Chapitre 2 : Marvel télévision

Après avoir investi avec succès les salles obscures et conquis Hollywood, Marvel se tourne désormais vers l’univers impitoyable de la télévision. Le premier projet à voir le jour : la série Agents of SHIELD, avec à sa tête un Agent Coulson pourtant tué par Loki dans le film Avengers (même si l’on sait que dans l’univers des comic books, personne n’est jamais vraiment mort). Une surprenante résurrection qui va personnifier des tensions grandissantes au sein de la Maison des idées.

 

Quand Disney signe en 2009 un gros chèque de quatre milliards de dollars pour s’offrir Marvel Entertainment, désormais acteur incontournable du paysage hollywoodien, l’éditeur de comics va chercher à étendre le succès du MCU à d’autres médias. C’est dans cette optique qu’Ike Perlmutter et son équipe dévoilent, en juin 2010, la toute nouvelle division télévision de Marvel Entertainment, pertinemment baptisée... Marvel télévision. Seul petit « hic » : rétrospectivement, tout cela semble s’être décidé sans la bénédiction de Kevin Feige, architecte de l’univers cinématique. Ou tout du moins, en lui forçant un peu la main. Certes, Marvel Studios conserve au final la primeur des personnages du catalogue maison, réduisant la division télévision à se contenter des restes.

Ce qui inquiète pourtant, à l’époque, c’est de voir Marvel s’éparpiller, et envisager sérieusement d’essorer le concept par appât du gain, avec comme corollaire pour Feige de perdre potentiellement le contrôle créatif de cet univers partagé qu’il a aidé à mettre sur pied. La position du fameux creative comitee (très proche de Perlmutter, donc de la branche télévision) chargé jusqu’ici de prodiguer ses recommandations aux adaptations cinéma, va s’en trouver encore plus délicate.

 

À la tête de cette nouvelle division, Perlmutter place Jeph Loeb, vétéran multimédia, ayant touché aussi bien au cinéma (Teen Wolf, Commando), qu’à la télévision (Smallville, Lost), mais également, bien sûr, aux comics (Age of Apocalypse, Ultimates chez Marvel, mais encore Batman / Superman chez DC). Avec un pedigree pareil, on se dit que l’annonce va susciter l’enthousiasme. Et pourtant...

Outre les inquiétudes, légitimes, sur une volonté d’expansion du MCU peut-être un peu ambitieuse de la part de Perlmutter, les récentes créations de Loeb ne font pas l’unanimité. On le dit « plus très inspiré », on l’accuse notamment d’avoir coulé la série Heroes, et d’avoir eu sur les comics une influence plutôt néfaste.

Rien de bien engageant donc, et dans tous les cas, un gros défi à relever pour Loeb, s’il veut prouver qu’il a autant de talent que Feige.

Pour faire taire les mauvaises langues, dès sa nomination, il lance immédiatement le développement de plusieurs projets : une série sur L’Incroyable Hulk (à laquelle sera un temps rattaché Guillermo Del Toro, mais qui ne verra finalement jamais le jour), une autre chapeautée par Melissa Rosenberg surJessica Jones pour ABC (qui migrera plus tard sur Netflix) et enfin, un projet un peu flou, sobrement baptisé SHIELD, relatant a priori les aventures de la célèbre agence, et supposé s’intégrer organiquement dans le MCU global.

C’est ce dernier projet qui prendra finalement vie en premier lieu lorsqu’en août 2012, Loeb fait appel à Joss Whedon (encore lui) pour jeter les bases de la série. Choix logique s’il en est : non seulement le pape des geeks est encore auréolé du succès phénoménal d’Avengers (il vient d’ailleurs à ce moment de signer pour écrire et réaliser sa suite, Avengers : L’Ère d’Ultron), mais il a en outre une énorme expérience de l’univers de la télévision, dont il est issu. Au palmarès de Mutant Enemy, sa société de production, on retrouve quelques titres qui ont fait les belles heures du petit écran, comme Buffy contre les vampires (Buffy : The Vampire Slayer), Angel, Firefly ou encore le très sous-estimé (et pourtant fantastique) Dollhouse.

Mais comme l’ubiquité ne fait pas encore partie de ses talents, et qu’il est par ailleurs très occupé par l’imposant chantier de L’Ère d’Ultron, Whedon se contente d’écrire et de réaliser le pilote de cette nouvelle série, déléguant le travail de showrunners à son frère Jed et à sa belle-sœur Maurissa Tancharoen (tous deux ayant déjà fait leurs armes sur Dollhouse et la merveilleuse websérie Dr. Horrible), flanqués de Jeffrey Bell, un autre vétéran aguerri du petit écran (X-Files et Angel).

La série est officiellement annoncée en avril 2013, avec un nouveau titre définitif : Marvel’s Agents of SHIELD. Le pitch est révélé et annonce qu’on y suivra les aventures d’un petit groupe d’agents investiguant sur les phénomènes étranges aux quatre coins de la planète. Vaste programme. Les premières informations de casting commencent à filtrer, et parmi les acteurs annoncés, on s’étonne de voir apparaître en tête de liste le nom de Clark Gregg. L’acteur incarnait en effet le sympathique agent Phil Coulson dans les films de la Phase 1, mais son personnage est officiellement défunt dans la continuité du MCU depuis que Loki l’a embroché au bout de son sceptre. Coulson ne serait donc finalement pas mort ? La campagne de marketing qui entoure le lancement de la série, articulée autour du hashtag #CoulsonLives (« Coulson est vivant ») ne laisse aucun doute à ce sujet.

L’annonce surprend, certes, mais pas tant que ça au final : s’il y a bien une chose que les fans de comics savent, c’est que dans ces univers de fiction, personne ne passe jamais définitivement l’arme à gauche. Depuis toujours, les scénaristes n’ont cessé de rivaliser d’astuce pour ressusciter des personnages que l’on croyait pourtant perdus pour la cause.

On ignore encore ce qui a motivé la décision de faire revenir Coulson, ou même de qui elle émane. A priori pas de Whedon, qui s’en est clairement distancié depuis. Les raisons de ce choix semblent plutôt à chercher du côté de Perlmutter, et d’une volonté de surfer sur la popularité du MCU. Et quoi de mieux pour ce faire que de récupérer l’un de ses seconds rôles les plus populaires, désormais « libre d’usage » depuis sa douloureuse disparition de la trame des films ? Une intention claire de la division télévision de créer un lien fort avec le MCU cinéma, sans avoir recours aux gros calibres hors budget que sont Downey Jr. et ses collègues (que Feige ne laisserait pas filer aussi facilement). Que Coulson soit officiellement mort ne leur pose donc pas véritablement de souci, Whedon et ses équipes y voyant même un fil rouge tout trouvé pour alimenter la première saison de la future série.

Sauf que ce choix risqué de faire revenir Coulson va avoir des conséquences imprévues et marquer le début d’un schisme entre le pôle cinéma et le pôle télévision, source de dissensions qui iront crescendo jusqu’à atteindre un point de non-retour début 2015, quand Marvel Studios s’émancipera de la tutelle de la maison-mère et prendra définitivement ses distances avec Marvel télévision. Nous aurons l’occasion d’y revenir. Pour l’heure, recentrons-nous sur la série...

 

L’ambition de Whedon réside avant tout dans l’idée de créer une histoire indépendante et périphérique aux événements des films, un contexte « à échelle humaine », moins grand spectacle, plus ancré dans le quotidien des agents du SHIELD et moins dans les conflits interplanétaires.

Le gros défi pour son équipe et lui consiste à réussir à contenter à la fois les fans de l’univers cinéma et comics (qui attendent des liens forts entre la série et les autres médias), mais également de séduire un tout nouveau public, pas forcément sensible au matériau de base. Et ce n’est bien entendu pas la seule difficulté du projet : Marvel Studios ayant toujours la priorité sur l’univers des comics, la télévision devra donc se contenter des miettes que Kevin Feige daignera leur laisser.

Cela va constituer la grosse problématique des trois premiers quarts de la première saison d’Agents of SHIELD. La révélation (pour l’heure tenue bien secrète) autour du retour d’Hydra est prévue pour la sortie du film Captain America : Le Soldat de l’hiver et en attendant, Whedon et ses équipes doivent temporiser comme ils le peuvent, sans jamais pouvoir faire allusion à l’organisation ennemie historique.

En lieu et place, nos agents du SHIELD affrontent une nouvelle entité malfaisante, Centipede, complètement inconnue au bataillon des comics. Le show balbutie, s’embourbe quelque peu dans une structure procédurale (les intrigues se découpent par épisode, sans véritable fil conducteur) et au final, peine à convaincre. Une série sur des super-héros sans capes et pantalons en spandex ? De qui se moque-t-on ? Une caricature, certes, mais voilà le principal reproche fait à la série durant ses premiers mois d’existence. Ceci couplé à l’absence de héros présents dans les films (en dehors d’un rapide caméo de Nick Fury à la fin du deuxième épisode ou de Maria Hill dans le pilote), et malgré quelques allusions (parfois un peu gratuites) au MCU cinéma, la série a du mal à trouver sa place dans le cœur des téléspectateurs.

 

Durant cette laborieuse première saison, Agents of SHIELD peine non seulement à convaincre les fans du MCU de sa pertinence, mais elle ne parvient pas non plus à accrocher de nouveaux aficionados. Des oiseaux de mauvais augure annoncent même sa mort prématurée, mais contre toute attente, la chaîne ABC décide de persévérer et étend la commande initiale de treize épisodes à une saison complète qui en comportera vingt-deux au final. Cela n’empêche pas les chiffres d’audience de s’éroder, lentement mais sûrement, malgré un démarrage en fanfare (douze millions de téléspectateurs devant leur petit écran pour le pilote, meilleur démarrage pour une série dramatique depuis 2009). Les perspectives d’un renouvellement en deuxième saison semblent bel et bien compromises. D’autant que la série coûte cher, certes moins que Game of Thrones, mais quatorze millions de dollars uniquement pour le pilote, c’est beaucoup pour une entité comme ABC.

 

La tendance va pourtant s’inverser à partir du seizième épisode, judicieusement intitulé End of the Beginning (Haute trahison en V.F.). En effet, la trame de Captain America : Le Soldat de l’hiver vient (enfin) de révéler qu’Hydra, la Némésis historique du SHIELD supposément disparue, est en fait toujours en activité, infiltrée parmi les rangs de l’agence. Ce tie-in (l’apport d’un élément scénaristique d’une histoire qui vient en compléter une seconde) libératoire va permettre à la série de prendre réellement son envol, avec un big bad enfin ancré dans l’héritage des comics.

Ce qui n’empêchera pas Whedon de concéder avec sarcasme que détruire le SHIELD dans une série qui porte son nom avait tout du pari... osé :

« Je pense que les gens du cinéma étaient un peu agacés par la série. Ils étaient du genre à dire : “Vous pouvez avoir ceci, mais pas ça. Et ceci, mais pas ça.” C’était déjà compliqué en soi sans que j’en rajoute encore une couche. On a tout de même créé une série télé qui s’appelle SHIELD juste avant qu’ils ne fassent un film où ils le détruisent. Donc, bon, tout le monde était aux anges ! » (Joss Whedon, dans une interview accordée à IGN en avril 2015.)

À partir de là, la série va tout à coup regagner l’attention de ceux qui l’avaient initialement délaissée, et convaincre ceux qui s’étaient accrochés et avaient sans doute eu raison de le faire. Elle se permettra même par la suite d’introduire de nouveaux éléments majeurs du MCU, avant même que le pôle cinéma n’ait eu l’occasion d’en faire mention, comme la race extraterrestre des Kree (que l’on découvrira au cinéma plus tard, par l’entremise de Ronan dans Les Gardiens de la Galaxie) ou encore celle des Inhumans.

Après des débuts difficiles, Agents of SHIELD trouve enfin sa place dans le paysage télévisuel, ainsi qu’un public de plus en plus nombreux et dévoué. Le passage d’un traitement procédural à une narration sur la longueur, l’ajout de nouveaux membres à l’équipe en début de saison 2 (et plus particulièrement les excellents Lance Hunter, Mack et Bobbi Morse), ainsi que l’arrivée d’une plume de qualité, celle de Drew Z. Greenberg (encore un membre de l’écurie Whedon depuis les débuts de Mutant Enemy), contribueront à confirmer ce nouveau statut.

 

La série a tellement repris du poil de la bête qu’elle sera non seulement reconduite pour une deuxième, troisième et quatrième saisons, mais suscitera même à plusieurs reprises des envies de spin-off (séries dérivées) chez les pontes d’ABC : un projet baptisé Most Wanted, axé autour du couple Hunter / Morse, sera d’ailleurs conduit jusqu’au stade du pilote, sans malheureusement se voir commandé par la chaîne pour une diffusion.

 

Toujours est-il que plus le temps passe, plus le fossé semble se creuser entre les pans cinéma et télévision du MCU. Le fameux #ItsAll-Connected qu’avait martelé Marvel télévision lors du lancement de la série pour se raccrocher au wagon MCU semble désormais bien loin. D’autant que, depuis, la série et le MCU cinéma ont davantage pris leurs distances. Point de mention des Inhumans dans les films (alors que cette intrigue a constitué un point central de la série pendant plus de deux saisons), aucun caméo majeur depuis le passage de Nick Fury et Lady Sif (issue du film Thor) au tout début de la série. Le constat aujourd’hui est sans appel : si cinéma et télévision continuent d’évoluer dans un univers partagé, les deux divisions ne semblent plus échanger le moindre bon procédé. À tel point que, lorsqu’on les interrogeait sur la possibilité de voir apparaître des Inhumans d’Agents of SHIELD dans le film Avengers : Infinity War, les frères Russo avouaient sans rougir ne pas du tout suivre la série. Plutôt it’s not all connected, donc.

D’ailleurs, pour Whedon, ces deux univers, bien qu’intrinsèquement connectés, déroulent en réalité des narrations distinctes : « En ce qui me concerne, dans les films, oui, Coulson est mort. Dans l’histoire des Avengers, sa perte était très importante. Quand j’ai créé la série télé, c’était en quelque sorte sur base du consensus que cela pouvait fonctionner et qu’on pouvait le faire avec intégrité, mais ces films Avengers sont pour les gens qui vont voir des films Avengers, et rien d’autre. Et cela n’aurait aucun sens, ni même ne serait utile, de dire “Oh et au fait, vous vous souvenez de moi ? J’étais mort !” »

Un point de vue tout à fait compréhensible : les différentes franchises, bien que partageant le même terrain de jeu, doivent pouvoir se vivre indépendamment de tout développement extérieur. Il serait par exemple délicat de réintroduire le personnage de Coulson dans les films Avengers sans faire référence à sa résurrection (que la série a tout de même pris une saison à expliquer). C’est fondamentalement ce que l’on pourrait appeler « la malédiction du MCU » : au plaisir immense que suscite l’existence d’un univers partagé, s’oppose le besoin de s’assurer que chaque pièce du puzzle demeure compréhensible et pleine de sens, si on fait l’impasse sur les autres.

Un dilemme bien connu des lecteurs de comics depuis toujours et qui, évidemment, n’a pas tardé à se manifester également au sein du MCU, les plus acerbes reprochant à Marvel Studios de faire de la « télé au ciné », c’est-à-dire d’obliger les gens à voir tous les films de leur univers pour en saisir l’essence.

 

Ce beau MCU, tout unifié qu’il est encore à l’heure actuelle, commence déjà, dès le début de la Phase 2, à montrer ses limites. Finira-t-il par imploser, entraînant la séparation définitive des films et séries ?

 

 

Jeph Loeb

Auteur de comic books et scénariste né le 29 janvier 1958 à Stamford, dans le Connecticut. Loeb a démarré sa carrière au cinéma en signant le scénario de Teen Wolf, en 1985, film qui lancera la carrière d’un certain Michael J. Fox. C’est également à lui que l’on doit le scénario du film Commando, avec Arnold Schwarzenegger, ou encore Pie voleuse (Burglar) avec Whoopie Goldberg. Il travaillera ensuite sur un scénario centré autour du personnage de comics The Flash, mais le projet n’aboutira pas. C’est néanmoins par ce biais que Loeb mettra un premier pied dans le monde des comics, invité par DC à écrire pour eux. On le retrouve ensuite à la télévision, d’abord sur Smallville où il officiera comme scénariste, puis producteur exécutif, et fera également un passage par la série Lost. Il rejoindra ensuite son ami Tim Kring sur la série Heroes, pour laquelle il signera plusieurs épisodes, et qu’il quittera en cours de troisième saison. Il rejoindra finalement la toute nouvelle division télévision de Marvel le 28 juin 2010, pour superviser le lancement des premières séries maison, poste qu’il occupe toujours aujourd’hui.

 

 

Clark Gregg

Acteur, scénariste et réalisateur né le 2 avril 1962 à Boston, dans l’État du Massachusetts. Diplômé de la Tisch School of the Arts de l’Université de New York (encore un), où il étudia la comédie dramatique et l’anglais, Gregg a longtemps été cantonné aux seconds rôles. On l’a vu défiler dans un grand nombre de séries télé comme Will & Grace, Sports Night, À la Maison Blanche (The West Wing) et au cinéma Lovely & Amazing, En bonne compagnie (In Good Company). Scénariste à ses heures, l’acteur a également signé la trame du thriller Apparences (What Lies Beneath), sorti en 2000, avec Harrison Ford et Michelle Pfeiffer, et qui fut un modeste (mais réel) succès commercial. C’est toujours dans le cadre de sa « malédiction des seconds rôles » que Gregg fera son apparition dans le MCU, dès le premier Iron Man, incarnant un agent du SHIELD, un rôle qu’il reprendra par la suite dans d’autres films de la franchise, avant de succomber dans Avengers, pour ensuite renaître à la télévision, dans la série Agents of SHIELD.

 

 

Jed Whedon et Maurissa Tancharoen

Comme pour le duo McFeely / Markus, il ne s’agit pas de minimiser le travail de Whedon et Tancharoen, mais leur parcours étant plutôt similaire, nous avons choisi de les regrouper ici. Tous deux scénaristes, Jed et Maurissa sont nés respectivement le 18 juillet et le 28 novembre 1975. Leur plus grand fait d’armes, et ce qui les a fait connaître du grand public, est sans conteste la webcomédie musicale Dr. Horrible’s Sing-Along Blog, coécrite avec Joss Whedon lors de la grève des scénaristes en 2007. Avant cette date charnière, Jed composait de la musique pour des jeux vidéo, et Maurissa tentait de percer comme scénariste à Hollywood. Leur carrière va véritablement décoller en 2009, alors qu’ils font partie du groupe de scénaristes de la série Dollhouse, créée et produite par Joss. Après avoir prêté leurs services à d’autres séries (Spartacus, notamment), ils retrouveront « l’autre Whedon » sur Avengers d’abord (où ils l’aideront à peaufiner la scène de confrontation sur l’Helicarrier), puis sur Agents of SHIELD, où ils deviendront pour la première fois de leur carrière showrunners de leur propre série.