La serviette tomba des mains de Motton quand il aperçut Miss Parker-Roth entièrement nue, debout près du lit.
Il se demanda si, en fin de compte, il n’était pas mort dans l’accident de l’après-midi, car il lui semblait se trouver au paradis.
Elle était magnifique, avec sa chevelure mordorée qui tombait sur ses fines épaules et dont les mèches soyeuses n’attendaient que les doigts du jeune homme. Il eut soudain envie de tenir ses beaux petits seins dans le creux de sa main pour en sentir la délicate pesanteur. Il brûlait d’effleurer ses courbes sculpturales, le doux renflement de ses hanches, et d’ouvrir l’écrin de ses cuisses laiteuses à la recherche du joyau enfoui dans ses boucles brunes.
Son sexe se dressa aussitôt. Il ramassa la serviette et se cacha.
— Oh, ne soyez pas timide, dit Jane avec un petit rire. Je ne le suis pas, moi, ajouta-t-elle en tendant les bras.
Il fut bouleversé par le ton plein d’excitation, de crainte et d’appréhension de sa voix.
Jane avait eu une dure journée, riche en émotions fortes. Elle avait vu son père nu sur un tableau, s’était cachée dans un placard et avait été éjectée d’un véhicule lancé au galop. Enfin, pour ajouter l’outrage au traumatisme, elle avait dû supporter Mrs Hornsley, sa mère et les tantes. Elle devait être à bout.
— Vous devriez retourner dans votre chambre, Jane.
— Non. Je n’en ai pas envie.
Il était fasciné par le miroitement de ses cheveux à la lueur des bougies.
Ne fallait-il pas insister, l’y conduire de force ? Hélas, si par malheur il la touchait, c’est dans son lit qu’il l’emmènerait.
Passer un peignoir, enfiler une chemise de nuit ou un pantalon l’aurait aidé à remettre un peu d’ordre dans ses idées. Mais tout ce dont il était capable était de se cacher derrière sa serviette comme un demeuré, tout en posant sur Jane des yeux fous de désir.
— Je ne veux pas retourner dans ma chambre, Edmund.
Il savait qu’il allait commettre une erreur, mais ce fut plus fort que lui.
— Que voulez-vous alors, Jane ?
— V-vous, dit-elle d’une voix tremblante en s’humectant les lèvres.
Ce simple mot fit gonfler la bosse qui ornait sa serviette. Se l’enroulant autour de la taille, il s’efforça de reprendre ses esprits. Jane était victime de la fatigue et de la contrariété et, par conséquent, incapable de prendre une décision aussi grave. Son devoir était de la mettre au lit, pour qu’elle dorme. Elle était vierge et n’avait aucune idée des conséquences d’un tel acte.
À l’inverse, Motton ne l’était plus et connaissait parfaitement la chose. Il aurait tant aimé la satisfaire, plusieurs fois, avec douceur et lenteur, par effleurements et embrasements successifs, puis avec force et vivacité, et de toutes les manières qu’elle aurait souhaitées.
Ils avaient tous deux échappé à la mort quelques heures auparavant. N’était-ce pas l’occasion de célébrer la vie à sa source… peau contre peau, corps imbriqués, un seul souffle pour deux ?
De toute façon, elle était déjà compromise, et ils devraient se marier. Quelle importance, donc, s’ils honoraient leurs serments avant l’heure ?
Elle s’avança vers lui. L’appréhension et l’incertitude voilaient à peine la détermination de son regard.
— J’aurais pu mourir aujourd’hui, Edmund. Et, si ce que vous dites de Satan est vrai, je peux encore mourir demain.
Il n’avait pas voulu l’effrayer autant.
— Je vous protégerai, Jane. Satan ne vous fera aucun mal.
Elle secoua la tête, comme s’il n’avait rien dit.
— J’ai toujours pensé que j’avais le temps mais, cet après-midi, quand j’ai été éjectée, j’ai pris conscience de mon erreur. L’avenir n’est qu’une illusion. Seul le moment présent est réel.
Il lui aurait suffi de tendre le bras pour la toucher mais il n’en fit rien, car il savait qu’alors il perdrait le contrôle de la situation.
— Je ne veux pas mourir sans avoir vécu. Je ne veux pas finir vierge, Edmund.
Elle posa les mains sur les épaules du jeune homme. Ses doigts lui firent l’effet de fers chauffés à blanc. Ses seins le narguaient, touchant presque son corps.
— Nous devrons nous marier, prévint-il, surpris de son propre calme.
L’excitation avait emporté sa peur en même temps que sa raison.
Il n’éprouvait pas seulement du désir pour elle. D’autres sentiments s’y mêlaient, comme l’envie de la protéger, la tendresse, l’admiration. Tout cela était nouveau pour lui.
— Vous parlez de l’avenir, insista Jane. Je vous parle du présent, rappela-t-elle en lui effleurant les bras.
Il trouvait de plus en plus difficile de penser à demain ou à quoi que ce soit d’autre qu’à la douceur de ses mains et à la proximité de ses seins nus. Il prit une profonde inspiration, humant l’odeur troublante de la jeune femme.
Le vicomte eut de la peine à se maîtriser quand elle lui prit les poignets, puis joua avec ses doigts toujours crispés sur la serviette.
— S’il vous plaît, Edmund, aidez-moi à rattraper le temps perdu.
— Ah ! gémit-il.
Jane venait de passer la main sous son cache-sexe et tenait à présent sa verge entre ses doigts, comme elle l’avait fait avec l’énorme phallus de Pan. C’était si bon qu’il crut s’évanouir de plaisir. Il laissa choir la serviette pour s’accrocher aux épaules de son amante.
D’ordinaire, c’était lui qui dirigeait les opérations. Mais, d’ordinaire, il payait, si bien que ses partenaires obéissaient à ses moindres directives. Il arrivait avec une demande spécifique, obtenait satisfaction, repartait et oubliait le visage de la femme dès qu’il mettait le pied dehors, voire avant. Longtemps, ce pur commerce des corps et de l’argent lui avait suffi. Se refusant d’imiter son père, il n’avait jamais eu de liaison au long cours et n’en cherchait pas.
Mais la situation présente était différente, à tel point que la virginité de Jane le bouleversait.
— Vous êtes aussi dur que Pan, murmura-t-elle, mais plus doux et plus chaud aussi.
Chaud ? Brûlant, plutôt ! Il se sentait capable de faire éclater un thermomètre.
Elle caressa sa verge de haut en bas d’une main douce, hésitante et provocante à la fois.
Il aspira l’air dans un sifflement.
— Est-ce bon ? demanda-t-elle en cueillant la goutte qui perlait au bout de son gland pour l’étaler.
— Oui ! répondit-il, surpris de parvenir à prononcer le moindre mot.
Elle appuya contre son ventre la verge gonflée de désir, tandis que ses tétons frôlaient le torse d’Edmund. Il la prit par la taille mais se garda de l’attirer contre lui. C’était encore trop tôt. Il préférait se laisser diriger encore un peu. Elle était si adroite…
Elle effleura ses fesses tout en couvrant sa poitrine de baisers. Puis elle suça un de ses tétons et, se hissant sur la pointe des pieds, sa peau contre la sienne, elle remonta jusqu’à sa gorge, son cou, son menton.
Edmund n’en pouvait plus. C’était une véritable, une exquise torture. Il n’eut bientôt plus qu’une seule idée en tête, car Jane lui était devenue aussi indispensable que le pain, l’eau, et l’air qu’il respirait.
Quand elle l’embrassa, il ne put se retenir de la serrer tout contre lui.
Elle était désormais sienne. Ils n’avaient reçu la bénédiction de personne et ne s’étaient pas fait de promesses, du moins en paroles, mais leurs corps valaient tous les serments.
Conjurer la mort n’était pas leur seul objectif : tous deux étaient l’affirmation pure et simple de la vie, d’une existence partagée… et peut-être d’une naissance.
Edmund fut de nouveau surpris de ne trouver en lui-même aucune peur, mais seulement de l’appréhension.
Il désirait de tout son cœur avoir un fils ou une fille avec Jane. Il aurait tout donné pour créer une famille et un avenir avec elle.
Ces pensées le ramenèrent à la raison. Il allait trop vite en besogne. Jane était encore vierge.
Sa première vierge…
Il releva la tête pour la regarder dans les yeux.
— Êtes-vous certaine de ce que vous voulez ?
— Hein ?
Elle était si belle avec sa bouche bien dessinée, entrouverte, et son regard vague.
— Ou-oui, répondit-elle en sortant le bout de sa langue.
Le cœur du jeune homme se serra.
— Vous ne semblez pas certaine.
Il desserra son étreinte et fit un pas en arrière. Encore mouillé du bain, il frissonna au contact de l’air, ou de la désillusion… Comment lui faire l’amour si elle doutait ?
Jane avala sa salive. Bon sang ! Pourquoi fallait-il qu’Edmund soit soudain pris de scrupules ? Ce n’était plus le moment de réfléchir ou de discuter, mais d’agir. D’accord, elle était nerveuse, mais qui ne le serait pas à sa place ? De là à penser qu’elle se défilait !
— Si, je suis très certaine.
— Non, je ne crois pas.
Malheur ! Il allait se mettre à discourir jusqu’à se convaincre d’agir en gentleman et de la raccompagner jusqu’à sa chambre. Croyait-il qu’elle pourrait trouver le sommeil alors qu’elle était prête à céder à ses moindres désirs ? Quand trouverait-elle de nouveau le courage de se jeter à l’eau ? Comment lui dire ?
Elle se souvint d’un détail très étrange et fort troublant du dessin de Clarence, où une femme prenait dans sa bouche le sexe d’un homme au visage épanoui. Peut-être Edmund apprécierait-il suffisamment cette caresse pour cesser de parler et la prendre comme il se devait ?
Elle s’agenouilla et saisit son membre entre ses lèvres. Le pauvre phallus du vicomte n’était plus que l’ombre flétrie de lui-même, mais Jane sut le ramener à la vie.
— Jane !
Était-il horrifié ? Elle ne savait comment qualifier le ton de sa voix. Mais il passa bientôt les doigts dans sa chevelure et ne sembla pas vouloir se retirer.
Si sa morale était offensée, son corps ne l’était pas. Le sourire aux lèvres, elle fit rouler sa langue autour de son gland. Edmund gémit et agrippa sa chevelure en remuant les hanches. Son pénis continuait de grossir dans la bouche de Jane, qui se recula pour en admirer la virilité. Une autre goutte apparut, et elle la lécha.
Edmund émit un son étrange, mélange de soupir, de gémissement et de rire, tout en tirant à peine sur ses mèches. Il désirait manifestement que Jane mette un terme à ce petit jeu. Mais la jeune femme avait d’autres projets.
— Je n’ai pas terminé, annonça-t-elle avant de le lécher de plus belle en se délectant des soubresauts qu’elle provoquait. J’ai l’impression que ça ne vous déplaît pas.
— Bien sûr que non. C’est si bon que je vais défaillir.
— Ah oui ?
Elle avait donc le pouvoir de mettre à genou un homme aussi fort qu’Edmund ? L’idée lui était assez agréable et cela valut au jeune homme un autre coup de langue. Que se passerait-il si elle le reprenait en bouche et le suçait de nouveau ? Voyons un peu…
Mais il ne lui en laissa pas le temps. Immobilisant la tête de Jane, il se retira doucement.
— Ça suffit, dit-il. À mon tour.
Pensant qu’il avait l’intention de lui rendre ses caresses, elle se réjouit qu’il ne la renvoie pas dans sa chambre. Aussi, quand il l’invita à se relever, elle obéit. Il la serra alors si fort contre lui qu’elle eut de la difficulté à respirer. Puis, s’inclinant légèrement, il passa un bras sous ses genoux et la souleva de terre.
— Hé ! s’exclama-t-elle en s’accrochant à son cou.
Ce nouveau moyen de locomotion ne l’enchantait guère, car elle le trouvait trop aérien à son goût. Pourvu qu’il ne la laisse pas tomber… Même si elle n’était pas grosse, elle n’était pas légère non plus. Une fois, pour amuser la galerie, Stephen avait essayé de la porter en soufflant comme un bœuf et en gémissant, mais ils n’étaient alors que des enfants.
Malgré la force que dégageait Edmund, elle préférait se tenir sur ses jambes. Lui abandonner ainsi son corps était très troublant, même s’il n’en serait pas autrement quand il l’aurait déposée sur le lit.
En fait, elle ne serait pas sans recours. N’en avait-elle pas déjà fait la preuve ?
— Ça va ? demanda-t-il d’un ton qui trahissait l’inquiétude.
Jane n’avait aucune envie qu’il recommence à argumenter.
— Je me sentirai mieux quand vous m’aurez posée sur votre lit, répondit Jane, qui ne voulait surtout pas qu’Edmund se remette à douter.
— Je suis bien d’accord, dit-il tout sourires.
Ah ! Il allait enfin lui donner ce qu’elle désirait.
Mais était-ce tout ce qu’elle voulait ?
Non, mais ce n’était pas une raison pour se mettre à trop réfléchir à son tour. Il était temps de laisser parler ses sens. Demain était un autre jour. La vie était chose trop incertaine, et elle n’avait qu’une hâte : se mettre sans tarder à l’école du plaisir, avec Edmund.
Il déposa son corps nu sur le vaste lit moelleux et ferme, et Jane se demanda combien de vicomtes y avaient été conçus.
Mais le passé n’importait pas plus que l’avenir. Le présent résumait toute sa chance et toutes ses aspirations.
Edmund la rejoignit, la couvrant à demi de son propre corps, sa verge en érection plaquée de tout son long contre sa cuisse.
Jane était prête à le recevoir.
Il l’embrassa, et ce fut comme une caresse rassurante, une promesse paradisiaque. Prenant son sein dans la paume de sa main, il en frotta le téton avec le pouce jusqu’à ce qu’il se dresse, dur et fier. Elle se cambra, mais ne réussit qu’à se coller un peu plus à lui. Le corps d’Edmund semblait un roc immuable.
Rocher qui écrase ou rocher qui protège ? Peu importait, car elle était heureuse.
Il couvrit ses joues et son menton de baisers tout en continuant de titiller ses mamelons.
— Ah ! gémit-elle en s’offrant davantage.
Tout son corps était en émoi, mais surtout…
— Est-ce bon, Jane ?
Sa voix était comme du miel à son oreille.
— Oh oui !
— Parfait. Alors peut-être que vous aimerez aussi ça…, dit-il avec un petit rire.
Puis il embrassa son cou et sa gorge, avant de s’attarder sur ses seins. Jane était aux anges. Cependant, pourquoi négligeait-il ses pointes à présent douloureuses ? Elle bomba le torse en gémissant, mais Edmund ne tint aucun compte de cet appel. Il ne restait plus à Jane qu’à coller le visage de son amant contre sa poitrine. L’envie était trop forte…
Il rit, balayant de son souffle la peau frémissante de la jeune femme.
— Patience, Jane, murmura-t-il comme s’il lisait dans ses pensées. C’est la règle : plus on attend, plus le désir augmente et plus la jouissance est forte.
Il dessina de la langue un cercle autour de son téton en prenant soin d’en contourner la pointe. Jane émit un petit bruit, quelque part entre la plainte et le gémissement, tandis qu’Edmund souriait, les lèvres contre son sein.
— Vous en doutez, n’est-ce pas ? observa-t-il, enfin décidé à donner les petits coups de langue tant attendus.
Elle gémit et tressaillit sous une intense décharge de plaisir. Oh ! Il aspira alors son téton, déclenchant une autre salve de frissons. Elle remua les hanches pour l’inviter à se pencher sur son intimité.
Le vicomte l’immobilisa et abandonna ses seins dont les pointes humectées se refroidirent au contact de l’air. Mais cette sensation fut rapidement chassée par un désir plus grand, irrépressible, si elle en jugeait par la chaleur qui lui brûlait les cuisses. Mais… que faisait-il ?
Eh ! Qui aurait cru ? Elle n’aurait jamais pensé que…
Il posa un baiser sur son pubis et titilla son clitoris. Jane, agrippant le drap à deux mains, se cambra.
Soudain, elle ne fut plus que jouissance sous les assauts répétés de sa langue. Elle ne touchait plus terre, ne se reconnaissait plus et se retrouvait en même temps.
Elle retint son souffle et se mordit les lèvres pour retarder l’orgasme désormais imminent, même si elle doutait de pouvoir tenir encore longtemps.
Edmund la lécha une dernière fois.
— Ah ! gémit-elle, en soulevant le bassin sous l’afflux des vagues de plaisir.
Elle était au comble du bonheur, le corps abandonné, léger, en apesanteur. C’était merveilleux, même s’il manquait encore quelque chose. Elle regarda Edmund, qui semblait très content de lui-même bien qu’un peu… tendu.
Comment ne l’aurait-il pas été ? Il frotta sa verge en érection contre la jambe de la jeune femme. Le vicomte, qui venait de lui donner tant de plaisir, n’avait pas joui, et son sexe était encore dur. Jane était bien décidée à remédier à cette injustice.
— Nous n’avons pas fini, déclara-t-elle en caressant la barbe naissante de son amant. Vous n’avez pas encore pris votre plaisir.
— Non, c’est vrai.
Il songea que ce n’était pas important et qu’il ferait mieux de lui souhaiter bonne nuit avant de commettre l’irréparable. L’eau refroidie du bain devrait suffire à calmer ses ardeurs. Mais c’était compter sans son désir irrépressible de la posséder. Il déglutit et prit la décision de s’en tenir à la saveur dont elle venait d’enivrer ses sens.
Une fois qu’il l’aurait renvoyée dans sa chambre, il ne lui resterait plus qu’à se soulager lui-même. À moins qu’il ne lui montre comment s’y prendre ? Elle n’avait pas besoin de sacrifier sa virginité pour l’apaiser. Ils avaient l’avenir devant eux. Ils pouvaient donc attendre.
Mais la tentation était grande, surtout avec Jane dans son lit, où des générations d’ancêtres avaient été conçues. Elle serait bientôt sa femme devant Dieu et devant les hommes. Mais il aurait été si bon de sceller d’ores et déjà leur alliance par les corps.
Jane le serra contre elle et se cambra, plaquant son sexe encore humide contre la jambe du vicomte.
— Qu’attendez-vous ? demanda-t-elle avec un petit sourire coquin. Un billet d’invitation ? Vous êtes mon invité, à moins que… S’il vous plaît, Edmund, venez, je vous en prie, le supplia-t-elle en se frottant contre son sexe.
Le jeune homme ne se le fit pas dire deux fois.
Il lui donna un baiser long et profond, tout comme il espérait rester longtemps et profondément dans l’emprise de son corps. Jusqu’à ce que sa semence vienne se répandre en elle et, avec l’aide de Dieu, lui donner un enfant.
Mais il faudrait d’abord la pénétrer, ce qui s’annonçait douloureux pour Jane. Alors mieux valait procéder rapidement.
Edmund s’introduisit d’une seule poussée.
— Aïe !
Il s’arrêta net et l’embrassa sur le front.
— Je suis désolé. Vous n’aurez mal qu’une fois.
— J’imagine que vous n’avez pas eu mal la première fois ? demanda-t-elle d’un ton maussade.
— N-non, je ne crois pas.
— Ce n’est pas juste ! Les hommes devraient connaître les mêmes épreuves que nous, les femmes.
— Hum…
Edmund n’était pas en position d’argumenter pour l’instant, tant il était excité et heureux, blotti dans la chaleur fiévreuse de Jane.
— Il faudra que nous recommencions, pour que je sache comment c’est sans la douleur.
— Hum… Oui, bien sûr.
Il n’y voyait aucun inconvénient. Le plus souvent possible. Mais il fallait d’abord en finir avec cette première fois. L’immobilité devenait une torture.
— Tout va bien, Jane ?
— Oui, je crois.
— Cramponnez-vous, alors. Ce ne sera pas long.
Il donna quelques coups de reins avant que la jouissance ne le submerge et qu’il dépose enfin sa semence.
Une immense fatigue s’empara presque immédiatement de lui. Il n’aurait pu bouger le petit doigt si Satan avait soudain surgi dans la chambre.
Pour la première fois de sa vie, il ressentait une paix totale, sans mélange. Jusque-là, il s’était toujours retiré à temps afin d’éviter les enfants illégitimes, avait payé, puis enfilé son pantalon avant de prendre congé. Toutefois, rien n’était pareil à présent. Il ne souhaitait pas quitter Jane, et aurait aimé qu’elle reste dormir dans ses bras.
Mais c’était impossible, car Mrs Parker-Roth et les tantes ne tarderaient plus.
— Hum… C’était délicieux, lui souffla-t-elle à l’oreille. Une fois la douleur passée, bien sûr, ajouta-t-elle en posant les mains sur les fesses de son amant pour le serrer contre elle. Quand peut-on recommencer ?
La verge de Motton répondit par l’affirmative avant qu’il ait pu parler.
— Plus tard, promit-il en se retirant. C’est un endroit sensible.
Il s’étendit de tout son long à côté d’elle.
— Oui, un petit peu, concéda-t-elle en se blottissant contre lui. Vous pensez que ça ira mieux demain ?
— J’en suis sûr, dit-il en effleurant sa hanche, de sorte que cette petite coquine passa la jambe par-dessus la sienne. Mais il faut que vous retourniez dans votre chambre, maintenant.
— Je n’en ai pas envie, déclara-t-elle en se faisant encore plus câline. Je veux rester avec vous.
Il écarta une mèche de son visage et la prit par la taille.
— Vous ne voulez quand même pas que votre mère nous trouve ensemble, n’est-ce pas ?
Jane se figea.
— Non, répondit-elle en jetant un coup d’œil inquiet à la porte. Pensez-vous qu’elles sont déjà rentrées du concert ? Maman est bien capable de passer me voir pour vérifier que tout va bien.
— Il est probablement encore trop tôt, mais il vaut mieux ne pas tenter le diable.
— Je crois que vous avez raison, soupira-t-elle.
Il lui donna un rapide baiser.
— Je préférerais que vous restiez. Je sais que vous êtes venue pour…, s’interrompit-il, se rappelant soudain qu’il avait trouvé Jane sous son lit. À propos, que faisiez-vous dans ma chambre ?
— Euh…, bredouilla-t-elle d’un air coupable.