L'Angoisse Du Roi Salomon

L'Angoisse Du Roi Salomon
Authors
Ajar, Emile & Gary, Romain
Publisher
Mercure de France & Atelier Panik éd. numérique
Date
2013-01-05T23:00:00+00:00
Size
0.37 MB
Lang
fr
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L’angoisse du roi Salomon (1979) est le quatrième et dernier roman d’Émile Ajar. La même année, Gary publie une pièce de théâtre, La Bonne Moitié, et une nouvelle version de son roman Les Couleurs du jour, intitulée Les Clowns lyriques. Salomon Rubinstein, 84 ans, ancien roi du prêt-à-porter, lutte contre l’angoisse de la mort, qu’il refuse. Pour calmer celle des autres, il emploie des jeunes gens qui répondent aux appels des désespérés. Montant dans un taxi, il se prend d’amitié pour le chauffeur, Jean. Comme s’il lui trouvait une ressemblance avec quelqu’un, il l’engage à son service : Jean portera des cadeaux, tricots, gâteaux, postes de télévision, etc. que M. Salomon envoie aux gens seuls ou malades. Jean est intrigué par M. Salomon, par exemple par sa manière de rechercherais cartes postales sur lesquelles, il y a trente ou soixante arts, des inconnus se sont écrit des mots tendres, conseillé de mettre une ceinture de flanelle, donné rendez-vous à tel endroit. M. Salomon met les cartes dans sa poche puis achète la ceinture de flanelle ou va aux rendez-vous. « Ça me faisait froid dans le dos comme solitude », dit Jean. Un matin M. Salomon envoie Jean porter des fruits confits de Nice à Madame Cora Lamenaire, une ancienne chanteuse genre Fréhel ou Lys Gauty, avec défense de dire que le cadeau vient de lui. C’est une femme pas jeune, ridicule et touchante, terriblement paumée, qui veut faire quelque chose pour Jean, le lancer dans le spectacle, parce qu’il a un « vrai physique, le magnétisme animal ». Ce n’est qu’après beaucoup d’aventures, de chassés-croisés, de malentendus, que Jean comprendra que M. Salomon et Cora Lamenaire se sont aimés autrefois qu’ils s’aiment encore, mais qu’ils ne peuvent pas se rabibocher. M. Salomon a passé les années d’occupation allemande caché dans une cave près des Champs-Élysées, et Cora Lamenaire considère qu’elle lui a « sauvé la vie comme juif » parce qu’elle ne l’a pas dénoncé, alors qu’en fait elle l’a abandonné dans son trou.