Je ne peux te demander de rester là, proche et nue sans cesse, ni de revenir m’attendre sur la rive, prête à me sortir la tête de l’eau chaque fois que je perds pied et commence à suffoquer, moi le mauvais nageur en eaux troubles, toi veillant à me retenir parmi les vivants quand les mots me tirent par les pieds chez les morts. D’ailleurs, tu n’es pas de celles qui patientent, de celles qui ont confiance et qui rassurent. Ce peu de temps qui est le nôtre, ne le gaspillons pas, mon amour : il s’enfuit à tire-d’aile et nous savons tous deux qu’il ne reviendra pas.

Jambes nues, cheveux dénoués, mains qui se cherchent : qu’opposer d’autre à la nuit que la phrase muette du désir ?