I. Le coucher du soleil romantique

Que le Soleil est beau quand tout frais il se lève,

Comme une explosion nous lançant son bonjour!

– Bienheurex celui-là qui peut avec amour

Saluer son coucher plus glorieux qu’un rêve!

Je me souviens!... J’ai vu tout, fleur, source, sillon,

Se pâmer sous son œil comme un cœur qui palpite...

– Courons vers l’horizon, il est tard, courons vite,

Pour attraper au moins un oblique rayon!

Mais je poursuis en vain le Dieu qui se retire;

L’irrésistible Nuit établit son empire,

Noire, humide, funeste et pleine de frissons;

Une odeur de tombeau dans les ténèbres nage,

Et mon pied peureux froisse, au bord du marécage,

Des crapauds imprévus et de froids limaçons.