En 1608, Étienne Brûlé, alors âgé de 15 ans, s’embarque pour participer à l’une des plus grandes aventures de notre histoire : la fondation de notre pays. Pendant les vingt-cinq premières années de la colonie de la Nouvelle-France, il jouera un rôle déterminant. Notre trilogie vous a transportés vers sa fin tragique au printemps 1633. Plusieurs hypothèses ont été avancées quant aux circonstances réelles de sa mort.
Dans Les Relations des Jésuites, le père Jean de Brébeuf raconte qu’un an après la mort de notre héros, soit en 1634, le village de Toanché avait été détruit et brûlé. Selon la croyance populaire des Ouendats, l’épidémie de variole qui en avait décimé la moitié de la population était une punition pour le massacre d’Étienne Brûlé.
En 1636, alors qu’au village d’Ossosané, on se préparait à la cérémonie de la Fête des Morts, le chef Aenons insista pour que les ossements d’Étienne soient enterrés avec ceux des autres membres du village de Toanché. Cette inhumation symboliserait les liens de sang qui unissaient les Français à leurs frères hurons. S’agissait-il d’une façon pour les Hurons de se faire pardonner? Quoi qu’il en soit, il en fit la demande au missionnaire Brébeuf :
Les os d’Étienne Brûlé nous appartiennent à moi et à mon village. Je l’ai pris avec moi dans mon canot jusqu’à Québecq, à l’ombre des grands rochers. Nous avons ramé ensemble le long des grandes rivières et à travers les eaux blanches. Il m’a aidé à transporter mon canot le long des durs portages. Je l’ai amené à la mer d’eau douce et dans le pays des Hurons. Il est à moi1.
Ainsi, selon le témoignage du père Brébeuf, les os de Brûlé sont restés à Toanché afin de ne pas ranimer de vives émotions entourant sa mort.
Sa mort, telle que nous l’avons racontée dans ce troisième tome, nous semble la plus plausible. Toutefois, la vérité restera pour toujours dans le secret des dieux et la fin tragique d’Étienne Brûlé demeurera à jamais un mystère.
Les auteurs,
Jean-Claude Larocque et Denis Sauvé
1. Jean-François Beaudet, Étienne Brûlé, Montréal, Lidec, « Célébrités canadiennes », 1993, p. 57.