Fallait pas commencer

Une pièce pleine de policiers sauf à l’endroit où le plancher s’imbibe de sang sous un cadavre, c’est le spectacle qui s’offre à Mike Hammer quand il émerge péniblement d’une cuite carabinée : son ami et compagnon de beuverie pour un soir, Chester Wheeler, s’est tiré une balle dans la tête avec le propre revolver de Mike. Une arme que les autorités s’empressent de lui ôter avec sa licence de détective privé pour cause d’ébriété, sans s’inquiéter qu’il y manque deux balles au lieu d’une. Mike voit là une preuve que ce « suicide » est un crime camouflé – et un moyen de récupérer sa licence en découvrant l’assassin. Il entame son enquête avec une lucidité gênante pour certains, à en juger par les morts violentes qui se succèdent quand il s’engage sur la piste qui le conduit de l’agence de publicité Lipsek aux boîtes mal famées du Bowery. Et lui-même sera souvent bien près de vivre sa dernière heure avant de déchiffrer l’énigme de la mort de Chester – et de l’étrange réaction que provoque en lui la sculpturale « déesse » de l’agence Lipsek, Junon Reeves la bien nommée.