GENS DE MADRID, PARDON!

¡Ay qué día tan triste en Madrid !

Qu’on se le dise

la terre n’a pas tremblé ce jour-là

Nul astéroïde vagabond

ne s’est écrasé sur la Bourse

Pas de nouvelle marée noire

et la précédente allait bientôt

être traitée dans les urnes

La télévision aboyait, miaulait, caquetait

stridulait, croassait, brayait, blablatait

Les footballeurs s’étaient mis au vert

Les taureaux paissaient

Les écrivains faisaient la grasse matinée

Le moustachu polissait son discours d’adieu

Le serial killer

s’était donné un temps de réflexion

et Dieu le père ou la mère

était comme à l’accoutumée

aux abonnés absents

Qu’on se le dise

le temps s’est brusquement figé