Que fureur soit ton cri ! Les laves et les neiges
Se mêlent dans ce cœur vomissant les rayons,
Les dents mordant la langue et tranchant le bâillon
Plus dures qu’à ta chair les mâchoires du piège.
Et tournant et ruant autour de ton manège,
Soleil d’algèbre et son moyeu de tourbillons
Et tire et brise et scelle un à un les maillons
D’une chaîne enserrant les membres du cortège.
Râle, à quoi bon les cris, la bave et le salpêtre
Un sommeil de mangeaille et de pourpre renaître
Tu, vous, les autres, nous, clames, clamez, clamons,
Trois serpents plein la gueule et l’averse d’ordure
Qui tombe sur tes yeux et dans ta chevelure.
Le jour qui t’effaça disperse les démons.