Il ne faut guère qu’un bleu très léger, ou poser quelques lignes, un visage de profil, un point d’encre : que le papier soit un peu nuageux, d’un grain plus gros pour le relief, mais d’un blanc propice à l’accueil du vide pour le rêve, format raisin, Jésus, grand aigle ou grand monde, ouvert sur beaucoup d’espace où s’élancer… Il faut que quelque chose commence ! Et pour cela, plutôt que de l’azur, un léger brouillard, fait de bruine ou de cendre, puisqu’il ne s’agit guère avec ce pinceau ou cette plume chargée de nuit que d’épousseter « la poudre que tout demeure ». Ôtez de là, je vous en prie, une à une, les choses inutiles. Laissez-nous seuls avec notre âme si elle existe, et avec rien si elle n’existe pas… Ce sont nos gestes qui se chargeront de la faire advenir. Nous dénombrerons nos souffrances et nos joies sans en négliger aucune.