Petit Futé

Au fur et à mesure que le train approche de Riomaggiore, Manarola, Corniglia, Vernazza et Monterosso, les Cinque Terre, la beauté du spectacle saisit comme par enchantement : une succession de collines cultivées en terrasses plonge à pic dans la mer bleue. Parfois le train semble presque planer sur l'eau : d'un côté les vagues, de l'autre le maquis. Bruyère, genêts, pins maritimes succèdent à des vignobles qui semblent défier la loi de la gravité. Tout regarde vers le bas. Ici et là, de petits groupes de maisons ajoutent une touche de couleur au vert de la végétation. Quel que soit le temps, les couleurs et la lumière ont ici mille facettes. Un paysage que vous ne serez pas près de voir souvent ailleurs.

Dompter la nature et faire d’un éperon rocheux un terrain fertile, voici le pari gagné par les habitants des Cinque Terre qui produisent du vin et de l’huile depuis le XIII^e siècle. Un travail titanesque qui a poussé, dans les années 1980, ceux qui chérissent ces régions à rassembler leurs forces pour redonner vie à ces lieux, victimes de l'exode rural. Les 7 000 km de murets en pierre sèche de soutien ne passeront pas inaperçus lors de vos promenades. Plusieurs coopératives agricoles se dévouent quotidiennement pour arracher à une végétation sauvage des langues de terre pour en façonner des terrains fertiles. Une réussite humaine qui permet de cultiver non seulement la vigne et l’olivier, mais aussi des fruits, légumes et plantes médicinales.

Comme les doigts de la main, les cinq villages sont liés entre eux par un dense réseau de chemins qui se faufilent au milieu du maquis, entre les buissons de genêts et les citronniers. Même si vous n’êtes pas un grand marcheur, en parcourir au moins un tronçon est quelque chose d’incontournable pour saisir l’esprit de ces terres millénaires. Ils ne demandent pas d’entraînement particulier, mais simplement un bon équipement. Prévoyez donc des chaussures de marche, de l’eau et, selon la saison, un chapeau ou de quoi vous couvrir.

Dans la région, art, nature et activités sportives sont rassemblés sur une distance totale de 15 kilomètres seulement ! En effet les cinq bourgs, La Spezia et les localités du golfe des Poètes ne sont qu'à quelques minutes de train l'une de l'autre. Plus agréables qu'un métro, plus simples qu'une voiture, trains et bateaux (en saison) vous permettent de rejoindre facilement chaque destination. Quant à ceux qui ne préfèrent compter que sur leurs propres moyens, les sentiers n'attendent que vous !

Dans une région où terre et mer se mélangent l’une à l’autre, la pêche et l'agriculture ont été mises au service de la bonne chère. Anchois, fruits de mer, bars, mais aussi citrons, raisins, olives, fromages et herbes aromatiques sont autant d'ingrédients qui envahissent les tables de manière quasi religieuse. Les avis sont unanimes, ces petits produits ont ici une saveur et un parfum incomparables. Essayer les recettes locales comme le cappon magro, à base de viande de volaille et de légumes, ou le tian d'anchois, composé d'anchois, de tomates et de pommes de terre, équivaut ici à se replonger dans la tradition pour un voyage à travers le temps. Les saveurs et la manière de les assaisonner n'ont pas changé depuis des siècles.

Le drapeau italien

Le drapeau italien se serait inspiré du drapeau français, et ce, suite à la campagne napoléonienne menée dans la péninsule à la fin du XVIII^esiècle. La bannière tricolore est adoptée officiellement par la république Cispadane (Italie centrale) en 1797, suivie par la république Cisalpine (Italie septentrionale) ainsi que par les autres républiques jacobines de l’époque. Le blanc et le rouge représentaient les couleurs de la république de Milan et le vert, la couleur des uniformes de la garde civique milanaise qui s'était ralliée à Napoléon. Abandonné à la mort de Napoléon en 1815, le tricolore est repris en 1861 et devient le drapeau du royaume d’Italie. Il est alors enrichi des armes de la maison de Savoie qui disparaîtront avec la chute de la monarchie. L’étendard sous sa forme actuelle naît lorsque l’Italie devient une république, le 1^er janvier 1948.

Nombre d’habitants : 60 783 711 (mai 2014). Environ 5 000 habitants dans les Cinque Terre.

Aucun décalage horaire avec la France, la Suisse et le Benelux. 6 heures de décalage horaire avec le Canada.

Un des principaux atouts des Cinque Terre est leur climat tempéré extraordinaire, avec une amplitude thermique annuelle réduite, des températures hivernales extrêmement douces et des précipitations modérées.

Ces venelles étroites et enchevêtrées comme dans un labyrinthe sont un élément caractéristique du paysage urbain des Cinque Terre, tout comme dans les autres villes ligures d'ailleurs. Pensées de la sorte pour disperser les envahisseurs en cas d'invasion, les caruggi font encore aujourd'hui perdre au visiteur son sens de l'orientation. Cependant, sachez qu'aux Cinq terres, il vous suffira de suivre la pente du terrain pour vous rapprocher du bord de mer.

Pour se défendre des constantes incursions des pirates, les habitants des Cinque Terre ont construit des fortifications entre le XIII^e et le XVI^e siècle. Bien qu’il ne reste plus aujourd’hui que des vestiges des anciennes forteresses qui protégeaient chacun des villages, vous apercevrez encore ici et là, les restes d’une tour de guet, d’une enceinte ou d’un bastion. Souvent ceux-ci ont été réutilisés pour y construire des habitations, voire un cimetière, comme par exemple à Riomaggiore.

Si les habitants des Cinq Terre ont longtemps tiré l’essentiel de leur subsistance de la terre, il ne faut pas oublier que les cinq localités restent avant tout des villages de pêcheurs. Où que vous soyez, le bleu de l’eau ne quitte jamais votre champ visuel. La mer est ici l’élément incontournable du paysage, dans lequel se reflètent le blanc des falaises rocheuses, le vert du maquis et les façades peintes des maisons.

Ces petits murets en pierre sèche (muretti a secco) qui meublent les collines autour des bourgs, constituent la particularité même du territoire des Cinque Terre. Alignés, ils couvrent une distance de plus de 6 000 km ! Ils sculptent le paysage dont ils modifient sensiblement l’orographie et soutiennent les terrasses cultivées en évitant les éboulements. Ayant besoin d'entretien constant et attentif, aujourd’hui faute de main d’œuvre, seulement un quart de l'ensemble des murets d'autrefois a été conservé.

Ce n'est pas sans raison que le Golfe de Poètes, entre Portovenere et Lerici, est tant aimé par Lord Byron et Shelley. Grâce à la beauté de son cadre naturel et de la luminosité incroyable de la mer et du ciel, cette terre a fasciné poètes et écrivains tout au long de l'histoire. Les trois grands noms de la littérature italienne du Quattrocento – Dante, Pétrarque et Boccaccio – parlent de Lerici dans leurs œuvres. Pétraque, tout comme bien plus tard Gabriele D'Annunzio, ira jusqu'à tisser les louanges du bon vin local. Au début du XX^e siècle, le prix Nobel de littérature Eugenio Montale tire son inspiration des paysages de Monterosso, alors que l'écrivain Mario Soldati chantera à plusieurs reprises les beautés de Tellaro et de Fiascherino.

Fruit de l’extrême dévotion populaire depuis le XIII^e siècle, cinq sanctuaires s’élèvent sur les hauteurs au dos de chacun des bourgs. Des chemins de croix les relient aux habitations ; encore aujourd’hui les jours de fête les processions religieuses grimpent les collines escarpées pour rejoindre les églises. Un sentier panoramique relie entre eux les cinq sanctuaires, la Via dei Santuari, un parcours parmi les plus intéressants du parc national.

Une grande partie du succès des Cinque Terre est due au dense réseau de sentiers qui recouvre telle une toile d’araignée le versant côté mer des Alpes Ligures. Pendant des siècles, les sentiers étaient la seule voie de communication terrestre entre les cinq bourgs ainsi que vers La Spezia, vers Gênes et l’arrière-pays. Aujourd’hui, les parcourir constitue un excellent moyen de découvrir et apprécier les Cinque Terre.

La Sciacchetrà est sur les lèvres de tous les locaux, au sens propre comme au sens figuré. Produite en quantité limitée (ce qui justifie son prix élevé), cette liqueur locale ne se trouve que dans les Cinque Terre. Avec un léger arrière-goût de miel, de vanille et de fruits cuits, la sciacchetrà s’apprécie en dessert, avec du fromage et même avec du foie gras. Soyez sans crainte, son titre alcoométrique ne dépasse pas les 17°.

Construites à la sueur du front des habitants des cinq bourgs, les terrasses cultivées sculptent les pentes douces des collines de la région. Bâties en gradins à l'aide de murets de pierre pour les soutenir, les terrasses deviennent de plus en plus étroites en descendant vers la côte jusqu’à n’abriter plus qu’une seule rangée de vigne qui semble se jeter dans la mer. Loin d’être de simples plateaux linéaires, ces paysages en terrasses sont le résultat d’une infinité d’ajustements techniques pour niveler le terrain, pour équilibrer les murets en pierre, pour l’écoulement de l’eau ainsi que pour faciliter les déplacements humains à la verticale comme à l’horizontale.

Sans aucun doute, la vigne est la reine incontestée du paysage des Cinque Terre, de Monterosso à Riomaggiore. Cultivée depuis des siècles sur les terrasses à étagement qui s'accrochent à la colline, les vignobles des Terre dévalent doucement du haut des collines vers la mer. À cause de la conformation particulière du territoire, autrefois les vendanges se faisaient... en bateau ! Rassurez-vous, aujourd'hui la méthode est devenue plus pratique, mais non moins originale ! Des crémaillères monorail munies d'un petit moteur, d'un siège et de paniers traversent du haut en bas toutes les collines des Cinque Terre. Un système installé après-guerre pour faciliter le travail des agriculteurs.

Bosco, albarola, vermentino, sont les cépages avec lesquels on produit un petit blanc frais qui se marie bien avec les spécialités culinaires locales.

Ligurie. La Ligurie est l’une des vingt et une régions d’Italie. Située au nord-ouest de la péninsule italienne, elle est bordée au sud par la Mer Ligure. Limitrophe du Piémont et de la Toscane, elle l’est également de la France à l’ouest. Caractérisée par un territoire essentiellement montagneux, ses collines descendent de façon abrupte jusqu’au rivage, laissant souvent très peu d’espace aux plages.

Au centre de la région, Gênes (595 000 ha), la capitale régionale, est aussi la ville la plus importante de Ligurie. Le long de la côte à l’est de Gênes, dénommée Riviera di Levante, se trouvent les Cinque Terre. La ville principale du Levant est La Spezia (92 000 ha), chef-lieu de la province homonyme.

Cinque Terre. Des côtes rocheuses entrecoupées par de nombreuses baies et criques, bordées de rochers et parfois par de véritables falaises, caractérisent le paysage des Cinque Terre, ce bref trait de côte entre Levanto et Portovenere. Plus à l’est, le golfe des Poètes, entre Portovenere et Lerici, est le plus vaste golfe de la région.

Dans l’arrière-pays les des collines montent doucement, recouvertes de maquis méditerranéen ; arrachées à la nature, des terrasses étagées recouvrent leurs pentes, fruit du travail incessant de l’homme depuis des générations pour y cultiver le vignoble et l'olivier.

Le climat des Cinque Terre est relativement tempéré. Les températures des Cinque Terre restent douces pendant toute l’année ; l’été il fait quasiment toujours beau temps, avec parfois quelques pics de canicule humide. Cependant, il est facile de se rafraîchir en bord de mer. Entre septembre et octobre, des vents très forts soufflant du sud-ouest forment de grosses vagues parfois impressionnantes.

Au mois de mai et en automne, averses et orages tombent désormais toujours plus fréquemment (avec parfois des effets néfastes sur le territoire). En hiver, bien que lors des journées ensoleillées l’on profite de températures plutôt élevées par rapport à la moyenne (7° minimum, 17° maximum), un vent froid peut souffler, violent et insidieux. Rares mais possibles, quelques chutes de neige peuvent recouvrir les cinq villages, donnant à l’ensemble un aspect féérique.

Situées le long d'une fine langue de terre qui court entre ciel et mer, les Cinque Terre et le Golfe des Poètes se vantent de posséder un environnement naturel unique, d’autant plus remarquable qu'il a survécu durant des siècles au délicat équilibre entre nature sauvage et activité humaine.

Le charme de cet étroit trait de côte est le fruit d'un travail assidu, solitaire et physiquement éprouvant, de générations de paysans qui avec ténacité et habilité ont su modeler une terre tout aussi difficile, âpre et aride qu'elle est envoûtante. À la sueur de leur front ils on su créer des kilomètres de murets de pierre sèche, jamais plus hauts que deux mètres, en réalisant un nombre incroyable de terrassements cultivables (cian en dialecte local) ; un système ingénieux qui a requis et qui demande toujours, un travail continu d'entretien et de réparation.

Les mêmes personnages ont su construire des abris pour les outils et pour les animaux, dans des points stratégiques, de manière à ne pas soustraire des terrains fertiles à l'agriculture. Un travail qui dans son ensemble, à donner vie à un paysage unique au monde.

De part ces caractéristiques, l'ensemble du territoire des cinq bourgs a été classé au Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’Unesco en 1997, suivi en 1999 par la création d'un parc national et d'une Aire Marine protégée, voués à la sauvegarde et à la promotion d'une terre si précieuse mais si fragile. Le respect de l’environnement est une priorité aux Cinque Terre, la circulation y est quasiment interdite et la quasi-totalité des établissements du parc respecte une charte environnementale très précise. En ce qui concerne la qualité de l'eau de mer, deux bateaux écologiques dépolluants de l'Aire Marine protégée, effectuent régulièrement un service de nettoyage des eaux et mesurent la pollution marine de la côte.

Parc National des Cinque Terre et Aire Marine Protégée

Fondé en 1999, le parc national des Cinque Terre est l'organisme clé qui a permis le progressif retour à la vie de ces terres et surtout leur promotion à l'international. A travers une importante œuvre de requalification du territoire, l'objectif du parc, reconnu patrimoine de l'humanité par l'Unesco en 1997, est celui de promouvoir et de sauvegarder le paysage, la culture et les traditions locales.

Les fonds marins de la région constituent également un patrimoine environnemental d'exception protégé par le statut de « réserve marine ». Très profonds, ils sont considéres parmi les plus riches en faune marine de toute la Ligurie (www.parconazionale5terre.it).

Flore. Dans les cinq terres poussent des espèces botaniques assez rares, protégées et préservées grâce au Parc National.

Au printemps, de grands buissons jaunâtres colorent la côte, il s’agit de spécimens d’euphorbe arborescente, une espèce caractérisée par des petites inflorescences jaunes printanières. En été cette plante perd se feuilles et semble morte, en réalité il s’agit d’une astuce naturelle pour survivre à la chaleur.

Sur les rochers à flanc de collines poussent buissons et arbustes typiques du maquis méditerranéen, tels que le genêt, le myrte et l’herbe cristalline aux petites fleurs colorées.

Des herbes comme le thym, le romarin et la lavande embaument l’air en été, tout en côtoyant le long des terrasses à étagement cultivées, la vigne et l'olivier. En revanche, l’agave, le figuier de Barbarie et le fenouil de mer dominent les bords de mer.

Des bosquets de pins maritimes, de châtaigniers, de chênes verts et de chênes–lièges sont plantés sur les hauteurs, derrière les villages ; des bois qui constituaient autrefois une ressource importante pour la population locale.

Les eaux protégées de la Réserve Marine permettent à une flore sous-marine abondante de pousser, on retrouvera surtout des posidonies et des cymodocées.

Faune. Côté faune, parmi les mammifères vous pourrez croiser avec un peu de chance lors de vos randonnées des belettes, des blaireaux, des renards et des sangliers ; ces derniers trop nombreux, provoquent la colère des agriculteurs en piétinant les cultures. En été, des lézards de toute sorte se chauffent au soleil sur les rochers, tandis que de nombreux oiseaux comme le faucon pèlerin, les immanquables mouettes et le grand corbeau planent entre terre et mer.

Sous l’eau vivent des homards, des coraux gorgones, des murènes, des sars et des rascasses.

Dans l’Antiquité, le Levant ligure faisait géographiquement partie de la Lunigiane, une aire géographique étendue entre les actuelles Toscane et Ligurie, habitée par les Ligures Apuans. La région du Golfe de La Spezia, atteint sa prospérité grâce à sa proximité avec l’un des principaux axes de communication du monde romain, la Via Aurelia (la voie Aurélienne), reliant Rome à la Gaule. En revanche, l’isolement géographique des actuelles Cinque Terre et le manque de voies d’accès appropriées, laissa ce trait de côte sauvage et inhabité jusqu’au Moyen Age. Seules quelques sources historiques témoignent du commerce de vin local, déjà très apprécié à l’époque.

La première mention écrite de civilisation concernant les Cinque Terre remonte à 1056. C’est à ce moment là que les populations vivant dans l’arrière-pays, le Val di Vara, descendirent vers la côte, à la recherche de terres cultivables et d’une mer poissonneuse.

Du IX^e siècle au XVIII^e siècle, toute la côte ligure fut le théâtre d'incursions et de pillages incessants de la part des pirates sarrasins d’abord, et des corsaires barbaresques ensuite. De cette époque datent les nombreuses tours de guet et fortifications dont l’on aperçoit encore les vestiges aujourd’hui le long de la côte.

Au XII^e siècle la République de Gênes étendit sont influence sur toute la partie orientale de la région. La Spezia devint alors une place forte d’importance stratégique cruciale dans les luttes opposant les deux Républiques maritimes de Gênes et de Pise.

Dés la première moitié du XIV^e siècle les villages des Cinque Terre connurent une longue période de prospérité. C’est l’époque à laquelle les églises se parent de marbres colorés, l’époque à laquelle l’on rédige les premiers statuts qui règlent les rapports avec les administrations et les populations voisines ; une réglementation commerciale est également adoptée. Les premiers recensements de population sont effectués (on compte alors par foyer), ainsi que les principales activités commerciales. Au-delà du vin, c’est la production d’huile qui augmente, aussi bien pour cuisiner que pour conserver le poisson ; l’on exporte des agrumes, surtout des citrons, et l’on élève le ver à soie. Autre ressource, les bois dans l’arrière-pays de Monterosso et de Vernazza, duquel on tire aussi bien des poteaux pour les vignobles que du bois pour la construction d’édifices, et aussi des châtaignes à usage alimentaire.

Pourtant au XV^e siècle, les pirates turcs infestent les mers ligures. Pour se défendre, la construction de fortifications et de remparts devient nécessaire. De cette époque datent les bastions et les tours de guet équipées d’artillerie et élevées dans le but défensif. La population locale était appelée à contribuer à l'effort collectif avec d’importantes sommes d’argent.

Mais à partir du XVI^esiècle, une forte crise économique envahit toute la Ligurie et se répercute également dans les Cinque Terre ; on abandonne l’élevage de vers à soie et la demande de vins des Cinque Terre chute considérablement ; on observe également la baisse de la production de farine de châtaigne, à cause du déboisement excessif.

À tout ceci s’ajoutent les difficultés d’approvisionnement de blé et d’autres céréales plus chers, s'ensuit donc l’inévitable déclin des Cinque Terre. Il faudra attendre 1860 pour que la situation économique s'améliore.

Entre le XVIII^e et le XIX^e siècle La Spezia vécut un développement économique et urbain considérable avec la construction de son arsenal militaire et le réaménagement de plusieurs de ses quartiers. Devenu une étape incontournable du Grand Tour, son golfe inspira de grands poètes et écrivains étrangers, comme les anglais Byron et Shelley.

En revanche, les Cinque Terre, plongées dans une extrême pauvreté, ne commenceront à se relever de leur déclin qu’en 1860 avec l’annexion de la Ligurie au Royaume d’Italie (la région avait déjà rejoint le Royaume de Sardaigne en 1814). En 1874, l’achèvement de la ligne de chemin de fer entre Gênes et La Spezia permit enfin aux cinq bourgs de mettre fin à leur isolement séculaire.

L’essor de cette langue de terre mythique allait alors commencer, avec un afflux toujours plus important de visiteurs, charmés par le côté pittoresque de ses bourgs et par la beauté naturelle de ses paysages. Une réputation consacrée par le classement des cinq villages, ensemble avec Portovenere et les îles de Palmaria, Tino et Tinetto, au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco en 1997. La création du Parc National des Cinque Terre en 1999 garantit la préservation de ce territoire à l'équilibre si fragile.

L'Italie en quelques dates

X^e-IX^esiècle av. J.-C. > Les premiers Italiques (ou Italiotes) s’installent sur le Palatin et le Celio, collines de la future Rome.

800 av. J.-C. > Débuts de la civilisation étrusque en Toscane.

665 av. J.-C. > Destruction par les Romains de Alba la Longue, la ville rivale de Rome.

IV^e-II^e siècles av. J.-C. > Conquête romaine de la péninsule.

285-286 > Dioclétien partage l'Empire romain en deux (Orient et Occident), et instaure la tétrarchie.

476 > Odoacre renverse l’empereur romain d’Occident à Rome.

568 > Début du royaume des Lombards (Longobardi) en Italie du Nord.

643 > Proclamation de l'Edit de Rothari ; Pavie devient la capitale du royaume des Lombards.

778 > Charlemagne, roi des Francs, s’empare de l’Italie.

1380 > La République maritime de Gênes est battue par celle de Venise.

1450 > Les Sforza s'emparent du duché de Milan.

1494 > Charles VIII, roi de France, se lance à la conquête du royaume de Naples ; début des guerres d’Italie.

1559 > Traité du Cateau-Cambrésis, la France (Henri II) renonce à l’Italie. Début de la domination espagnole en Italie du Nord.

1630 > L'une des plus violentes épidemies de peste frappe le nord de la péninsule.

1713 > Par le Traité d'Utrecht, l'Italie du Nord devient autrichienne.

1796-1797 > Campagne d’Italie, menée par le jeune Napoléon Bonaparte.

1809 > Napoléon I^erannexe les Etats pontificaux ; Rome est la seconde capitale de l’Empire napoléonien.

1814 > Chute de l’Empire napoléonien. Retour des Autrichiens en Italie du Nord, à l'exception du Piémont et de la Ligurie, sous la maison de Savoie. Eveil d'une conscience nationale chez les Italiens.

1848 > Révoltes dans toute la péninsule. Charles-Albert de Savoie déclare la guerre à l'Autriche.

1849 > Garibaldi et Mazzini proclament la république à Rome. 23 mars : défaite de Charles-Albert.

1859 > Victoire de Solferino. L'armée franco-piémontaise de Napoléon III et de Victor-Emmanuel II repousse les Autrichiens.

1861 > Proclamation du royaume d’Italie : Victor-Emmanuel II de Savoie devient roi d’Italie.

1915 > L’Italie entre en guerre dans le camp des Alliés.

1919 > Le Traité de Versailles donne Trieste, le Trentin, le Haut-Adige et une partie de l'Istrie à l'Italie.

1924-1945 > Régime fasciste de Mussolini. Il sera exécuté le 28 avril près du lac de Côme.

1946 (2 juin) > Par référendum, les Italiens choisissent la république.

1978 > Enlèvement et assassinat d’Aldo Moro par les Brigades rouges.

1980 > Attentat à la gare de Bologne (Strage di Bologna), qui fait plus de 85 morts. Chute du gouvernement de Francesco Cossiga.

1986 > Création de la Ligue du Nord par Umberto Bossi.

1987 > Retour de la démocratie chrétienne au pouvoir.

1994 > Première élection de Silvio Berlusconi.

1996 (21 avril) > Elections législatives auxquelles ne participent pas moins de 130 partis politiques. Romano Prodi devient Premier ministre (coalition du centre–gauche).

1997 > Chute du gouvernement Prodi.

2001 (13 mai) > Deuxième élection de Silvio Berlusconi.

8 février 2002 > Annulation du Salon de l’auto de Turin qui annonce la crise de l’industrie automobile italienne.

Mars 2003 > La famille royale Savoia a la permission de rentrer en Italie après une soixantaine d’années d’exil dans la principauté de Monaco.

2005 (3 et 4 avril) > Elections régionales partielles et locales dans 13 des 20 régions que compte l’Italie. Silvio Berlusconi essuie une cuisante défaite. L’opposition remporte 11 des 13 régions.

2006 > Elections très serrées entre Silvio Berlusconi et Romano Prodi. C’est finalement Prodi qui l’emporte avec la coalition de centre–gauche et qui devient président du Conseil italien.

2007 > Le gouvernement de Romano Prodi connaît plusieurs crises successives car la coalition de forces éloignées les unes des autres affaiblit le gouvernement. Silvio Berlusconi multiplie les attaques contre le gouvernement Prodi.

Octobre 2007 > Fondation du nouveau Parti démocrate, fusion de divers partis de gauche et du centre. Le 28 octobre 2007, Walter Veltroni est officiellement élu Premier secrétaire du Parti démocrate lors de la fondation constituante à Milan.

Novembre 2007 > Silvio Berlusconi lance un nouveau parti : le Popolo della Libertà (PDL). Il espère ainsi demeurer le seul leader de la droite en vue d'éventuelles élections anticipées.

24 janvier 2008 > Après le départ de l’UDEUR (parti catholique) de la coalition de centre–gauche, le Sénat italien refuse sa confiance à Romano Prodi. Ce dernier présente sa démission au président après 20 mois comme Premier ministre.

14 avril 2008 > Silvio Berlusconi et la coalition de centre-droit le Peuple de la liberté (PDL) remportent les élections législatives anticipées face au démocrate Walter Veltroni.

27 mars 2009 > Lors de la date anniversaire de la première victoire de Berlusconi en 1994 s'ouvre le congrès qui établit la création officielle du Popolo della Libertà.

14 décembre 2010 > La motion de censure contre Silvio Berlusconi impulsée par Gianfranco Fini, démissionnaire du Peuple de la Liberté et fondateur de Futur et Liberté, est rejetée par le parlement.

17 mai 2011 > La ville de Milan, fief historique de Silvio Berlusconi, et Naples, passent à gauche lors des municipales.

Février-mars 2013 > Le pape Benoît XVI renonce à ses fonctions, après 8 ans de pontificat. Election du nouveau pape, l'argentin Francesco Bergoglio.

De 2011 à 2014 > En deux ans et demi, l'Italie connaît trois gouvernements différents. Les conséquences graves de la crise économique sur les finances du pays obligent le président de la République, Giorgio Napolitano, à nommer un gouvernement « de techniciens ». Guidé par Mario Monti, il restera au pouvoir un an et cinq mois. Enrico Letta, secrétaire général du Partito Democratico (PD), sort vainqueur des élections de février 2013 après plus d'un mois de vide politique. Il démissionne le 14 février 2014 après un vote de défiance de la direction du PD, orchestré par le nouveau président du parti de gauche, Matteo Renzi. Ce dernier devient lui-même officiellement chef du nouveau gouvernement le 22 février 2014.

2015 > Le chômage en Italie atteint le niveau record de 13,7 %. Renzi annonce un important plan de relance. Mesure phare de son gouvernement, le Jobs Act assouplit considérablement la législation dans le domaine des emplois.

25 octobre 2011 : l'enfer de boue

Le 25 octobre 2011 des pluies torrentielles tombent sur la région de la La Spezia et des Cinque Terre en causant le débordement de plusieurs torrents. Les eaux envahissent bourgs et villages, de véritables fleuves de boue dévalent le long des rues et des caruggi de Vernazza et de Monterosso, provoquant la mort de plusieurs personnes. Les petits ports et les places sont dévastés sous la fureur des flots. Les rez-de-chaussée et les caves des boutiques et des habitations sont inondés et complètement détruits.

C’est grâce à l’aide de milliers de volontaires du monde entier que les Cinque Terre ont pu renaître. Appelés « les anges de la boue », ces bénévoles pourvus de pelles et de bottes ont libéré en quelques mois les bourgs durement blessés. La majorité des établissements et des infrastructures touristiques ont rouvert depuis, mais le réseau de sentiers a beaucoup souffert de la catastrophe et à ce jour il n’a pas encore été entièrement remis en état.

L'exode démographique dans les Cinque Terre au long des trente dernières années, a fait malheureusement des cinq bourgs, des localités presque entièrement peuplées par une population du troisième âge qui ne dépasse pas les 5 000 habitants en hiver. Les jeunes qui décident de se consacrer au travail de la terre ou à la pêche sont aujourd'hui fort peu nombreux, préférant s'expatrier vers les grandes villes comme La Spezia, Gênes, Pise ou encore Milan. Changement radical à la belle saison, entre mai et octobre, quand la population des Cinque Terre double voir triple en nombre. Toute la vie, habituellement paisible, se met alors à l'heure de vacanciers.

La langue italienne est la preuve incontestable du métissage constant auquel le peuple italien a été exposé pendant des siècles. Ainsi, ragazzo et magazzino sont des mots d’origine arabe (les Arabes furent longtemps présents dans le sud du pays), tandis que albergo, banca, guardia ou sapone sont d’origine germanique.

Les différents dialectes régionaux restent très vivaces en Italie, faute d'une unité nationale tardive (deuxième moitié du XIX^e siècle) qui favorisa le maintien des cadences prononcées et des tournures de phrase régionales dans presque toutes les régions. Le dialecte ligure n'est des moindres en la matière ; vous percevrez peut-être les nuances d'intonation qui se fait ici plus lente et plus profonde que l'italien classique, ainsi que quelques paroles originales comme rumenta (déchets) ou bélin ! L'équivalent de notre « bon sang ! ».

En Italie. Bien que les sondages montrent que la famille reste au centre des préoccupations des Italiens, celle-ci a tendance, comme dans le reste de l'Europe, à perdre de son influence. Longtemps fondement même de la société italienne, l'officialisation du divorce d'abord et la légalisation de la pilule et de l'avortement dans les années 1970, ont petit à petit introduit une vision moins conservatrice du noyau familial.

Le rôle de la femme a beaucoup changé aussi. Cela fait bien longtemps qu'elle n’est plus enfermée dans le rôle réducteur de la mamma. Ce qui n'empêche pas que vous serez souvent amusés de constater que beaucoup de jeunes italiens cultivent une véritable vénération pour leur mère !

Dans les Cinque Terre. Les habitants des Cinque Terre mènent une vie tranquille en contact avec la nature. Pourtant, leur quotidien n'est pas dénué de contraintes.

D’une part l’industrie du bâtiment est sévèrement réglementée par des lois très strictes visant à préserver le territoire. Les cages d'escaliers infiniment longues, pour accéder aux étages des maisons (surtout pas d'ascenseur !) qui caractérisent les bourgs, sont raides et étroites, et les appartements sont en général composés de petites pièces. Il s'agit de bâtiments anciens insérés dans un environnement devenu patrimoine mondial de l’humanité. Par conséquent leurs prix de vente sont souvent prohibitifs.

C’est également la raison pour laquelle on ne trouve pas de grands hôtels ou de resorts, bien qu’il en existe une demande potentielle. Monterosso est le seul des cinq villages dont la conformation du territoire permet de construire des édifices ressemblant davantage à ceux de nos villes modernes.

D’autre part, les habitants sont obligés de se déplacer chaque jour en train ou en voiture pour se rendre dans les écoles ou bien sur leur lieu de travail. Seuls Riomaggiore et Monterosso possèdent des écoles primaires ; pour les études supérieures, les jeunes sont obligés de rejoindre Levanto ou La Spezia. En revanche, vous trouverez des pharmacies dans chaque bourg. L’hôpital le plus proche reste celui de La Spezia.

Les rues impraticables contraignent les livreurs à transporter les marchandises par voie maritime ou ferroviaire. Ne vous étonnez donc pas de voir les barques « garées » au pied des immeubles dans la rue centrale, tout comme on aurait pu le faire avec une voiture.

Quant aux hameaux épars dans les collines, il y en a encore qui ne sont joignables qu’à pied !

Pêche et agriculture, les deux « mamelles » des Cinque Terre

Agriculture. Les évidentes aspérités du territoire et le peu de terres à cultiver, soustraites à la montagne avec beaucoup d’efforts et avec un dur labeur pendant des siècles voués à repousser continuellement l’emprise du maquis méditerranéen sur les cultures, n’on pas consenti une exploitation agricole à grande échelle. Oliviers, vignobles et citronniers se révélèrent être les seules cultures rentables sur le long terme. Alors que la production viticole est toujours importante, oliviers et agrumes, jadis importante source de subsistance, ne sont plus aujourd’hui que des cultures d’appoint vouées à la consommation locale. En vous promenant à travers les bourgs et sur les sentiers, vous apercevrez souvent dans les jardins des maisons des oliviers et de beaux citronniers aux branches chargées de fruits.

Pêche. Dés le Moyen Age jusqu’à il y a quelques décennies, la pêche représentait une importante ressource dans l’économie des Cinque Terre. Plusieurs pêcheurs possédaient en effet de nombreuses barques et employaient de nombreux marins.

Les archives de Monterosso, où la tradition de pêche est ici plus forte qu’ailleurs, relèvent de la pratique de la madrague des thons et de l’espadon depuis le XVI^e siècle.

L’un des systèmes les plus anciens et les plus utiles pour conserver le poisson était la salaison : sardines et anchois péchés selon la pêche traditionnelle à la lampara, étaient déposés dans des tonneaux en bois remplis de sel.

Aujourd’hui les pêcheurs professionnels ont quasiment disparu, mais les anchois de Monterosso sont toujours un produit d’excellence apprécié dans le monde entier. Encore de nos jours, les anchois sont pêchés avec le moyen traditionnel de la lampara, lanternes lumineuses placées en mer pour attirer les poissons.

Les habitants des Cinque Terre, comme ceux du reste de la Ligurie, ont toujours entretenu une relation étroite avec l'Église catholique, comme le prouvent les nombreux sanctuaires (chaque bourg possède le sien !), étapes de pèlerinages, et la large participation aux nombreuses manifestations religieuses.

La dévotion est toujours très présente ; les églises regorgent d'ex voto, d'aujourd'hui et d'autrefois, souvent offerts pour la protection d'un marin en mer. Lors de la Semaine Sainte et jusqu'au jour de Pâques, les processions religieuses se succèdent. Chacun des bourgs possède son saint patron, qu'il n'omet jamais de fêter le jour venu par une célébration religieuse et une kermesse populaire.

A Noël, les crèches semblent envahir les ruelles des villages, tant la population aime à les montrer sur un rebord de fenêtre, dans un ancien abreuvoir ou même sur le seuil de la maison. La plus célèbre reste la crèche lumineuse de Manarola dont les personnages recouvrent presque toute la colline ; son inauguration chaque 8 décembre est saluée par de grandes festivités.

Les expressions artistiques dans le Golfe des Poètes et aux Cinque Terre sont étroitement liées aux évènements historiques vécus par la région à travers les siècles. L’activité artistique s'est ici essentiellement manifestée dans la construction d'édifices religieux et plus généralement dans l’architecture des habitations et des fortifications.

Antiquité. Les vestiges de la Villa de Varignano (I^er siècle av. J.-C.), témoignent de la présence romaine dans la région. Retrouvé à quelques km de Portovenere, l’édifice s’élevait probablement sur une riche exploitation agricole. Il disposait également d'une petite darse privée sur la mer, ce qui en faisait l'exemple de la parfaite villa romaine à la fois champêtre et maritime. Des fragments de mosaïque sont encore visible sur le sol.

Moyen Age. Après la chute de l’empire romain, la christianisation amène son « blanc manteau d’églises » aussi en Ligurie. Dans l’arrière-pays de La Spezia la colonisation monastique s’exprime par la construction d’une pléthore de couvents et d’oratoires. Il en reste encore plusieurs vestiges, souvent englobés dans des édifices religieux successifs. Parmi eux les cinq sanctuaires dont chaque bourg des Cinque Terre dispose sur ses hauteurs. De style gothique, ces sanctuaires s’élèvent pourtant sur des fondations romanes qui remontent aux alentours de l’an Mil. Les vestiges d’un ensemble monastique subsistent également sur l’île Palmaria, sur celle de Tino et dans les environs de Portovenere.

Le style gothique ligure. Au cours du XIII^esiècle, la consolidation de l'autorité politique de la République de Gênes qui entraîne une relative stabilité politique et économique, déclenche la construction de nombreux édifices publics d’une certaine importance dans toute la région. Vers la Riviera du Levant le style ligure s’affirme ; il se caractérise en particulier par les traditionnelles bandes bicolores qui décorent les façades des églises à l'horizontale en marbre noir et blanc, ou en ardoise et pierre serpentine verte. Autre caractéristique du gothique ligure, la rosace, généralement positionnée au-dessus du portail d’entrée. Certaines d’entre elles, de très belle facture, sont particulièrement ouvragées, comme par exemple celles des églises paroissiales de Corniglia et de Manarola. La finesse de leur réalisation a souvent conduit les experts à les attribuer aux artistes Matteo et Pietro da Campiglio, sculpteurs très actifs sur le territoire ligure au XIV^e siècle. Quant à l’intérieur des édifices religieux, il est souvent le résultat de remaniements successifs d'époque baroque et du XVIII^e siècle.

Les bourgs des Cinque Terre. L’architecture très typée des bourgs des Cinque Terre mérite une mention spéciale. Aujourd’hui les charmantes maisonnettes présentent toutes de belles façades aux tons pastel ; un ajout qui ne daterait que du XIX^e siècle, dit-on, pour que les marins et les pêcheurs puissent reconnaître leur maison depuis le large. Dans le passé, au même titre que les tours de guet et que les remparts qui protégeaient les habitats, l’architecture des habitations civiles était conçue dans un but défensif contre les possibles invasions pirates. Les maisons tours (case torri) s’accrochaient aux éperons rocheux, s'élevaient davantage à la verticale qu'à l'horizontale. Elles disposaient d'une double entrée, l’une côté mer, l’autre côté bourg pour s’échapper plus facilement en cas d’attaque. Vous pourrez encore en apercevoir la structure en regardant certaines maisons du centre de Vernazza ou de Riomaggiore.

Aujourd'hui, à la suite des inondations catastrophiques de l'automne 2011, le célèbre architecte anglais Richard Rogers s'est proposé (gratuitement) de redessiner le plan de réaménagement de la marina de Vernazza, complètement dévastée par la boue. À ce jour les travaux de réaménagement ne sont pas encore terminés.

Céramique. Les habitants des Cinque Terre, tout comme leurs voisins des autres localités ligures, sont d'habiles producteurs de céramiques. Vous rencontrerez quelques boutiques spécialisées à Monterosso et Riomaggiore, dont la production de qualité ne pourra vous déplaire. Vaisselle et objets de décoration sont autant de jolies pièces à ramener dans ses valises.

Étrange, la beauté du paysage des Cinque Terre n'a pas impressionné les metteurs en scène au point d'en faire un scénario de film. Seule exception, en 2013 les criques bleues des Cinq Terres se sont transformées en décor cinématographique pour certaines scènes du film de Martin Scorsese, Le Loup de Wall Street.

La mer et la beauté du paysage ont toujours été sources d’inspiration pour les poètes et les écrivains. Dés le XIV^e siècle on retrouve en effet les Cinque Terre citées par de grands poètes.

Pétrarque (1304-1374) qui vit Monterosso de la mer, charmé par ses vignobles, définit les vins du pays comme « une délice de Bacchus ».

Bocaccio (1313-1375) dans le Décaméron fait boire à l’abbé de Cluny un grand verre de Vernaccia de Corniglia.

En 1822 San Terenzo, hameau à l'ouest de Lerici, accueillit les poètes anglais Percy Bysshe Shelley (1792-1822) et son épouse Mary (1797-1851), séduits par la beauté sauvage de la mer et de la côté. Ici d'ailleurs, Shelley trouva l'inspiration pour de nombreuses poésies, et Mary commença à rédiger son roman Frankestein. C'est pendant la traversée de retour de Levanto, que Shelley trouva la mort, noyé lors du naufrage de sa goélette. Son ami, le poète Lord Byron (1788-1824) était quant à lui un assidu pensionnaire de Portovenere.

Eugenio Montale (1896-1981). Les Cinque Terre comptent parmi leurs personnalités illustres un Prix Nobel de littérature, le poète Eugenio Montale. En vacances dans sa villa de Monterosso, le poète décrit à travers ses recueils de poésie, en particulier dans Ossi di seppia (1925), une vision âpre et désolée de la Ligurie, où règne le rappel hypnotique et tristement solitaire de la mer à l’horizon.

Mario Soldati (1906-1999). Piémontais d'origine mais amoureux de la Riviera du Levant ligure, ce grand écrivain et réalisateur italien tombe complètement amoureux de Tellaro à l'est de Lerici, qu'il décrit comme « un nirvana entre mer et ciel, entre le rochers et la montagne verte ». L'auteur de L'épouse américaine (1977) se retire ici les dernières années de sa vie.

Avant le XVIII^e siècle, les témoignages de peinture dans les Cinque Terre se limitent à la décoration des édifices religieux. Dans les oratoires et dans les églises de Portovenere et des cinq terres, on peut admirer de belles fresques du XIV^e et du XV^esiècle à sujet religieux. On retrouve également de splendides crucifix en bois peint, comme par exemple celui de Vernazza conservé dans l’église paroissiale Santa Margherita d’Antioca, daté du XVII^e siècle et attribué à Anton Maria Maragliano (1664-1739).

Bien plus tard, le paysage des Cinque Terre a été représenté par de nombreux peintres. Le plus célèbre reste Telemaco Signorini (1835-1901), du mouvement des Macchiaioli, les pointillistes italiens. C’est à Riomaggiore que Signorini trouva l’essentiel de son inspiration picturale vers 1860. Ses œuvres fournissent aujourd’hui un précieux témoignage sur les bourgs et sur leurs habitants.

Le musée archéologique de Castel San Giorgio de La Spezia, conserve certains témoignages majeurs de sculpture dans la région. Retrouvées dans les vallées au nord de La Spezia, les statues menhir (statue stele) allant du III^e millenaire av. J.-C. jusqu'au VI^e siècle ap. J.-C., restent mystérieuses quant à leur usage et à leur emploi. Mégalithes anthropomorphes, sculptées en ronde-bosse et plantées à terre à la manière de menhirs, elles avaient probablement un sens religieux et représentaient des divinités.

La production viticole et la gastronomie des Cinque Terre sont le plus puissant témoignage de la manière de vivre de la population locale à travers les siècles. Les deux constituent une expression concrète de la culture régionale transmise à travers les siècles de génération en génération. La construction des murets en pierre sèche ainsi que le déroulement de processions très animées lors des festivités religieuses, rentrent également dans le bagage de traditions, que les générations actuelles tentent de perpétuer.

Curieux jumeaux !

Etonnés d’apercevoir autant de touristes chinois aux cinq terres ? Il y a bien une raison. Depuis 2006, les cinq terres sont jumelées avec la Grande Muraille de Chine ! En effet, si l’on alignait l’ensemble de tous les murets en pierre sèche qui soutiennent les terrasses cultivées sur les collines des cinq bourgs, la longueur totale serait de 6 729 km, comparable à celle de la Grande Muraille qui atteint les 7 000 km. Aussi curieux que cela puisse paraître, le jumelage n’est donc pas sans raison. Le rapprochement entre ces deux réalités inscrites au patrimoine mondial de l’humanité, prévoit un échange culturel et touristique fondé sur la défense de l’environnement et sur l’échange réciproque.

Tout au long de l'année, La Spezia et les Cinque Terre perpétuent depuis des siècles la célébration d'un large éventail de manifestations et de fêtes, essentiellement religieuses. Hauts en couleur et le plus souvent chargés de spiritualité, ces évènements constituent un spectacle toujours envoûtant à regarder.

La gastronomie de la Riviera du Levant relève à la fois des saveurs de la mer, et de celles de la terre.

La pêche, ressource économique de premier plan dans chacun des cinq bourgs, a influencé considérablement le contenu des casseroles dans l’alimentation des populations du bord de mer à travers les siècles. Quant aux plats de l'arrière-pays, ils en appellent au fruit du travail des paysans.

Dans les deux cas, aussi goûteux et appréciables soient les plats, il ne sont réalisés qu'à base d'ingrédients simples et constituent d'authentiques recettes paysannes.

Parmi les exemples les plus parlants, on citera le traditionnel cappon magro, une sorte d'aspic de poisson et de légumes aussi somptueux dans sa présentation que simple dans les ingrédients qui le composent, ou bien la mes-ciua, une soupe typique à base de pois chiches, de haricots, de fèves et de tout ce qui passe sous la main du chef. Et encore le tian (cocotte en dialecte ligure) à la façon de Vernazza, à base d'anchois, de pommes de terre et de tomates, les trois disposés en couches. Dans les boutiques alimentaires ou chez le boulanger vous pourrez aussi goûter aux tartes de riz et aux tartes de légumes (blettes ou épinards), sortes de quiches très goûteuses. Autres spécialités incontournables chez le boulanger, la focaccia, fierté de la Ligurie, une fougasse délicieusement huilée, et la farinata, une galette très grillée à base de pois chiches. Enfin des Cinque Terre à La Spezia, le poisson est savoureux quelle que soit la manière dont il est cuisiné, tout comme les coquillages (surtout les moules) et les crustacés. Les herbes aromatiques du maquis et l'huile d'olive extra vierge omniprésentes, relèvent délicieusement les saveurs de tous les plats.

Quant aux desserts, eux aussi se réclament de recettes paysannes. Typique de la région est le gâteau de riz préparé à l’occasion des fêtes ; il en existe aussi une version salée avec tomates, fromage et champignons. On trouvera également une version de la focaccia sucrée, préparée avec des fruits confits et aromatisée à la liqueur de sciacchetrà. Un autre grand classique ligure est la crostata, une tarte sablée à la confiture ; mention spéciale pour celles des Cinque Terre garnies avec de la confiture de citrons.

Les bonnes recettes de grand-mère

Pesto

Voici le secret de fabrication de « l'or vert » de la Ligurie.

Ingrédients. Un gros bouquet de basilic (environ 70 g), 40 g de parmesan, 10 g de fromage pecorino, 20 g de pignons, une gousse d'ail, une pincée de gros sel de mer, deux grandes cuillerées d'huile d'olive.

Préparation. Pour les puristes, le pesto ne se fait que dans un mortier en pierre, mais si vous n'en disposez pas, un mixeur fera très bien l'affaire. Détacher les feuilles de basilic, les laver et les égoutter en faisant attention à ne pas les écraser. Piler l'ail et les pignons avant de les ajouter aux feuilles de basilic. Ajouter les fromages râpés et, toujours en mélangeant, verser l'huile d'olive. Si la sauce est trop dense, diluer avec un peu d'eau de cuisson des pâtes.

Cappon Magro

Succès ligure, ce plat traditionnel rassemble dans une même assiette la terre et la mer.

Ingrédients. 4 tranches de pain sec, 2 gousses d'ail, un demi–verre de vinaigre, 2 artichauts, 250 g de haricots verts, 3 pommes de terre, 1 betterave, 2 carottes, 1 cœur de céleri, un bar ou loup de mer, 1 homard, 12 gambas, 100 g de crevettes, 4 huîtres, 1 cuillerée de câpres, 1 boîte d'anchois à l'huile, 8 olives vertes, quatre champignons à l'huile, une botte de persil, 20 g de pignons, 2 jaunes d'œuf dur, la mie d'un petit pain trempée dans du vinaigre, 2 citrons. Quelques filets de thon séché et légumes à volonté.

Préparation. Frotter les tranches de pain avec de l'ail, les asperger d'huile et de vinaigre et les disposer dans le fond d'un saladier, en les recouvrant d'une sauce à base de filet de thon séché et d'anchois, de câpres, d'œufs durs et de persil. Continuer à étendre par couches les légumes mélangés et préalablement bouillis, en recouvrant chaque couche avec la sauce. Après avoir disposé plusieurs couches, déposer dessus le poisson et le homard bouillis préalablement. Garnir avec des crevettes, les champignons à l'huile, les œufs durs, les câpres et les olives. Tout autour, disposer les huîtres et carottes crues coupées en rondelles.

Anchois. Ce qui était autrefois la pitance quotidienne des pêcheurs est devenu un produit très recherché chez les gourmets. La technique de salaison des anchois pour les conserver remonte au Moyen Age. Crus avec de la focaccia, ou cuisinés avec les pâtes, sur la pizza, en tian avec des pommes de terre, les anchois sont au menu de tous les repas ligures.

Pesto. Devenu presque l'aliment icône de la Ligurie, ce délice vert se compose de basilic, de pignons, de fromage pecorino, d'ail et d'huile d’olive. Dans les Cinque Terre, vous le trouverez en assaisonnement à la pasta, au minestrone ou juste étalé sur des tartines.

Focaccia. Savoureuse et croquante, la focaccia ligure (fougasse) peut constituer un remplacement gourmand au pain. C'est une vraie réussite huilée et onctueuse, à déguster nature à tout moment de la journée ou lors des repas. Les Ligures la mangent même au petit déjeuner trempée dans le café au lait !

Huile d'olive extra vierge. Avec les vignobles, l'olivier partage le paysage des collines des Cinque Terre. De la première pression à froid des olives, on obtient l’huile extra vierge, un produit rigoureusement AOP (Appellation d’Origine Protégée). Son goût doux et piquant à la fois et son parfum fruité sont uniques au monde.

Citrons. Les citronniers se partagent les terrasses des Cinque Terre avec la vigne et l'olivier. Leur parfum est unique, d'une douceur difficilement comparable aux citrons ordinaires. Les recettes locales les mélangent volontiers aux recettes de gâteaux, mais aussi en tant que base pour liqueurs.

Vins. Grâce à la douceur du climat et surtout à l'intense activité de l'homme, les Cinque Terre peuvent se vanter de posséder une production viticole de premier choix. Arraché aux rochers à pic sur la mer, le blanc frais et piquant produit par les vignobles de cette région se marie à merveille avec tous les plats traditionnels. Les collines de l’arrière–pays de La Spezia sont la patrie du vin Colli di Luni, un blanc sec produit jusqu’à la frontière avec la Toscane. Tandis que vers Levanto la production de blanc et de rouge s’équivaut ; parmi les AOC ont citera les cépages autochtones de Bosco, Albarola et Vermentino, à la base du petit blanc iconique, le Bianco delle Cinque Terre.

Liqueurs. Parmi les liqueurs, le sciacchetrà, à base de raisin fermenté pendant trois mois, est l'une des fiertés locales, un « miracle œnologique » que les vignerons des Cinque Terre sont fiers d'être les seuls à produire. Délicieusement sucré, ce digestif est à base de raisin des cépages qui poussent sur les terrasses à pic face à la mer, comme l'albarola, le vermentino et le bosco. Le raisin est ensuite vinifié après un vieillissement et un affinage adaptés. Autre production importante, le limoncino, un digestif au goût de citron, réalisé avec les agrumes du Parc.

Eau. L'eau du robinet est potable, pourtant on vous regardera bizarrement si vous commandez une carafe d'eau lors de vos repas. La coutume (ou peut-être le goût pour les bonnes choses) veut tout simplement que l'on ne boive que de l'eau minérale, à vous de préciser donc si vous la préférez naturale (plate) ou frizzante (pétillante).

Il Caffè : un moment presque sacré de la fin de repas. On se demande parfois comment il se fait que dans le moindre boui-boui en Italie, le café soit supérieur à celui des meilleurs restaurants français. L'explication en est difficile : les origines ne sont pas meilleures puisqu'on sait chez nous, aussi bien que chez les Italiens, importer les meilleurs arabicas du monde. Les machines, certes d'origine italienne, sont les mêmes puisqu'elles équipent aussi les établissements français. Il doit donc tout simplement s'agir de ce fameux savoir-faire, dans la préparation de la mouture, dans le soin de la fabrication et, surtout, dans le goût. Alors ne boudons pas notre plaisir en pariant à coup sûr : le café servi en Italie est huit fois sur dix parfait, deux fois moyen et jamais mauvais. Soit à peu près l'inverse de la France. Le café, c'est aussi une culture, parfaitement implantée de l'autre côté des Alpes. Dans les bars italiens, on trouve souvent, à côté des machines, d'étranges petits récipients, comme de minuscules pots de crème à couvercle : ils sont là pour emporter le café, pour qu'il ne se renverse pas et qu'il garde sa chaleur. Ce café serré est l'une des nombreuses et légitimes fiertés de l'Italie. Le café peut être consommé de différentes façons :

Espresso ou ristretto : quelques centilitres très concentrés au fond d'une tasse ;

Macchiato : « taché », c'est-à-dire noisette, servi avec une goutte de lait ;

Cappuccino : le « petit capucin », du nom des moines à la capuche (cappuccio) marron. C'est un grand café recouvert de lait mousseux et saupoudré de cacao ;

Les Cinque Terre et le vin : une histoire d'amour

La renommée des vins des Cinque Terre remonte à l’Antiquité malgré les mille difficultés liées à sa production. De la vernaccia, au rossese, au rinforzato et à la sciacchetrà : différentes dénominations, différents cépages, des soins constants, des conditions météorologiques instables, mais toujours le souci inchangé d’obtenir des vins uniques en leur genre.

Grâce à une exposition particulièrement favorable et à l’excellente qualité des cépages cultivés, le vin de la région devient un produit de luxe très demandé aussi bien par les seigneurs locaux que par les puissantes familles génoises. De nombreux actes notariés parvenus jusqu’à nous, attestent la vente et le commerce de vin dés le XIII^e siècle.

Des siècles durant l’on pratique la viticulture « à terre » : on empêche les vignes de pousser trop haut, pour maintenir le raisin proche du sol afin de favoriser son mûrissement et pour le protéger des méfaits des vents. Les sarments de vigne sont greffés à de petits poteaux de bois, en veillant à ce que les grappes n’effleurent pas les mottes de terre.

Changement de méthode au XIX^e siècle. Avec l’introduction d’un nouveau cépage plus robuste, le bosco, le vignoble est soutenu par un châssis de poteaux de bois et de roseaux (remplacés plus tard par du fil du fer) à une distance qui ne dépasse pas les 50 cm du sol.

Entre 1920 et 1930, les vignobles autochtones de la région frappés durement par le phylloxera, font l’objet d’un grand travail de greffe avec une espèce plus résistante.

Pourtant, malgré la qualité des soins apportés, dès l’après-guerre, l’ouverture des chantiers navals de l’Arsenal à La Spezia, la modernisation des modes de vie, et les coûts devenus excessifs de ce type de culture, incitent la jeunesse locale à déserter le travail agricole de ses ancêtres. L'inévitable baisse de la production viticole entraîne ainsi une progressive dégradation et fragilisation des terrains.

Depuis les années 1990, la prise de conscience de la perte irrévocable d’un patrimoine matériel et immatériel unique, a conduit les autorités à prendre de sérieuses mesures contre l’abandon de la culture de la vigne sur les terrasses des Cinque Terre. Aujourd’hui le parc national des Cinque Terre est fortement impliqué dans la relance du territoire, aussi bien par l’entretien des hectares cultivés que par une sensibilisation des jeunes générations au métier de viticulteur.

Le petit déjeuner (prima colazione). Dans les Cinque Terre, comme dans le reste de l'Italie, c'est le plus maigre des repas. Il consiste en un café ou un cappuccino au comptoir d'un bar, accompagné d’une brioche sucrée ou bien par des tranches de focaccia.

Le repas de midi (pranzo). En période de vacances dans les Terre, ce repas se résume souvent à un panino bien farci ou à une tranche de pizza ou de focaccia croqués face à un paysage de carte postale le long d'un sentier de promenade ou sur la plage. En revanche pour ceux qui souhaiteraient un repas plus complet, chacun des cinq villages possède sa petite série de trattorie (brasseries). Souvent un antipasto de poisson pourra vous suffir en tant que déjeuner, vu l'abondance des portions, mais minestrone à la génoise (avec du pesto), pâtes, fritures et légumes farcis seront également à la carte.

L'aperitivo. Un moment de la journée sacré pour tous les Italiens. Les comptoirs des bars et des cafés se couvrent de charcuterie, fromages, focaccie, pizzette, fritures, etc. Pour les petits budgets, c'est une bonne occasion pour dîner à petit prix, tellement certains buffets sont copieux.

Le dîner (cena). Il s'agit du repas familial, où tous les membres de la famille se retrouvent. Bien que l'on ne serve plus qu'un plat unique, pâtes ou risotto, ou bien viande ou poisson avec un accompagnement, nombreuses sont encore les familles qui servent un repas complet à l'italienne. Plutôt copieux, il se compose d'un premier plat de pâtes, suivi par de la viande ou du poisson et éventuellement par un dessert.

Avec un réseau de sentiers de plus de 100 km, aussi bien les marcheurs expérimentés que les promeneurs tranquilles trouveront de quoi se satisfaire. Tracés entre terre et mer, les parcours serpentent entre les vignobles et le maquis, en traversant d’anciens bourgs et en reliant entre eux des sanctuaires d’une grande beauté.

Le climat particulièrement clément permet de parcourir les sentiers tout au long de l'année.

Mais ce réseau de chemins très étendu ne se prête pas uniquement à la randonnée : trail running, nordic walking et descentes en VTT sont également à l'ordre du jour.

La Réserve Marine Protégée des Cinque Terre est un véritable paradis pour les amateurs de sports nautiques. Dès que l’été approche, la vaste plage de Monterosso (la seule sablonneuse) et les criques rocheuses des trois bourgs marins n’attendent que les nageurs pour une bonne baignade.

Vous trouverez facilement de quoi louer kayaks et canoës pour partir à la découverte de la côte.

Enfin les amateurs de plongée s’en donneront à cœur joie : la côte de la région étant protégée, la faune et la flore marine sont florissantes. Et sans bombonnes, vous pourrez vous amuser tout aussi bien avec un masque et un tuba.

Alexia, de son vrai nom Alessia Aquilani, née en 1967 à La Spezia, est une chanteuse célèbre en Italie et à l'étranger dans les années 1990. Elle a été l’une des rares italiennes à écrire elle-même ses chansons en anglais. Son répertoire est constitué de musique dance, soul, blues et rock.

Soutenue par sa famille, Alexia commence à chanter vers l’âge de 4 ans. Passionnée, elle se consacrera au chant, à la musique et à la danse. Rentrée à deux reprises dans un groupe, la chanteuse finira par se lancer en solo, ce qui lui vaudra son succès.

En 1993 le producteur Roberto Zanetti fait participer Alexia aux chansons du rappeur Ice MC, de ce duo naîtront des tubes connus dans le monde entier comme Think About The Way.

En 1995 elle entame une carrière en solo, avec son premier single Me And You, elle se place en tête des charts en Italie et en Espagne. Son deuxième single Summer is Crazy connaît le même succès. La consécration arrive en 1997 avec le quatrième tube Uh la la la sorti en même temps que son premier album Fan Club. Son dernier single Star date de 2010.

Reine de la dance d’abord et chanteuse internationale pop et soul ensuite, Alexia est considérée comme une artiste éclectique capable de se renouveler sans cesse dans son style et dans sa sonorité.

Giancarlo Giannini, né à La Spezia en 1942, est un acteur, scénariste, réalisateur et producteur de renom. Il est aujourd’hui parmi les acteurs les plus doués et les plus appréciés du cinéma italien. Il a mené une très riche carrière au long de laquelle il a interprété une palette de personnages très différents, grâce à son talent éclectique qui lui permet de passer du rôle de l’ouvrier à celui du boss mafieux et de la comédie au drame. Il est également capable de jongler avec tous les dialectes italiens. Une enfance partagée entre La Spezia et Naples, un diplôme d’ingénieur en poche, il s’oriente vers une carrière artistique avec des cours à l’Académie Nationale Silvio d’Amico à Rome. Après ses premiers pas au théâtre, Giannini débute le cinéma en 1965 avec Fango Sulla metropoli ; il accède à la célébrité en 1967 avec une adaptation d’un téléfilm de Charles Dickens. C’est de sa collaboration avec la réalisatrice Lina Wertmüller que naissent ses plus célèbres interprétations dont Film d’amour et d’anarchie en 1973, pour lequel il recevra le Prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes ; pour Pasqualino il ira même jusqu’à être nominé pour l’Oscar du meilleur acteur en 1977.

Tout au long de sa carrière, Giannini a travaillé avec les plus grands producteurs du cinéma italien, dont Luchino Visconti, Tinto Brass et Dino Risi. A l'international il compte bon nombre d'apparitions dans des films américains (Hannibal de Ridley Scott, New York Stories de Francis Ford Coppola, Casino Royal de Martin Campbell, et bien d’autres).