa défunte épouse disproportionné par rapport au sentiment qu’il avait réellement éprouvé pour elle de son vivant. Ou encore Mrs Adwinkle, l’héroïne ridiculisée de Marina di Vezza, elle aussi la proie de son imagination romanesque. Mrs Adwinkle est parvenue à se convaincre d’avoir sauvé un poète de la mort alors qu’elle l’a rencontré sur la plage après qu’il eût été secouru par d’autres d’un risque de noyade et que lui-même définit son activité littéraire comme un simple passe-temps intellectuel. Inventant et les circonstances et la personne, elle transfigure son désir charnel en un désir romanesque pour le jeune homme par le truchement de son penchant pour la littérature :
« « C’est un poète. Pour l’amour de la poésie, pour l’amour de la passion, et parce que je l’ai sauvé des flots, je l’aime » se disait-elle… mais des obscures cavernes de son être s’élevait une autre voix ; il est jeune, il est beau. Les jours sont si rares et si courts. Je deviens vieille. Mon corps est assoiffé96. »
Mrs Adwinkle s’est aussi construit une âme délicate et artiste : elle s’est convaincue de sa grande sensibilité aux sentiments d’autrui, de sa fine connaissance de l’Italie, de son goût raffiné pour le paysage qui s’étend face à sa terrasse et dont elle semble faire sa propriété, de sa vocation à participer, grâce à son salon, à la vie supérieure de l’art, entourée de poètes, de créateurs et de philosophes. Et elle oublie que cette vie supérieure, elle la mène grâce aux revenus de son capital, c’est-à-dire à l’exploitation du travail en de multiples points de la planète de travailleurs de toute race et de toute couleur.
Autre échappatoire à disposition des classes cultivées, l’art. Aldous Huxley est un fin connaisseur en musique, peinture, littérature et il se nourrit de Brahms, Beethoven, Bach, Le Gréco, Blake et des œuvres de Shakespeare, Dante ou Homère mais c’est l’art moderne qu’il vise comme art du vide. L’art était au service de la religion et il s’en est séparé, la beauté esthétique a pris la place de Dieu et c’est ainsi que « le culte de l’art pour l’art est devenu un succédané de la religion97 ». Et dans Marina di Vezza, Francis Chelifer, jeune intellectuel désabusé et sans illusions sur son activité d’écriture s’étonne, alors que l’esprit iconoclaste a abattu tant de vaches sacrées, que l’art reste un objet d’adoration. Sa diatribe révèle d’ailleurs bien les effets délétères de la guerre sur les esprits :
« Religion, patriotisme, ordre moral, philanthropie, réforme sociale, nous avons tous, j’imagine, jeté ces choses par-dessus bord depuis longtemps. Mais nous nous cramponnons encore pathétiquement à l’art. Et c’est bien peu raisonnable ; car l’art a beaucoup moins de raisons d’existence que la plupart des objets d’adoration dont nous nous sommes débarrassés... Il est temps de mettre en pièces la dernière et la plus sotte des idoles98. »
Le progrès aussi est une illusion, aussi bien le progrès politique que le progrès technique puisque
« … l’octroi des libertés politiques, pour lesquelles on avait combattu si longtemps et si opiniâtrement, n’était que simple futilité et vanité tant que resterait en vigueur la servitude industrielle99 ».
La liberté démocratique est un leurre parce que ce n’est pas le peuple qui règne mais la nécessité, la nécessité économique, le travail. Les hommes ont cru échapper à celle-ci par la révolution industrielle mais il est possible qu’en fait ils n’aient fait que resserrer le piège et accroître la malédiction qui pèse sur eux. Les progrès de la liberté politique butent sur cette contrainte économique, la lutte contre la rareté, qui impose qu’une grande partie de la population se consacre à des tâches qui la détournent des affaires de la cité. Grand lecteur de Pareto, Huxley ravale la démocratie au rang de ce que ce dernier appelle une « dérivation », c’est-à-dire un système intellectuel de justification, en l’occurrence la légitimation de la revendication et de l’accès au pouvoir à la fin du XVIIIe siècle de la bourgeoisie.
85 Houellebecq (Michel), Plate-forme, op. cit. p 71.
86 Huxley (Aldous), Dépouilles mortelles, Paris, La Jeune Parque, 1946, p 194.
87 Huxley (Aldous), Marina di Vezza, op. cit. p 326.
88 Huxley (Aldous), Contrepoint, op. cit. p 33.
89 Huxley (Aldous), Ibid., p 96-97.
90 Huxley (Aldous), Chemin faisant, op. cit. p 110.
91 Huxley (Aldous), Contrepoint, op. cit. page 372-373
92 Huxley (Aldous), Ibid., p 374.
93 Huxley (Aldous), Après le Feu d’Artifice, Paris, Plon, 1951, p 49.
94 Huxley (Aldous), Marina di Vezza, op.cit. p 152.
95 Précisons que Middleton Murry alias Burlap fut le mari de Katherine Mansfield décédée cinq ans avant la parution du roman.
96 Huxley (Aldous), Marina di Vezza, op. cit. p 203.
97 Huxley (Aldous), Le plus sot Animal, op. cit. p 185.
98 Huxley (Aldous), Marina di Vezza, op. cit. p 93.
99 Huxley (Aldous), En Marge, op. cit. p 28.