Culture et identité canadienne

une conférence

OK, here we go…

Je suis à Caraquet, cet été, en train de travailler avec des auteurs dramatiques de la région — un travail de développement de textes en collaboration avec le Théâtre populaire d’Acadie —, et je reçois un coup de fil de Winnipeg. On m’invite à participer à ce symposium, à cette table ronde « Culture et identité ».

J’fais Eh! Pourquoi pas?

Ouain… en tant qu’artiste bla bla bla… mon expérience franco-ontarienne bla bla bla… le travail que j’fais en ce moment avec les Acadiens bla bla bla… Ouain, j’ai sûrement des choses à dire…

OK! C’est un rendez-vous.

De retour à Montréal, à la fin de l’été, j’ai un peu de temps avant de me lancer dans d’autres projets, j’me dis Tiens, Culture et identité, le truc pour Winnipeg, prenons un peu d’avance là-dessus. Je sors mon p’tit crayon, ma p’tite feuille de papier… Et trois semaines plus tard…

HOW DO I GET OUT OF THIS?!!

Je suis complètement angoissé. Je dors mal, j’obsède, je noircis des pages et des pages de notes, de bouts de phrases, de j’sais pas trop quoi. J’ai mal au ventre.

Le pire : à un moment donné j’me dis Tiens j’vais aller me ramasser le livre de Bruce Powe « Outage », on m’avait dit qu’il serait ici. OK, j’vais lire ça, ça va peut-être m’aider à organiser mes idées. OK, j’descends en ville, j’entre dans la librairie Paragraphe près de McGill, j’trouve son livre tout d’suite, bang! Mais en même temps, je regarde autour Oh! tiens, tiens, tiens, j’vois une petite affiche Cultural Studies, j’y vais, j’fais Wow! juste là, en face de moi, y’a un livre Culture and Identity. Great! Parfait! Ça va sûrement me donner des… Woops! Oh! R’gardons ça. Culture and Identity, Identity and Culture, Cultural Identity, La Problématique des identités culturelles… Ah!!! Y’a huit rayons de livres qui parlent de…!!!

How do I get out of this?!!!

Bon. Comme vous pouvez le constater, puisque je suis ici, I didn’t get out of it. I didn’t try to get out of it. Parce que c’est à partir de ce moment-là que je me suis dit Attends minutelà, Jean Marc, c’est quoi cette angoisse-là? Ton mal de ventre vient d’où?

C’est pas que j’vais avoir à parler en public, j’ai fait ça souvent. Ni que j’aie à rédiger un texte entre guillemets « savant » ou « académique », on m’a invité à parler tout simplement. Je ne suis ni un savant ni un académique, j’ai jamais fait semblant d’en être un, j’commencerai pas ici. Je suis un auteur dramatique et un poète, pas un essayiste. J’laisse ça à d’autres. C’est pas mon métier.

OK, fait que si c’est pas ça, qu’est-ce qui reste?

Bon, j’vous avouerai qu’il y a le contexte du symposium en soi qui me met un peu mal à l’aise. Le fait que j’vous connais pas beaucoup, que je sais qu’il y a des agendas politiques dans la salle, possiblement sur la scène ici… Et puis, évidemment, on se rencontre dans le contexte plus large du débat constitutionnel. Bon, c’est quand même un peu nouveau pour moi de prendre la parole dans de telles circonstances. J’me méfie un peu. Comment on va interpréter ce que je dis? Comment c’qu’on va s’en servir après? Mais… Mais c’est pas ça! Quand j’ai quelque chose à dire, j’le dis, pis j’me suis déjà retrouvé dans des controverses, c’est pas ça qui va m’arrêter. Non, c’est pas ça.

Non, je m’aperçois que c’est beaucoup plus personnel, que ce mal de ventre, ce nœud que je ressens au niveau du plexus solaire a très peu à voir avec la présentation ici aujourd’hui. C’est plutôt une réaction très émotive, je dirais même primaire, aux mots Culture et identité. Parce qu’en les entendant, j’entends aussi tout d’suite trois voix dans ma tête : Une grosse grosse voix qui me demande : « Qui es-tu? », suivie par une toute petite voix : « Qui suis-je? », pis là y’a une troisième voix qui va : « Ah! who cares? Culture et identité? Va don’ t’acheter une caisse de bière, un sac de chips pis relaxe. Eh! pis oublie pas y’a Star Trek qui joue à soir! Star Trek! I love… » « Qui es-tu? » « Qui suis-je? » Ah! J’ai mal au ventre.

Primaire!

Bon maintenant… pour fouiller un peu tout ça — et j’vous avouerai ici que c’est une idée que j’ai volée de Michael Ignatieff (que vous connaissez peut-être). C’est comme ça qu’il commence son livre L’album russe, en feuilletant son album de famille. En revoyant ses ancêtres, il nous parle d’héritage culturel, d’identité, etc… Donc moi, j’ai décidé de vous préparer un p’tit diaporama. On est à l’ère des images, de la technologie — M. Powe va sûrement vous entretenir sur les rapports entre l’identité, et les nouvelles technologies de communication —, donc moi, j’me suis dit Tiens, j’peux pas dire grand-chose là-dessus mais j’peux m’en servir.

Bon malheureusement, Air Canada a perdu mon sac avec mon projecteur. Mais eh! avec toutes les coupures qu’y’a eu dans les arts depuis dix ans, nous les artistes, on est habitués à fonctionner avec moins que rien, à se débrouiller avec ce qu’on a, fait que…

[Début du jeu des diapositives : je les tiens dans ma main.] Ce que vous voyez ici, c’est l’endroit où je suis né le 21 février 1957, soit l’hôpital Général d’Ottawa.

J’commence là parce que, aussitôt arrivé en ce monde, mes problèmes d’identité commencent : ma mère biologique m’abandonne. Mes parents biologiques me sont inconnus. Bon, avant de me mettre à brailler sur mon sort, j’vous avouerai tout de suite qu’y’a un côté l’fun à ça. C’est que j’peux faire semblant. Si j’aime le Chianti pis les films de Fellini tant que ça (avec l’accent) C’est qu’il y a peut-être des raisons très profondes. Como se dice? L’appel de la race! Pis, en plus de ça, j’peux changer comme j’veux. J’entends un tango, j’suis Argentin. J’lis James Joyce, j’suis Irlandais. J’écoute un disque de Ray Charles, and man I’m like… OK, des fois, j’exagère.

Bon, y’a un côté l’fun à ça mais évidemment y’a aussi un côté sombre. Dans notre culture occidentale, les bâtards n’ont pas bonne réputation, c’est le moins qu’on puisse dire, et les enfants abandonnés qui connaissent pas leurs vrais parents finissent souvent mal… On n’a qu’à se souvenir d’un certain Œdipe. C’est chargé!

Mais mon histoire finit pas là…

[Diapo]

Dix jours plus tard, donc le 31 février 1957, je suis adopté par Blanche et Aurèle Dalpé.

[Diapo]

Me voici avec mon père et ses sœurs : Claire, Juliette, Yvonne, Alice et Jeannette.

[Diapo]

Et me voici avec ma mère et ses sœurs : Barbara, Beulah and Ruby… Oh! Oh! Eh oui, Blanche c’est pas vraiment Blanche mais (prononcé à l’anglaise) « Blanche ». Blanche Ada Nix from Stanley, Nova Scotia.

Hi Mom. Allô Papa.

Culture et identité. Ah! j’ai mal au ventre.

[Diapo]

Avançons un peu dans le temps. Me voici dans mon habit de première communion…

[Diapo]

Et me voici dans mon costume du Lone Ranger. Six shooters and crosses… Des statuettes de la Sainte Vierge, et un homme masqué qui ne veut pas révéler sa véritable identité. I wonder what Carl Jung or Joseph Campbell would have had to say about that mythology?!

[Diapo]

Bon ici, l’histoire se corse.

Me voici avec mon meilleur ami, Greg. Bon, pour toutes sortes de raisons, on m’a envoyé à l’école française, et j’vis sur une rue où presque tous mes amis sont francophones. Donc, malgré qu’à la maison, je parle surtout l’anglais avec ma mère, ma vie sociale se déroule plutôt en français. Sauf avec Greg, le fils d’une amie à ma mère et… my best friend.

Le jour où cette photo a été prise, on a comme neuf, dix ans. On est chez nous et je lui montre mes livres d’école : le petit catéchisme gris, le grand cahier pour les leçons de bienséance, et bien sûr l’Histoire du Canada des frères des écoles chrétiennes avec leurs mémorables illustrations des méchants Indiens en train de martyriser le bon père Lallemand… Enfin…

Enfin, je tourne les pages et je tombe sur Évidemment! la bataille des plaines d’Abraham, ce qui provoque cette réflexion de mon meilleur ami — That’s when we beat you!

We? You?

[Deux diapos]

Là, là, j’suis un peu mêlé. Pis, au fait, Greg l’est tout autant que moi, même peut-être plus’, parce que lui son nom de famille, c’est Lelièvre!

Tout ce que je sais c’est que cette dualité influence beaucoup ma perception du monde.

[Jeu des diapos : lunettes]

Maintenant y’a un grand bout’ de ma vie où… depending on à qui je parle

I go

d’une à l’autre

Hi aunt Ruby

Bonjour Matante Alice

pis j’me mêle un peu des fois mais pas trop souvent.

[Diapos sur la tête]

Mais voilà! Cela ne dure qu’un temps. Hélas! Hélas! Trois fois Hélas! Le glas sonne pour l’enfance. Pour l’innocence.

L’heure de vérité approche. Me v’là rendu en pleine adolescence!

O God que j’ai haï ça! Pour toutes sortes de raisons mais passons.

Non… Revenons à nos moutons, let’s get back to our sheep : Culture et identité.

À l’adolescence commencent les pressions de l’extérieur. Faut choisir, tu peux pas être les deux en même temps, man, c’trop mêlant man Choose Décide Whose side are you on Décide Get with it Décide Décide Décide…

OK, fait que j’décide! J’en tasse une, mais laquelle? Laquelle?

Momma! Papa! Momma! Papa! Momma! Papa!

Bon, puisque je vous adresse surtout en français aujourd’hui vous aurez compris que j’ai décidé de poursuivre mes études et ma carrière dans la langue de mon père. Bye Mom!

Mais un jour, j’ai bien compris qu’il y avait des conséquences à mon geste.

[Jeu avec diapo : en en enlevant une, je me retrouve en déséquilibre]

Premièrement qu’il me manquait quelque chose dans ma vie, et que cela créait un certain déséquilibre intérieur. Et puis, de toute façon, évidemment, quand je dis que j’ai choisi la langue de mon père, c’est vrai, mais t’sais… Hé! she’s my mom! And if you think she’s going to let me pretend she’s not there, you don’t know my mother!

Come on back in here, Mom!

[Jeu de diapos : lunettes]

Ah!

Et nous voilà de nouveau à notre point de départ! Avec mes voix intérieures : « Qui es-tu? Qui suis-je? Qui es-tu? Qui suis-je? Qui es… »

Ah! J’ai mal au ventre!

À première vue, on pourrait penser que ma réaction primaire, la source de mon angoisse, mon mal de ventre découle d’un conflit entre les deux cultures. Que je ne suis qu’un champ de bataille, un ring de boxe où se livre un combat acharné. L’anglais et le français qui se…

Mais c’est faux!

Aujourd’hui, j’ai aucun problème avec ça. Au fait, je suis à l’aise là-d’dans comme un poisson dans l’eau. Je nage, je nage, je passe d’un courant à l’autre. Je lis Timothy Findley, je lis Réjean Ducharme, je vais voir les pièces de George Walker, de Judith Thompson, je vais voir celles de Michel Tremblay, de René-Daniel Dubois… Maintenant, attention! Mon rapport aux auteurs, aux écrits, aux produits culturels n’est pas symétrique, comme mon rapport aux langues ne l’est pas. Non. Chaque rencontre m’apporte quelque chose de différent, me touche différemment, me touche plus ou moins profondément pour toutes sortes de raisons. Mais cela n’empêche rien, n’empêche pas le mouvement.

Au fait, ce que je suis en train de vous dire, c’est que je suis un métis, un être (culturellement, linguistiquement) hybride. Et que le « problème », c’est pas d’être ce que je suis en soi.

Mon problème c’est quand on se met à parler de CULTURE et d’IDENTITÉ, je sais très bien que si mon interlocuteur ne se perçoit pas lui-même comme métis — peu importe si c’est français-anglais ou autre chose —, je sais que la notion de métis glisse, plus ou moins subtilement selon la personne, mais infailliblement, vers la notion de… bâtard.

Paranoïaque? Qui ça qui a dit paranoïaque? Moi, paranoïaque?! Franchement! Pensez-vous? Est-ce que j’exagère? Peut-être que j’ai été plus traumatisé que j’pensais par le fait que ma mère biologique m’abandonne…

Non, non! C’est dans les dictionnaires! Et ça devrait pas nous surprendre. En tout cas, moi, ça me surprend pas. Pourquoi? Parce que nos langues et, par extension, nos cultures et donc une espèce de vision du monde dominante dans nos cultures, ont été marquées par l’histoire et surtout par l’expérience impérialiste des deux métropoles, Londres et Paris. Entreprise gigantesque, monumentale, qui exigeait une vision hiérarchique des êtres humains et donc un concept d’identité centrale forte et dominante. En d’autres mots, dans ce monde-là, et on vit toujours avec ça aujourd’hui, le bottom line c’est :

If you’re in, you’re in. If you’re out, you’re fucked.

Bad!

Pis si t’es pas blanc et européen, au carré!

Dans cette vision du monde — et j’ai envie ici d’utiliser plutôt l’expression vision-fiction du monde —, on lie la notion d’identité à une notion de frontières. Frontières souvent géographiques mais pas nécessairement; elles peuvent être d’un autre ordre : linguistiques, religieuses, ethniques, coupe de cheveux, etc. Mais ce qui est sûr et certain, c’est que cette fiction repose sur un a priori, celui qu’il existe une ligne de démarcation claire entre Nous et l’Autre.

Évidemment, dans cette fiction-là, j’ai pas le beau rôle. Les métis, les hybrides, les bâtards vivent dans une espèce de zone frontalière du no man’s land tampon flou ambigu pas net, impur… En d’autres mots : Since we’re out, we’re fucked. Et nous sommes même, à la rigueur et dans certaines circonstances, non seulement négligeables mais méprisables!

Hm. Peut-être que mon mal de ventre c’est de la colère. Ça paraît-tu que j’t’en thérapie? En tout cas…

Maintenant, moi, j’peux pas vivre dans cette fiction-là.

Donc l’être hybride que je suis a…

[Diapos : lunettes]

…une autre vision-fiction du monde. Et c’est une fiction où la notion d’identité n’est pas liée à une notion de frontières et de lignes de démarcation, mais à celles de passage et de voyage.

Dans ma petite histoire que j’me raconte et qui me permet de donner un semblant de sens à ma vie, je suis le petit poisson dans l’eau, je suis en mouvement dans un monde en mouvement.

Ma culture n’est pas une chose fixe et à l’extérieur de moi, mais intérieure et liée à mon voyage et à mes rencontres, mes échanges, mes rapports avec le monde.

Dans mon histoire, puisque les cultures sont portées par des êtres humains en chair et en os comme moi, toutes les cultures sont hybrides, sont en train de se transformer. Pas toutes de la même façon ni au même rythme, mais elles sont toutes engagées dans un mouvement.

Cette fiction m’aide à vivre parce que je ne me perçois plus comme un paria, mais comme un parmi d’autres. En démantelant les images de frontières, j’arrive à réintégrer d’une certaine façon l’humanité et son histoire.

Et une fois que j’arrive à me dire ça, Ah! je sens que je commence à… oui! à dénouer le nœud. Oui! Ah… OK, une fois que j’ai écrit ça Culture et identité : un passage, un voyage… Oui, OK Winnipeg, here I come!

Pis c’est à ce moment-là que je ressors le petit pamphlet et que je m’aperçois que la table ronde ça ne s’intitule pas Culture et identité mais Culture et identité… canadienne!

Ah! J’ai mal au ventre!

Pis là, j’ai presque pus de temps, fait que t’nez-vous ben, here we go : le sprint!

Maintenant qu’est-ce que tout ça a à voir avec l’identité canadiennne?

Dans la fiction du monde qui lie identité et frontière, il me paraît évident qu’il n’y a pas une culture canadienne dans le sens qu’on l’entend normalement quand on parle d’un état-nation, et dans le cadre de cette fiction-là, l’état-nation c’est LA référence. À l’intérieur des frontières géographiques de ce pays coexistent — et je simplifie — trois pôles culturels, soit l’autochtone, l’anglophone et le francophone, en plus d’une mosaïque — pour emprunter une expression consacrée mais très contestée et contestable —, une mosaïque d’autres cultures entre guillemets. Ce que nous avons tous en commun n’est pas une culture, mais une histoire de conflits frontaliers et de tentatives de résolution de ces conflits. Dans le cadre de cette fiction-là, une culture canadienne — celle d’un état-nation — ne peut émerger qu’à condition que le gros poisson mange tous les petits. Autrement, dans cette fiction-là toujours, on peut entrevoir d’autres scénarios bien sûr mais qui confirment les frontières, les érigent, les consolident, les négocient, whatever…

Maintenant, dans l’autre vision-fiction du monde, la fiction du bâtard, on pourrait être tenté, à première vue, de voir une espèce de porte de sortie, une espèce de lueur d’espoir au bout du tunnel des décennies de conflits et de débats. Oui, quelque chose qui pourrait ressembler à, à, à une identité canadienne qui serait, qui serait un agora, un lieu qu’on aurait en commun, un lieu rassembleur, un lieu d’échanges, et qui serait en mouvement, une espèce d’immense site Web… Oui, à l’aube du vingt et unième siècle nous…

O My God! I better stop now, I’m about to describe the Enterprise! Don’t get me wrong, I love Star Trek, but I wouldn’t want to live there.

Non, dans la fiction du bâtard, il n’y a pas de solution magique unificatrice; le monde demeure un lieu de conflits où s’opposent les volontés des êtres. Tout au plus, elle change le regard qu’on pose sur l’autre : puisque je ne suis pas UNE chose et que je suis en mouvement, l’autre aussi l’est. Cela ouvre des portes, certes, des portes qui pourraient rester fermées autrement. Mais en même temps ça complique drôlement la situation.

Dans l’autre fiction, il y avait un bottom line : You’re in, you’re in. You’re out, you’re fucked. Un bottom line un peu cru mais qui a nettement l’avantage d’être assez limpide.

Dans celui-ci, s’il n’y a pas de in ni de out,

ou si, le in et le out changent à tout bout de champ pis que des fois t’es in, d’autres fois t’es out,

ou encore si tu peux être in pour tel aspect du in avec l’autre mais out pour un autre aspect avec le même, celui avec qui t’étais in tantôt. J’veux dire, t’sais…

Is there a bottom line?

Peut-être que non.

Maintenant, peut-être que moi j’peux vivre avec ça. Mais vous autres?

Oubliez pas que j’suis un bâtard, et que mes parents m’ont abandonné.

Qui sait quels crimes j’ai commis?

Lesquels je commettrai?

[Jeu : lunettes noires comme celles d’un aveugle]

Et ce que me réservent les dieux?

Cela dit, remarquez que chez Sophocle, il n’y a que les aveugles qui voient juste.

[En quittant le podium en aveugle]

O just one last thing : Does anybody know if Ray Charles was in Ottawa in July of 1956?

…Just asking

.

Noir.