Appelons divertissement l’oubli de tout cela, l’insouciant bonheur de l’épargné, le dédain de la tragédie, le jeu gratuit, l’écriture vaine… Mais aussi les frivolités de l’élégie, ses faux désirs de mourir, la complainte et le pied léger de la valse triste. Appelons divertissements les leurres de toutes espèces sans lesquels cette vie serait insupportable. L’ensemble des talents déployés pour faire semblant. Le corps ne s’occuperait-il qu’aux loisirs de l’âme ? Divertimento fut le nom de ces petites musiques de nuit que l’on dirait faites exprès pour l’oubli de l’obscur.
— La voici qui avance en jupes, tout enrubannée, la voix douce, notre marchande d’indolence et d’oubli aux poches remplies de confiseries et qui porte sur le visage un masque de théâtre cachant sa grimace, ses rides et ses yeux sans larmes.