Dans l’allée où la nuit s’épaissit sous les chênes
Le pas lent d’un cheval retentit et, parfois
S’attarde. Un son de cor s’efface dans la plaine
Et les arbres jumeaux grincent de tous leurs bois
Comme le brodequin qu’aux mises en géhenne
On serrait sur le pied d’un captif aux abois.
Chambre ardente, réveils quand les hommes de peine
Chargent douze fusils pour outrager les lois.
Dans l’allée, à travers les feuilles de Septembre,
Je vois briller des nœuds d’étoiles à tes membres
Comme des feux de quart sur le pont des bateaux.
J’entends chanter un chant de meurtre et de torture
Par la coque et la barre et le bruit des mâtures
Imite un brodequin faisant craquer des os.