Les sauteurs du Maine

Jeff se souvient que son grand-père lui a très souvent raconté cette histoire qu'il tenait lui aussi de son père : sa famille a contribué aux recherches sur une maladie neurologique surprenante pour ceux qui en sont atteints.

Nous somme en 1878, dans une région du Maine aux États-Unis. Un de ses aïeux, canadien français, un bucheron bien costaud, présente des troubles étonnants : dès qu'on le touchait, il sursautait et faisait des mouvements brusques voire violents. En plus, il obéissait aux ordres qu'on lui donnait, même les plus absurdes, et répétait sans arrêt la dernière parole qu'on venait de lui dire.

Cette maladie dénommée à cette époque la maladie des sauteurs du Maine ou Jumping frenchmen of Maine semble avoir permis d'identifier la maladie de Gilles de la Tourette.

Diagnostic

Les personnes concernées par la maladie des « sauteurs de Maine » étaient appelées à cette période les « Sauteurs » ou les « Français sauteurs ». Cette pathologie a été également observée chez des ouvriers de Sibérie et de Malaisie.

Les personnes atteintes de la maladie des sauteurs du Maine obéissent à n'importe quel ordre et réagissent de manière brutale et soudaine. Elles répètent les phrases qu'elles entendent et sursautent dès qu'on les touche.

À cette époque de nombreuses hypothèses sont évoquées : troubles neurologiques ou psychologiques, ou plus simplement, leur mode de vie qui consistait à travailler et vivre dans des lieux clos.

 

En 1885, le neurologue Gilles de la Tourette s'inspirant des observations concernant les « sauteurs du Maine » publiait dans les Archives de neurologie une étude sur des manifestations nerveuses qui se traduisaient par une incoordination des mouvements accompagnée de la répétition systématique de mots ou de phrases de l'interlocuteur, l'écholalie et de propos vulgaires, la coprolalie. Il donna alors son nom à la maladie.

 

Le syndrome de Gilles de la Tourette est une maladie neurologique qui se caractérise par l'apparition de tics involontaires et incontrôlables. Les tics moteurs décrits le plus souvent sont les clignements des yeux, les haussements d'épaules, et les secousses de la tête et de la bouche. Les tics sonores les plus caractéristiques sont l'écholalie ou la coprolalie. Une grande anxiété, des tocs, des troubles du comportement, du sommeil et de l'attention accompagnent ces tics.

Des traitements symptomatiques peuvent soulager certaines manifestations et permettent de mieux vivre avec ce handicap.

Cette pathologie est prise en charge par un neurologue ou un neuro-pédiatre quand il s'agit d'un enfant. La consultation d'un psychothérapeute permet souvent de mieux vivre avec cette maladie.