Zorah Sur La Terrasse · Matisse À Tanger

Une évocation du séjour d'Henri Matisse à Tanger en 1912, l'année de l'établissement du protectorat français au Maroc.   Djemaï brosse un portrait de Matisse lors des deux séjours du peintre à Tanger, en 1912. Il donne une profondeur originale et très émouvante à son récit en évoquant, en contrepoint, la figure de son propre grand-père, contemporain de Matisse, qui vivait alors à Oran - ville natale de Djemaï. L'auteur n'oppose pas le grand peintre en quête de couleur et d'exotisme, qui va devenir l'un des maîtres de l'art occidental, et le pauvre algérien anonyme, sujet de l'empire colonial. Il les rapproche au contraire. Il montre combien Matisse a su comprendre et rendre dans ses toiles (en particulier dans le tableau qui donne son titre au livre "Zorah sur la terrasse") la beauté et même la grandeur de la société indigène d'Afrique du Nord. Le livre, comme toujours chez Djemaï, est concret et précis. Il permet de suivre, presque au jour le jour, comment Matisse a vécu à Tanger, avec, puis sans son épouse, ses rapports avec ses modèles, ses amis, les difficultés de sa carrière à cette période de sa vie et surtout, bien sûr, ses préoccupations esthétiques. La période tangéroise a été pour lui extrêmement féconde. Elle n'a pas changé sa façon de peindre mais elle l'a affermie dans son originalité qui était loin d'être reconnue. Djemaï montre Matisse tel qu'il était : sans compromission pour son art mais, autrement, un homme simple, humble, ouvert, travailleur acharné, peu soucieux de gloire et d'argent. **