Aujourd’hui, beaucoup de lieux offrent des cours de yoga. Cours privés ou cours dans des associations socioculturelles, le choix est vaste.
De manière générale, le tarif des cours privés est un peu plus élevé, mais le nombre de pratiquants dans les groupes est moindre, l’assiduité et la motivation sont également différentes.
Il est important de vous sentir bien avec le professeur et que sa manière d’enseigner vous corresponde. Aller à un cours de yoga parce qu’il est proche de chez soi n’est pas la meilleure motivation.
Pour trouver un professeur, vous pouvez consulter les Pages Jaunes, faire confiance au bouche-à-oreille ou contacter des écoles ou les fédérations.
L’important est que le professeur ait suivi une formation, formation qui, pour répondre au programme européen des enseignants de yoga, se déroule sur quatre années.
Cependant, certains professeurs n’ont pas suivi une formation dans une école, mais en Inde. C’est une autre manière de pratiquer qui reste tout aussi valable et, en général, comme le veut la tradition indienne, l’enseignant se réfère à une lignée de maîtres quant à la transmission reçue.
En France, et en Occident d’une manière générale, les professeurs pratiquent tous ce que l’on appelle le hatha yoga *, c’est-à-dire le yoga postural. La technique se différenciera dans la manière d’aborder les postures. Ce n’est qu’au bout d’un certain temps de pratique que vous pourrez avoir envie de poursuivre dans telle ou telle technique. Certains pratiquants suivent deux cours avec deux techniques différentes, mais qui se complètent au niveau du travail postural.
Au milieu de ce hatha yoga *, les noms des techniques suivantes sont les plus répandus : Désikachar, Yoga de l’énergie, Iyengar, Ashtanga, Kundalini yoga. Toutes ces techniques de yoga respectent la tradition.
Certaines techniques sont plus douces, plus intériorisées que d’autres qui ont une approche plus physique.
Vigilance cependant quant à certaines techniques de yoga : il fleurit actuellement des formes de yoga qui, à mon avis, n’ont rien à voir avec la discipline. Elles associent le mot yoga à une autre technique, proche de disciplines corporelles et du monde de la forme. Je crains, au risque de paraître rétrograde, que l’on se serve tout simplement du nom d’une discipline millénaire comme outil publicitaire. Le yoga est une des voies spirituelles les plus répandues dans le monde et il est facile d’y adjoindre une discipline moderne pour en faire « une nouvelle forme » et vendre la technique. Mais quid alors des compétences réelles de l’enseignant quant à une démarche de yoga ? De plus, ces « nouvelles formes » répondent plus à des acrobaties et ne s’adressent pas à tous. Le yoga, à mon sens, doit rester une discipline intérieure de connaissance de soi s’adressant au corps et à l’esprit. Je trouve regrettable que cette voie traditionnelle soit, elle aussi, dénaturée pour répondre à la société de consommation, à la compétition, et au culte de l’immédiateté.
Le yoga ne se pratique pas dans un esprit de compétition. Peu importe l’aspect extérieur de la posture. Ce n’est justement pas sur l’aspect « extérieur » que l’on va voir les résultats, car il n’y a pas de modèle à suivre. Plutôt que de résultats, il est plus judicieux de parler d’effets. Le calme peut se faire sentir au bout de quelques séances, au même titre que le fait de pratiquer les postures va induire un mieux-être dans votre corps. Peu à peu, vous vous sentirez plus souple, sans forcément aller tellement plus loin dans les postures, mais en vous sentant plus mobile, plus à l’aise, moins raide dans votre pratique. C’est cela qui vous indiquera vos « progrès ».
J’ai remarqué qu’au bout de trois ou quatre séances, les pratiquants commençaient en général à ressentir un calme intérieur qui s’installe. Bien évidemment, il faut une pratique régulière et dans la durée pour que ces effets perdurent. C’est pourquoi un engagement sur l’année est nécessaire.
Avant toute chose, si vous avez un problème de santé particulier, consultez votre médecin. Ne pensez pas que le yoga va tout régler, d’ailleurs votre professeur doit vous inciter à consulter en cas de problème.
Ne faites pas confiance aux publicités qui vantent les bienfaits du yoga pour la guérison, contre les maladies graves… Certes le yoga est une aide précieuse et permet de retrouver un équilibre, mais en cas de problèmes de santé, il doit être en complément d’un suivi médical et d’un traitement adéquat.
Le yoga ne comporte aucune contre-indication particulière. En revanche, il demande une adaptation en ce qui concerne les postures et les exercices dans certains cas. Parfois, une pratique individuelle est préférable pour répondre à une demande précise.
La pratique du yoga permet de gérer le stress, notamment en termes de prévention. Cependant, elle ne remplace pas une thérapie en cas de nécessité. Une personne souffrant de dépression peut faire du yoga, mais il ne remplacera pas la prise en charge thérapeutique adéquate si besoin est.
Le yoga est une technique où l’attention est portée vers l’intérieur, or, dans certains cas, il est nécessaire de pouvoir extérioriser ses émotions et de verbaliser son vécu. De même, dans certains types de dépression, certains exercices où l’attention est portée vers l’intérieur sont contre-indiqués. Un travail individuel est préférable de manière à proposer à l’élève des séances adaptées à son cas.
Le yoga est parfois associé à l’image d’un mode de vie un peu spécial, comme notamment une alimentation végétarienne, le fait de ne pas fumer…
Si vous fumez, rien ne vous empêche de pratiquer le yoga. Cependant, il est fort probable qu’au bout de quelque temps, vous prendrez conscience que vous empoisonnez votre corps et que vous aurez envie d’arrêter de fumer. J’ai souvent eu des élèves qui fumaient et qui, au fur et à mesure des séances, ont diminué d’eux-mêmes le nombre de cigarettes jusqu’à arrêter. Il est différent de savoir intellectuellement que la cigarette n’est pas bonne pour la santé et de le sentir de l’intérieur car, à ce moment-là, les processus naturels rétablissent un équilibre qui conduit la personne à diminuer et à arrêter de façon naturelle, sans compensation.
En ce qui concerne l’alimentation, le végétarisme n’est pas indispensable. Une alimentation équilibrée, variée, reste la règle de base. Supprimer des aliments sous prétexte d’une soi-disant discipline ne répond qu’à une conception mentale qui risque de conduire la personne vers des frustrations et un déséquilibre. Si la pratique du yoga conduit naturellement vers une certaine hygiène de vie, dont une hygiène alimentaire, ce n’est nullement le résultat d’un dogme, mais celui d’un équilibre intérieur qui se rétablit. Votre alimentation doit répondre à vos besoins et non à une pseudo-philosophie culpabilisante. Le yoga, par l’écoute intérieure, vous aidera dans ce sens. De plus, nos besoins en matière d’alimentation peuvent être différents en fonction des périodes de notre vie et de nos activités.
Chaque personne a son tempérament, ses habitudes, ses besoins… qui évoluent dans le temps et il est indispensable de composer avec tout cela afin de ne pas détruire un équilibre.
On a tendance à penser que pour pratiquer le yoga, il faut être souple. Le yoga ne demande pas de résultat, vous n’avez pas un objectif à atteindre, comme, par exemple, mettre le nez sur vos genoux pour que la posture soit efficace.
La souplesse est avant tout la facilité que vous allez éprouver à effectuer vos postures. L’amplitude de vos mouvements peut être restreinte du fait de votre morphologie, mais vous pouvez être à l’aise dans votre posture.
Une séance bien menée est celle où vous respecterez vos limites, en aménageant la posture à vos possibilités et à votre morphologie. La règle essentielle est de ne pas forcer. Vous ne devez pas avoir de courbatures après une séance de yoga. Si, après la première séance, vous ressentez quelques courbatures, c’est peut-être que vous n’avez pas l’habitude de mobiliser votre corps, mais cet inconvénient ne doit pas durer. S’il persiste, parlezen à votre professeur car peut-être travaillez-vous trop en force.