Eupalinos Ou L'Architecte / L'Âme Et La Danse / Dialogue De L'Arbre

Eupalinos Ou L'Architecte / L'Âme Et La Danse / Dialogue De L'Arbre
Authors
Valéry, Paul
Publisher
Editions Gallimard
ISBN
9782072670152
Date
2015-12-31T00:00:00+00:00
Size
0.19 MB
Lang
fr
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Eupalinos ou l'architecture : quand les édifices chantent

EUPALINOS , dialogue de Valéry publié en 1921 en préface au recueil Architectures , est un "dialogue des morts" dans lequel Phèdre et Socrate se rencontrent au royaume des morts et échangent des réflexions sur leur nouvel état.

Socrate, abîmé dans la contemplation du fleuve du Temps, rappelle le souvenir de l'architecte Eupalinos , constructeur du temple d'Artémis, avec lequel il s'était lié et qui réussissait, selon ses propres termes, à faire " chanter les édifices ".

Ce personnage entraîne le philosophe dans une réflexion sur la beauté et sa nécessaire insertion dans les formes sensibles, puis développe l'analogie proposée par Eupalinos entre l'architecture et la musique, les deux seuls arts " qui enferment l'homme dans l'homme " en l'enveloppant dans la totalité d'un espace créé.

Il se remémore l'origine de son choix d'être philosophe et non artiste : la découverte, encore adolescent, d'un ossement de poisson ou d'un morceau d'ivoire taillé dont il n'avait pu déterminer l'origine.

S'ébauche alors l'image de l'anti-Socrate, l'architecte qu'il aurait pu être, ses regrets, car le philosophe comprend finalement bien trop tard, que ce n'est pas dans les paroles, mais " dans les actes [...] que nous devons trouver le sentiment le plus immédiat de la présence du divin ".

Dans Eupalinos ou l'Architecte , Valéry retrouve le problème déjà posé dans l'Introduction à la méthode de Léonard de Vinci. Il lui importe de saisir le chemin de labyrinthe aussi bien extérieur qu'intérieur, des méandres de la conscience, de saisir le cheminement qui va de l'observation à l'expression.

" Comment connais-tu ? " est le problème essentiel qu'il se pose.

Eupalinos est l'architecte parfait qui n'oublie aucun détail, doté de la connaissance universelle, et d'une lucidité à toute épreuve. Du flot de l'inspiration, Valéry saisit le purement poétique, le diamant qu'il sort de la gangue, pour parvenir à l'expression pure, où se trouve formulé essentiellement ce qui est à dire, qui a surmonté, non sans peine et sans mal, le flux tumultueux de la conscience brute.

On y trouve évoqué un des thèmes récurrents de l'expérience personnelle et intellectuelle de Valéry : l'épisode du coquillage découvert, adolescent, sur la plage près de Maguelonne et qui figure dans le dialogue comme le tournant de la destinée de Socrate.

Ne pouvant déterminer s'il s'agit d'un objet d'origine naturelle ou humaine, Socrate étend sa réflexion aux objets humains, introducteurs de désordre et de simplification dans la nature à des fins d'utilité. Il fait alors le choix d'être un "esprit" plutôt que d'être un "homme" afin d'avoir la connaissance du tout, supérieure, pense-t-il, à celle des parties.

L’Homme et la Coquille

Ni travail de biologiste, ni étude philosophique au sens strict, L'Homme et la Coquille publié par Paul Valéry en 1937 est un des textes les plus riches sur la complexité de la notio