L’ADIEU1

 

 

 

J’ai cueilli ce brin de bruyère

L’automne est morte souviens-t’en

Nous ne nous verrons plus sur terre2

Odeur du temps brin de bruyère3

  5  Et souviens-toi que je t’attends

1 Pré-originale : Le Festin d’Ésope, no 2, décembre 1903, avec « Le retour » (« La dame ») ; Vers et prose, t. XXXI, octobre-novembre-décembre 1912, avec « Le larron », « Dans le palais de Rosemonde » (« Palais »), « La porte », « Marie », « La dame ». Apollinaire prélève des vers du long poème « La clef » (Po, p. 554) pour réaliser ce quintil. Dialogue dans la version de 1903, le poème, sans ponctuation, devient un complexe monologue.

2 Dans « La clef », le vers est différent : « Il me faut la clef de tes paupières ».

3 Dans « La clef », le vers est différent : « J’ai mis sur mon cœur les bruyères » ; dans l’état de 1903, il l’est aussi : « J’ai mis sur mon cœur la bruyère ». Le texte définitif est trouvé dans l’état de 1912.