Il y a quelques années, lors de vacances en Angleterre dans la région des Cornouailles, je me baladais tout seul sur un sentier côtier, quand je suis tombé sur un petit banc, en haut d’une colline, face à la mer. Le soleil se couchait, l’endroit était très beau. Sur le banc, une petite plaque R.I.P. (Rest In Peace, en anglais : “Repose en paix”) mentionnait qu’un monsieur du coin, dont j’ai oublié le nom, aimait venir s’asseoir là, quotidiennement, jusqu’à ses derniers jours.
Je me suis assis, comme lui, et je me suis senti incroyablement bien. Comme si je m’étais connecté directement à un immense réservoir de paix intérieure. Avec le sentiment étrange que, bien sûr, l’environnement était favorable, mais que son rôle avait été de réveiller en moi ces capacités de paix, qu’elles provenaient de l’intérieur. J’ai pris le temps d’observer ce qui m’arrivait : ce ressenti de paix s’accompagnait de modifications dans tous les domaines, je me sentais tranquille, mais aussi plein de bienveillance, de sérénité, de recul, de lucidité sur ce qui compte vraiment dans la vie, et sur ce qui en est juste l’écume. J’avais l’impression d’une légèreté et d’une liberté enracinées, ancrées dans le réel de la vie et de la mort. Et non illusoires comme celles que peuvent nous procurer les états d’euphorie et d’excitation. Dans cet état de paix intérieure, je ne me sentais pas coupé du monde ni des humains, mais encore mieux relié à eux. J’ai eu une pensée pour le monsieur dont le nom était gravé sur le banc, je l’ai remercié et je lui ai dédié ce moment…
Christophe