Le hasard existe-t-il ? Einstein disait que le hasard « c’est quand Dieu voyage incognito ».
C’est toujours avec beaucoup d’émotions que je considère la manière dont le yoga a rejoint ma vie. Ce livre est le fruit d’une vieille histoire entre le yoga et moi.
C’est à l’âge de onze ans que, pour la première fois, le mot de yoga résonne à mes oreilles. Sans savoir ce que c’est, je demande à faire du yoga. Tout aussi ignorante de l’affaire, ma mère refuse. Chaque semaine, alors que je me rends dans ce dojo pour faire du judo (je savais que s’y tenaient des cours de yoga), je guette une trace de yoga. Auréolé de mystère, ce mot véhicule déjà en moi quelque chose de connu.
À peu près à la même période, des émissions de télévision diffusent le célèbre Yogi Coudoux, dont les prouesses physiques et physiologiques sont plus qu’inhabituelles. Sans savoir que ses exploits sont liés à des années de pratique de yoga, je sens chez cet homme la capacité à atteindre d’autres dimensions.
Ce n’est que quelques années plus tard, à l’âge de dix-sept ans, que je commence le yoga. J’ai alors l’impression que j’ai toujours pratiqué le yoga, et je ne vis que dans l’attente de mon cours. Très vite, je refais chez moi des postures que j’ai apprises.
Si, au départ, mon jeune âge et ma morphologie privilégient le côté physique par ma facilité à accomplir les postures, mon entourage constate très vite que je suis plus sereine, moins angoissée.
Quelques années après, je fréquente un centre dédié au yoga et découvre la philosophie et les textes qui sous-tendent cette discipline à laquelle je m’adonne plusieurs fois par semaine : un monde qui change ma vision de la vie s’ouvre alors à moi. Connaissance de soi et spiritualité deviennent mes domaines de prédilection et j’entreprends une recherche intérieure qui n’a jamais cessé depuis, ainsi que l’étude de disciplines annexes au yoga comme la danse indienne, les bases de sanskrit, le mandala, le vasthu (science indienne de l’habitat).
À vingt-quatre ans, je souhaite devenir professeur de yoga. Je dois attendre encore un peu avant que des circonstances professionnelles ne m’amènent à rencontrer celui qui allait devenir mon mari, à gagner un procès aux prud’hommes et à obtenir la somme exacte dont j’avais besoin pour commencer cette formation professionnelle. Originaire du Sud, mon futur mari retournait à l’époque dans sa région régulièrement et passait… devant l’école de yoga que j’avais choisie pour ma formation !
Le hasard existe-t-il ?