Zab porte en elle toutes les blessures de l’enfance. Une enfance dévastée par des peurs qui prennent tous les droits dans les cris du père, le regard éteint de la mère, la folie religieuse de la maîtresse d’école et l’omniprésence de Dieu.
Incapable de se réconcilier avec l’horreur, Zab se réfugie dans des silences aussi colorés que son imagination. Dans cette enfance devenue une terre dévastée par l’effroi, elle ne retiendra que la folie, l’amour absolu qu’elle porte à son frère et, toujours, le besoin de dessiner et de peindre.
À travers une vie intense où elle choisit la brûlure plutôt que l’ordinaire, Zab cherche des frayeurs plus grandes que celles de son enfance, afin de les abolir. Elle marche sur sa vie comme sur un champ de guerre, en se jetant devant les projectiles les yeux fermés. Dans sa quête implacable de l’absolu, elle se bute au tragique, s’enfonçant de plus en plus dans le gouffre qu’elle creuse.
Lyne Richard a écrit un livre déroutant, d’une profondeur peu commune, pour ceux qui aiment le vertige. Une histoire taillée dans la démesure. Ce roman est porté par une écriture sensible qui exprime avec une grande lucidité l’une des composantes essentielles de la condition humaine : la passion.