SOMMAIRE BIOGRAPHIQUE
1799 : Naissance à Tours, le 20 mai, d'Honoré Balzac, fils de Bernard-François Balzac (lui-même né Balssa en 1746, dans le Tarn) et d'Anne-Charlotte-Laure Sallambier, son épouse (née à Paris en 1778). Il sera mis en nourrice à Saint-Cyr-sur-Loire jusqu'à l'âge de quatre ans. Il aura deux sœurs : Laure (1800-1871) et Laurence (1802-1825) ; un frère, Henry, enfant probablement adultérin (1807-1858).
1804 : Il entre à la pension Le Guay, à Tours, et il y demeure jusqu'en 1807.
1807 : Il entre, le 22 juin, au collège des Oratoriens de Vendôme, où il passera six ans d'internat.
1813 : En été, il reste quelques mois pensionnaire dans l'institution Ganser, à Paris.
1814 : En été, il fréquente le collège de Tours, comme externe. En novembre, il suit sa famille à Paris, rue du Temple.
1815 : Dans le quartier du Marais, il fréquente successivement l'Institution Lepître et l'Institution Ganser ; il suit vraisemblablement les cours du collège Charlemagne.
1816 : Il entre comme clerc chez l'avoué J.-B. Guillonnet-Merville, s'inscrit à la Faculté de droit et suit des cours à la Sorbonne et au Muséum.
1818 : Il quitte en mars l'étude de Me Guillonnet-Merville et devient clerc de notaire chez Me Passez. Il rédige des notes en vue d'un essai sur l'Immortalité de l'âme.
1819 : Bernard-François et sa famille se retirent à Villeparisis. Honoré, bachelier en droit, s'installe à Paris dans un logis mansardé rue Lesdiguières, près de l'Arsenal, décidé à devenir écrivain. Il rédige une Dissertation sur l'homme et écrit une tragédie Cromwell, qui ne sera pas jouée.
1820 : Il commence Falthurne, récit qui restera inachevé. Sa sœur Laure épouse Eugène Surville, ingénieur des Ponts et Chaussées. Il quitte la rue Lesdiguières avant la fin de l'année.
1821 : Il commence un roman par lettres, Sténie, qui demeure inachevé. sa sœur Laurence épouse M. de Montzaigle.
1822 : Début de sa liaison avec Laure de Berny, âgée de quarante-cinq ans. Pendant l'été, séjour à Bayeux chez les Surville. Sous le pseudonyme de Lord R'Hoone, il publie, en collaboration avec A. de Viellerglé, L'Héritière de Birague, et Jean-Louis, puis, seul, Clotilde de Lusignan ; sous le pseudonyme d'Horace de Saint-Aubin, il publie Le Centenaire et Le Vicaire des Ardennes.
1823 : Durant l'été, séjour en Touraine. Publication de La Dernière Fée, par Horace de Saint-Aubin. Il esquisse un Traité de la prière.
1824 : Il s'installe rue de Tournon. Publication d'Annette et le criminel (Argow le Pirate), par Horace de Saint-Aubin. Sous l'anonymat : Du droit d'aînesse ; Histoire impartiale des Jésuites.
1825 : Il devient éditeur. En association avec Urbain Canel, il publie les Œuvres complètes de Molière et de La Fontaine. Publication de Wann Chlore par Horace de Saint-Aubin. Sous l'anonymat : Code des gens honnêtes. Il se lie avec la duchesse d'Abrantès.
1826 : Il devient imprimeur, associé avec Barbier, rue Visconti (ancienne rue des Marais-Saint-Germain).
1827 : Il crée une société pour l'exploitation d'une fonderie de caractères d'imprimerie en association avec Laurent et Barbier.
1828 : Il s'installe rue Cassini. Les affaires ayant périclité, il revient à la littérature. En vue d'écrire un roman sur la chouannerie, il séjourne du 15 septembre à la fin d'octobre chez le général de Pommereul, à Fougères.
1829 : Ami de l'éditeur et romancier Latouche, il est en relation avec Hugo et le Cénacle et fréquente divers salons (Sophie Gay, le baron Gérard, Mme Hamelin, la princesse Bagration, Mme Réca-mier). Il commence à correspondre avec Zulma Carraud. Mort du père de Balzac. Premier ouvrage signé Balzac : Le Dernier Chouan ou La Bretagne en 1800, qui deviendra Les Chouans en 1834. En décembre, Physiologie du mariage, « par un jeune célibataire ».
1830 : Il s'est lié avec Emile de Girardin et fréquente la bohème littéraire. Il collabore à la Revue de Paris et à la Revue des Deux Mondes, ainsi qu'à de nombreux journaux : le Feuilleton des Journaux politiques. La Mode, La Silhouette, La Caricature. L'été, il séjourne avec Mme de Berny à la Grenadière, à Saint-Cyr-sur-Loire, et voyage avec elle au Croisic et à Guérande. À l'automne, familier de Charles Nodier et de son salon à l'Arsenal. Il signe dorénavant « de Balzac ».
Premières « Scènes de la vie privée » : La Vendetta ; Les Dangers de l'inconduite (Gobseck) ; Le Bal de Sceaux ; Gloire et Malheur (La Maison du chat-qui-pelote) ; La Femme vertueuse (Une double famille) ; La Paix du ménage. Premiers « contes philosophiques », dont Les Deux Rêves, L'Elixir de longue vie.
1831 : Il mène à la fois une vie mondaine et studieuse. Il fait la connaissance de Jules Sandeau et de George Sand, entre en relation avec la marquise de Castries. La Peau de chagrin, « roman philosophique ». Sous le titre « Romans et contes philosophiques » : Les Proscrits ; Le Chef-d'œuvre inconnu… Un conte drolatique : La Belle Impéria.
1832 : Il entre en relation avec Mme Hanska, « l'Étrangère », riche propriétaire d'Ukraine. Désillusion amoureuse avec Mme de Castries, à Genève. Il est absent de Paris une grande partie de l'année (Sache, Angoulême chez les Carraud, La Bouleaunière avec Mme de Berny). Il adhère au parti néo-légitimiste.
Madame Firmiani ; La Transaction (Le Colonel Chabert). Parmi de nouvelles « Scènes de la vie privée » : Les Célibataires (Le Curé de Tours) et cinq « scènes » qui, regroupées deviendront plus tard La Femme de trente ans. Parmi de nouveaux « contes philosophiques » : Louis Lambert. Premier dixain des Contes drolatiques.
1833 : Il commence à correspondre avec Mme Hanska et la rencontre en septembre à Neuchâtel et à Genève pour la Noël. Il a une liaison avec Maria du Fresnay. Il signe en octobre avec Mme Béchet un contrat pour la publication des Études de mœurs au XIXe siècle (12 volumes divisés en trois séries : Scènes de la vie privée. Scènes de la vie de province, Scènes de la vie parisienne, parus de 1833 à 1837).
Le Médecin de campagne. Parmi les premières « Scènes de la vie de province » : La Femme abandonnée ; La Grenadière ; L'Illustre Gaudissart ; Eugénie Grandet (décembre).
1834 : Il revient de Suisse en février. Le 4 juin naît Maria du Fresnay, sa fille présumée. Il fait la connaissance de la comtesse Guidoboni-Visconti, née Frances Sarah Lovell. Dans une lettre à Mme Hanska du 26 octobre, il expose la structure d'ensemble de son « œuvre gigantesque » : à la base, une première assise, les Études de mœurs (« les effets sociaux ») ; seconde assise, les Études philosophiques (« après les effets viendront les causes ») ; dernier étage, les Études analytiques (« les principes ») ; il conclut : « Et, sur les bases de ce palais, moi enfant et rieur, j'aurai tracé l'immense arabesque des Cent Contes drolatiques ». Il commence à appliquer le retour systématique des mêmes personnages d'un roman à l'autre.
La Recherche de l'Absolu. Parmi les premières « Scènes de la vie parisienne » : Histoire des Treize (I. Ferragus, 1833. II. Ne touchez pas la hache (La Duchesse de Langeais), 1833-1834. III. La Fille aux yeux d'or, 1834-1835). Dans la Revue de Paris (14 et 28 décembre) paraissent les deux premières parties du Père Goriot.
1835 : Au printemps, il s'installe en secret rue des Batailles, à Chaillot. Au mois de mai, il rejoint Mme Hanska à Vienne, passe trois semaines avec elle ; il ne la reverra plus pendant huit ans.
Le Père Goriot. Melmoth réconcilié. La Fleur des pois (Le Contrat de mariage). Séraphîta.
1836 : L'année est marquée par l'entreprise malheureuse de la Chronique de Paris, par le long procès contre Buloz et la Revue de Paris au sujet du Lys dans la vallée, par la naissance de Lionel-Richard Guidoboni-Visconti, qui est peut-être son fils naturel, par le voyage en Piémont, par la mort de Mme de Berny.
Le Lys dans la vallée. L'Interdiction. La Messe de l'athée. Facino Cane. L'Enfant maudit (1831-1836). Le Secret des Ruggieri (La Confidence des Ruggieri).
1837 : Il fait un nouveau voyage en Italie et en Suisse (février-mai) et s'installe à Sèvres (septembre).
La Vieille Fille. Illusions perdues (1re partie). César Birotteau.
1838 : Après un séjour à Frapesle, près d'Issoudun, chez les Carraud, et un bref séjour à Nohant chez George Sand, il voyage en Corse, en Sardaigne, en Italie (avril-mai). Le 7 juin, meurt la duchesse d'Abrantès. En juillet, il s'installe aux Jardies, à Sèvres.
La Femme supérieure (Les Employés). La Maison Nucingen. La Torpille (qui sera le début de Splendeurs et misères des courtisanes).
1839 : Le 16 août, il est élu président de la Société des Gens de Lettres. En septembre-octobre, il fait campagne, sans succès, en faveur du notaire Peytel, ancien codirecteur du Voleur, accusé du meurtre de sa femme et d'un domestique et qui est condamné à mort par les assises de Bourg. Il écrit pour le théâtre : L'École des ménages et Vautrin. Le 2 décembre, candidat à l'Académie française, il se retire devant Victor Hugo, qui sera battu par Flourens.
Le Cabinet des Antiques. Gambara. Une fille d'Ève. Massimilla Doni. Béatrix ou les Amours forcés. Une princesse parisienne (Les Secrets de la princesse de Cadignan). Un grand homme de province à Paris (deuxième partie d'Illusions perdues).
1840 :Vautrin, créé à la Porte-Saint-Martin le 14 mars, est interdit le 16. La Revue parisienne qu'il dirige n'a que trois numéros (juillet-août-septembre) : dans le dernier, le célèbre article sur La Chartreuse de Parme. Poursuivi par les créanciers il quitte les Jardies et s'installe 19, rue Basse, à Passy (aujourd'hui la « Maison de Balzac », 47, rue Raynouard). Le titre La Comédie humaine est trouvé.
Pierrette. Pierre Grassou. Z. Marcas. Les Fantaisies de Claudine (Un prince de la bohème).
1841 : Le 2 octobre est signé avec Furne et un consortium de libraires le traité pour la publication de La Comédie humaine (17 volumes de 1842 à 1848, auxquels s'ajoutera un volume posthume, en 1855). Idylle avec Hélène de Valette. Le 10 novembre, mort de M. Hanski, que Balzac apprendra seulement le 5 janvier 1842.
Le Curé de village (1839-1841). Les Lecamus (Le Martyr calviniste).
1842 : Trois volumes de La Comédie humaine paraissent : l'Avant-Propos figure dans le tome II. Le 19 mars, création à l'Odéon des Ressources de Quinola.
Mémoires de deux jeunes mariées. Albert Savarus. La Fausse Maîtresse. Autre étude de femme. Ursule Mirouët. Un début dans la vie. Les Deux Frères (La Rabouilleuse).
1843 : De juillet à octobre, il séjourne à Saint-Pétersbourg avec Mme Hanska. Il revient par l'Allemagne. Le 26 septembre, création de Paméla Giraud à l'Odéon.
Une ténébreuse affaire. La Muse du département. Honorine. Illusions perdues (I, II, III).
1844 : C'est surtout une année de travail, mais la santé de Balzac est mauvaise (douleurs nerveuses, jaunisse, névralgies).
Modeste Mignon. Les Paysans (début). Béatrix (II. La Lune de miel). Gaudissart II.
1845 : Il quitte Paris à la fin d'avril pour Dresde, où il retrouve Mme Hanska, sa fille Anna et le fiancé de celle-ci, le comte Georges Mniszech ; il voyage avec eux en Allemagne jusqu'au 1er juillet. Après avoir amené ses amies à Paris, il les reconduit jusqu'à Bruxelles, en passant par la Hollande. En octobre-novembre, il retrouve Mme Hanska à Chalon-sur-Saône et se rend avec elle à Naples.
Un homme d'affaires. Les Comédiens sans le savoir.
1846 : Fin mars, il séjourne à Rome avec Mme Hanska ; il revient par la Suisse et l'Allemagne. Le 13 octobre, à Wiesbaden, il est témoin au mariage d'Anna Hanska avec le comte Mniszech. En vue du mariage qu'il espère avec Mme Hanska, il s'est rendu acquéreur en septembre d'une dépendance de la chartreuse Beaujon, située rue Fortunée (actuelle rue Balzac). Au début de novembre, Mme Hanska met au monde un enfant mort-né, qui devait s'appeler Victor-Honoré. La publication de La Comédie humaine est provisoirement achevée avec seize volumes.
Petites misères de la vie conjugale (1845-1846). L'Envers de l'histoire contemporaine (premier épisode). La Cousine Bette.
1847 : De février à mai, Mme Hanska séjourne à Paris et Balzac s'installe rue Fortunée. Le 28 juin, il rédige son testament, qui fait de Mme Hanska sa légataire universelle. Le 5 septembre, il quitte Paris pour rejoindre Mme Hanska à Wierzchownia.
Le Cousin Pons. La Dernière Incarnation de Vautrin (quatrième et dernière partie des Splendeurs et misères des courtisanes dont les trois premières ont paru depuis 1843).
1848 : Il revient à Paris le 15 février. La Révolution éclate le 23. La Marâtre est créée en mai au Théâtre historique ; retirée après six représentations, la pièce est reprise en juillet et en août. Mercadet (devenu depuis Le Faiseur) est reçu à la Comédie-Française, mais n'y sera pas représenté. À la fin de septembre, il retrouve Mme Hanska en Ukraine et il y reste jusqu'au printemps de 1850.
L'Initié (second épisode de L'Envers de l'histoire contemporaine). Le tome XVII de La Comédie humaine contient La Cousine Bette et Le Cousin Pons, réunis sous le titre des Parents pauvres.
1849 : La santé de Balzac se détériore ; il souffre d'une « hypertrophie du cœur ». Deux fois encore il est sans succès candidat à l'Académie française.
1850 : Le 14 mars, il épouse Mme Hanska à Berdit-cheff, en Ukraine. Il rentre à Paris, malade, le 20 mai. Il meurt le 18 août. Le 21 août, il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise ; Victor Hugo prononce l'éloge funèbre.
1854 : Publication posthume du Député d'Arcis, terminé par Charles Rabou. Mort de la mère de Balzac.
1855 : Publication posthume des Paysans, terminés sur l'initiative de Mme Honoré de Balzac. Édition, commencée en 1853, des Œuvres complètes en vingt volumes par Houssiaux, qui prend la suite de Furne (T. I à XVIII. La Comédie humaine. T. XIX. Théâtre. T. XX. Contes drolatiques).
1856-1857 : Publication posthume des Paysans, terminés par Charles Rabou.
1869-1876 : « Édition définitive » des Œuvres complètes en vingt-quatre volumes chez Michel Lévy, puis Calmann-Lévy, première édition réunissant les Œuvres diverses et la Correspondance. Parmi les « Scènes de la vie parisienne » sont réunies pour la première fois les quatre parties de Splendeurs et misères des courtisanes.
1882 : Mort de Mme Honoré de Balzac.