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48, avenue de l'Opéra
(Dominique Bernard-Deschamps, 1917)
François se boucha les oreilles pour s'abstraire du bourdonnement de la Brigade. Il avait posé quatre photos sur son bureau, deux pour chaque victime de l'Olympic et du Récamier, prises avant et après les meurtres. « Une foutue réclame pour la vie », avait sobrement commenté Adrien. Ce qui paraissait clair en tout cas, c'est que les deux femmes avaient quelque chose en commun. Deux blondes, l'une très jolie, l'autre plus quelconque, deux regards habités par le même feu de l'existence, puis, sur les clichés du labo, par le même étonnement glacé, celui d'être mortes sans comprendre. Deux sœurs de sang, désormais, unies dans la fraternité des innocentes sacrifiées.
Trois heures plus tôt, François s'était rendu quai de la Râpée, à l'institut médico-légal, où le Pr Clotaire, chaussé de ses étranges lunettes binoculaires, avait confirmé son intuition :
— Un poignard ou un couteau de cuisine, tranchant comme un rasoir. Même largeur, même attaque de la chair. Je ne peux rien affirmer sur la main qui le tenait, mais quant à l'arme du crime, c'est bien la même. Vous aurez mon rapport complet demain.
Le jeune inspecteur s'apprêtait à quitter la salle de dissection et son éternel parfum de désinfectant, lorsque le légiste l'avait interpellé sur le seuil :
— Au fait, Simon, un détail. Je ne sais pas s'il faut en informer le mari, mais... Thérèse Michel était enceinte. Deux mois environ.
Thérèse Michel était enceinte, Fernande Pujebet commençait tout juste sa vie amoureuse et voilà qu'elles reposaient maintenant dans les tiroirs réfrigérés de la morgue. François fixa successivement les portraits des deux vivantes et leur fit la même promesse solennelle : trouver un sens à ce qui semblait ne pas en avoir, répondre à l'interrogation muette de leurs yeux, leur rendre la dignité du pourquoi. La dernière chose qu'on pouvait faire pour elles.
Il reprit ensuite la feuille sur laquelle il avait griffonné quelques notes. En haut : Coupable organisé, déguisement + art de la dissimulation. Organisé, le coupable l'était, oui. Le choix de la séance l'après-midi à l'Olympic, son accoutrement, le ticket offert à sa victime qui laissait supposer qu'il s'était adressé à elle – d'où la dissimulation. Idem pour le Récamier : il avait transporté le pot à fumigène sans que personne ne le remarque. L'odeur de vinasse soulignée par la petite Micheline servant peut-être à couvrir celle de la mixture de salpêtre et de bicarbonate. Notions de chimie, compléta François en regard. Durant la guerre, il arrivait que l'armée utilise des grenades à fumigène pour masquer les mouvements de troupe. Un ancien soldat ? Mais Ignace avait aussi assuré que ce genre de préparation était à la portée de n'importe qui. Une chose était sûre au demeurant, c'est que tout en cherchant à se cacher, le meurtrier était resté identifiable. Un gros bonhomme avec une barbe et des cheveux exubérants. Une simple commodité ? Ou au contraire une signature ?
Ce qui menait tout droit aux interrogations suivantes, formulées en milieu de page : Victimes : hasard ? Choix ? Les deux ? Tout était possible. Ou bien le tueur avait volontairement ciblé Fernande et Thérèse parce qu'il les connaissait, ou bien il les avait frappées à l'inspiration, dans le feu de l'action. Ou bien encore il avait visé un certain type de femme, des blondes, assez jeunes, qui lui évoquaient peut-être quelqu'un d'autre. Une mère détestée, une ancienne conquête, un amour impossible... Des victimes par procuration, en quelque sorte.
Concernant le mobile, François n'avait pas davantage de certitude. En bas de la feuille, il avait écrit en vrac : Fou ? Obsédé par le cinéma ? Par les femmes blondes ? Autre ? À quoi il avait ajouté en dessous : Les Maudits ? Vu la popularité du feuilleton, sa projection lors des deux meurtres pouvait n'être certes qu'une coïncidence. Mais il y avait aussi ce personnage de clochard assassin dans le film, et de la coïncidence à l'indice, la piste méritait d'être creusée. Rapidement.
— Je te dérange en plein tête-à-tête, on dirait ? s'exclama Boiveau en s'appuyant contre la table.
— Je... je m'isole un peu.
Boiveau gloussa :
— Je comprends ! Devic a marqué deux buts hier contre le Racing, fit-il en montrant le groupe qui s'était formé autour de leur collègue et néanmoins joueur de football du club de la Générale. Six semaines que ça ne lui était pas arrivé ! Son pied droit légendaire ne s'exprime jamais mieux que dans la pluie et la boue ! Alors tu penses, il en fait profiter les copains !
François avait beaucoup d'estime pour Boiveau, dont il appréciait la finesse intellectuelle. Avec son compère Pivert, ils formaient d'ailleurs l'un des duos les plus redoutables de la Criminelle, leur complémentarité allant jusqu'au mimétisme capillaire et vestimentaire – le même costume sombre, presque interchangeable, la même moustache courte et les mêmes favoris.
Boiveau attrapa le portrait de Fernande qu'il considéra longuement.
— Ce sont les filles du cinéma ?
— Oui. Vingt ans et vingt-six ans. L'une d'elles était même enceinte.
— Celle-là, c'est une actrice ? s'enquit Boiveau en retournant le cliché. Elle me dit quelque chose.
— La photographie a été prise dans un studio spécialisé. Fernande Pujebet aurait sans doute aimé briller sous les projecteurs, mais elle n'en a pas eu le temps.
— Vous avez vérifié du côté du photographe ? Il y a l'adresse derrière : maison Fleuricourt, dans le IIIe. Je peux y faire un saut si ça t'arrange, c'est à côté de chez moi.
— Je doute que l'autre, Thérèse Michel, ait beaucoup fréquenté ce genre de studio, mais ça nous rendrait service, sûr.
Au fond de la pièce, l'inspecteur Mortier battait l'air de ses grands bras : il venait de raccrocher le téléphone auquel il était pendu depuis plusieurs minutes.
— Ça y est, cria-t-il à l'attention de François, on a un rendez-vous pour Les Maudits ! Le nom exact de la société c'est...
Il consulta son papier en fronçant les sourcils.
— ... Ligtouze, je crois. Ils me l'ont épelé, mais...
Adrien se leva pour soumettre sa trouvaille à son partenaire :
— Tu te souviens de l'espèce de phare dessiné qui tournait à la fin de l'épisode ? Ligtouze, c'est comme ça que ça se dit.
François déchiffra non sans mal le gribouillage de Mortier, dont les langues comme l'écriture n'étaient pas le fort. Lighthouse, finit-il par lire.
— C'est de l'anglais, précisa Adrien si besoin était. Ces gars-là se prennent pour des nababs d'Amérique. Obtenir une entrevue, c'est pire qu'une audience avec le pape !
— Et donc ?
— M. le directeur de Ligtouze veut bien nous recevoir à cinq heures. Je crois que j'ai réussi à lui filer les chocottes pour sa série.
Les bureaux de la société cinématographique Lighthouse occupaient le dernier étage du siège des assurances La Fraternelle, dans la très bourgeoise avenue de l'Opéra. Immeuble magnifique, portier tiré à quatre épingles, ascenseur où flottait une délicate odeur de cire... Une accorte secrétaire les invita à s'asseoir dans une antichambre d'un style Art nouveau revisité, où l'abondance de courbes et de couleurs laissait place à des formes plus épurées, parfois presque géométriques, y compris dans le mobilier. De grandes affiches sous verre scandaient la verticalité des murs et illustraient le dynamisme de la production maison : Fleur de sang, L'Ombre sur la ville et les trois premiers épisodes des Maudits y figuraient en majesté. Autant d'images dramatisées d'un monde cerné par la peur et le mal...
— Je préviens M. Valfandier, susurra la jeune personne dont la jupe montait haut sur le genou.
François reçut le patronyme en plein visage.
— Valfandier ? répéta-t-il, décontenancé.
Le sourire mécanique de la secrétaire se transforma en moue vaguement méprisante, mais elle s'éclipsa en gardant ses réflexions pour elle. Avec une certaine curiosité, Mortier prit place dans un canapé bas, dont le dossier était composé de deux pétales blancs qui se mariaient au niveau de l'assise.
— C'est censé être confortable, ce machin ? On a l'impression d'être assis par terre.
Puis, devant la mine interdite de son collègue :
— Tu connais Valfandier, c'est ça ?
François choisit la chaise à sa gauche – du moins ce qui ressemblait le plus à une chaise.
— Non... enfin peut-être, je ne suis pas sûr.
— Très clair, gamin !
— Je... j'ai failli me marier, bégaya François, toujours sonné. Elle s'appelait Adèle. Elle voulait devenir institutrice, comme moi. On s'est rencontrés dans un cours du soir et on est tombés amoureux. C'était avant la guerre. Ça a duré quelques mois et puis j'ai dû faire mon service militaire avant d'être mobilisé pour de bon. À ma deuxième ou troisième permission, Adèle m'a avoué qu'elle avait quelqu'un d'autre. Un étudiant en médecine. Excellente famille... Ils ont convolé en 1918.
— Alors la guerre t'a sauvé, petit, le mariage, c'est le Verdun du couple ! Du coup ton Adèle est devenue Mme Valfandier, j'imagine ?
— Mme Frédéric Valfandier, oui.
— En même temps, remarqua Adrien avec justesse, on n'est pas franchement dans un hôpital. Notre bonhomme ici n'a peut-être rien à voir. En plus, songe qu'avec la corde au cou, tu serais passé à côté d'Elsa ! L'histoire finit bien, en somme !
Heureusement, l'arrivée du directeur dispensa François d'exprimer ses doutes quant à son avenir avec Elsa...
Le Valfandier en question était un quinquagénaire qui portait beau, le savait et en jouait. Serré dans un costume aux subtils reflets moirés, un trait de moustache soulignant son nez volontaire, le fume-cigarette aux lèvres, il avait tout du dandy à qui la fortune et le goût des femmes tenaient lieu de jouvence. François ne put se défendre d'un lâche soulagement : ce Valfandier-là ne pouvait être un étudiant en médecine, même convenablement attardé.
— Messieurs de la maréchaussée, commença-t-il en leur tendant à chacun une main ferme. Ma secrétaire m'a exposé l'objet de votre visite. Vous m'apportez de bonnes nouvelles, j'espère.
— Le coupable sur un plateau ? Désolé, nous ne sommes pas au cinéma, le refroidit Mortier. L'enquête n'en est qu'à ses débuts et nous avons des raisons de croire qu'il y aurait un rapport avec vos films.
Valfandier resta de marbre, se contentant de les précéder dans son bureau, une gigantesque pièce de la taille d'un appartement, avec un coin salon agrémenté d'un bar, quelques toiles dont un Modigliani, et des fenêtres qui donnaient sur la nef grandiose de l'opéra Garnier. Il leur désigna des fauteuils dernier cri – un genre de sièges de voiture inclinés, plutôt.
— Un rapport avec mes films ? répéta-t-il posément après que les policiers eurent décliné son offre de rafraîchissement.
François lui brossa un tableau des deux meurtres en s'en tenant au strict minimum, avant de l'interroger :
— Avez-vous des ennemis, monsieur Valfandier ?
— Excusez-moi ?
— Des gens qui pourraient vous en vouloir, à vous ou à votre société ? Suffisamment pour saboter la carrière des Maudits, par exemple ? En faisant passer le tueur pour l'un des personnages...
— Intéressante hypothèse ! s'amusa l'autre sans se démonter. Le plus simple ne serait-il pas qu'on ait affaire à un malade ? Il en existe de toute sorte, vous savez. Je pourrais vous citer certains cas qui vous glaceraient les sangs.
— Gardez-les pour vos spectateurs et répondez à ma question.
— Des ennemis ! Mais, jeune homme, je n'ai presque que cela ! N'est-ce pas le signe le plus tangible de la réussite ? J'ai créé les assurances La Fraternelle en 1889, j'avais juste vingt-quatre ans. Depuis, j'ai racheté une quinzaine de mes concurrents et je brasse chaque année plus de trente millions de chiffre d'affaires. Tout cela ne s'est pas fait sans quelques grincements de dents.
— Des jaloux ? insinua Mortier.
— Des jaloux, des évincés, des faillis, des imbéciles qui se croyaient plus malins que moi, des plus intelligents qui ont moins bien réussi... Un vrai catalogue des rancœurs humaines. Ajoutez à ça ceux qui me traitent de profiteur de guerre.
— Avec raison ?
— Bien sûr, avec raison ! convint-il sans fard. Un entrepreneur doit savoir se diversifier ! Je me suis intéressé aux armes dès 1911, après la crise marocaine entre la France et l'Allemagne. Cela s'appelle miser sur le bon cheval ! Mais attention, quoi que pourraient prétendre mes adversaires, je n'ai pas assassiné l'archiduc d'Autriche...
François se demanda quelle était la part de la provocation et de la suffisance dans ce petit numéro. Donner à son interlocuteur le sentiment qu'il vous perçait à jour n'était-il pas le meilleur moyen de le tromper ?
— Et le cinéma ?
— Ah ! Le cinéma, c'est ma passion ! Ma « danseuse », dirait mon épouse. Mais je compte aussi y faire de l'argent. J'ai certaines idées en la matière.
— Je ne suis pas spécialiste, observa François, mais pour ce que j'ai vu des Maudits, ça ressemble à pas mal d'autres films, non ? Les Vampires, Barabas, ce genre de série avec des méchants très méchants et des gentils très gentils qui se courent les uns après les autres... Est-ce justement l'une de vos idées ?
Valfandier écrasa sa cigarette d'un geste circulaire et appliqué, abandonnant au fond du cendrier un mégot aplati comme une minuscule fleur.
— Le cinéma est à la fois un commerce et un art difficiles, déclara-t-il. Le plus délicat étant de concilier les deux. Nous venons d'inaugurer des studios flambant neufs à Vincennes, pas très loin de ceux de Pathé dont j'ai été autrefois l'associé. Et pour être rentables, il faut bien qu'ils tournent. Partant de quoi le serial offre un excellent compromis : une production rapide, régulière, qui pousse les spectateurs à revenir et nous permet d'éprouver notre stratégie. Avant de conquérir le monde.
Mortier siffla entre ses dents.
— Mazette, rien que ça ?
Le directeur lui décocha un œil narquois :
— Encore cinq minutes et vous aussi allez me détester, inspecteur, n'est-ce pas ? Voilà ma croix ! Et pourtant, quoi que vous en pensiez, il n'y a pas d'autre solution. Ou alors le cinéma français tel que nous le connaissons disparaîtra.
— Chevalier Bayard, en plus !
— Rassurez-vous, apprécia Valfandier, je ne fais pas ça par patriotisme ! Il ne s'agit que de mon intérêt bien compris. Pendant vingt ans, notre avance technique nous a permis de régner sans partage sur la plupart des continents. Aujourd'hui, c'est terminé. Non seulement nos voisins nous rattrapent, mais les États-Unis nous laissent loin derrière. Savez-vous que sur dix films qui sont projetés en France, neuf sont désormais étrangers ? Et qu'une majorité écrasante vient d'outre-Atlantique ? La guerre a fait de nous des outsiders, messieurs. Les acteurs et les réalisateurs sont partis au front, les studios ont fermé faute de pellicule et de lumière et les compagnies américaines en ont profité pour envahir nos écrans. Qui plus est, grâce au nombre imposant de leurs salles, les programmes qu'elles nous envoient sont amortis depuis belle lurette, ce qui les autorise à les céder ici à des tarifs imbattables. Tarifs sur lesquels il nous faut bien nous aligner et qui nous laissent sans pratiquement de marge... Pour un trente-minutes qui me coûte cinquante mille francs, je n'escompte pas plus de cinq cents francs de bénéfice. Enlevez les taxes, et il me reste à peine de quoi vous offrir à déjeuner. Croyez-vous que les actionnaires de nos maisons de production vont tenir longtemps à ce rythme ? Bien sûr que non. La France n'est déjà plus que la lointaine banlieue du cinématographe !
— Mais vous allez y remédier, sans doute ?
— Je vais m'efforcer au moins de tirer mon épingle. Il ne sera pas dit que Gustave Valfandier échouera à faire de son violon d'Ingres une poule aux œufs d'or !
— Et comment comptez-vous vous y prendre ? le relança François qu'intriguait de plus en plus cette posture de défi.
— Mes confrères espèrent une loi qui obligerait les exploitants à diffuser vingt-cinq pour cent de films nationaux. Mais ce ne serait rien d'autre qu'un aveu de faiblesse. Ce qu'il faut, c'est battre nos concurrents sur leur propre terrain. Conquérir leur marché, fabriquer les métrages qui sauront les séduire... Et pour cela se mettre à l'heure de New York ou d'Hollywood. Oui, messieurs, nos histoires doivent désormais être américaines ! Les villes, les paysages, les noms... les sentiments ! Il faut voir grand, aller vite, mettre des buildings dans nos ciels, manger du steak grillé au lieu d'escargots, boire du whisky plutôt que du marc de Bourgogne. Il faut des rebondissements habiles, compréhensibles par tous, et qui ne heurtent pas une certaine morale : éviter les suicides, par exemple, être prudent sur l'adultère, ne pas mettre la religion en cause... La censure est impitoyable aux États-Unis ! De vrais acteurs, avec cela, pas ces comédiens de théâtre qui prennent la pose. Moyennant quoi le Nouveau Monde sera à nous. Ah ! J'allais oublier... De formidables progrès sont à portée de main. Le cinéma sonore, en particulier. Bientôt, l'écran nous parlera ! J'y crois beaucoup et je fais construire une cabine dans mes studios de Vincennes qui en montrera le potentiel. J'ai même prévu des cours d'anglais pour ma troupe ! Avant cela, nos Maudits joueront les éclaireurs : la forme romancée qui paraît dans Le Matin sera traduite et publiée aux États-Unis lorsque le feuilleton y sera projeté. N'ai-je pas tout prévu ?
S'il n'y avait eu cette pièce immense et cette vue saisissante sur les dômes de l'Opéra, on aurait pu supposer qu'il fabulait.
— Et cette... cette ambition internationale, suggéra François, n'est-ce pas elle justement qui attise les jalousies ? En poussant vos ennemis dans leurs derniers retranchements ?
— Ma foi, si c'est le cas, je m'en moque ! répliqua Valfandier. Je vais même vous dire : si tant est qu'il y ait un rapport entre Lighthouse et vos crimes, ceux-ci pourraient finir par me servir. Vous imaginez la publicité que cela nous ferait aux Amériques ? Les Maudits, la série plus vraie que nature, qui a semé l'effroi dans le Tout-Paris ? Nous quintuplerions les entrées !
Le pire, effectivement, était qu'il avait raison. Ils l'interrogèrent encore sur différents détails de son activité et prirent congé après une demi-heure d'entretien. En lui serrant la main, François ne put s'empêcher de glisser :
— Pardonnez ma curiosité... Est-ce que par hasard Frédéric Valfandier serait de votre famille ?
L'autre le toisa, surpris.
— Frédéric ? C'est mon fils, oui, pourquoi ? Vous êtes de ses amis ?
— Euh... non, pas exactement.