CHAPITRE V
C’est un réflexe fou qui sauva Malko  ! Au lieu de reculer vers le bouleau derrière lequel il s’était déjà abrité, il se releva et bondit en direction du möki. Deux coups de feu claquèrent derrière lui, mais son adversaire, surpris par sa brusque manœuvre, n’avait pas eu le temps d’ajuster son tir... Malko franchit la porte en trombe, trébucha sur un tabouret, referma à la volée. Il chercha alors un angle mort où se réfugier.
Collé à la cloison de rondins, il guetta les bruits de l’extérieur. Les secondes s’écoulaient, interminables, et, peu à peu, sa tension se calmait.
Un bruit de moteur venant de la route attira son attention. Cela pouvait être un piège. Il attendit quelques secondes, puis se décida  : restant plaqué au mur de rondins, il ouvrit brutalement la porte comme s’il se préparait à sortir.
Rien. Aucune réaction.
Enhardi, il se risqua dehors, et ne vit que le corps de Fredrik Skytten et sa Volvo. Au bout du sentier la route était déserte. Un virage, à une centaine de mètres, empêchait de voir plus loin. Le tueur était parti... Il revint au cadavre, le fouilla rapidement, sans rien trouver d’intéressant. Le sang avait cessé de couler et Fredrik Skytten était mort. Pourquoi l’avait-on tué  ? Pour venger Khalil Aynam  ? Pour une autre raison  ? Mais laquelle  ?
L’histoire semblait pourtant à Malko, qui avait pratiquement recueilli les aveux du mort, d’une simplicité biblique... Il réalisa que la police risquait d’arriver. Ce à quoi le tueur avait dû penser. Encore un mystère  : pourquoi ce dernier s’était-il attaqué à Malko  ? Craignait-il que Fredrik Skytten lui ait fait des révélations  ? Mais lesquelles  ? Il n’avait pas répondu à toutes ces questions lorsqu’il reprit la petite route menant à Loppi.
C’est en rejoignant l’autoroute qu’il prit conscience d’une anomalie. Le gros transistor Toshiba qui se trouvait sur la table du möki n’y était plus lorsqu’il s’y était réfugié.
Une seule personne pouvait l’avoir pris  : le tueur. Pourquoi  ?
C’était vraiment une histoire de fou. Apparemment, il n’était pas prêt de quitter la Finlande...
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Les deux Américains écoutaient Malko, muets de stupeur. Surtout Jim Mac Lane, le spécial agent du FBI. Cette fois, la réunion se tenait à l’ambassade US sur la colline de Kaivopuisto. Une bâtisse de brique rouge nichée dans un bois dominant le port. Sa seule protection consistait en un simple policier armé d’un walkie-talkie, faisant les cent pas devant la grille.
Donald Gast demanda  :
– Vous n’avez pas vu cet homme  ? Le tueur  ?
– Non, dit Malko. Je n’ai aucune idée de ce qu’il peut être, ni même de sa voiture. Il avait dû la garer sur la route. En tout cas, il était venu tuer Fredrik Skytten. Ma présence l’a dérangé et il a voulu sûrement m’éliminer pour ne pas laisser de témoins...
– C’est bizarre, remarqua l’homme de la CIA, personne ne semblait encore connaître l’existence de cette cabane. Comment l’a-t-il trouvée  ? À moins que ce ne soit un membre de la police.
– Nous avons réussi à la découvrir, remarqua Malko, d’autres ont pu avoir accès aux mêmes informations... La question est de savoir pourquoi on a voulu tuer cet homme.
– L’histoire de ce transistor volé est bizarre aussi, remarqua Jim Mac Lane.
Donald Gast hocha la tête.
– Qu’en pensez-vous, Malko  ?
– Rien, dit ce dernier  : quelque chose m’échappe. Skytten m’avoue son crime, il a agi sur une impulsion personnelle, et quelques minutes plus tard, il est abattu comme un témoin gênant.
Jim Mac Lane cogna du poing dans sa paume.
– Khalil Aynam avait quelque chose d’important à me dire. Sinon, il n’aurait pas appelé le soir. Et il avait une mission précise  : débusquer des filières terroristes. Je le payais pour cela.
– Fredrik Skytten n’était sûrement pas un terroriste, objecta Malko. Il a pu être payé ou manipulé, mais même cela me semble improbable. Évidemment, le personnage d’Aija Sunblad est ambigu. Ce qui me frappe c’est qu’elle ait caché aux policiers le fait d’avoir été violée. Si Fredrik m’a dit la vérité.
– Elle a peut-être eu honte, remarqua Donald Gast.
– Possible, admit Malko. Mais effectivement, Khalil avait quelque chose à dire lorsqu’il a appelé. Et il ne pouvait l’avoir découvert que chez Aija.
Un ange déguisé en fantôme traversa la pièce. À moins de faire tourner les tables, Khalil risquait de garder son secret.
Jim Mac Lane hennit tristement.
– Malko, fit-il, il ne faut pas laisser tomber. J’ai encore plein de crédits pour cette affaire.
– Qu’est-ce que je peux faire  ?
– Chercher ce que Khalil avait trouvé. Donc vous intéressez à Aija Sunblad. Les Finlandais ne le feront jamais.
– Mais cela risque de me prendre des semaines, objecta Malko.
Donald Gast prit une fiche où il avait noté quelques informations et se tourna vers Malko.
– Aija Sunblad va tous les jours prendre des cours d’arabe avec cette Samira Beaj, au 6 Kauppkatu. Une école privée. C’est dans Katajanokka. Elle termine à sept heures. Essayez de la piquer là, mais si elle a quelque chose à se reprocher, en ce moment, elle doit se méfier.
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Le bâtiment où Samira Beaj donnait des cours était coincé entre deux immeubles majestueux aux teintes pastel, rehaussés de sculptures imposantes. Malko planquait de l’autre côté de la rue, au volant de sa Volvo de location. À la réunion FBI-CIA, ils avaient échafaudé des dizaines d’hypothèses sans parvenir à se départager. Jim Mac Lane s’accrochait à son idée. On ne tue pas un homme pour rien. Celui qui avait liquidé Khalil l’avait fait pour l’empêcher de communiquer une information importante à son «  traitant  ». Or, Khalil travaillait sur le terrorisme... Imparable... Et pourtant, ni Fredrik Skytten ni Aija Sunblad n’étaient liés au terrorisme, selon la police finlandaise...
Malko mobilisa son attention. Il était sept heures cinq. Des gens commençaient à sortir de l’immeuble. Hommes et femmes mélangés. Pas d’Aija. Soudain, un tram vert et jaune, s’arrêtant presque en face du numéro 6, lui boucha la vue. Malko sauta de sa voiture et fit le tour du tram arrêté, surgissant sur le trottoir du 6. Il n’eut pas le temps de battre en retraite  : Samira Beaj sortait de l’immeuble, à trois mètres de lui  !
La Libanaise le regarda avec surprise. On ne voyait vraiment que sa grosse bouche et ses immenses yeux noirs. Les cheveux tirés en arrière la rajeunissaient et sa lourde poitrine se balançait sous son pull blanc. Malko nota que la mini rouge s’arrêtait largement au-dessus du genou.
– Vous êtes venu me chercher  ?
La jeune femme était mi-ironique, mi-intriguée, fixant un regard brûlant sur Malko. Le tram redémarra et ils restèrent plantés l’un en face de l’autre. Malko choisit la vérité.
– Non, dit-il, je voulais voir Aija Sunblad, je l’ai ratée à son agence  : On m’a dit qu’elle venait ici tous les soirs...
Samira Beaj eut une moue faussement désolée.
– Elle n’est pas là. Elle rate souvent les cours, vous savez, car elle a beaucoup de travail. Mais si je peux vous aider...
Là, elle se moquait carrément de lui.
– Hélas, non, fit Malko, c’étaient des questions sur la Finlande.
– Tant pis, soupira la Libanaise. Par contre, vous pouvez m’aider  ?
– Ah, bon, comment  ? demanda Malko surpris.
– En me ramenant en ville  ! J’ai horreur du tram et je n’ai pas les moyens de m’acheter une voiture, elles sont hors de prix ici...
– Avec joie.
Elle monta à ses côtés et la jupe découvrit ses cuisses, révélant des collants noirs. Ils franchirent le pont et Malko tourna à gauche. La Libanaise l’observait avec curiosité.
– Qu’êtes-vous venu faire à Helsinki  ? interrogea-t-elle, il ne s’y passe absolument rien. Quand je pense à Beyrouth...
Évidemment, ce n’était pas la même ambiance... Il passait devant l’ambassade de Suède, plus grande que le palais gouvernemental, lorsque Samira Beaj demanda  :
– Vous n’avez pas envie de boire un verre  ? Il fait si beau. Il y a un bateau-bar juste en face, le Margona.
– Pourquoi pas  ?
Samira était une source d’informations potentielle sur Aija Sunblad. Il se gara sur le marché désert et ils longèrent la passerelle menant au Margona. Trois accortes serveuses distribuaient d’énormes chopes de bière à des consommateurs vissés à leurs tabourets, le regard bovin, fixant le vide. En bas, il y avait un restaurant où des gens dînaient déjà... L’un d’eux, plus sophistiqué, réchauffait dans ses grosses mains un verre de Gaston de Lagrange... Ils choisirent un coin tranquille, et s’installèrent face à face. Malko commanda une vodka pour lui et un Cointreau pour la Libanaise. Celle-ci mettait carrément ses seins dans la figure de Malko. Ses yeux brillaient d’une lueur animale.
– Vous connaissez Beyrouth  ? demanda-t-elle.
– Un peu, dit prudemment Malko.
Elle lui glissa un regard allumé.
– Comme journaliste, vous devez aller dans des tas d’endroits... On sent que vous aimez le danger.
– C’est une obligation, reconnut Malko, songeant aux pierres de son château de Liezen soudées avec le sang de ses ennemis  ; le ton de la jeune femme avait changé, muant son ironie en quelque chose de plus doux, de très oriental et sensuel.
– Comment êtes-vous arrivée à Helsinki  ? demanda-t-il, c’est plutôt loin de Beyrouth...
Samira eut une moue mélancolique.
– J’ai fait comme les Palestiniens  ! Quand ils n’ont pas de passeport, ils épousent des Finlandaises draguées en vacances, en Grèce ou en Italie. Elles raffolent des peaux mates. Moi, j’ai rencontré un Finlandais de la Finul à Saïda qui n’avait jamais vu une femme comme moi.
«  Quand il est reparti, il a voulu m’épouser. Et voilà comment je m’appelle Samira Oiltamaki. Heureusement, j’ai divorcé, mais j’ai toujours mon passeport...
– Pourquoi avoir divorcé  ? demanda Malko.
– D’abord, il voulait m’emmener dans le nord, là où il n’y a que des rennes. Et puis, surtout, il faisait horriblement mal l’amour...
Son regard fixait Malko effrontément. Il se sentit soudain chaud au ventre. Mais il était obsédé par Aija et le meurtre mystérieux de Khalil Aynam.
– Pourquoi Aija Sunblad apprend-elle l’arabe  ? demanda-t-il.
Samira trempa les lèvres dans son Cointreau avant de répondre  :
– Comme toutes les Finlandaises, elle adore le Sud. Chaque été, elles se ruent sur les bords de la Méditerranée pour se faire une orgie de bruns, membres comme des ânes. J’en connais une qui s’amuse à photographier chacun de ses amants en érection et elle met ensuite les photos dans un cadre près de son lit. Ça l’aide à passer l’hiver qui dure neuf mois.
Son langage avait la verdeur charmante d’un corps de garde. Malko se demanda si elle cherchait à le choquer ou à l’exciter...
– Ce n’est pas une raison suffisante pour apprendre l’arabe, insista-t-il.
– Non, mais elle en a besoin pour son travail de reporter, paraît-il.
Malko tiqua. C’était, à ce jour le seul élément minuscule de début de piste. Un lien entre Aija et le Moyen-Orient. Samira l’observait.
– Elle vous fait rêver, Aija, remarqua-t-elle. C’est vrai qu’elle est très belle avec ses yeux en amande, sa bouche et ses pommettes hautes. Je voudrais bien être aussi mince. Vous avez vu ses hanches...
— Vous êtes superbe, corrigea Malko, qui commençait à s’intéresser sérieusement à la Libanaise.
Après tout, par elle, il pourrait remonter à Aija.
– Voulez-vous dîner avec moi  ?
– Bien sûr, fit Samira avec simplicité. Je suis seule moi aussi. Si vous aimez les restaurants russes, il y en a un pas très loin, en bas de la cathédrale orthodoxe, le Bellevue, le seul qui ne soit pas pour les touristes. Je vais aller me changer.
– Pas la peine, dit Malko, vous êtes très belle comme ça.
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Samira Beaj avait les yeux dans le vague. Ses seins pointaient sous le pull blanc comme si le vin du Caucase l’avait émoustillée. Trois guitaristes moulinaient d’approximatives chansons russes pour la trentaine de clients. Le Bellevue n’aurait pas eu une étoile même rouge au Michelin. Le riz avait la consistance d’un abri anti-atomique et la viande ne se découpait qu’à coups de hache. Seuls les zakouskis et la vodka tenaient la route. Mais l’ambiance n’était pas désagréable... À deux, ils avaient vidé sans effort une bouteille de Stolychnaya. Parfois, leurs mains se frôlaient sur la table et Samira ne retirait pas la sienne.
Malko se sentait bien. Avoir échappé à la mort quelques heures plus tôt lui donnait comme toujours une furieuse envie de faire l’amour et Samira devait s’en apercevoir car la sensualité filtrait de tous ses pores. Elle le fixa avec un sourire provocant.
– Venez, je vais vous offrir un café libanais à la maison. Ici, ils sont infects...
L’air frais lui fit du bien. Spontanément, il prit la jeune femme par la taille et comme si elle n’avait attendu que cela, elle pivota et se colla aussitôt contre lui, écrasant ses seins contre son alpaga, le visage levé.
– Merci pour ce dîner, murmura-t-elle.
Sa langue savait très bien dire merci. Son ventre aussi, qui ondulait contre Malko. Il prit un sein à pleine main et elle gémit, lui mordant la lèvre. Son regard avait chaviré et sa respiration était trop rapide pour être honnête.
– Venez, ce n’est pas loin, dit-elle.
Elle le guida dans les petites rues de Katojanokka. Il était dix heures et demie et il faisait encore grand jour. Un vieil immeuble, un ascenseur, si petit qu’ils se retrouvèrent imbriqués l’un dans l’autre. Au sixième, Samira fit entrer Malko dans un minuscule studio avec une loggia et un immense lit. Les murs disparaissaient sous les lithos du Liban. Elle posa son sac sur une table encombrée, prit Malko aux épaules et le poussa sur le lit.
– Attendez-moi.
Il s’installa et elle s’engouffra dans la salle de bains pour réapparaître dans une djellaba presque transparente. Les aréoles brunes de ses seins se découpaient sous le tissu aussi bien que le triangle sombre de son ventre. Elle avait chaussé des mules qui la grandissaient et s’était arrosée d’un parfum lourd et capiteux.
– Le café vient tout de suite, dit-elle.
Aussitôt, elle se colla à lui et reprit son baiser là où elle l’avait laissé... Tout son corps s’animait et Malko flaira une grande amoureuse. Dès qu’il lui caressa les seins au travers de la djellaba, elle se mit à se tordre dans ses bras, le palpant frénétiquement, glissant les mains dans ses vêtements, le déshabillant avec une furie tout orientale. On ne parlait plus de café. Samira semblait sexuellement morte de faim. Brutalement, elle se releva et mit une cassette de musique arabe, puis revint vers le lit en ondulant comme une danseuse du ventre, tout en demeurant hors de portée de Malko.
Ce dernier tenta de l’attraper, mais elle esquiva, et avec une lenteur calculée, commença à faire passer la fine djellaba par-dessus sa tête. Les reins cambrés, juchée sur ses talons, elle le contempla avec un sourire gourmand. Sa poitrine qu’il avait cru molle n’était qu’énorme  ! Deux seins pleins, somptueux, lourds, qui tombaient un peu à cause de leur poids. Les cuisses le fascinaient par leur sensualité.
Soudain, elle se laissa tomber à genoux en face du lit et happa son sexe entre ses lèvres épaisses. Il eut l’impression d’être aspiré par une machine vivante qui le malaxait, le caressait, l’agaçait avec une habileté prodigieuse. La bouche se retira et Samira glissa le membre entre ses seins, l’y massant doucement, le faisant rouler entre les deux globes tièdes, l’amenant jusqu’à sa bouche pour un coup de langue rapide et agaçant. Du grand art. Il porta la main à son ventre et découvrit qu’elle ne jouait pas la comédie...
– Viens, dit-il.
Dressé, il l’attendait. Ses yeux brillants l’interrogèrent et sa bouche s’entrouvrit.
– Comment veux-tu me prendre  ? demanda-t-elle d’une voix rauque. Comme les bergers prennent les chèvres ou comme une femme du monde que je ne suis pas  ?
Il la fit pivoter, la saisit aux hanches et la poussa sur le lit. Elle émit un soupir rauque.
– Tu es un vrai homme. Fais ce que tu veux.
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Accroupie sur le lit, le dos légèrement courbé, les cheveux noirs répandus autour de sa nuque, Samira ressemblait à une contrebasse dont Malko aurait tenu la partie la plus renflée.
Ses mains crochées dans les hanches élastiques, il s’enfonçait de toutes ses forces dans le ventre offert, heurtant chaque fois les merveilleuses fesses rondes, dures et cambrées. Les gémissements de Samira faisaient écho à sa respiration saccadée.
– Prends-moi les seins  ! demanda-t-elle.
Il obéit, et elle gémit de plus belle. Son corps nu était parfait, dégageant une sensualité sulfureuse qui l’avait mis dans un état inouï. Il avait joui une première fois dans sa bouche et maintenant, raide comme fer, il la besognait avec lenteur, savourant chaque seconde. Une femelle soumise, offerte, ouverte. Il sentait son sexe se frayer un chemin jusqu’au fond du ventre, et Samira criait des mots obscènes avec son rauque accent arabe.
– Tu es gros  ! Tu as un sexe énorme  ! Je te sens si fort en moi.
Il fallait être finlandais pour résister à cela... Tout en continuant à la pilonner, il lâcha les seins et caressa l’entrée de ses reins avec douceur. Aussitôt, elle rua sous lui, et il vit les fronces de l’ouverture palpiter comme une bouche... Il s’enhardit pour une caresse plus précise, effleurant de l’ongle l’anneau plissé, lui arrachant des petits cris, des soupirs.
Une authentique salope.
– Arrête  ! Arrête  ! Tu me rends folle, soupira-t-elle d’une voix mourante.
Il arrêta. Juste pour retirer son sexe de son ventre et le poser à l’endroit que sa main venait d’abandonner. Les reins de Samira se cambrèrent.
– Non, tu es trop gros, tu vas me faire mal.
Il était déjà entré  ! De se sentir accepté, aspiré, le déchaîna. De tout son poids, il pesa, et son sexe disparut dans l’étroit canal d’un coup, arrachant à Samira un gémissement émerveillé et hypocrite. Malko sentait le sang battre dans son sexe et s’immobilisa pour ne pas exploser tout de suite. Instant de rêve exquis. Il continua avec une lenteur calculée, jouissant de chaque millimètre de pénétration. Prosternée, les mains crispées sur le drap, Samira couinait, secouée parfois d’un brusque sursaut. Sa main gauche rampa jusqu’à son ventre, se faufila entre le drap et la peau et, à d’infinitésimales contractions, Malko devina qu’elle se caressait. Il était temps  : la semence jaillit de ses reins et il se répandit avec un cri rauque au moment où Samira parvenait elle aussi à un superbe orgasme.
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À quatre heures du matin Helsinki était aussi désert que le Sahara. Malko, les reins légers et l’âme en paix, remonta dans sa voiture. Samira était parvenue à lui arracher encore un peu de plaisir après une longue pause. À part cela, son enquête n’avait pas avancé d’un millimètre.
Malko n’avait pas parlé du meurtre de Khalil, mais ce mystère l’obsédait  : presque autant que l’étrange disparition du transistor qui ne valait pas plus d’une centaine de dollars...
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– Aija Sunblad a demandé un congé de vingt-quatre heures pour se rendre à Paris, annonça au téléphone Jim Mac Lane.
– Vous voulez que je la suive  ? interrogea Malko encore mal réveillé, mais heureux à l’idée de quitter la Finlande.
– Oui. La police a trouvé ce matin le corps de Fredrik Skytten. Votre vol part à 16 h 20, précisa l’Américain. Prenez-le. Aija Sunblad est réservée sur Finnair, à 17 h 45. C’est plus prudent de ne pas voyager avec elle. Vous la récupérerez à Roissy.
– Pas de problème, dit Malko.
Il raccrocha et commença à faire ses bagages. Se demandant où allait le mener la Finlandaise.