Dalpé nous fait découvrir, dans la langue crue du peuple, un rythme vital et, paradoxalement, une poésie pleine d’émotions.
Mariel O’Neill-Karch, « Lettres canadiennes 1999 », University of Toronto Quarterly
Les femmes des pièces en un acte et des contes urbains réunis dans Il n’y a que l’amour (1999) sont présentées […] avec beaucoup de compassion. S’il y a un thème qui réunit l’ensemble de ces courtes pièces, c’est que les femmes paient souvent le prix quand les hommes n’arrivent pas à respecter leurs obligations.
Jane Moss, dans Stéphanie Nutting et François Paré (dir.), Jean Marc Dalpé. Ouvrier d’un dire
Ce qui frappe à la lecture de Il n’y a que l’amour, c’est le caractère tragique que Dalpé parvient à greffer à de multiples situations contemporaines, allant des frustrations d’une femme de quarante-huit ans, monoparentale (dans « Give the lady a break »), aux amours impossibles entre un homme célibataire et une femme mariée (dans « Mercy »), pour ne référer qu’à celles-ci. Dans ces pièces, où les peines de l’âme sont largement exposées, l’auteur nous rappelle, en majeur, l’importance d’aimer, d’être aimé et de nous libérer des malaises que nous accumulons tous au fil du temps.
Alain-Michel Rocheleau, Canadian Literature
Il faut être armé pour lire Jean Marc Dalpé. Non pas de patience, mais de courage ainsi que d’un certain détachement. Pour affronter la réalité qui est celle qui conditionne l’existence des personnages qui hantent ses pièces. Réalité misérable s’il en est, empreinte de violence, de révolte (mais aussi, quelquefois, d’espoir, soulignons-le. Quand même!).
Geneviève Madore, Zone
La langue drue et ciselée de Jean Marc Dalpé donne une parole à ceux qui n’en ont pas. Avec des mots simples et des moyens puissants, il donne vie à des personnages complexes. Ses structures dramatiques sont des mécaniques implacables issues de la texture même des univers qu’il invente. Dans son théâtre, il n’y a pas de jugement; que de la compassion.
Jury, prix du Gouverneur général
Quel talent! Ce qui ne gâte rien, ce talent se déploie comme si les différents genres littéraires s’étaient entendus, en voyant arriver Jean Marc Dalpé, pour abattre toutes les cloisons, un peu comme dans un loft où l’espace règne. Monologues, poèmes, théâtre, contes extraits du macadam, tout, en tout cas, réussit à Jean Marc Dalpé. Ce recueil, par sa diversité, en témoigne.
Laurent Laplante, Nuit blanche
L’éclectisme des interventions multiplie les voix, alimente le non-conformisme absolu des personnages qui peuplent l’univers fictif de Jean Marc Dalpé. Cette esthétique du pluralisme sert d’assise à la consolidation d’un style, à une indéniable maîtrise de l’expression du drame humain, enfin, à une étonnante efficacité formelle. […]
La richesse des textes d’Il n’y a que l’amour justifie sans contredit cette rétrospective des dix dernières années de création littéraire de Jean Marc Dalpé, et il faut remercier les Éditions Prise de parole de publier ce qui, d’abord et avant tout, a été écrit pour la scène. Cette conversion de l’oral à l’écrit ajoute une profondeur indéniable aux « petits » personnages arrachés à leur quotidien respectif, le temps d’une confrontation où l’émotion accapare tout l’espace. Il en résulte une sorte d’effet « plus vrai que nature », à la lumière du niveau de langue, du rythme syncopé des interventions, des chutes brutales, mais surtout, l’image fuyante d’un chœur chantant à l’unisson les revendications d’hommes et de femmes liés par un appel commun. L’art de Dalpé est dans l’illustration de parcours affectifs puisés à même cette foule solitaire dont la grandeur ne se mesure pas à l’échelle de grandes réalisations, mais à celle, plus modeste, des secousses du cœur. En cela, Jean Marc Dalpé est un écrivain important de son époque.
Louis Bélanger, Francophonies d’Amérique
Presque tout le recueil de Dalpé est consacré à une suite de cinq pièces dont le cadre est Montréal, réunies sous le titre « Trick or treat », une histoire où amour et violence se côtoient et que sous-tend un intertexte biblique, appuyé par des poèmes dramatiques « Babel », « Jonas et la baleine », « Caïn » […], qui s’intercalent entre les pièces pour souligner la longue filiation des thèmes dont traite Dalpé : le manque de communication, la peur d’être avalé, la violence fratricide, le père castrateur et le cataclysme. Il y a une escalade de la violence, alors que la ville offre, à des personnages faibles, instables, la tentation d’une réussite facile et rapide. C’est ne pas tenir compte de « l’histoire de la malédiction. L’histoire de la punition. Celle de la colère de Jahvé. ». Dalpé, en exploitant le phénomène des jeux de places, l’instabilité des catégories de dominant et de dominé, rend son théâtre dynamique et provocateur.
Mariel O’Neill-Karch, Liaison
L’amour est de plus en plus présent dans les pièces de Dalpé; à l’évidence, Il n’y a que l’amour (2000). Dans ce recueil de plusieurs textes conçus pour la voix, le principal thème est bien l’amour, par exemple dans le conte urbain « Red voit rouge » où la violence et l’humiliation que subit Red côtoient l’amour et le désir d’avoir un enfant. Aussi, « Trick or treat » met en scène un monde d’hommes, monde de violence et de colère, où malgré tout l’amour peut exister, incarné par la petite fille de Raymond qui dessine des maisons avec des cheminées d’où sort de la fumée.
Johanne Melançon, Lettres québécoises