[Inspecteur Komarov 01] • La louve de Sibérie

A Moscou, trois jeunes femmes sont retrouvées assassinées dans la chambre froide d’un boucher. Les investigations menées par Nikola Komarov et Dimitri Sokolovski, semblent complexes d’autant qu’un faisceau de preuves mène tout droit au clan de Berovo, une organisation criminelle opaque.

Le récit fait la part belle aux références historiques et sociétales, en passant par les paysages glacés de Sibérie.

Des chapitres courts soulignent les glissements entre les époques. Le profilage du criminel est ciselé et l’auteur brouille les pistes de cette narration à plusieurs voix qui converge vers un dénouement inattendu.

Extrait :

Je ne me souviens plus très bien des dernières années où j’étais encore heureux, ou si je l’ai même été un jour. J’ai perdu la date exacte de ma chute dans le dégoût de la vie ordinaire. Je devais peut-être avoir treize ans, je suppose, lorsque j’ai arrêté de rêver et que je suis devenu un automate que l’on remonte et qui, inlassablement, répète les mêmes mouvements mécaniques, sans originalité et sans surprise.

Afin de m’intégrer, peu à peu, j’ai lacéré mon visage et j’ai collé sur mes plaies ouvertes mon masque du quotidien. Il était forgé de froide bienséance, de véritable hypocrisie et de fausse bonté. Il était du même modèle qui me faisait ressembler à mon voisin et au voisin de mon voisin.

Mon masque n’avait pas de forme, pas de matérialité.

En le portant, j’ai tué l’enfant-rêveur que j’étais.