Désir insatiable
Un soir, Anita présente subitement plusieurs orgasmes consécutifs en moins de 2 heures. Ces orgasmes se répètent plus de 30 fois le jour suivant et pas loin de 100 fois le surlendemain. Ces orgasmes surviennent spontanément, au moindre mouvement, sans stimulation, sans jamais ressentir de désir.
Le premier jour, après un moment de surprise, ces orgasmes l'ont amusée et ont même provoqué un certain plaisir, mais cette phase très courte a laissé place à la souffrance. De simples mouvements, comme faire la vaisselle, balayer ou croiser les jambes, par exemple suffisent à déclencher l'orgasme. Elle est à bout de nerfs.
Devant cette situation anormale, Anita se décide à consulter car cela est devenu un véritable handicap voire même un calvaire dans sa vie quotidienne et avec son conjoint.
Anita découvre qu'elle présente un syndrome d'excitation génitale persistante, le SGEP.
Diagnostic
Le syndrome d'excitation génitale persistante, SEGP est une pathologie rare provoquant une forte sensation d'excitation génitale en l'absence de désir ou de stimulation sexuelle. Il a été décrit pour la première fois en 2001 par deux sexologues américains Leiblum et Nathan.
Le syndrome d'excitation génitale persistante entraine une sensation permanente d'être proche d'un orgasme. Ce syndrome provoque principalement des fourmillements du clitoris ainsi qu'une congestion, une contraction et une lubrification du vagin.
Apparaissent très rapidement un stress important ainsi qu'une grande inquiétude accompagnée de sensations de frustration, de culpabilité et de honte qui peuvent provoquer une dépression chez les femmes qui en sont atteintes.
Plusieurs hypothèses peuvent expliquer ce syndrome. Sandra Lebeum, évoque un engorgement du complexe clitorido vaginal. Certains antidépresseurs, une malformation artério-veineuse ou l'irritation d'un petit nerf situé près du clitoris et du vagin pourraient également intervenir dans cette pathologie.
Le pseudo SEGP quand à lui se décrit chez certaines femmes qui présentent une excitation génitale persistante tout en ressentant un certain plaisir mais sans présenter toutes les manifestations du SEGP. Il s'agit dans ce cas d'une excitation sexuelle qui n'entraine pas de conséquence ennuyeuse.
Même si aucun traitement médicamenteux ne semble soulager cette anomalie, le sport, l'application de compresses froides, des massages pelviens, la masturbation ou un rapport sexuel permettent de soulager certaines femmes. Une prise en charge psychologique semble indispensable afin d'aider les femmes à mieux vivre avec cette pathologie handicapante.