Le commando Phoenix s’installait dans une routine tranquille. Ça n’était pas nécessairement une mauvaise chose, mais Doc avait le sentiment que cela pouvait devenir dangereux s’ils relâchaient leur vigilance. Les lieux étaient sécurisés et rien ne laissait penser que Remote Six savait ce qu’ils préparaient. Personne au sein du commando Phoenix ne savait grand-chose sur Remote Six ; ils avaient tous lu les rapports et constaté le manque flagrant d’informations.
Une semaine auparavant, Doc avait commencé les exercices d’entraînement au lancement. Au début, ces exercices déplurent fortement aux trois autres membres : Doc les réveillait à toute heure du jour pour un lancement contre une cible fictive. Ils finirent par s’habituer aux exercices, et ils comprenaient leur raison d’être. Doc avait raison depuis le début : ils pouvaient recevoir l’ordre de tirer à tout moment.
***
La nuit dernière, Disco et Hawse étaient sortis du périmètre pour vérifier les portes de lancement. Une fois sur place, ils constatèrent que les herbes folles avaient envahi les lieux et que les portes étaient recouvertes d’un filet de camouflage usé.
— Hawse, arrache cette saloperie sur les portes. Je te couvre.
— Quoi ? Tu crois que je vais faire confiance à un gars issu de l’armée pour protéger mes fesses pendant que je joue au jardinier de bas étage ? dit Hawse en riant.
— Cause toujours, tarlouze de moussaillon. Ça a dû te faire plaisir que la doctrine du don’t-ask-don’t-tell1 ait été abolie avant tout ce merdier ? demanda Disco.
— Tu m’étonnes. Ça veut dire plus de gonzesses pour moi. J’en ai rien à foutre de ce que certains gars font chez eux, du moment qu’ils font pas trop de raffut.
— Contente-toi de dégager ces portes, histoire qu’on puisse se barrer…
Ils entendirent tous deux un bruit. Il ne pouvait s’agir du vent.
— Qu’est-ce que c’était que ça ? demanda Disco en murmurant presque.
— Merde. Mets tes lunettes, Disco, je prends l’est, tu prends l’ouest.
— O.K.
Ils scrutèrent les environs, à l’affût du moindre mouvement.
— Ne t’éloigne pas trop, reste près des portes du silo.
Les minutes s’écoulèrent. Le vent gagna en intensité, faisant ployer la cime des arbres à dix mètres de là.
— J’ai quelque chose, dit Disco tout bas en se tournant vers Hawse.
Hawse se porta immédiatement à ses côtés. Il leva son fusil et alluma son laser infrarouge.
— Où ça, mec ? demanda-t-il.
Disco leva son fusil, prêt à faire feu, et alluma lui aussi son laser.
— Ce truc, là-bas. Qu’est-ce que c’est, bordel ?
Un nuage passa, dévoilant une lune totalement ronde dont la lumière baigna les environs. Les hommes ont souvent tendance à craquer et à paniquer dans des situations de stress comme celle-ci. Tout naturellement, le premier réflexe de Hawse fut d’appuyer sur la détente.
TUMP, TUMP, TUMP.
Les balles pénétrèrent la chair. Ce bruit leur était bien trop familier, hélas. Émergeant des ténèbres des frondaisons, la créature fonça sur eux. Instinctivement, Hawse lui logea trois balles dans le crâne. Le tiers supérieur de sa tête explosa dans une gerbe de morceaux pourris qui s’éparpillèrent aux alentours. Elle s’écroula à trois mètres d’eux. Le bruit des bouts de crâne tombant au sol leur parvint quelques secondes plus tard.
— Putain de bordel de merde ! s’écria Hawse.
— Ferme-la, mec. À moins que t’aies envie d’en rameuter d’autres ?
— Désolé, mais putain, c’est pas passé loin. Est-ce que cette chose nous suivait ? Ce bruit… Tu sais, j’ai tiré que parce que j’ai senti qu’on m’épiait.
— Moi aussi je l’ai entendu, déclara Disco.
— O.K, merde. Couvre-moi encore. Je vais dégager les portes et ensuite on met les voiles. C’est peut-être mon imagination, mais j’ai l’impression qu’on m’observe encore.
— Regarde ce macchabée. Il a l’air frais, commenta Disco en contemplant le cadavre.
— Reste concentré. Garde tes distances, il est peut-être irradié. Les rapports disent que les bombes ont augmenté leur durée de vie. C’est flippant.
Hawse dégagea les portes en écartant la végétation et le filet de camouflage qu’il jeta sur le côté. Les deux agents rebroussèrent chemin sans demander leur reste jusqu’à l’Hôtel 23 et sans détecter de morts vivants qui auraient pu les observer depuis la lisière des arbres. Ils venaient de laisser une trace de leur présence derrière eux : des portes de lancement dégagées, parfaitement visibles vues du ciel.
— Quelle est la situation ? demanda une voix tapie dans l’ombre.
— Eh bien, euh, on peut désormais considérer que les villes sont inhabitables.
— Développez.
— Putain, qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? Washington, New York, Atlanta, Los Angeles, Seattle… Y’a rien à développer. Ils sont tous morts !
L’agent tapota une série de touches sur son écran tactile et une vue satellite d’une métropole insulaire apparut. Il manipula le zoom sous le regard de la silhouette menaçante qui se trouvait derrière lui.
L’agent déplaça la caméra et zooma sur Manhattan.
Des débris éparpillés et quelques incendies çà et là occupaient l’écran. Des silhouettes hésitantes déambulaient dans les rues à travers un nuage de fumée. Leur regard fut attiré par des mouvements plus rapides ; un petit groupe de survivants armés de battes de baseball se frayait un chemin entre les créatures et les carcasses de voitures.
Les mécanismes orbitaux du satellite de reconnaissance situé au-dessus de New York transmettaient une image décalée de quelques secondes.
Les deux hommes regardaient les survivants sans rien dire. Ils sont condamnés. Le phénomène s’étendait trop rapidement, et il n’y avait aucune échappatoire. De la fumée s’échappait des deux extrémités du Lincoln Tunnel. Des avions de chasse avaient déjà détruit les ponts dans le but d’empêcher la contagion de s’étendre, en vain. Le mal était déjà fait.
Les agences de presse encore en activité rapportaient que même ceux qui mouraient de causes naturelles devenaient des morts vivants. Les membres de Remote Six ne pouvaient expliquer ce phénomène. Les analystes avançaient une hypothèse : toutes les personnes exposées à l’air libre devaient porter en elles une version latente de l’anomalie.
La silhouette sombre qui observait les écrans de surveillance était connue sous le nom de Dieu. Ici, les vrais noms étaient inutiles et constituaient un tabou inviolable. Les noms de code donnés au sein de la cellule représentaient grosso modo la position de chacun.
Dieu avait commencé sa carrière à la direction des opérations de la CIA. Il avait mis sur pied et exécuté des missions secrètes sur le sol américain. Il avait été entraîné par les meilleurs, des briscards sans foi ni loi. Son mentor, qui était mort depuis longtemps, avait l’insigne honneur d’avoir posé les bases de l’opération Northwoods, un plan visant à mener une série d’attaques sous fausse bannière contre des civils américains et à faire porter le chapeau aux radicaux dans le but d’obtenir le soutien de l’opinion et lancer une invasion militaire sur Cuba.
Dieu était l’incarnation de la tyrannie. Son organisation secrète avait fourni les fonds nécessaires à la création de Google et d’autres géants du net créés par la DARPA. Évoluant dans les plus hautes strates des services de renseignement, son agence, en partenariat avec la NSA, jouissait d’un accès total à toutes les données personnelles : e-mails privés, recherches internet des particuliers, rien ne leur échappait. L’ancienne identité de Dieu avait été effacée et remplacée par une étoile sur un mur quelque part en Virginie. Peu de temps après sa « disparition », on lui avait confié la direction de l’organisation que seule une poignée de membres de l’exécutif connaissait sous le nom de Remote Six. Dieu seul savait le reste.
De nombreuses cellules de renseignement dans Washington et ses environs ne travaillaient qu’à la collecte d’informations. Remote Six ne faisait pas exception, bien sûr, mais agissait également sur le terrain. Ils pouvaient prendre des décisions et engager des opérations militaires grâce aux ressources fournies par des élus timorés (des gens qui ne voulaient pas se salir les mains ni connaître les détails des opérations). L’organe décisionnaire de cette cellule ne se trouvait pas dans le district de Columbia. Elle était indépendante de la sphère politique, indépendante des voyous de Washington et des nouveaux élus idéalistes. Remote Six, dont la création datait d’avant la Seconde Guerre mondiale, avait été impliquée dans un certain nombre d’événements, comme le largage des bombes nucléaires sur le Japon, l’assassinat de dirigeants de l’Armée populaire vietnamienne dans le cadre du programme Phoenix, ainsi que des opérations de déstabilisation plus récentes au Moyen-Orient. C’était Remote Six qui prenait les décisions cruciales. La séparation des pouvoirs assurait l’équilibre des forces et entretenait l’illusion du leadership constitutionnel, mais les entités de l’ombre comme Remote Six tiraient les ficelles à l’insu de tous.
Des ordinateurs quantiques jumelés à la pointe de la technologie se trouvaient dans les entrailles de Remote Six, en sous-sol, sous le contrôle de Dieu. Des appareils de stockage holographiques de secours contenaient l’ensemble de la connaissance humaine, depuis les méthodes pour faire un feu jusqu’au Grand collisionneur de hadrons, et bien plus encore.
Toutes les chansons jamais écrites, tous les films jamais tournés étaient stockés et archivés ici. Tout internet était régulièrement passé au peigne fin et archivé sur les disques durs des ordinateurs quantiques. Si l’humanité venait à disparaître, l’art et les précieuses connaissances scientifiques lui survivraient.
Un indicateur de message entrant se mit à clignoter sur l’écran plat à l’intention du chef de station. Dieu se dirigea vers l’écran et ordonna à un subalterne d’imprimer le document. Dieu se mit à lire le message pendant qu’il sortait de l’imprimante.
Situation désespérée et irréversible. Demandons l’activation du protocole R6, avons envoyé toutes les options viables au réseau de la salle de crise de Pentagone Deux.
Dieu éclata de rire en imaginant le président dans la base de repli des monts Shenandoah, en train de dicter ce message et de faire dans son pantalon. Il exécuterait les ordres, pour l’instant du moins. Dieu allait interroger les quantiques.
Probabilités d’une origine virale : 90,3 %
Probabilités d’une origine autre : 9,7 %
**Marge d’erreur +/- 2,4 %** en attente de données.
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DONNÉES population des États-Unis : 320520068
DONNÉES taux d’infection : 100 %
RÉSULTATS basés sur l’état des infrastructures, l’inventaire des disponibilités nationales et les données météorologiques archivées. Probabilités d’une population majoritairement morte vivante dans les 30 jours : 100 % Probabilités d’une population majoritairement morte vivante dans les 15 jours : 94,3 %
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DONNÉES population des États-Unis par ville|top 50
DONNÉES question : combien de villes, en ordre de population croissant, faudrait-il détruire pour contenir la population morte vivante à J+30 ?
RÉSULTATS basés sur une conversion à 55,2 % à J+20.
Villes devant être détruites pour préserver une minorité de morts vivants à J+30 : 276
RÉSULTATS basés sur la concentration de morts vivants aux alentours des centres-villes et sur un déploiement efficace des ogives thermonucléaires.
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Dieu avait ses calculs. Les quantiques ne se trompaient jamais. À chaque fois qu’ils étaient allés à l’encontre des résultats donnés par les machines, ils l’avaient regretté, amèrement. Même dans des situations où passer outre les recommandations des quantiques semblait constituer la seule solution sensée, les événements finissaient par donner raison aux IA. Au cours de la première décennie du vingt et unième siècle, les quantiques avaient déconseillé de faire la guerre en Irak. Plus tard, ils avaient émis des réserves sur le fait de maintenir le système économique vacillant sous perfusion.
Les jumeaux maléfiques étaient connectés à internet, aux réseaux SIPR, JWICS, VORTEX, NSAnet et aux réseaux parallèles du monde entier, même si cela exigeait parfois des méthodes de décryptage peu subtiles. Ils pouvaient traiter des données en temps réel et fournir des solutions à des problèmes dont personne ne soupçonnait l’existence. Les quantiques étaient même connectés aux fréquences radio et analysaient tous les types de communication radio, y compris les réseaux cellulaires. Ils étaient conçus pour comprendre le langage humain pourvu que la syntaxe reste simple. On murmurait même, au sein de Remote Six, que les deux quantiques étaient capables, en mettant en commun leurs ressources, de prévoir l’avenir jusqu’à six mois en analysant les différents nœuds et le nombre d’occurrences de phrases subliminales clés dans les textes tapés par les utilisateurs d’internet.
Bientôt, un autre rapport arriverait sur le bureau de Dieu, avec pour titre « Horizon ». Oh oui, Dieu savait tout de ce projet top secret. Son agence était en contact avec les scientifiques de Mingyong par le biais de communications cryptées. Toutes les données relatives au programme Horizon seraient bientôt analysées et assimilées par les quantiques, en dépit des efforts déployés par les agents de la cyber-défense de la Commission militaire centrale chinoise. Mais cela devrait attendre. Il avait des villes à détruire, à distance.
À un kilomètre des côtes d’Hawaï
L’heure est venue. L’équipe des forces spéciales vient de partir. Les drones ScanEagle sont en vol, et Saien et moi surveillons les images infrarouges. Malgré les stabilisateurs gyroscopiques, la qualité des images est bien moindre que celles d’un Predator. L’avantage, c’est que ces petits drones peuvent être lancés depuis le pont d’un sous-marin avec un minimum de maintenance et une quantité de carburant raisonnable.
J’ai reçu un message de Tara aujourd’hui via le relais. Elle me tient au courant de ce qui se passe sur le porte-avions. Elle a aussi eu la gentillesse de me transmettre les coups d’échec de John, en plus de son message à elle.
Je l’aime, plus que jamais. J’aimerais pouvoir passer outre ce blocage qui m’empêche de l’exprimer plus librement, même sur cette feuille de papier.
Le fait d’être loin d’elle depuis si longtemps ne fait qu’accroître ce que je ressens. Il y a un trou béant dans ma poitrine car j’ai laissé un bout de moi sur le porte-avions. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour rentrer en un seul morceau (et sans être infecté), pour pouvoir la serrer dans mes bras à nouveau.
Même si je ne suis pas du genre à donner dans le mélo, j’ai ressenti un pincement au cœur en voyant ces hommes partir vers la terre ferme. Ils ne seront peut-être pas aussi chanceux que moi. Je me sens vaguement coupable, un peu comme s’il y avait une quantité limitée de chance sur Terre, et que j’avais dilapidé ce capital. Pour me changer les idées, je vais me retirer dans mes quartiers, valider les coups de John et penser à mes prochains mouvements avant qu’on ait besoin de moi. Son dernier coup est assez bizarre. Il va falloir que je réfléchisse pour deviner où John veut en venir. Auparavant, il envoyait des instructions du genre :
John à Kil : C en 3C
Son dernier coup est une série de combinaisons qui ressemblent à ça :
John à Kil : W&I p34 w34 BT p34 w55, et la combinaison continue comme ça pendant encore quelques lignes.
Il faudra que je passe pas mal de temps à étudier l’échiquier pour comprendre ce qu’il veut dire. Il a envoyé trop de combinaisons pour qu’il s’agisse d’un seul et même coup. Il y a peut-être eu un souci dans la transmission.
Nombre de tractions maximum : 10
Pompes : 90
Jogging de 2,5 km sur tapis de course : 10min58s
Loin au-dessus de la Terre, un engin en forme de triangle volait à Mach 6. Ses capteurs surveillaient la situation au sol, en Chine.
— Ici Deep Sea pour la base de Bohai, terminé.
La transmission possédait une qualité mécanique, étouffée, car le pilote parlait à travers son masque à oxygène.
— Quelle est votre altitude, Deep Sea ?
— 30 000 mètres, Mach 6,1.
— Bien reçu, Deep Sea, vous vous traînez un peu aujourd’hui. Vous avez une jolie vue ?
— Les caméras ont un peu de mal, pas de changement depuis la dernière mission. Environ 20 % de Pékin est en train de cramer, aucun signe de détonation inopinée d’après les instruments. La ville est toujours intacte, QG.
— Bien reçu, vous pensez avoir le temps d’aller jusqu’à Moscou aujourd’hui, Deep Sea ?
— QG, ça fait 3 200 milles nautiques à vol d’oiseau. Je peux y être en 38 minutes. C’est une priorité un ?
— Non, Deep Sea, pas de priorité un en ce moment.
— Bien reçu QG, je vais rester sur la priorité un en cours pour l’instant.
— Compris, Deep Sea, on voulait juste savoir si vous aviez le temps.
L’engin noir poursuivit sa patrouille hypersonique au-dessus de la région de Bohai, en Chine. Le pilote pointa la caméra multispectrale sur la place Tien’anmen pour une calibration optique et commença à basculer en vision thermique. Les centaines de milliers de morts vivants en train d’errer s’affichaient en bleu à l’écran. Le pilote entreprit ensuite de saisir le code confidentiel sur son écran multifonctions pour accéder aux coordonnées de la base. Il savait que cette base renfermait dans ses entrailles quelque chose de si confidentiel que le simple fait d’en prendre connaissance sans autorisation préalable pouvait lui coûter la vie, même avant l’apparition de l’anomalie.
Bientôt, dans une semaine peut-être, le commando Hourglass pénétrerait les eaux de la région de Bohai, et se trouverait donc en territoire chinois. Le pilote aurait alors une dernière mission prioritaire à accomplir, une mission dans cette région en soutien du commando Hourglass. Après, il ne ferait pas bon rester dans les parages, étant donné ce qu’il savait des conditions d’exfiltration prévues pour le commando. Tout au long de son vol de reconnaissance, l’avion prit des milliers de clichés numériques et des vidéos en haute définition qui seraient analysés puis transmis aux plus hautes autorités. Puis, par filtrages successifs du commandement militaire, ces informations finiraient par arriver aux membres du commando Hourglass afin qu’ils puissent planifier leur mission. Le secret de l’existence de cet engin et l’étendue même de ses capacités étaient bien protégés par un programme spécial ultraconfidentiel à plusieurs trillons de dollars. C’était le bon vieux temps où les acronymes gouvernementaux et les noms de code servaient à quelque chose.
1 Doctrine en vigueur dans l’armée américaine de 1993 à 2010, visant à assouplir l’interdiction faite aux homosexuels de s’engager dans l’armée. Pendant cette période, les recruteurs ne demandaient pas leur orientation sexuelle aux candidats. En contrepartie, ceux-ci s’engageaient à rester discrets sur la question (NdT).